Déclaration de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, sur les résultats du premier tour de l'élection présidentielle et sur les dispositions prises par le parti communiste pour que soient décidées les initiatives à prendre face à l'extrême droite qui sera présente au second tour, à Paris le 21 avril 2002.

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Circonstance : Premières estimations des résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2002.

Texte intégral

Si les chiffres actuellement connus se confirment, notre pays et notre système politique vivent ce soir un véritable séisme politique.
Il était jusqu'à cette minute proprement inimaginable qu'un candidat d'extrême droite puisse être présent au second tour de l'élection présidentielle. Jamais depuis la guerre un parti fascisant n'a été aussi menaçant pour notre peuple et notre démocratie. Les communistes sont dès cet instant en état d'alerte, pour le deuxième tour et pour la suite. Je prends dès ce soir des disposition pour que nos sections, nos fédérations soient ouvertes, pour que dans chaque ville, chaque village et chaque quartier, les communistes puissent décider des actions nécessaires face à l'extrême droite.
Depuis des mois, le parti communiste dénonçait la surdité politique à l'égard des attentes profondes de notre peuple, de ses frustrations, de ses exigences. Nous indiquions que la gauche ne pouvait pas l'emporter sans changer de cap et y répondre. Mais ce que révèle le scrutin d'aujourd'hui montre que nous étions bien au dessous de la réalité. C'est de la colère, une véritable exaspération qui s'est exprimée dans les urnes. Personne n'est en mesure ce soir d'en apprécier toutes les conséquences.
Les politiques menées depuis des années font l'objet d'un désaveu cinglant. Mais nos institutions sont désormais ouvertement en crise puisqu'elles rendent possible qu'avec à peine plus du tiers des suffrages exprimés, la droite et l'extrême droites seules puissent être en présentes au second tour. Les deux tiers des citoyennes et des citoyens qui, quels qu'aient été leurs votes aujourd'hui, n'ont certainement pas voulu cela, seront donc absents au second tour de l'élection.
Je le dis solennellement : il s'agit d'un événement d'une extrême gravité. Le parti communiste va réunir de toute urgence ses instances de direction, appeler ses militantes et ses militants à débattre de cette situation et prendre les initiatives qu'elle appelle.
Comme dans d'autres moments de grande difficulté pour notre pays, les communistes ne se laisseront pas décourager et assumeront leurs responsabilités.
(Source http://www.pcf.fr, le 24 avril 2002)