Communiqué des services du Premier ministre, en date du 7 mars 1988, sur le redressement des entreprises du secteur public.

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Texte intégral

Les entreprises du secteur public vont publier leurs résultats de l'exercice 1987 au cours des prochaines semaines.
- Pour la première fois depuis 1980, ces résultats seront globalement bénéficiaires.
- Alors que les entreprises du secteur public avaient perdu 140 milliards de francs entre 1981 et 1986, leurs bénéfices pour l'année 1987 seront supérieurs à 7 milliards de francs :
- ce redressement est général. Il concerne toutes les entreprises, en particulier celles qui étaient dans la situation la plus difficile : Renault, CDF-Chimie et Usinor-Sacilor, qui avaient perdu 105 milliards de francs entre 1981 et 1986, ont globalement équilibré leurs résultats en 1987,
- ce redressement est durable, d'autant qu'il s'accompagne d'une amélioration nette de leur situation financière, caractérisée par une augmentation très forte de leurs fonds propres et une maîtrise de leur endettement.
- Ces résultats satisfaisants du secteur public sont la conséquence des efforts de modernisation et de gestion réalisés par l'ensemble du personnel des entreprises et de la politique économique du gouvernement.
- Le gouvernement a de plus mené une politique d'actionnaire responsable.
- Ce sont 40 milliards de francs qui ont été apportés aux entreprises publiques en 1986 et 1987 alors que leurs résultats étaient globalement équilibrés sur cette période, tandis que les dotations en capital accordées par les gouvernements précédents entre 1981 et 1985 n'ont couvert que la moitié des pertes.
- En outre, la loi du 2 août 1986 a permis aux entreprises de conduire une politique d'acquisition et de cession d'activités adaptée à leur stratégie.
- Aujourd'hui, les entreprises publiques constituent une charge moins lourde pour la collectivité nationale et apportent une contribution significative au développement de l'économie française.
- Ainsi, en ce qui concerne le secteur non concurrentiel, les subventions d'équilibre ont pu être stabilisées, alors qu'elles avaient doublé entre 1980 et 1985, et sa ponction sur les marchés financiers a été réduite (sa part dans les émissions obligataires françaises est passée de 20 % en 1982 à 12 % en 1987).
- Plus rentables et plus fortes, les entreprises du secteur concurrentiel progressent et conquièrent des positions mondiales (Thomson dans l'électronique grand public, Bull dans l'informatique, CDF-Chimie dans les encres, Rhône-Poulenc en agro-chimie).
- Ces entreprises mènent parallèlement une politique dynamique d'intéressement et de participation, rendue possible par les ordonnances d'octobre 1986 et les décrets de novembre 1987, qui ont ouvert au secteur public ce qui était jusqu'alors réservé au secteur privé. De nombreux accords ont été signés ou sont en voie de l'être : ils traduisent la volonté du gouvernement d'associer le personnel de ces entreprises à leurs résultats.
- l'effort entrepris doit être poursuivi.
- En ce qui concerne le secteur concurrentiel, l'Etat doit poursuivre sa politique de privatisation et les entreprises maintenir leur effort de compétitivité.
- Pour les entreprises du secteur non concurrentiel, les priorités résident dans la maîtrise des tarifs publics de l'endettement par une amélioration de la productivité, le renforcement de la qualité du service rendu et l'amélioration de l'image de marque.
- Toutes les entreprises doivent, et peuvent, contribuer au redressement de l'économie nationale. La politique du gouvernement à l'égard du secteur public est de lui permettre de participer à ce redressement.