Extraits de la conférence de presse de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur la coopération euroméditerranéenne dans le contexte de crise au Proche-Orient, les divergences de vues entre Européens et Israël et le refus israélien d'une participation européenne à une conférence internationale.

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Circonstance : Conférence euro-méditerranéenne à Valence (Espagne) les 22 et 23 avril 2002

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord dire qu'il était fondamental, à mes yeux, que cette réunion ait lieu, que ce processus soit maintenu malgré la situation tragique au Proche-Orient. Il faut préserver le processus euro-méditerranéen de Barcelone, quelle que soit la situation. Il est vrai, et nous le savons tous, que ce processus était lancé dans un contexte de paix et d'espérance pour le Proche-Orient. Comme ce n'est évidemment pas le cas maintenant, la question se pose à chaque fois.
Je crois qu'il est très important que cette conférence ait eu lieu parce que cette idée de coopération euroméditéranéenne est une idée très forte en elle-même. Elle a sa propre logique : elle n'a pas été inventée pour faire la paix au Proche-Orient ; elle est difficile à faire progresser tant qu'il n'y a pas la paix au Proche-Orient, mais elle est quand même justifiée et elle connaîtra son plein épanouissement le jour où il y aura un vrai processus de paix. C'est le préalable, c'est pourquoi j'avais beaucoup soutenu Josep Piqué pour qu'il puisse maintenir cette conférence. Je me félicite de l'avoir fait, même si le contexte était extrêmement défavorable.
Le Proche-Orient a été longuement abordé en séance plénière, lors du dîner. Ce matin, il y a eu deux troïkas, avec les Palestiniens d'une part, et les Israéliens d'autre part. M. Shimon Peres, ce matin, a essayé de montrer une certaine bonne volonté. Il a manifesté certains signes qui ont contribué à permettre le texte auquel nous sommes arrivés. Par ailleurs, il a incité les représentants de l'Union européenne à se rendre en Israël et à voir Yasser Arafat. Ils sont là et attendent la confirmation de cette possibilité. Ce serait évidemment une bonne chose puisque cela corrigerait l'erreur qui avait été commise sur ce point il y a quelques jours par le gouvernement israélien. Je crois que nous devons, au désir de M. Shimon Peres, d'être constructif, ce qui est relativement positif dans le contexte de Valence. Il lui arrive de tenir des propos critiques sur telle ou telle position européenne mais, fondamentalement, nous connaissons ses positions et son engagement. C'est un homme qui est très attaché à une bonne relation entre Israël et l'Union européenne. Je dis Shimon Peres parce qu'il représente un courant politique, une tendance dans ce gouvernement qui est un gouvernement de coalition.
Je ne sais pas si l'on aurait eu ce climat de travail, cette réunion et cette déclaration qui va sortir, avec un autre représentant de ce gouvernement. Je ne suis pas sûr que ce qui a pu être dit ici sur un mode relativement coopératif annonce un changement quelconque dans la politique du gouvernement Sharon. Enfin, il est important qu'un certain nombre de principes aient pu être rappelés dans le texte : le principe des deux Etats israélien et palestinien, bien sûr ; la perspective politique ; le rôle du Quartet et la nécessité d'un mécanisme d'observation.
Vous savez que la France est favorable à ce que l'on aille plus loin et que l'on réfléchisse à une force d'interposition. De même qu'il est important qu'on ait déjà parlé ici d'une aide à la reconstruction des infrastructures de l'Autorité palestinienne. Il faudra également des garanties. L'Union européenne ne va pas financer sans arrêt des infrastructures vouées à être détruites par un gouvernement qui continuerait à combattre le nationalisme palestinien et l'expression politique palestinienne, pas uniquement le terrorisme. Vous voyez qu'il y a eu de réels débats.
En ce qui concerne la seconde partie de la matinée consacrée au partenariat économique et financier du programme, je mentionne une discussion très intéressante pour faire le point sur le processus d'Agadir. C'est un accord de renforcement de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. Il y a eu des échanges sur l'appui au financement des investissements - un thème qui revient à chaque réunion du processus de Barcelone - suite à la décision du Conseil européen de Barcelone de créer cette possibilité qui sera évaluée dans un an. Vous savez que certains veulent aller plus loin mais "Barcelone" a au moins créé cela, avec la perspective éventuelle de créer une banque euro-méditerranéenne de développement ; la France soutient cette idée.
A propos de ce que l'on appelle le volet culturel, social et humain de Barcelone, il y a un point à souligner : le dialogue est plus que jamais nécessaire entre les cultures. Les participants ont adopté un programme d'orientation qui porte notamment sur l'éducation, la jeunesse et les médias. Nous sommes également ouverts à l'idée de créer une fondation pour faciliter le dialogue et les échanges culturels, étant entendu qu'il faudra bien la préparer et veiller à ce qu'elle permette des synergies avec toutes les coopérations qui existent déjà. A ce propos, je voudrais rappeler un commentaire personnel que j'ai fait dans toutes les réunions à ce sujet : ce dialogue entre cultures et entre civilisations n'a de sens, n'est utile, que si on se dit de vraies choses et pas uniquement des échanges de compliments diplomatiques superficiels sur le fait que nous sommes tous des grandes civilisations... Cela n'a aucun d'intérêt.
Il y a de vrais désaccords, de vrais malentendus, de vrais antagonismes de conception entre le monde occidental et le monde arabo-musulman. Ce n'est pas vrai de la part de tout le monde parce que le monde occidental se compose d'une infinité de tendances. C'est la même chose pour le monde arabo-musulman. Il y a donc des conflits internes mais également, quand même, des incompréhensions globales. Je soutiens tout cela mais je pense que ce dialogue n'a de sens que si on parle de sujets sur lesquels les approches des grandes opinions sont différentes. Ce n'est pas facile dans l'état actuel de la tragédie du Proche-Orient, mais il viendra forcément un moment où tout cela pourra être abordé plus franchement.
Toujours sur ce volet culturel, social et humain, un certain nombre d'orientations ont été approuvées sur la coopération en matière JAI (justice, criminalité, immigration).
Je remercie la présidence espagnole pour les bons résultats, et d'avoir pu tenir cette réunion dans de bonnes conditions. Cela consolide le processus de Barcelone. Le plan d'action pour le moyen terme est très utile. Il faut consolider le processus mais il faudra, évidemment, le perfectionner et l'améliorer. Les participants, du côté Sud, considèrent que tout cela est très bien et très important mais estiment toujours qu'il n'y a pas assez de résultats concrets, ni assez rapides. Il ne faut donc pas simplement le préserver de la fragilité de la situation du Proche-Orient, il faut sérieusement le réformer et l'améliorer.
Q - (Sur les résultats de cette conférence)
R - Ce n'est pas moi qui vais contester cette forme d'esprit, mais le processus de Barcelone n'a pas été inventé pour faire la paix. Cela a été inventé dans le contexte de la paix, grâce aux espérances que faisait naître un processus de la paix qui démarrait. Il ne faut donc pas juger le processus de Barcelone selon qu'il a fait la paix au Proche-Orient ou pas, sinon vous pouvez condamner tous les organismes internationaux, toutes les institutions existantes. Cela n'a pas été inventé pour cela, c'est une idée qui est juste en elle-même.
Le processus euro-méditerranéen est très important avec l'Europe qui se développe, qui s'élargit naturellement avec des pays d'Europe, plutôt à l'Est. Il est très important que l'Europe ait une grande politique méditerranéenne. Ce processus est l'expression de cette politique, c'est l'outil. Je répète que ce serait évidemment plus facile s'il y avait un processus de paix au Proche-Orient. Ce sera formidable quand il y aura la paix au Proche-Orient, cela permettra la synergie des programmes d'une ampleur insoupçonnée pour le moment, mais c'est justifié quand même en soi, même avec cette tragédie. Il y a plein de choses à faire entre les différents pays. Cela avance d'une façon qui est laborieuse mais par le simple fait que cette idée n'ait pas été pulvérisée par la tragédie du Proche-Orient, je considère que c'est important politiquement, que nous avions eu raison sous présidence française, sous les autres présidences et aujourd'hui avec la présidence espagnole, de maintenir la conférence. Il y a quand même des mécanismes, des coopérations, des choses qui se font. Si vous n'attendiez pas de miracles du processus, vous seriez moins critique sur le résultat. Franchement, que se passerait-il si l'on disait : "puisqu'on n'arrive pas à faire la paix, on arrête et on reprend le processus de Barcelone plus tard, quand il y aura la paix au Proche-Orient" ? Ce serait une régression, personne n'y gagnerait.
Q - En quoi le dialogue que vous pouvez avoir avec Shimon Peres est-il représentatif de la vie politique à Jérusalem ?
R - Encore une fois, ne jugez pas le processus de Barcelone et les événements type "Valence" uniquement là-dessus. Je sais bien que c'est tentant parce que c'est là où est la tragédie. Mais cela n'a pas été inventé pour ça. Personne ne pense que l'on va régler la tragédie du Proche-Orient à coup de réunions de ce type. C'est une distinction simple mais très importante à mes yeux, je l'ai dit pendant les cinq dernières années. Je n'invente pas cela aujourd'hui pour rehausser un bilan qui est toujours frustrant parce que l'on ne peut pas faire beaucoup plus. Ce sont deux choses séparées. L'idée de la coopération entre les Européens et les Méditerranéens et Israël et les Arabes est bonne en elle-même. En réalité, elle a un immense avenir, pas uniquement sous la forme globale. Je pense qu'il faudra des coopérations plus thématiques, plus sous-régionales. Il faudra être plus souples dans le mécanisme mais cette idée est bonne en elle-même. Je me méfie donc du mélange des deux, sinon on est tenté de dire qu'il ne s'est rien passé à Valence sur le Proche-Orient. Shimon Peres a tenu des propos ouverts qui n'engagent que lui. De toute façon, il ne peut pas changer la ligne du gouvernement Sharon qui est contre tout cela. Il y a quand même le maintien de l'expression d'une volonté politique des riverains de la Méditerranée de coopérer ensemble.
(...)
L'autre question, concerne le rôle de l'Europe. Shimon Peres s'exprime à certains moments, avec sa tonalité propre, un peu au nom du parti Travailliste ; à d'autres moments, il exprime le point de vue du gouvernement dans lequel il est, parce qu'il n'a pas le choix. Je crois qu'il serait prêt à redévelopper une analyse un peu différente de celle de ce gouvernement, mais il faudrait que la politique américaine et l'attitude palestinienne facilitent cela. Sur la question européenne, je ne crois pas qu'il puisse y avoir une conférence internationale utile sans l'Europe. Ce n'est pas une question de standing, ce n'est pas une question de vexation. C'est le fait que, tout simplement, cela ne marchera pas, parce que la plupart des participants auront besoin d'un engagement vrai de l'Union européenne pour la suite. Il peut toujours y avoir des conférences qui commencent avec une partie des participants mais pas tous. Mais dès que cela deviendra sérieux, que l'on se rapprochera d'un accord qui un jour ou l'autre sera signé, que l'on parlera des garanties, que l'on parlera de la suite, que l'on parlera de l'économie et même des autres garanties, ce sera infaisable sans l'Europe. Sous quelle forme ? Qui ? A quel niveau ? Je n'en sais rien.
A l'heure actuelle, le gouvernement israélien a des postures défensives par rapport à cela. Il ne veut pas une internationalisation, il ne veut pas de conférences, il ne veut pas de l'Europe. Mais cela ne tiendra pas, ce sont des postures tactiques. Le gouvernement Sharon se dit que c'est un mauvais moment à passer parce qu'il y a un petit peu de pression en ce moment ; qu'après ils oublieront, ils penseront à autre chose. Je n'ai pas d'inquiétude sur le fond. C'est comme une conférence sans Arafat, cela n'a pas de sens. On peut imaginer des conférences qui commencent sans Arafat, si ce ne sont pas des conférences au sommet bien sûr, c'est-à-dire des conférences ministérielles. Il ne peut pas y avoir de conférences qui concluent quoi que ce soit sans Arafat parce que les autres Arabes n'y seront pas et ne concluront rien. Ce sont un peu des faux problèmes. Ce sont des postures politiques.
Q - (Sur la politique israélienne et les Européens)
R - Je pense que ce qui sépare la politique du gouvernement Sharon de l'analyse européenne en général, ce n'est pas l'idée de lutte contre le terrorisme. Il est normal de lutter contre le terrorisme. C'est même une obligation pour un gouvernement dont la première fonction est d'assurer la sécurité de ses citoyens. Et même Rabin, que je cite souvent, menait la lutte contre le terrorisme. Personne ne peut demander à un gouvernement de ne pas lutter contre le terrorisme. Ce n'est pas possible. Ce qui sépare le gouvernement Sharon, même quand il s'exprime par la voix aimable et amicale de Shimon Peres, et d'autre part les Européens, c'est que nous pensons que c'est une erreur de justifier par la lutte contre le terrorisme la destruction de l'Autorité politique palestinienne. Le combat d'Ariel Sharon contre le nationalisme palestinien et contre l'Autorité politique palestinienne ne peut pas être le nôtre. Nous avons toujours été très clairs dans la condamnation du terrorisme, des attentats suicide en particulier et nous avons toujours distingué les deux, quelles que soient les intimidations. Je crois que les Européens réussiront à distinguer les deux choses.
Q - (Sur Shimon Peres)
R - Shimon Peres estime que s'il n'avait pas été dans ce gouvernement, les choses auraient été pires à différentes occasions, que le gouvernement israélien n'aurait même pas accepté les conclusions Mitchell ni les conclusions Tenet, que les deux ou trois fois où le gouvernement a fait preuve de retenue, c'est en grande partie grâce à lui. Toutes les petites choses qui se sont produites ces derniers mois, Shimon Peres pense qu'il a contribué à les obtenir. Mais je ne vais pas dire à sa place ce qu'il faut faire. Il y a un débat au sein du parti Travailliste israélien entre le fait de rester ou le fait de sortir. Ils en débattent constamment. C'est à eux de trancher. On ne peut pas le trancher de l'extérieur. Vous me demandez ce qu'il en pense. Je vous dit ce qu'il m'a dit et je n'ai pas à juger.
Il y a une situation politique qui crée des contraintes terribles parce que le camp de la paix a été désintégré en Israël par les conclusions, par l'absence des résultats de négociations de l'année 2000. Le parti Travailliste n'a pas totalement disparu mais il est extrêmement affaibli, il est d'ailleurs très divisé. Shimon Peres s'est dit qu'il n'avait presque plus de bases intérieures pour mener sa politique. Le comportement des Palestiniens irresponsables fait qu'il n'a pas de partenaires en face et la politique américaine n'aide pas non plus.
Q - (Sur François Mitterrand)
R - Je ne pense pas que François Mitterrand avait perdu son temps en parlant d'un Etat palestinien en mars 1982. Je pense qu'il a eu raison, qu'il a fait honneur à la France en étant le premier chef d'Etat occidental à dire que l'Etat palestinien était la solution et non pas le problème. Il l'a dit 17 ans avant les autres Européens. Il a fallu s'armer de patience après. Cela a été combattu très durement et par Begin qui était sur place et par tous les gouvernements de la droite israélienne notamment qui se sont succédé et pourtant ce n'était pas une erreur de faire cela. Je pense que les Européens ont raison de s'exprimer là-dessus, que les positions européennes maintenant sont convergentes et assez fortes, qu'elles sont justes. C'est ce que nous avons demandé aux Israéliens et aux Palestiniens dans les dernières déclarations, notamment à Laeken. Je crois qu'il faut y ajouter un certain nombre de choses : l'initiative saoudienne est très importante, l'idée de la force d'interposition est très importance. Cela forme un corps d'idées, de doctrines. Même si nous n'avons pas le pouvoir de les imposer, cela prépare les esprits, cela fait évoluer les choses.
Je suis convaincu que quand le camp de la paix se réveillera en Israël et il commence à se réveiller, il s'appuiera aussi sur nos idées. Donc, il y aura un jour des responsables israéliens qui entreront dans un dialogue avec les Européens en disant : "vous semblez d'accord. On va discuter". Il ne faut pas juger que par rapport à la situation actuelle. Encore une fois, si l'on écarte toutes les propositions que l'on ne peut pas imposer dès le lendemain, que reste-t-il ? Même le président des Etats-Unis n'arrive pas à se faire obéir. A ce moment-là, il faut supprimer le Conseil de sécurité si les résolutions ne sont pas approuvées. Il n'y a pas de raison de réserver aux propositions européennes ce jugement critique. Appliquez-le au monde entier, à tous ceux qui s'expriment sans que leurs déclarations soient suivies d'effets, c'est-à-dire tout le monde. Dans ce tableau, je trouve que l'Europe a raison de persévérer en disant : "même si Sharon ou Bush disent autre chose, l'Europe a raison de dire que cela ne se résoudra que par un processus politique". Il viendra bien un moment où il y aura une configuration différente. D'ailleurs l'analyse de l'opinion israélienne incite à un certain optimisme à moyen terme. Les sondages sur Israël sont intéressants. Ils montrent une opinion qui reste aussi favorable à une nouvelle négociation politique qu'elle l'est à l'opération militaire actuelle, puisque les gens pensent que l'opération militaire actuelle, si elle réussit, va démanteler les réseaux et que cela va permettre de reprendre la négociation. La grande opinion n'est pas sur la ligne des durs du parti du Likoud qui veulent éradiquer en même temps la revendication nationale. Ce qui est une illusion. On ne vient jamais à bout de la revendication nationale d'un peuple. Il y a, dans l'opinion israélienne, des réserves par rapport à cela et il y a toujours eu une majorité en Israël, même aux pires moments des attentats suicide, pour être favorable à un Etat palestinien. C'est une majorité, et elle existe. Les Européens ont donc raison et ils travaillent dans la perspective d'un autre rendez-vous même si ce n'est pas l'actualité immédiate.
Q - La conférence a-t-elle marqué des avancées pour la paix ?
R - Pas beaucoup en réalité mais, encore une fois, il ne faut pas trop attendre. Ce n'est pas une conférence sur la paix au Proche-Orient. Les pays arabes qui sont là considèrent qu'ils ont fait preuve d'une certaine ouverture en venant quand même alors que leur opinion publique est quotidiennement révoltée par les images de ce qui se passe dans les territoires occupés. Ils sont venus quand même parce qu'ils sont attachés à la coopération avec l'Europe. Il reste une grande idée stratégique. Ils sont venus pour cela. Ils considèrent qu'ils ne sont pas venus pour dialoguer avec des représentants du gouvernement Sharon, même si M. Melchior, à titre personnel, est un homme tout à fait pacifique. Il a beaucoup milité dans des mouvements pour la paix, ce n'est pas lui qui est en cause. Les délégations arabes estiment qu'elles ne sont pas venues pour dialoguer sur un pseudo-dialogue, un faux dialogue, alors qu'il y a un gouvernement Sharon qui mène la politique que l'on sait. Ce n'est donc pas une occasion perdue parce que de toute façon cela ne pouvait pas servir à cela. Cela sert à préserver, tout en sachant que ce n'est pas l'actualité immédiate. C'est l'idée de la coopération entre l'Europe et la Méditerranée qui doit rester la grande idée.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mai 2002)