Texte intégral
Q : Quel bilan peut-on dresser, trente années plus tard, de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine ?
R - La France a été le premier pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine, à l'initiative du Général de Gaulle. Cette initiative procédait d'un constat simple : deux grandes puissances ne peuvent s'ignorer ; elles doivent entretenir un dialogue suivi et développer leurs échanges. Telle a été la politique suivie notamment par le Président Pompidou, qui a été le premier Chef d'Etat occidental à se rendre en Chine en 1973.
Bien que ces dernières années aient été caractérisées par des difficultés dans les relations franco-chinoises, celles-ci reposent sur une base solide, fruit des liens tissés entre les deux pays pendant ces trente ans. Aujourd'hui, alors que s'est rétabli un climat serein dans nos relations, il appartient à nos deux pays de leur donner une nouvelle impulsion.
Q - Votre voyage en Chine peut-il marquer un nouveau départ pour les relations entre les deux pays ? Quelles sont les perspectives de la coopération franco-chinoise ?
R - La France et la Chine ont exprimé, dans leur communiqué conjoint du 12 janvier, leur volonté d'un renouveau de leurs relations. Je souhaite que la visite que j'effectuerai en Chine du 7 au 10 avril, marque la première étape de ce renouveau.
Les relations franco-chinoises doivent correspondre à l'importance de nos deux pays : la France est la quatrième puissance économique et commerciale et ses technologies sont à la pointe dans de nombreux domaines. Les entreprises françaises ont une compétence mondialement reconnue dans de nombreux secteurs vitaux pour l'économie chinoise. La Chine, pour sa part, connaît un développement très rapide de son économie. Nos deux pays apportent une contribution majeure au développement des connaissances.
Nous avons par conséquent beaucoup à faire en commun, tant dans le domaine économique et commercial qu'en matière culturelle et scientifique et je souhaite que nos relations connaissent un essor rapide.
Q - Quel rôle la France et la Chine peuvent-elles jouer en faveur de la paix et du développement, dans le contexte de l'après-guerre froide ?
R - La France et la Chine sont toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité et puissances nucléaires. Elles font partie des quelques pays qui ont des responsabilités particulières dans la préservation de la paix et de la stabilité mondiale.
Dans un monde caractérisé par des bouleversements rapides et par l'apparition de nouveaux foyers de tensions, il est important que nos deux pays entretiennent un dialogue étroit sur l'ensemble des grandes questions internationales et coopèrent pour le règlement des crises régionales. La coopération de nos deux pays sur le dossier du Cambodge a démontré que nous pouvions agir avec succès en faveur de la paix. Je souhaite que la France et la Chine renouent des contacts réguliers à tous les niveaux sur ces questions.
Q - Quelles mesures le gouvernement français compte-t-il prendre pour renforcer sa présence, encore assez faible, sur le marché chinois ?
R - Malgré certaines réalisations importantes, la présence économique de la France en Chine n'est en effet pas à la hauteur du poids économique de nos deux pays et elle doit être renforcée. Je formule le voeu que le nouveau climat instauré dans les relations franco-
chinoises favorise un tel mouvement et un meilleur équilibre de nos échanges.
Il est essentiel que des contacts se multiplient, dès les prochains mois, entre nos deux pays tant au niveau ministériel qu'entre responsables d'entreprises français et chinois, dans tous les secteurs -ils sont nombreux- où notre coopération économique peut se renforcer. La France encouragera de tels contacts. A cette fin, M. Longuet, ministre du Commerce extérieur, de l'Industrie et des Postes et Télécommunications effectuera dans les prochains mois un voyage en Chine avec de nombreux chefs d'entreprises. Pour développer un courant d'affaires et de coopération étroit, il convient que nos responsables économiques se connaissent mieux et se voient plus souvent.
Q - Quelle est la position de la France quant à la demande de la Chine de recouvrer son statut de membre du GATT ?
R - Sur le principe, la France ne peut qu'être favorable à la demande de la Chine d'adhérer au GATT et de devenir membre de l'Organisation mondiale du Commerce. Mais l'appartenance à cette organisation, si elle confère des droits, impose également des obligations .
La Chine, qui est un partenaire majeur dans les échanges internationaux et dont le potentiel est particulièrement important, doit assumer des engagements correspondant à cette responsabilité. Ceci implique qu'elle procède à une ouverture de ses marchés dans les domaines des marchandises et des services et qu'elle mette en oeuvre les résultats du cycle d'Uruguay en matière de propriété intellectuelle..
Au terme de ma visite en Chine, j'ai souhaité venir à Shanghai pour prendre la mesure du développement très rapide qui caractérise cette région, l'une des plus dynamiques du pays. J'ai tenu à rencontrer les membres de la communauté française qui y résident.
Je tiens à vous dire combien je me réjouis d'être parmi vous. Le gouvernement que je conduis porte une attention particulière à nos compatriotes expatriés. Leur action en faveur des intérêts de la France est essentielle dans un monde qui est toujours plus ouvert et plus concurrentiel
La visite que j'ai effectuée ce matin sur le site de l'usine Air liquide, puis les entretiens que j'ai eus avec des représentants de sociétés françaises, me semblent confirmer le remarquable potentiel d'une économie en pleine expansion et le rôle important que les entreprises françaises peuvent y avoir. La Chine offre sans nul doute pour nos entreprises des perspectives considérables. Ses besoins sont importants et correspondent souvent à des secteurs industriels - je pense notamment à l'énergie, aux transports, ou encore aux télécommunications - où nos sociétés sont particulièrement compétentes et appréciées
En matière culturelle, scientifique et technique, nos deux pays, qui ont tant contribué au développement des connaissances et à la création artistique, ont également de très larges possibilités de coopération.
Encore fallait-il que les relations franco-chinoises retrouvent la sérénité nécessaire à l'affermissement de nos échanges dans tous ces domaines. Dès son installation, le gouvernement s'est attaché à rétablir des conditions favorables à de tels échanges.
L'action du gouvernement a conduit à la publication par la France et la Chine du communiqué conjoint du 12 janvier. Il consacre le nouveau départ donné à nos relations . Ce nouveau climat devrait nous permettre - c'est du moins le voeu que je formule - de coopérer plus étroitement avec nos partenaires chinois et de promouvoir notre présence dans ce pays.
Il reste toutefois difficile de s'implanter durablement sur un marché, certes prometteur, mais qui n'est guère facile d'accès, vous le savez mieux que quiconque.
Il nous appartient donc de valoriser les atouts qui font de notre pays une grande puissance. Je pense au savoir-faire de nos entreprises, à notre avance technologique, ou encore à notre réseau bancaire de premier plan, dont je constate la grande efficacité sur le territoire chinois et tout particulièrement à Shanghaï, principal centre financier du pays. Je pense également, bien sûr, au rayonnement de la culture et de la langue françaises, dont il faut développer la connaissance et l'enseignement en Chine.
Aucun de ces objectifs ne peut être atteint sans votre concours : l'expérience que vous avez acquise sur le terrain, dans des conditions souvent difficiles, votre connaissance de la société et des pratiques chinoises et les contacts que vous entretenez avec vos partenaires locaux nous aideront à promouvoir notre pays et à renforcer sa présence. Chacun sait que l'on ne gagne des contrats ou que l'on ne réussit des investissements que grâce à une parfaite connaissance de ses interlocuteurs, fruit d'une longue présence et de nombreux voyages.
Je tiens à vous dire aujourd'hui combien le gouvernement apprécie votre action. Je tiens également à vous assurer de son entière disponibilité. Il écoutera et prendra en compte vos préoccupations, dans toute la mesure du possible. Il recueillera également vos avis sur les moyens de renforcer notre présence à Shanghai et dans le reste de la Chine.
Mes chers compatriotes,
Je terminerai cette intervention sur une note plus politique. Le monde d'aujourd'hui connaît des transformations rapides et parfois brutales. De nombreux foyers de tensions et d'instabilité se développent, des dangers nouveaux menacent la paix et la sécurité internationales.
Dans ce contexte, les quelques pays qui ont les moyens et la capacité d'exercer une influence sur les grandes questions internationales doivent avoir un dialogue régulier. La France et la Chine, toutes deux puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité, ont chacune des responsabilités et un rôle à jouer dans le monde. Il est de notre intérêt commun que nos deux pays se concertent de manière suivie sur les grandes questions internationales. Tel est le sens de la visite que je rends aujourd'hui à ce grand pays.
Je vous remercie et forme pour vos personnes et vos activités tous mes voeux de succès.
Je tiens à vous remercier de l'accueil chaleureux que vous m'avez réservé dans votre prestigieuse institution. J'ai été sensible à l'intérêt des exposés que vous-même, Monsieur le Directeur et le Professeur Gu venez de faire sur l'histoire et les activités de l'université médicale numéro deux de Shanghaï.
Fondée en 1952, votre université a regroupé plusieurs institutions, dont deux sont chères au coeur des Français : l'Université Aurore et l'Hôpital Sainte-Marie. Ces établissements bénéficiaient du prestige que donne la rencontre des cultures et des sciences d'orient et d'occident, si bénéfique pour nos deux civilisations.
Les relations entre la France et la Chine dans les domaines de la science et de la culture ont déjà un long passé. Leur origine remonte à près de trois siècles. Dès la fin du XVIIème siècle en effet, la pensée chinoise marquait la philosophie française grâce à la correspondance de nombreux jésuites envoyés à Pékin. Montesquieu, puis Voltaire plus tard, tirèrent beaucoup d'enseignements de la connaissance des moeurs et des institutions chinoises, ainsi que de la découverte du seul système au monde où le mérite l'emportait sur le droit du sang, tandis que religieux et scientifiques français enseignaient, menaient des études et créaient des oeuvres d'art en Chine.
La coopération franco-chinoise, sous sa forme actuelle, date de l'établissement de nos relations diplomatiques, en 1964. Nous fêtons cette année leur trentième anniversaire. Je souhaite qu'il amorce un nouveau départ de nos relations dans tous les domaines, et notamment en matière scientifique et culturelle.
La science et la technologie sont les bases sur lesquelles un pays se développe. La coopération franco-chinoise est particulièrement active dans ce domaine depuis 1978, date à laquelle la Chine signait avec la France un accord de coopération scientifique et technique. Il s'agissait du premier accord de ce type entre votre pays et un pays occidental. Aujourd'hui, plus de 100 projets scientifiques et techniques sont menés conjointement chaque année. Je ne vous apprendrai pas que la médecine est l'un des secteurs privilégiés de cette coopération, aussi bien pour la recherche que pour le développement. Bien des perspectives sont encore à exploiter dans ce domaine. Je souhaite que nous y approfondissions nos échanges.
La formation en Chine et en France d'ingénieurs, de chercheurs, de gestionnaires et d'administrateurs, se développe aussi rapidement, en particulier dans les secteurs où la France et la Chine conduisent des opérations industrielles conjointes. En outre, de très importantes études scientifiques sont chaque année réalisées par des équipes franco-chinoises. Je ne citerai ici que quelques secteurs d'application : l'océanographie, la géologie ou encore l'hydrologie pour l'étude des crues de vos grands fleuves.
La France souhaite développer cette coopération dans les nombreux domaines où nos intérêts convergent. Je pense notamment à la formation aux métiers industriels, qui fait l'objet de projets prometteurs.
En matière culturelle, nos deux pays, qui ont chacun une tradition ancienne de rayonnement et d'excellence, peuvent également beaucoup faire ensemble.
A cet égard, je tiens à vous dire combien je suis sensible à l'offre qui m'a été faite de m'adresser à vous directement en français, sans interprète, et combien j'admire la maîtrise de notre langue dont ont fait preuve les orateurs qui m'ont précédé.
Francophonie - usage du français
Vous connaissez le prix que mon gouvernement attache au développement du français à l'étranger. Je forme le voeu que la connaissance et l'usage de notre langue se développent dans votre pays, de même que l'enseignement du chinois en France progresse régulièrement . C'est là un élément essentiel pour renforcer nos liens et le gouvernement français est prêt à appuyer toute action en ce sens.
France - Chine - échanges artistiques
J'évoquerai aussi la vitalité, l'importance et la qualité des échanges artistiques entre nos deux pays. Des oeuvres d'artistes français sont exposées en Chine : Rodin, Soulages, Chagall pour ne citer que les plus récemment présentées, tandis que des artistes chinois, tel votre grand peintre Wu Guanzhong, exposent en France. Ces grandes manifestations, où la musique, la danse, et le cinéma ne sont pas absents, sont le plus souvent, c'est l'une des caractéristiques de cette coopération, accompagnées de rencontres entre artistes ou étudiants des deux pays. Ainsi se renforcent chaque jour la compréhension et la connaissance mutuelle de nos cultures et de nos modes d'expression.
Je ne voudrais pas terminer sans dire un mot du domaine audiovisuel. Jusqu'à présent la coopération franco-chinoise y était modeste. Il convient de lui donner un grand essor, à la mesure du développement très rapide de la radio et de la télévision dans votre pays.
Mesdames et Messieurs,
Grâce au développement économique de la Chine, des liens se tissent entre professeurs, chercheurs, ingénieurs et créateurs, de nos deux pays. Ils sont toujours plus importants. Votre université travaille à les resserrer davantage. Ils sont gages d'une meilleure compréhension mutuelle et d'un enrichissement de nos connaissances et de nos cultures. Les perspectives qui s'offrent à la coopération franco-chinoise sont aussi riches que diverses.
Je remercie votre Université pour son action en faveur du rapprochement de nos deux pays et forme pour vos personnes et pour votre institution mes voeux les plus chaleureux de succès.
Je vous remercie.
R - La France a été le premier pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine, à l'initiative du Général de Gaulle. Cette initiative procédait d'un constat simple : deux grandes puissances ne peuvent s'ignorer ; elles doivent entretenir un dialogue suivi et développer leurs échanges. Telle a été la politique suivie notamment par le Président Pompidou, qui a été le premier Chef d'Etat occidental à se rendre en Chine en 1973.
Bien que ces dernières années aient été caractérisées par des difficultés dans les relations franco-chinoises, celles-ci reposent sur une base solide, fruit des liens tissés entre les deux pays pendant ces trente ans. Aujourd'hui, alors que s'est rétabli un climat serein dans nos relations, il appartient à nos deux pays de leur donner une nouvelle impulsion.
Q - Votre voyage en Chine peut-il marquer un nouveau départ pour les relations entre les deux pays ? Quelles sont les perspectives de la coopération franco-chinoise ?
R - La France et la Chine ont exprimé, dans leur communiqué conjoint du 12 janvier, leur volonté d'un renouveau de leurs relations. Je souhaite que la visite que j'effectuerai en Chine du 7 au 10 avril, marque la première étape de ce renouveau.
Les relations franco-chinoises doivent correspondre à l'importance de nos deux pays : la France est la quatrième puissance économique et commerciale et ses technologies sont à la pointe dans de nombreux domaines. Les entreprises françaises ont une compétence mondialement reconnue dans de nombreux secteurs vitaux pour l'économie chinoise. La Chine, pour sa part, connaît un développement très rapide de son économie. Nos deux pays apportent une contribution majeure au développement des connaissances.
Nous avons par conséquent beaucoup à faire en commun, tant dans le domaine économique et commercial qu'en matière culturelle et scientifique et je souhaite que nos relations connaissent un essor rapide.
Q - Quel rôle la France et la Chine peuvent-elles jouer en faveur de la paix et du développement, dans le contexte de l'après-guerre froide ?
R - La France et la Chine sont toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité et puissances nucléaires. Elles font partie des quelques pays qui ont des responsabilités particulières dans la préservation de la paix et de la stabilité mondiale.
Dans un monde caractérisé par des bouleversements rapides et par l'apparition de nouveaux foyers de tensions, il est important que nos deux pays entretiennent un dialogue étroit sur l'ensemble des grandes questions internationales et coopèrent pour le règlement des crises régionales. La coopération de nos deux pays sur le dossier du Cambodge a démontré que nous pouvions agir avec succès en faveur de la paix. Je souhaite que la France et la Chine renouent des contacts réguliers à tous les niveaux sur ces questions.
Q - Quelles mesures le gouvernement français compte-t-il prendre pour renforcer sa présence, encore assez faible, sur le marché chinois ?
R - Malgré certaines réalisations importantes, la présence économique de la France en Chine n'est en effet pas à la hauteur du poids économique de nos deux pays et elle doit être renforcée. Je formule le voeu que le nouveau climat instauré dans les relations franco-
chinoises favorise un tel mouvement et un meilleur équilibre de nos échanges.
Il est essentiel que des contacts se multiplient, dès les prochains mois, entre nos deux pays tant au niveau ministériel qu'entre responsables d'entreprises français et chinois, dans tous les secteurs -ils sont nombreux- où notre coopération économique peut se renforcer. La France encouragera de tels contacts. A cette fin, M. Longuet, ministre du Commerce extérieur, de l'Industrie et des Postes et Télécommunications effectuera dans les prochains mois un voyage en Chine avec de nombreux chefs d'entreprises. Pour développer un courant d'affaires et de coopération étroit, il convient que nos responsables économiques se connaissent mieux et se voient plus souvent.
Q - Quelle est la position de la France quant à la demande de la Chine de recouvrer son statut de membre du GATT ?
R - Sur le principe, la France ne peut qu'être favorable à la demande de la Chine d'adhérer au GATT et de devenir membre de l'Organisation mondiale du Commerce. Mais l'appartenance à cette organisation, si elle confère des droits, impose également des obligations .
La Chine, qui est un partenaire majeur dans les échanges internationaux et dont le potentiel est particulièrement important, doit assumer des engagements correspondant à cette responsabilité. Ceci implique qu'elle procède à une ouverture de ses marchés dans les domaines des marchandises et des services et qu'elle mette en oeuvre les résultats du cycle d'Uruguay en matière de propriété intellectuelle..
Au terme de ma visite en Chine, j'ai souhaité venir à Shanghai pour prendre la mesure du développement très rapide qui caractérise cette région, l'une des plus dynamiques du pays. J'ai tenu à rencontrer les membres de la communauté française qui y résident.
Je tiens à vous dire combien je me réjouis d'être parmi vous. Le gouvernement que je conduis porte une attention particulière à nos compatriotes expatriés. Leur action en faveur des intérêts de la France est essentielle dans un monde qui est toujours plus ouvert et plus concurrentiel
La visite que j'ai effectuée ce matin sur le site de l'usine Air liquide, puis les entretiens que j'ai eus avec des représentants de sociétés françaises, me semblent confirmer le remarquable potentiel d'une économie en pleine expansion et le rôle important que les entreprises françaises peuvent y avoir. La Chine offre sans nul doute pour nos entreprises des perspectives considérables. Ses besoins sont importants et correspondent souvent à des secteurs industriels - je pense notamment à l'énergie, aux transports, ou encore aux télécommunications - où nos sociétés sont particulièrement compétentes et appréciées
En matière culturelle, scientifique et technique, nos deux pays, qui ont tant contribué au développement des connaissances et à la création artistique, ont également de très larges possibilités de coopération.
Encore fallait-il que les relations franco-chinoises retrouvent la sérénité nécessaire à l'affermissement de nos échanges dans tous ces domaines. Dès son installation, le gouvernement s'est attaché à rétablir des conditions favorables à de tels échanges.
L'action du gouvernement a conduit à la publication par la France et la Chine du communiqué conjoint du 12 janvier. Il consacre le nouveau départ donné à nos relations . Ce nouveau climat devrait nous permettre - c'est du moins le voeu que je formule - de coopérer plus étroitement avec nos partenaires chinois et de promouvoir notre présence dans ce pays.
Il reste toutefois difficile de s'implanter durablement sur un marché, certes prometteur, mais qui n'est guère facile d'accès, vous le savez mieux que quiconque.
Il nous appartient donc de valoriser les atouts qui font de notre pays une grande puissance. Je pense au savoir-faire de nos entreprises, à notre avance technologique, ou encore à notre réseau bancaire de premier plan, dont je constate la grande efficacité sur le territoire chinois et tout particulièrement à Shanghaï, principal centre financier du pays. Je pense également, bien sûr, au rayonnement de la culture et de la langue françaises, dont il faut développer la connaissance et l'enseignement en Chine.
Aucun de ces objectifs ne peut être atteint sans votre concours : l'expérience que vous avez acquise sur le terrain, dans des conditions souvent difficiles, votre connaissance de la société et des pratiques chinoises et les contacts que vous entretenez avec vos partenaires locaux nous aideront à promouvoir notre pays et à renforcer sa présence. Chacun sait que l'on ne gagne des contrats ou que l'on ne réussit des investissements que grâce à une parfaite connaissance de ses interlocuteurs, fruit d'une longue présence et de nombreux voyages.
Je tiens à vous dire aujourd'hui combien le gouvernement apprécie votre action. Je tiens également à vous assurer de son entière disponibilité. Il écoutera et prendra en compte vos préoccupations, dans toute la mesure du possible. Il recueillera également vos avis sur les moyens de renforcer notre présence à Shanghai et dans le reste de la Chine.
Mes chers compatriotes,
Je terminerai cette intervention sur une note plus politique. Le monde d'aujourd'hui connaît des transformations rapides et parfois brutales. De nombreux foyers de tensions et d'instabilité se développent, des dangers nouveaux menacent la paix et la sécurité internationales.
Dans ce contexte, les quelques pays qui ont les moyens et la capacité d'exercer une influence sur les grandes questions internationales doivent avoir un dialogue régulier. La France et la Chine, toutes deux puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité, ont chacune des responsabilités et un rôle à jouer dans le monde. Il est de notre intérêt commun que nos deux pays se concertent de manière suivie sur les grandes questions internationales. Tel est le sens de la visite que je rends aujourd'hui à ce grand pays.
Je vous remercie et forme pour vos personnes et vos activités tous mes voeux de succès.
Je tiens à vous remercier de l'accueil chaleureux que vous m'avez réservé dans votre prestigieuse institution. J'ai été sensible à l'intérêt des exposés que vous-même, Monsieur le Directeur et le Professeur Gu venez de faire sur l'histoire et les activités de l'université médicale numéro deux de Shanghaï.
Fondée en 1952, votre université a regroupé plusieurs institutions, dont deux sont chères au coeur des Français : l'Université Aurore et l'Hôpital Sainte-Marie. Ces établissements bénéficiaient du prestige que donne la rencontre des cultures et des sciences d'orient et d'occident, si bénéfique pour nos deux civilisations.
Les relations entre la France et la Chine dans les domaines de la science et de la culture ont déjà un long passé. Leur origine remonte à près de trois siècles. Dès la fin du XVIIème siècle en effet, la pensée chinoise marquait la philosophie française grâce à la correspondance de nombreux jésuites envoyés à Pékin. Montesquieu, puis Voltaire plus tard, tirèrent beaucoup d'enseignements de la connaissance des moeurs et des institutions chinoises, ainsi que de la découverte du seul système au monde où le mérite l'emportait sur le droit du sang, tandis que religieux et scientifiques français enseignaient, menaient des études et créaient des oeuvres d'art en Chine.
La coopération franco-chinoise, sous sa forme actuelle, date de l'établissement de nos relations diplomatiques, en 1964. Nous fêtons cette année leur trentième anniversaire. Je souhaite qu'il amorce un nouveau départ de nos relations dans tous les domaines, et notamment en matière scientifique et culturelle.
La science et la technologie sont les bases sur lesquelles un pays se développe. La coopération franco-chinoise est particulièrement active dans ce domaine depuis 1978, date à laquelle la Chine signait avec la France un accord de coopération scientifique et technique. Il s'agissait du premier accord de ce type entre votre pays et un pays occidental. Aujourd'hui, plus de 100 projets scientifiques et techniques sont menés conjointement chaque année. Je ne vous apprendrai pas que la médecine est l'un des secteurs privilégiés de cette coopération, aussi bien pour la recherche que pour le développement. Bien des perspectives sont encore à exploiter dans ce domaine. Je souhaite que nous y approfondissions nos échanges.
La formation en Chine et en France d'ingénieurs, de chercheurs, de gestionnaires et d'administrateurs, se développe aussi rapidement, en particulier dans les secteurs où la France et la Chine conduisent des opérations industrielles conjointes. En outre, de très importantes études scientifiques sont chaque année réalisées par des équipes franco-chinoises. Je ne citerai ici que quelques secteurs d'application : l'océanographie, la géologie ou encore l'hydrologie pour l'étude des crues de vos grands fleuves.
La France souhaite développer cette coopération dans les nombreux domaines où nos intérêts convergent. Je pense notamment à la formation aux métiers industriels, qui fait l'objet de projets prometteurs.
En matière culturelle, nos deux pays, qui ont chacun une tradition ancienne de rayonnement et d'excellence, peuvent également beaucoup faire ensemble.
A cet égard, je tiens à vous dire combien je suis sensible à l'offre qui m'a été faite de m'adresser à vous directement en français, sans interprète, et combien j'admire la maîtrise de notre langue dont ont fait preuve les orateurs qui m'ont précédé.
Francophonie - usage du français
Vous connaissez le prix que mon gouvernement attache au développement du français à l'étranger. Je forme le voeu que la connaissance et l'usage de notre langue se développent dans votre pays, de même que l'enseignement du chinois en France progresse régulièrement . C'est là un élément essentiel pour renforcer nos liens et le gouvernement français est prêt à appuyer toute action en ce sens.
France - Chine - échanges artistiques
J'évoquerai aussi la vitalité, l'importance et la qualité des échanges artistiques entre nos deux pays. Des oeuvres d'artistes français sont exposées en Chine : Rodin, Soulages, Chagall pour ne citer que les plus récemment présentées, tandis que des artistes chinois, tel votre grand peintre Wu Guanzhong, exposent en France. Ces grandes manifestations, où la musique, la danse, et le cinéma ne sont pas absents, sont le plus souvent, c'est l'une des caractéristiques de cette coopération, accompagnées de rencontres entre artistes ou étudiants des deux pays. Ainsi se renforcent chaque jour la compréhension et la connaissance mutuelle de nos cultures et de nos modes d'expression.
Je ne voudrais pas terminer sans dire un mot du domaine audiovisuel. Jusqu'à présent la coopération franco-chinoise y était modeste. Il convient de lui donner un grand essor, à la mesure du développement très rapide de la radio et de la télévision dans votre pays.
Mesdames et Messieurs,
Grâce au développement économique de la Chine, des liens se tissent entre professeurs, chercheurs, ingénieurs et créateurs, de nos deux pays. Ils sont toujours plus importants. Votre université travaille à les resserrer davantage. Ils sont gages d'une meilleure compréhension mutuelle et d'un enrichissement de nos connaissances et de nos cultures. Les perspectives qui s'offrent à la coopération franco-chinoise sont aussi riches que diverses.
Je remercie votre Université pour son action en faveur du rapprochement de nos deux pays et forme pour vos personnes et pour votre institution mes voeux les plus chaleureux de succès.
Je vous remercie.