Texte intégral
Comme vient de le dire très précisément le ministre jordanien des Affaires étrangères, j'ai pu avoir, au cours de ces quelques heures à Amman, des entretiens très intéressants qui ont porté sur tous les sujets d'intérêt mutuel, toutes les grandes questions de la région et plus naturellement les questions bilatérales.
Vous avez vu que j'ai pu être reçu par le roi Hussein, j'ai rencontré le prince héritier, le Premier ministre, plusieurs ministres et nous avons passé tout ce temps ensemble à aborder toutes les questions qui viennent d'être citées.
Cette visite s'inscrit dans le cadre d'une consultation franco-jordanienne régulière. C'est important pour la France de savoir très régulièrement l'analyse que les Jordaniens ont de la situation dans la région et des problèmes principaux, puisque notre ligne directrice est constamment de jouer à la fois un rôle important et conforme à notre tradition politique, d'autre part, de participer au renforcement, à l'intensification des prises de position européennes sur le sujet et d'avoir un dialogue constant avec les Etats-Unis sur la même question.
Pour cela, la France tient à être en contact constant avec tous les pays de la région car il s'agit pour cette politique d'être la plus ajustée possible à la situation qui évolue et d'être la plus utile possible.
J'ajoute, mais c'est évident, que ces entretiens se sont déroulés dans un climat de très grande cordialité et de très grande confiance.
Q - L'Iraq a annoncé, aujourd'hui, qu'à partir de demain, il va interdire les inspections de la Commission spéciale des Nations unies. Quelle est la position de la France ?
R - La position de la France est fondée sur l'application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, qui prévoit un accès inconditionnel de l'UNSCOM. Cependant, je vous rappellerais les termes de la déclaration du président du Conseil de sécurité du 3 décembre dernier qui rappelait que l'UNSCOM respectait les préoccupations nationales légitimes de l'Iraq en matière de souveraineté, de sécurité et de dignité. C'est un rappel général. Je n'en sais pas assez sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les derniers débats d'inspection et sur les conditions dans lesquelles l'Iraq a réagi de la façon que vous m'indiquez. Donc je me réserve de commenter plus tard, mais je vous ai rappelé à cette occasion le cadre général de notre position à ce sujet, et mon pays souhaite naturellement qu'une position soit trouvée pour l'inspection des sites dits sensibles. Une prochaine mission de M. Butler est prévue à Bagdad à ce sujet le 19 janvier.
Q - (Sur l'Algérie et les déclarations israéliennes sur le Sud-Liban)
R - C'est le second point. La position de la France a été définie, en ce qui concerne la question du Sud-Liban, par un discours qu'avait fait le président Chirac au Liban et la position n'a pas changé. Il avait indiqué que, dans l'hypothèse où le processus d'évacuation du Sud-Liban se concrétiserait, et si toutes les parties concernées le demandaient à la France, la France examinerait avec un a priori positif la possibilité de jouer un rôle de garantie pendant une période transitoire après l'application d'un accord conclu. Mais il n'a jamais été question de se substituer aux principaux intéressés qui doivent d'abord se mettre d'accord entre eux, ni d'anticiper sur les formes que pourrait prendre cette garantie le moment venu. Donc, cette disponibilité française existe toujours, et je le répète, elle ne doit pas être concrétisée avant que nous soyons réellement devant cette situation, ce qui n'est pas encore le cas.
En ce qui concerne l'Algérie, la France a exprimé à de très nombreuses reprises son émotion et son immense compassion pour les souffrances endurées par la population algérienne et indiqué à plusieurs reprises que, tout en respectant la souveraineté algérienne naturellement, elle était disponible pour toute action utile que lui demanderaient de mener les protagonistes de cette tragédie, à commencer par les autorités algériennes. Ceci est la position générale, mais dans l'actualité immédiate, la France soutient entièrement le projet qui est élaboré de l'envoi d'une mission de ce qu'on appelle la troïka en Europe, c'est-à-dire les représentants du pays en exercice de l'Europe, du pays qui était président au cours du semestre précédent et du pays président le semestre suivant (Luxembourg, Grande-Bretagne, Autriche). La France est donc partie prenante de cette démarche qui est en préparation et dont les Algériens ont accepté le principe, ce que nous jugeons positif.
Q - (Sur les moyens pour développer les échanges entre secteurs privés français et jordanien)
R - Il me semble que votre question porte sur deux points différents, d'abord sur le protocole financier qui a été signé entre la France et la Jordanie pour 80 MF, dont près de 40 sur un projet de traitement des eaux usées du nord de la Jordanie, et différents autres projets hospitaliers ou autres.
En ce qui concerne la question des investissements, il y a eu en 1996, un accord de conversion de dette en investissements et c'est cet accord qui, jusqu'ici, n'a pas été utilisé comme il le pourrait. Donc, il n'y pas eu encore ajustement entre les projets qui intéressent la partie jordanienne et ceux qui intéressent les éventuels investisseurs français. Mais ce système reste tout à fait disponible et de nombreux contacts sont en cours pour utiliser ce système de financement. Je pense qu'il va maintenant se développer très rapidement.
Q - (Sur le processus de paix)
R - Cette question fait partie des toutes premières préoccupations de cette région et de la France.
Notre action vise à rassembler tous les moyens qui permettront d'obtenir une relance du processus de paix parce que c'est la clé de la situation générale et que cela a des répercussions sur l'ensemble des autres sujets, même sur la question apparemment un peu distincte des relations entre Israël, la Syrie et le Liban. Notre action, aussi bien dans la région que lorsque nous sommes dans des réunions européennes à Luxembourg, à Bruxelles, aux Nations unies ou lorsque nous discutons avec les Américains, ou les autres partenaires, comme les Russes, les Egyptiens, a cet objectif au centre de tout ce que nous faisons. Je veux dire par là que nous ne sommes pas en train d'élaborer de façon isolée une initiative particulière supplémentaire. C'est une perpective trompeuse parce qu'en réalité ce n'est pas une initiative de temps en temps dont nous avons besoin par rapport à ce sujet, par rapport à ce blocage, d'une action absolument continue. Et en ce qui concerne la France, nous travaillons à ce que tous les efforts de ceux qui considèrent que le statu quo est dangereux, s'effectuent tous dans la même direction pour un déblocage. Cette visite ici n'est qu'une étape dans cet effort continu./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)
Vous avez vu que j'ai pu être reçu par le roi Hussein, j'ai rencontré le prince héritier, le Premier ministre, plusieurs ministres et nous avons passé tout ce temps ensemble à aborder toutes les questions qui viennent d'être citées.
Cette visite s'inscrit dans le cadre d'une consultation franco-jordanienne régulière. C'est important pour la France de savoir très régulièrement l'analyse que les Jordaniens ont de la situation dans la région et des problèmes principaux, puisque notre ligne directrice est constamment de jouer à la fois un rôle important et conforme à notre tradition politique, d'autre part, de participer au renforcement, à l'intensification des prises de position européennes sur le sujet et d'avoir un dialogue constant avec les Etats-Unis sur la même question.
Pour cela, la France tient à être en contact constant avec tous les pays de la région car il s'agit pour cette politique d'être la plus ajustée possible à la situation qui évolue et d'être la plus utile possible.
J'ajoute, mais c'est évident, que ces entretiens se sont déroulés dans un climat de très grande cordialité et de très grande confiance.
Q - L'Iraq a annoncé, aujourd'hui, qu'à partir de demain, il va interdire les inspections de la Commission spéciale des Nations unies. Quelle est la position de la France ?
R - La position de la France est fondée sur l'application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, qui prévoit un accès inconditionnel de l'UNSCOM. Cependant, je vous rappellerais les termes de la déclaration du président du Conseil de sécurité du 3 décembre dernier qui rappelait que l'UNSCOM respectait les préoccupations nationales légitimes de l'Iraq en matière de souveraineté, de sécurité et de dignité. C'est un rappel général. Je n'en sais pas assez sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les derniers débats d'inspection et sur les conditions dans lesquelles l'Iraq a réagi de la façon que vous m'indiquez. Donc je me réserve de commenter plus tard, mais je vous ai rappelé à cette occasion le cadre général de notre position à ce sujet, et mon pays souhaite naturellement qu'une position soit trouvée pour l'inspection des sites dits sensibles. Une prochaine mission de M. Butler est prévue à Bagdad à ce sujet le 19 janvier.
Q - (Sur l'Algérie et les déclarations israéliennes sur le Sud-Liban)
R - C'est le second point. La position de la France a été définie, en ce qui concerne la question du Sud-Liban, par un discours qu'avait fait le président Chirac au Liban et la position n'a pas changé. Il avait indiqué que, dans l'hypothèse où le processus d'évacuation du Sud-Liban se concrétiserait, et si toutes les parties concernées le demandaient à la France, la France examinerait avec un a priori positif la possibilité de jouer un rôle de garantie pendant une période transitoire après l'application d'un accord conclu. Mais il n'a jamais été question de se substituer aux principaux intéressés qui doivent d'abord se mettre d'accord entre eux, ni d'anticiper sur les formes que pourrait prendre cette garantie le moment venu. Donc, cette disponibilité française existe toujours, et je le répète, elle ne doit pas être concrétisée avant que nous soyons réellement devant cette situation, ce qui n'est pas encore le cas.
En ce qui concerne l'Algérie, la France a exprimé à de très nombreuses reprises son émotion et son immense compassion pour les souffrances endurées par la population algérienne et indiqué à plusieurs reprises que, tout en respectant la souveraineté algérienne naturellement, elle était disponible pour toute action utile que lui demanderaient de mener les protagonistes de cette tragédie, à commencer par les autorités algériennes. Ceci est la position générale, mais dans l'actualité immédiate, la France soutient entièrement le projet qui est élaboré de l'envoi d'une mission de ce qu'on appelle la troïka en Europe, c'est-à-dire les représentants du pays en exercice de l'Europe, du pays qui était président au cours du semestre précédent et du pays président le semestre suivant (Luxembourg, Grande-Bretagne, Autriche). La France est donc partie prenante de cette démarche qui est en préparation et dont les Algériens ont accepté le principe, ce que nous jugeons positif.
Q - (Sur les moyens pour développer les échanges entre secteurs privés français et jordanien)
R - Il me semble que votre question porte sur deux points différents, d'abord sur le protocole financier qui a été signé entre la France et la Jordanie pour 80 MF, dont près de 40 sur un projet de traitement des eaux usées du nord de la Jordanie, et différents autres projets hospitaliers ou autres.
En ce qui concerne la question des investissements, il y a eu en 1996, un accord de conversion de dette en investissements et c'est cet accord qui, jusqu'ici, n'a pas été utilisé comme il le pourrait. Donc, il n'y pas eu encore ajustement entre les projets qui intéressent la partie jordanienne et ceux qui intéressent les éventuels investisseurs français. Mais ce système reste tout à fait disponible et de nombreux contacts sont en cours pour utiliser ce système de financement. Je pense qu'il va maintenant se développer très rapidement.
Q - (Sur le processus de paix)
R - Cette question fait partie des toutes premières préoccupations de cette région et de la France.
Notre action vise à rassembler tous les moyens qui permettront d'obtenir une relance du processus de paix parce que c'est la clé de la situation générale et que cela a des répercussions sur l'ensemble des autres sujets, même sur la question apparemment un peu distincte des relations entre Israël, la Syrie et le Liban. Notre action, aussi bien dans la région que lorsque nous sommes dans des réunions européennes à Luxembourg, à Bruxelles, aux Nations unies ou lorsque nous discutons avec les Américains, ou les autres partenaires, comme les Russes, les Egyptiens, a cet objectif au centre de tout ce que nous faisons. Je veux dire par là que nous ne sommes pas en train d'élaborer de façon isolée une initiative particulière supplémentaire. C'est une perpective trompeuse parce qu'en réalité ce n'est pas une initiative de temps en temps dont nous avons besoin par rapport à ce sujet, par rapport à ce blocage, d'une action absolument continue. Et en ce qui concerne la France, nous travaillons à ce que tous les efforts de ceux qui considèrent que le statu quo est dangereux, s'effectuent tous dans la même direction pour un déblocage. Cette visite ici n'est qu'une étape dans cet effort continu./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)