Texte intégral
R. Sicard.- La droite a remporté hier un succès très net ; on parle de 400 sièges à l'Assemblée nationale. Et pourtant, vous faites les modestes, vous dites que rien n'est joué. Est-ce de la tactique ou est-ce que vous pensez que la situation peut encore se retourner ?
- "C'est le fruit de mon expérience politique. Une élection n'est jamais gagnée tant que le second tour n'est pas terminé. Et on peut reprendre l'histoire politique de la France pour vérifier ce postulat. Donc, continuons notre travail, continuons notre explication et continuons à être rassemblés, et à ce moment-là, les Français continueront à se tourner vers nous."
Il y a en tout cas une partie de l'électorat que vous n'avez pas réussi à convaincre : ce sont les abstentionnistes, qui étaient très nombreux hier. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour les décider ?
- "S'ils sont abstentionnistes, pour certains d'entre eux, c'est qu'ils doutent sur l'efficacité des responsables politiques. Nous avons pris un certain nombre d'engagements. J. Chirac a pris ses engagements pendant la campagne présidentielle et nous sommes déterminés à appliquer ces engagements."
La gauche dit que ces engagements sont impossibles à tenir, que vous n'aurez pas les finances pour le faire...
- "La gauche est habituée à ne pas tenir ses engagements. Nous avons entendu, écouté les Français, compris leurs angoisses, leurs inquiétudes, parce que nous sommes des élus de terrain, nous sommes sur le terrain, et que nous sommes déterminés à faire en sorte que dans le domaine de la sécurité, dans le domaine de l'injustice, dans le domaine de la liberté du commerce et de l'industrie, dans le domaine de l'installation des jeunes agriculteurs, les mesures qui ont été annoncées soient prises. La prochaine majorité, celle qui devrait sortir des urnes, doit être à la fois une majorité de soutien loyal au Gouvernement, mais aussi une majorité de vigilance. Nous avons entendu les Français, nous avons entendu les engagements du président de la République, nous allons faire en sorte que ces engagements soient respectés et nous rappellerons au Gouvernement à chaque fois qu'il faut respecter les promesses qui ont été prises."
Cela veut dire que vous ne serez pas un parti "godillot", comme on disait au RPR avant ?
- "Ce n'est pas ma nature, ce n'est pas l'intérêt du Gouvernement et l'intérêt de la France. Il y a des problèmes qui n'ont pas été réglés ; nous avons cinq ans pour les régler. Et dans cinq ans, les Français jugeront."
La gauche dit que vous êtes déjà en train d'engager une politique de "régression sociale" et elle prend comme exemple la baisse de l'impôt sur le revenu, qui bénéficie à ceux qui gagnent le plus. Est-ce que là, il n'y a pas un danger de se brouiller avec une partie de l'électorat ?
- "D'abord, je ne supporte plus ces procès d'intention, ces invectives. Tous les soirs, en campagne électorale, nous discutons avec nos électrices et nos électeurs et ils ont compris qu'il y avait une autre politique que celle des socialistes. Pendant cinq ans, les socialistes ont imaginé créer 17 impôts ou taxes nouvelles. Nous voulons, nous, pendant cinq ans, aller dans la direction opposée, c'est-à-dire réduire le poids de la fiscalité. C'est possible. En tant que maire d'Evreux, je l'ai fait dans ma ville ; on baisse progressivement la fiscalité, parce que trop d'impôt tue l'impôt."
Ne risque-t-on pas de se retrouver à la rentrée avec un "troisième tour social" ? Les syndicats pourraient se mobiliser et mettre le Gouvernement en difficulté. On a déjà vu par exemple les médecins montrer que leurs exigences étaient peut-être plus importantes que ce qu'on croyait au préalable...
- "Je ne le crois pas puisque, comme je viens de vous le dire, je souhaite que la prochaine majorité à l'Assemblée nationale ne soit pas simplement une majorité de soutien loyal au gouvernement de J.-P. Raffarin et au président de la République, mais que cette majorité ait comme obsession le respect des engagements qui ont été pris."
Et il y aura les marges de manoeuvre, il y aura l'argent pour le faire ?
- "Oui, il y aura l'argent parce qu'on peut mieux gérer et on peut moins faire de bêtises. Les socialistes n'ont pas profité de la croissance pour désendetter la France et pour lui donner des marges de manoeuvre. Ce que fait actuellement J.-P. Raffarin, ce que fait le Gouvernement, est animé d'un double souci : moins dépenser et mieux dépenser."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juin 2002)
- "C'est le fruit de mon expérience politique. Une élection n'est jamais gagnée tant que le second tour n'est pas terminé. Et on peut reprendre l'histoire politique de la France pour vérifier ce postulat. Donc, continuons notre travail, continuons notre explication et continuons à être rassemblés, et à ce moment-là, les Français continueront à se tourner vers nous."
Il y a en tout cas une partie de l'électorat que vous n'avez pas réussi à convaincre : ce sont les abstentionnistes, qui étaient très nombreux hier. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour les décider ?
- "S'ils sont abstentionnistes, pour certains d'entre eux, c'est qu'ils doutent sur l'efficacité des responsables politiques. Nous avons pris un certain nombre d'engagements. J. Chirac a pris ses engagements pendant la campagne présidentielle et nous sommes déterminés à appliquer ces engagements."
La gauche dit que ces engagements sont impossibles à tenir, que vous n'aurez pas les finances pour le faire...
- "La gauche est habituée à ne pas tenir ses engagements. Nous avons entendu, écouté les Français, compris leurs angoisses, leurs inquiétudes, parce que nous sommes des élus de terrain, nous sommes sur le terrain, et que nous sommes déterminés à faire en sorte que dans le domaine de la sécurité, dans le domaine de l'injustice, dans le domaine de la liberté du commerce et de l'industrie, dans le domaine de l'installation des jeunes agriculteurs, les mesures qui ont été annoncées soient prises. La prochaine majorité, celle qui devrait sortir des urnes, doit être à la fois une majorité de soutien loyal au Gouvernement, mais aussi une majorité de vigilance. Nous avons entendu les Français, nous avons entendu les engagements du président de la République, nous allons faire en sorte que ces engagements soient respectés et nous rappellerons au Gouvernement à chaque fois qu'il faut respecter les promesses qui ont été prises."
Cela veut dire que vous ne serez pas un parti "godillot", comme on disait au RPR avant ?
- "Ce n'est pas ma nature, ce n'est pas l'intérêt du Gouvernement et l'intérêt de la France. Il y a des problèmes qui n'ont pas été réglés ; nous avons cinq ans pour les régler. Et dans cinq ans, les Français jugeront."
La gauche dit que vous êtes déjà en train d'engager une politique de "régression sociale" et elle prend comme exemple la baisse de l'impôt sur le revenu, qui bénéficie à ceux qui gagnent le plus. Est-ce que là, il n'y a pas un danger de se brouiller avec une partie de l'électorat ?
- "D'abord, je ne supporte plus ces procès d'intention, ces invectives. Tous les soirs, en campagne électorale, nous discutons avec nos électrices et nos électeurs et ils ont compris qu'il y avait une autre politique que celle des socialistes. Pendant cinq ans, les socialistes ont imaginé créer 17 impôts ou taxes nouvelles. Nous voulons, nous, pendant cinq ans, aller dans la direction opposée, c'est-à-dire réduire le poids de la fiscalité. C'est possible. En tant que maire d'Evreux, je l'ai fait dans ma ville ; on baisse progressivement la fiscalité, parce que trop d'impôt tue l'impôt."
Ne risque-t-on pas de se retrouver à la rentrée avec un "troisième tour social" ? Les syndicats pourraient se mobiliser et mettre le Gouvernement en difficulté. On a déjà vu par exemple les médecins montrer que leurs exigences étaient peut-être plus importantes que ce qu'on croyait au préalable...
- "Je ne le crois pas puisque, comme je viens de vous le dire, je souhaite que la prochaine majorité à l'Assemblée nationale ne soit pas simplement une majorité de soutien loyal au gouvernement de J.-P. Raffarin et au président de la République, mais que cette majorité ait comme obsession le respect des engagements qui ont été pris."
Et il y aura les marges de manoeuvre, il y aura l'argent pour le faire ?
- "Oui, il y aura l'argent parce qu'on peut mieux gérer et on peut moins faire de bêtises. Les socialistes n'ont pas profité de la croissance pour désendetter la France et pour lui donner des marges de manoeuvre. Ce que fait actuellement J.-P. Raffarin, ce que fait le Gouvernement, est animé d'un double souci : moins dépenser et mieux dépenser."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juin 2002)