Déclaration de M. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, sur les engagements et les actions à venir de la CFDT, notamment sur les retraites, la négociation collective et l'indépendance syndicale, Nantes le 31 mai 2002.

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Circonstance : 45ème congrès de la CFDT à Nantes du 27 au 31 mai 2002

Texte intégral

Voici venu le moment de clore les travaux de notre 45ème congrès.
Je mesure à cet instant toute l'importance de ma responsabilité, et je vous remercie de la confiance que vous m'avez manifestée.
Après le temps des questionnements personnels, après celui de l'enthousiasme d'une nouvelle équipe qui entre sur le terrain, vient le temps de l'engagement et de l'action.
Notre Congrès, manifestation de nouvelles ambitions, temps fort de mobilisation ne peut être suivi, pour ce qui nous concerne, d'aucune pause.
C'est dans l'action que nous faisons nos preuves.
C'est dans l'action qu'ensemble nous progresserons.

Rarement les débats d'un congrès auront été marqués par une telle conjonction d'événements et de rendez-vous.
Je pense bien sûr au départ de Nicole, mais aussi à la succession des échéances électorales qui modifient le paysage politique national, aux élections prud'homales qui seront notre principale préoccupation des mois qui viennent, au rendez-vous des retraites qui ne tardera plus, aux rendez-vous européens et internationaux qui ne manqueront pas.
Sans oublier, le séisme du 21 avril, et notre volonté d'opposer de bonnes réponses à ceux qui se sont égarés dans des votes extrêmes.
Sans oublier non plus, la formidable démonstration de l'attachement des jeunes aux valeurs de solidarité et d'égalité, et leur attente d'une France, d'une Europe, d'un Monde plus justes.
Le mouvement syndical doit l'entendre.
Nous le savons tous, l'agenda des prochains mois est chargé. Mais la CFDT l'aborde dans la sérénité. Nous avons dans notre héritage collectif, les ressources nécessaires pour en affronter les difficultés et pour en saisir les opportunités.
Outre la force de nos convictions, cette sérénité, nous la devons à une expérience et à une démarche partagées, vous l'avez redit à cette tribune.
Parce qu'elle a fait - plus tôt et souvent mieux que d'autres - le deuil des lendemains qui chantent, la CFDT a su développer d'autres moyens pour alimenter l'espérance de transformation sociale.
Elle a pu faire le choix résolu :
- du syndicalisme d'adhérents,
- du recentrage sur le métier syndical,
- de la négociation collective,
- de la contractualisation, et de l'indépendance à l'égard du politique.
Sur ces sujets, nous n'en sommes plus aux tentatives : les années 90 ont clairement validé ces choix et apporté d'importants résultats.
Restons vigilants et ambitieux.
La période qui s'ouvre sera celle d'un véritable changement d'échelle.
Plus encore qu'une démarche ou qu'une simple méthode, cette expérience partagée, c'est clairement le choix d'une politique de l'action dont je résumerais les principes fondamentaux en trois mots : réalisme, responsabilité, réforme.
o Le réalisme, c'est l'autorité des faits, le souci d'en accepter l'épreuve et d'en dresser le bon diagnostic. C'est aussi la certitude que nous ne pèserons sur eux qu'à la condition d'être toujours à l'écoute, plus nombreux, plus représentatifs et plus présents électoralement.
o La responsabilité, c'est d'abord un discours de vérité. C'est ensuite la capacité à s'engager publiquement sur des choix, la fidélité à la parole donnée, et le courage d'en répondre devant nos instances, devant nos adhérents et devant l'ensemble des salariés. C'est aussi bien sûr la volonté d'assumer pleinement notre vocation participative au sein des organismes paritaires, c'est enfin notre rôle d'acteur autonome contribuant à la définition de l'intérêt général dans le cadre d'un dialogue social restauré.
o La réforme, c'est le choix confirmé d'un syndicalisme de transformation sociale par la négociation collective, la contractualisation et le rapport de force. C'est également la volonté d'offrir à chacun une plus grande maîtrise de son destin et de placer l'émancipation personnelle au cur de l'émancipation collective.
Ainsi se noue et se poursuit le fil de notre histoire, s'enracinent nos valeurs et nos choix.
Ainsi se fonde notre détermination pour l'avenir.
Dans une période caractérisée par des bouleversements rapides et peu contrôlés, notre priorité est la cohésion sociale.
C'est le sens des résolutions que nous avons adoptées et qui seront au cur de notre action: cohésion sociale par le travail, par la solidarité collective, par l'Etat et les services publics.
o Cohésion par le travail, parce qu'il reste pour nous le principal vecteur d'intégration et d'autonomie des personnes. Parce qu'il est un ressort irremplaçable de la citoyenneté.
Au chômage de masse qui ronge les fondations du contrat social, forge les processus d'exclusion et la perte des repères, nous voulons opposer une stratégie du plein emploi.
Nous ne partons pas de rien, nous en connaissons le chemin, nous l'avons initié.
- Il faut aller plus loin, dans la généralisation des 35 heures, en pérennisant les mesures d'exonérations et d'aides financières.
- Il nous faut aller plus loin en redoublant d'efforts pour favoriser l'accès à des emplois de qualité qui ouvrent, en particulier aux jeunes, de véritables parcours professionnels.
- Il nous faut aller plus loin et prendre de nouvelles initiatives pour faire de la formation professionnelle un réel vecteur de progrès social.
C'est un nouvel équilibre entre performances économiques et responsabilités sociales des entreprises qu'il s'agit d'inventer.
o Cohésion par la solidarité collective et la protection sociale, ensuite.
La réforme des retraites sera bien sûr un des principaux chantiers à venir. Nous la voulons globale et concertée, capable de stopper la dégradation du niveau de remplacement, orientée vers la consolidation du principe de répartition. Nous la voulons également porteuse de nouvelles marges de choix pour les individus.
Ce débat sur les retraites s'accompagnera sûrement de moments difficiles et exigera du courage de la part de tous les responsables. Il doit être pour nous l'occasion d'affirmer clairement nos principes, de préciser notre conception de la solidarité collective.
o Cohésion par l'Etat et les fonctions publiques, enfin
Notre intérêt de citoyens est que l'Etat retrouve une plus grande efficacité, qu'il se montre capable d'assurer, dans ce contexte nouveau, ses missions fondatrices : égalité des chances, égalité d'accès aux services publics, mais aussi qualité et performance de ces services sur l'ensemble du territoire.
Notre intérêt de défenseurs des salariés est aussi que l'Etat employeur se montre plus ouvert à la négociation collective.
Au total, cet Etat moins dogmatique et plus modeste dans sa démarche pourrait être plus ambitieux dans ses résultats et conduire plus sereinement sa modernisation.
Ces trois ambitions :
- le plein emploi pour tous,
- la qualité du travail pour chacun,
- Une protection sociale, solidaire et renforcée.
ont le même ciment de justice sociale.
Ce sont les fils conducteurs du nouveau contrat social que nous voulons bâtir, par le dialogue
- dans un cadre rénové où l'Etat jouerait pleinement son rôle de garant de la cohésion sociale,
- dans un lien retissé avec les salariés qui les persuade de l'amélioration possible de leur situation.
En effet, comment faire adhérer tous les salariés à notre action si certains, trop nombreux, ont la vision d'une société où l'action collective et la revendication syndicale ne leur sont pas accessibles, ou ne sont réservées qu'à une partie dont ils sont exclus ?
La carence de la participation au jeu démocratique frappe brutalement les politiques, elle interroge aussi notre démarche syndicale.
Il ne suffit pas de manifester le 1er mai contre l'extrême-droite,
Il ne suffit pas de faire barrage à Le Pen dans les urnes.
C'est dès maintenant que notre travail réel commence pour faire comprendre aux salariés qu'une autre voie est possible.
Nous serons crédibles dans notre critique des politiques que si nous-mêmes assumons pleinement notre fonction dans la société.
C'est, avec des objectifs partagés et des résultats concrets, que nous ferons régresser la démagogie et la tentation des solutions simplistes.
Il n'y aura pas de recul significatif des replis extrémistes sans un syndicalisme fort dans notre pays, donc sans une CFDT puissante et déterminée.
- Une CFDT forte par le nombre de ses adhérents, soucieuse des salariés des petites entreprises et déterminée dans sa lutte contre les inégalités,
- Une CFDT forte par son adaptation aux attentes des salariés et sa capacité à y apporter des réponses pertinentes.
Force de rassemblement et force de proposition : ce sont les axes d'un syndicalisme efficace et attractif.
C'est pourquoi la dernière résolution que nous avons adoptée, conditionne l'accomplissement de toutes les autres.
Mais tout ne dépend pas de nous.
Nos interlocuteurs politiques ont eux aussi une responsabilité majeure dans l'instauration de meilleures relations sociales.
De ce point de vue, nous nous trouvons peut-être dans une période de transition profitable. Nous connaîtrons dans quelques semaines définitivement les noms, les visages et les agendas de nos interlocuteurs gouvernementaux. Nous saurons, qui est ou reste à Matignon, qui au ministère du travail, qui à Bercy.
Cette incertitude n'altère en rien nos attentes et nos exigences : le message que nous avons adressé aux candidats, nous le maintenons et nous l'adresserons demain aux élus avec la même détermination quelle que soit leur affiliation partisane.
C'est sur le métier que nous jugerons la fiabilité des discours et des promesses.
D'eux nous attendons,
- qu'enfin ils cessent de confondre la course de fond du temps social et le sprint de l'urgence politique, qui prend le dialogue social et ses acteurs en otage,
- qu'enfin des règles du débat social offrent aux citoyens, aux salariés, à ceux qui les représentent le temps de l'appropriation et du débat.
D'eux, nous attendons
- qu'ils portent une haute idée de l'Europe fédérale et sociale, qu'ils se battent pour en faire un acteur majeur de la régulation mondiale.
D'eux, nous attendons
- qu'ils favorisent le plein emploi en développant des politiques actives dans un cadre concerté avec les partenaires sociaux.
- qu'ils organisent enfin la réforme des retraites et qu'ils fixent l'agenda d'un nouveau contrat social entre les générations.
- qu'ils contribuent à renforcer le paritarisme.
D'eux, nous attendons enfin,
- qu'ils modernisent l'Etat et qu'ils mettent en place les moyens d'évaluer les politiques publiques et de pérenniser les services publics.
Nos exigences, nos attentes à l'égard de cette nouvelle donne politique et de ses acteurs, ne nous fait pas oublier la responsabilité de nos partenaires syndicaux et interlocuteurs patronaux.
Chacun d'entre eux, devra faire la démonstration de sa volonté d'avancer et d'assumer collectivement de véritables engagements.
- Au-delà des discours, nous attendons le Medef sur ses actes,
- Au-delà des divisions syndicales, pour être plus forts et donc mieux à même d'obtenir des résultats dans la négociation avec les employeurs, la CFDT souhaite un syndicalisme plus coopératif avec toutes les forces syndicales représentatives.
Notre option pour des accords majoritaires en est aussi le moyen.
Si tout ne dépend pas de nous, il importe cependant que nous pesions fortement dans ces directions.
Or, la force d'une organisation se mesure aussi à ses résultats électoraux.
Une organisation qui, comme la nôtre, veut que l'accord majoritaire devienne le critère de validation des accords collectifs, ne saurait négliger ces échéances électorales.
Une organisation qui, comme la nôtre, rassemble le plus grand nombre d'adhérents à l'échelle nationale doit atteindre une importance équivalente en voix le jour du scrutin.
L'un ne va d'ailleurs pas sans l'autre.
C'est la qualité de nos pratiques, la force de notre implantation, la solidité de notre organisation qui feront notre succès lors des prochaines échéances.
Elles doivent confirmer que la CFDT est bien une locomotive de la transformation sociale.
Notre prochain grand rendez-vous, vous le savez, aura lieu le 11 décembre 2002 aux élections prud'homales.
- C'est, en France, la seule consultation interprofessionnelle à caractère national, hors fonctions publiques.
- Sortir gagnants de cette échéance, c'est nous mobiliser le plus largement possible.
- Ce doit être le premier souci de tous les cadres et de tous les adhérents CFDT sur l'ensemble du territoire dans les sept mois qui viennent
Chers amis, chers camarades,
Je viens de rappeler devant vous l'essentiel des ambitions et des défis de la CFDT pour la période qui s'ouvre.
Nous avons fait le constat lors de ces cinq journées que la lutte contre les inégalités reste un combat permanent, que décidément, et plus que jamais, la société française à besoin de corps intermédiaires forts, représentatifs, proches des salariés,
Mais dites-moi ?
- Qui aujourd'hui en France peut revendiquer plus de 865 000 adhérents ?
- Qui tous les jours, est à l'écoute des salariés, avec des dizaines de milliers de militants élus ou désignés ?
- Qui anime chaque jour, dans toutes les villes, petites ou grandes, des permanences ouvertes à tous les travailleurs salariés ou chômeurs ?
- Qui a désigné, formé et soutenu en quelques mois 13 000 mandatés pour négocier la réduction du temps de travail ?
Il n'y a qu'une organisation capable de présenter une telle capacité de mobilisation, d'écoute et d'action simultanément aux quatre coins du pays.
C'est la CFDT.
Mais, qui le sait vraiment, qui le voit clairement ?
Dans une période où beaucoup de personnes s'interrogent et attendent des réponses concrètes, nous devons rendre plus visible notre travail.
Pour montrer aux salariés de notre pays que cette force syndicale existe, je vous propose :
- de rassembler, début octobre, à Paris, 20 000 - 30 000 militants CFDT, élus DP, élus CE, délégués syndicaux, conseillers prud'homaux, élus des commissions paritaires du secteur privé et du secteur public et bien sûr nos mandatés RTT.
Ce grand rassemblement sera l'occasion de démontrer notre force, notre capacité de mobilisation, l'occasion de présenter haut et fort nos priorités revendicatives et de prouver que la CFDT est bien décidée à peser sur les grands choix d'aujourd'hui et de demain.
Ce rassemblement sera aussi un formidable accélérateur pour permettre à la CFDT d'aller, plus loin encore, à la rencontre des salariés, de tous les salariés, de tous celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore.
Cette démarche d'écoute, qui nous a si bien réussi - 865000 adhérents aujourd'hui -
Cette démarche d'écoute, il nous faut maintenant la développer à grande échelle. Vous l'avez compris, ce ne sera pas le chantier d'un jour, ni d'un mois mais celui de plusieurs années.
C'est le chantier qui nous permettra de gagner notre objectif de
1 200 000 adhérents d'ici cinq ans.
Notre Bureau National va s'attacher dès les prochains jours à préparer cette manifestation et je compte sur vous tous, sur nous tous, pour mouiller la chemise, assurer le succès. Bref, mettre un turbo dans le moteur de la CFDT !
* * *
Nos travaux s'achèvent, l'heure est bientôt venue de nous séparer, certes provisoirement - alors,
- Merci aux Nantais,
- Merci aux militants des Pays de la Loire, aux 300 bénévoles mobilisés pour la réussite de notre congrès,
- Merci aux équipes de la Confédération, aux techniciens,
- Merci à toi Jean-Paul, à toi Josette pour " le sel et la tonicité " et la chaleur de votre accueil,
- Merci à tous nos invités qui ont manifesté par leur présence leur attachement à la CFDT,
- Merci à vous tous, les délégués présents qui avez incarné tout au long de ces cinq journées la vitalité de notre démocratie interne.
A cet instant, il me reste à saluer en votre nom, ceux qui quittent aujourd'hui leur responsabilité syndicale.
Je pense tout d'abord aux membres du Bureau national qui n'ont pas renouvelé leur mandat. Ils ont contribué individuellement, et collectivement à la qualité de nos débats et tout simplement à l'enrichissement de la CFDT.
Je tiens devant vous à les remercier tous.
Vient maintenant l'occasion pour moi de vous parler de ceux qui étaient jusqu'à hier soir, secrétaires nationaux de la CFDT, et qui ont, avec leur personnalité bien différente, contribué au bilan positif que vous avez approuvé mercredi. Je veux parler de Michel Caron et de Jean-Marie Spaeth.
Je sais que, pour l'un comme pour l'autre, cette première " journée d'après " est difficile, même s'ils vous diront le contraire.
Mais vous allez prouver Michel, Jean-Marie, comme d'autres grands anciens de la maison qu'il y a une vie après la CFDT, beaucoup sont là aujourd'hui dans cette salle pour en témoigner.
Des convictions, vous en avez et vous les avez exprimées dans votre action, chacun à votre façon.
- Michel, nous rappelant parfois aux fondamentaux de notre histoire et de notre culture sur les sujets que tu as portés comme les libertés, l'immigration, les faits de société.
- Jean-Marie, avec sa patience de bulldozer comme l'a écrit une journaliste récemment.
Votre départ aujourd'hui de la Commission exécutive n'est qu'éloignement car vous serez toujours en fonction syndicale, Michel par sa fonction de délégué général de l'association créée par le 1% logement dans le cadre de la rénovation urbaine, Jean-Marie en tant qu'administrateur et Président de la CNAM.
C'est donc le cur un peu moins serré que je vous remercie au nom de tous les militants pour votre travail syndical, que ce soit à l'URI Picardie, au Bureau national et à la CE pour Michel, à la fédération des Mines avant qu'elle n'intègre la grande FGMM puis à la CE pour Jean-Marie. Très sincèrement, merci à vous deux.
Arrive maintenant le moment de vous parler du départ de celle qui aura tant marqué la vie de la CFDT, et aussi, soyons fiers de le dire, la vie du syndicalisme français.
Nicole termine aujourd'hui un parcours confédéral entamé en 1982, dont 10 ans comme secrétaire générale.
Chacun ici peut imaginer la difficulté de résumer cette importante présence à la tête de la CFDT en quelques minutes, d'autant plus, Nicole, que tu n'es pas passée inaperçue :
o Ton arrivée tout d'abord à la commission exécutive, où par la volonté de la CE de traduire dans les faits les engagements sur la mixité, tu as en quelque sorte, grillé les étapes traditionnelles. Tu es ainsi passée d'une responsabilité professionnelle et régionale en Lorraine à la direction confédérale. Avec pour résultats, l'arrivée d'une jeune femme, fonctionnaire, dans un milieu principalement d'hommes de l'industrie, donc de " vrais syndicalistes ". Quelle innovation.
o Ensuite ton arrivée au poste de Secrétaire générale, dans un contexte assez particulier, qui nous a valu à Montpellier, un de nos congrès les plus animés. Et pourtant aujourd'hui, on compte parmi les plus attristés par ton départ, de nombreux sceptiques de l'époque.
o Enfin, tes 10 années de secrétaire générale.
Tu n'as cessé d'y bousculer les habitudes, nos habitudes, provoquant parfois des réactions d'étonnement, voire d'hostilité, et
au final, au rendez-vous des résultats, tout simplement de l'admiration.
Ton combat de toutes ces années, ce qui le caractérise le mieux,
- c'est la volonté d'installer un véritable dialogue social en France, un espace d'autonomie, de liberté pour les partenaires sociaux,
- c'est dans le même temps la preuve apportée de l'indépendance de la CFDT
- c'est enfin la démonstration qu'on peut concilier audace et réalisme.
Ces choix fondateurs de notre démarche syndicale, sont la marque CFDT dans le paysage social, tu as su impulser leur mise en uvre.
- choix du syndicalisme d'adhérent.
- choix de notre autonomie par rapport au politique,
- choix de la démarche contractuelle.
En bref, choix du retour sur notre métier de syndicaliste,
La démarche de syndicalisation
- ce sont les résultats depuis 1988 qui nous permet aujourd'hui d'afficher notre première place en nombre d'adhérents.
L'autonomie vis-à-vis du politique,
- c'est 95. On soutient une réforme sur son contenu et non pas en fonction de sa couleur politique.
La démarche contractuelle,
- c'est le Pare, c'est la refondation sociale. Mais aussi notre engagement dans le paritarisme commencé par une présidence à l'Unedic en 1992 puis à la Cnam et à l'Agefiph.
Je rajouterais simplement que ces 10 années passées ont vu la CFDT confirmer et approfondir l'engagement européen : c'est la charte des droits fondamentaux, c'est l'ancrage du dialogue social européen, ce sont de nouveaux droits et espaces d'intervention pour les salariés.
Cette mise en uvre réussie n'aurait pu exister sans ce qui est le plus " notable " aujourd'hui, si j'ose dire, une CFDT solide et rassemblée et un syndicalisme de transformation sociale en action.
Fort de cet héritage, les années qui viennent seront celles de la dynamique pour la réforme et la justice sociale. Nous avons encore de belles pages d'histoire à écrire
Nicole, tu as choisi de poursuivre à ta façon, tes engagements.
Avant de tourner cette page, bravo Nicole, et bonne chance à toi !
(Source http://www.cfdt.fr, le 31 mai 2002)