Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, à l'occasion du scellement de la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 relative à l'égalité entre les femmes et les hommes, Paris le 8 mars 2002.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Monsieur le représentant du Président de la République,
Monsieur le [représentant du] Président du Sénat,
Monsieur le [représentant du] Président de l'Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs,
Madame Marylise LEBRANCHU, ministre de la Justice, garde des Sceaux, va apposer devant nous le sceau de la République sur la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 relative à l'égalité entre les femmes et les hommes. Héritage de l'Ancien Régime et témoin de la continuité de notre histoire, l'apposition du grand sceau de France est réservée depuis 1946 aux lois constitutionnelles les plus importantes. En ce 8 mars 2002, journée internationale des femmes, j'ai voulu marquer solennellement la consécration, dans notre loi fondamentale, d'un progrès décisif vers l'égalité.
En instaurant le principe de " l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ", le Parlement réuni en Congrès a engagé une profonde modernisation de notre vie démocratique. Nous en avons déjà constaté les effets déterminants lors des élections municipales de 2001, où s'appliquait pour la première fois la loi du 6 juin 2000 votée pour la mise en uvre de la révision constitutionnelle. Les femmes occupent désormais toute leur place au sein des conseils municipaux.
Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont aidé à ouvrir plus grand aux femmes les portes de la République. La portée du principe constitutionnel qui nous réunit ce matin va au-delà des seules modalités de représentation. Désormais, dans notre Constitution, la souveraineté n'est plus un principe abstrait, mais un principe universel incarné par l'ensemble des citoyennes et des citoyens.
Pour autant là où la loi n'a pas donné l'impulsion du changement, la représentation des femmes aux postes de responsabilité politique reste encore limitée, comme le souligne le rapport que m'a remis Catherine GENISSON, Rapporteure générale de l'Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes. Il faudra donc prolonger la voie engagée par de nouvelles avancées.
Mesdames, Messieurs,
Le progrès de l'égalité que nous célébrons aujourd'hui doit aussi augurer de nouvelles perspectives. Il est de nature à favoriser l'évolution des mentalités et ainsi à faciliter la réalisation de l'égalité professionnelle et d'une répartition plus équilibrée du travail domestique. J'appelle de mes vux l'avènement d'une société mixte, au sein de laquelle les responsabilités seraient également partagées entre les femmes et les hommes qui forment, ensemble, la Nation.

(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 11 mars 2002)