Texte intégral
Le président de Démocratie libérale vient de présenter "dix choix pour faire bouger l'éducation", dont la suppression de la carte scolaire, la création d'un statut d'autonomie pour les établissements et une meilleure prise en compte du mérite dans l'évaluation des enseignants. Des choix de rupture avec les politique menées jusqu'alors, y compris par la droite.
Pour réformer l'éducation, vous proposez de supprimer la carte scolaire. N'allez-vous pas accroître les inégalités entre les établissements ?
Alain Madelin :C'est la situation actuelle qui est injuste. Tout le monde reconnaît aujourd'hui que le système de la carte scolaire, qui avait à l'origine pour objet de favoriser la mixité, a conduit au contraire à " ghettoïsation scolaire ", elle-même reflet d'un urbanisme ségrégatif. Car, aujourd'hui, seuls les enfants des couches les plus favorisées ont les moyens de contourner la carte scolaire. En réponse à ce délit d'initiés permanent des classes dirigeantes, les libéraux proposent de permettre à tous les parents d'inscrire leurs enfants dans un meilleur établissement. La suppression, bien évidemment progressive, de la carte scolaire, en commençant par les grandes agglomérations, agirait comme un détecteur difficultés pour un certain nombre d'établissements ; l'éducation nationale ayant, bien entendu, la charge de remédier dans un même temps aux difficultés constatées. Et pour nous proposons un modèle d'établissements autonomes.
Jusqu'où irait cette autonomie ?
Nous proposons à titre expérimental, pour les établissements qui le souhaitent, un statut de pleine autonomie. Autonomie dans l'organisation de leur emploi du temps et des rythmes scolaires, le choix des pédagogies adaptées, le recrutement de leurs professeurs. Autonomie financière aussi, garantie par une dotation globale sur une base proportionnelle au nombre d'élèves accueillis, corrigée des spécificités d'établissement notamment dans les zones difficiles. En contrepartie, ces établissements devraient se fixer avec l'éducation nationale des objectifs en termes de résultats, à l'exemple du National curriculum britannique. Je précise que ce statut doit être offert aux établissements publics, mais aussi aux établissements privés pourvu qu'ils satisfassent à quelques conditions de gratuité et de laïcité (en sortant par exemple l'enseignement religieux du temps proprement scolaire) conformément aux décisions du conseil constitutionnel.
Vous insistez sur la nécessité d'une meilleure évaluation des établissements et des enseignants. Selon quels critères ?
Nous voulons une évaluation transparente et publique de tous les établissements afin d'améliorer la qualité. Bien sûr, il ne s'agit pas de les classer en fonction des seuls résultats au bac, mais d'apprécier le parcours réel des élèves en fonction de critères prenant en compte la diversité des talents et des formes d'intelligence. Par ailleurs, il fondrait impérativement revaloriser la part du mérite par rapport à celle de l'ancienneté dans le barème de notation de l'enseignant.. Mérite qui doit
non seulement se mesurer en fonction de l'évaluation de l'inspection mais aussi de l'effort accompli, des compétences pédagogiques, du temps passé en formation.. En Angleterre, on a donné un statut à part, avec une gratification supplémentaire, et des décharges d'heures de cours ont été accordées à des enseignants ayant un don pédagogique particulier, de façon qu'ils puissent le communiquer à d'autres enseignants. Voilà un bon exemple.
Tous les ministres de l'éducation en font l'expérience : il est difficile de faire bouger l'école sans heurts. Quelle est votre méthode ?
Notre méthode est celle de l'expérimentation. Les libéraux ne croient pas à un grand soir de l'éducation ; ils ne disent pas : voilà " la " bonne école, voilà " la " bonne réforme. Nous n'obligeons pas tout le monde éducatif à bouger au même moment et au même pas. Nous voulons simplement donner des moyens à ceux qui veulent remédier aux injustices du système actuel.
(Source http://www.demlib.com,le 7 février 2001)
Pour réformer l'éducation, vous proposez de supprimer la carte scolaire. N'allez-vous pas accroître les inégalités entre les établissements ?
Alain Madelin :C'est la situation actuelle qui est injuste. Tout le monde reconnaît aujourd'hui que le système de la carte scolaire, qui avait à l'origine pour objet de favoriser la mixité, a conduit au contraire à " ghettoïsation scolaire ", elle-même reflet d'un urbanisme ségrégatif. Car, aujourd'hui, seuls les enfants des couches les plus favorisées ont les moyens de contourner la carte scolaire. En réponse à ce délit d'initiés permanent des classes dirigeantes, les libéraux proposent de permettre à tous les parents d'inscrire leurs enfants dans un meilleur établissement. La suppression, bien évidemment progressive, de la carte scolaire, en commençant par les grandes agglomérations, agirait comme un détecteur difficultés pour un certain nombre d'établissements ; l'éducation nationale ayant, bien entendu, la charge de remédier dans un même temps aux difficultés constatées. Et pour nous proposons un modèle d'établissements autonomes.
Jusqu'où irait cette autonomie ?
Nous proposons à titre expérimental, pour les établissements qui le souhaitent, un statut de pleine autonomie. Autonomie dans l'organisation de leur emploi du temps et des rythmes scolaires, le choix des pédagogies adaptées, le recrutement de leurs professeurs. Autonomie financière aussi, garantie par une dotation globale sur une base proportionnelle au nombre d'élèves accueillis, corrigée des spécificités d'établissement notamment dans les zones difficiles. En contrepartie, ces établissements devraient se fixer avec l'éducation nationale des objectifs en termes de résultats, à l'exemple du National curriculum britannique. Je précise que ce statut doit être offert aux établissements publics, mais aussi aux établissements privés pourvu qu'ils satisfassent à quelques conditions de gratuité et de laïcité (en sortant par exemple l'enseignement religieux du temps proprement scolaire) conformément aux décisions du conseil constitutionnel.
Vous insistez sur la nécessité d'une meilleure évaluation des établissements et des enseignants. Selon quels critères ?
Nous voulons une évaluation transparente et publique de tous les établissements afin d'améliorer la qualité. Bien sûr, il ne s'agit pas de les classer en fonction des seuls résultats au bac, mais d'apprécier le parcours réel des élèves en fonction de critères prenant en compte la diversité des talents et des formes d'intelligence. Par ailleurs, il fondrait impérativement revaloriser la part du mérite par rapport à celle de l'ancienneté dans le barème de notation de l'enseignant.. Mérite qui doit
non seulement se mesurer en fonction de l'évaluation de l'inspection mais aussi de l'effort accompli, des compétences pédagogiques, du temps passé en formation.. En Angleterre, on a donné un statut à part, avec une gratification supplémentaire, et des décharges d'heures de cours ont été accordées à des enseignants ayant un don pédagogique particulier, de façon qu'ils puissent le communiquer à d'autres enseignants. Voilà un bon exemple.
Tous les ministres de l'éducation en font l'expérience : il est difficile de faire bouger l'école sans heurts. Quelle est votre méthode ?
Notre méthode est celle de l'expérimentation. Les libéraux ne croient pas à un grand soir de l'éducation ; ils ne disent pas : voilà " la " bonne école, voilà " la " bonne réforme. Nous n'obligeons pas tout le monde éducatif à bouger au même moment et au même pas. Nous voulons simplement donner des moyens à ceux qui veulent remédier aux injustices du système actuel.
(Source http://www.demlib.com,le 7 février 2001)