Texte intégral
Mesdames,
Messieurs,
J'ai réellement plaisir à vous accueillir et à vous réunir aujourd'hui pour un sujet qui, vous le savez, me tient particulièrement à cur.
Nous franchissons aujourd'hui une étape importante, pour faire aboutir un projet fort attendu et sur lequel je sais que nous nous accordons.
Déjà, en juin 1999, dans le rapport "Vieillir en France" que j'ai remis au Premier Ministre, j'avais fait de l'Institut National du Vieillissement la première de mes propositions, tant il m'apparaissait nécessaire de commencer par instituer "un lieu (et c'est ainsi que je le préfigurais") de développement des savoirs. "autour du processus du vieillissement et de promotion de la recherche, outil de débat favorisant une approche pluridisciplinaire du vieillissement, espace de proposition et de discussion autour des politiques publiques".
Cette idée, depuis, largement partagée et qui, à l'époque, n'était pas seulement la mienne, a été reprise dans le discours de clôture de l'Année internationale des personnes âgées, par Martine AUBRY.
En novembre 2000, devant le Comité National des Retraités et des Personnes Agées, Elisabeth GUIGOU, au Palais de l'UNESCO, confirmait la perspective de la création de cet institut en soulignant que "L'Institut devra créer une "dynamique de recherche", sans en faire lui-même puisqu'il existe déjà de nombreuses institutions qui se penchent sur les différents aspects du vieillissement".
Enfin, le 20 décembre dernier, à la Mutualité, le Premier Ministre a annoncé sa prochaine création.
Aujourd'hui, il s'agit d'acter une volonté de faire et de regrouper nos moyens pour doter enfin notre pays d'un outil qui lui manque. Il n'y a plus lieu de différer davantage d'autant que l'idée a progressé et que le projet s'est clarifié.
Il est aujourd'hui celui d'une structure de coopération et d'animation, destinée à faire le pont entre les milieux de la recherche, les professionnels de l'action gérontologique au sens le plus large, les décideurs nationaux et locaux dans tous les champs d'action qui peuvent concerner les personnes âgées, du vieillissement au travail à la conception même des politiques d'aménagement du territoire.
Le parti-pris de la création d'un Groupement d'Intérêt Public est certes une formule exigeante, dans la mesure où elle implique l'engagement et la contribution de partenaires publics et privés, dont le "noyau dur" est ici réuni. Mais c'est aussi le gage de la solidité de l'entreprise commune qui sera ce que nous saurons construire ensemble.
Le groupement ainsi constitué offre l'avantage d'être une structure souple, ouverte à d'autres partenaires, en particulier aux collectivités territoriales et dès lors évolutive. Doté de la personnalité juridique, le GIP a la capacité d'organiser un partenariat solide et de créer les conditions d'un dialogue permanent entre les différents institutionnels, les professionnels et les acteurs de terrain pour que se dégagent les convergences nécessaires aux décisions politiques, et que s'enclenche une dynamique porteuse d'actions. Nous continuerons de travailler dans une approche ouverte et pragmatique, respectueuse des spécificités des institutions concernées.
L'initiative, par ailleurs, du Professeur BEAULIEU qui a proposé à mon collègue Roger-Gérard SCHARTZENBERG, Ministre de la Recherche, de fédérer, à travers un groupement d'intérêt scientifique (GIS), les diverses implications de la recherche, essentiellement dans le domaine médical, a contribué également à clarifier le positionnement de l'Institut National du Vieillissement. Le GIP n'a pas à mener de recherches mais doit contribuer à les valoriser.
Il doit cependant se faire l'écho auprès de la recherche des besoins des professionnels et des acteurs de terrain. Une représentation croisée des deux groupements doit assurer une bonne articulation entre eux.
La semaine dernière, nous étions présents pour l'installation du "GIS longévité" tout comme aujourd'hui, j'ai plaisir à saluer les représentants de la Recherche en la personne de Madame Ketty SCHWARTZ, directrice de la recherche et de M. CHNEIWEISS, du cabinet de M. SCHWARTZENBERG.
De la même manière, je salue le représentant du Cabinet de ma collègue Marie-Noëlle LIENEMAN, Secrétaire d'Etat au Logement et du directeur général de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction dont la présence est significative du large champs donné à l'Institut qui doit inclure toute la dimension environnementale de la personne âgée que ce soit en matière d'habitat, de transport ou d'aménagement de la ville.
Ainsi, le protocole que j'ai voulu vous soumettre aujourd'hui traduit le consensus qui s'est peu à peu dégagé sur les missions de l'Institut et qui sont articulées autour de quatre axes.
animation des réseaux d'observation et d'action locales, départementales et régionales. Il doit favoriser et organiser une meilleure couverture du territoire national par un réseau de centres d'actions et d'informations gérontologiques. Il doit notamment relayer les initiatives régionales, développer les échanges de compétences et de savoir-faire et contribuer à la formation des différents acteurs gérontologiques
valorisation des travaux d'études et de recherche auprès des milieux professionnels, des associations et des collectivités territoriales et contribution à l'animation du débat public. S'appuyant sur le fonds documentaire qui lui est transféré par la FNG et le CLEIRPPA, il doit mettre en place un centre d'information et de documentation spécialisé pour les professionnels et le public et assurer la diffusion des études, des travaux de recherches et des expériences innovantes. Il aura également à organiser des colloques et des rencontres avec des partenaires professionnels de l'action sociale, de la santé, de l'urbanisme, de l'action culturelle et de l'aménagement du territoire, des partenaires territoriaux et scientifiques.
appui des initiatives de recherche sur le vieillissement dans les champs les moins explorés. Il doit à ce titre :
procéder à l'identification des sujets d'études et de recherche prioritaires pour les décideurs et les professionnels,
participer à l'élaboration d'appels d'offres en collaboration avec les organismes scientifiques qui financent, produisent et développent les recherches,
promotion des échanges internationaux d'expériences, d'informations, d'études et de recherche sur le vieillissement en particulier avec les pays européens et, grâce aux ressources ainsi capitalisées, devenir un centre de rayonnement international.
Pivot d'un réseau pluridisciplinaire, l'Institut se situe au carrefour des savoirs et des actions sur le vieillissement dans tous ses aspects.
Pour mener à bien sa mission, il est doté d'un Conseil Scientifique qui, par delà les partenaires constituant l'organe décisionnel, associera des experts désignés par les différents organismes d'études et de recherche mais également des personnalités qualifiées dont trois proposées par l'INED, le Comité National des Retraités et des Personnes Agées et le Conseil d'Orientation des Retraites.
Il nous faut en effet collectivement repenser ce qu'est "avancer en âge", alors que les progrès de la science et la diffusion des connaissances permettent de vivre mieux, plus longtemps. On ne vieillit pas, comme hier.
Cette question, tout à fait actuelle, n'est pas que celle des personnes âgées, de plus en plus nombreuses. C'est un questionnement qui nous concerne tous et plus généralement la plupart des pays européens et des sociétés occidentales.
Pour moi, c'est un acte politique fort que d'acter ensemble la fondation de cet institut. Il nous aidera à désenclaver l'action gérontologique, à sortir de notre "bulle gérontologique", à aller à la recherche des initiatives de terrain en matière d'observation, d'étude et de recherche-action. Il nous aidera aussi à sortir du discours selon lequel la vieillesse est un fardeau, à mettre en lumière les atouts du vieillissement.
Contribuer ainsi à mieux connaître tout ce qui touche au vieillissement, à promouvoir une image positive de la vieillesse, comme l'un des âges de la vie, à capitaliser les savoirs en ce domaine pour mieux décider et pour mieux agir, telles sont les missions de cet institut que vous aurez à construire et à façonner.
Ainsi, nous parviendrons à ce qui me tient le plus à cur et qui est le fil conducteur de toute mon action : "changer le regard sur la vieillesse".
(Source http://www.social.gouv.fr, le 8 avril 2002)
Messieurs,
J'ai réellement plaisir à vous accueillir et à vous réunir aujourd'hui pour un sujet qui, vous le savez, me tient particulièrement à cur.
Nous franchissons aujourd'hui une étape importante, pour faire aboutir un projet fort attendu et sur lequel je sais que nous nous accordons.
Déjà, en juin 1999, dans le rapport "Vieillir en France" que j'ai remis au Premier Ministre, j'avais fait de l'Institut National du Vieillissement la première de mes propositions, tant il m'apparaissait nécessaire de commencer par instituer "un lieu (et c'est ainsi que je le préfigurais") de développement des savoirs. "autour du processus du vieillissement et de promotion de la recherche, outil de débat favorisant une approche pluridisciplinaire du vieillissement, espace de proposition et de discussion autour des politiques publiques".
Cette idée, depuis, largement partagée et qui, à l'époque, n'était pas seulement la mienne, a été reprise dans le discours de clôture de l'Année internationale des personnes âgées, par Martine AUBRY.
En novembre 2000, devant le Comité National des Retraités et des Personnes Agées, Elisabeth GUIGOU, au Palais de l'UNESCO, confirmait la perspective de la création de cet institut en soulignant que "L'Institut devra créer une "dynamique de recherche", sans en faire lui-même puisqu'il existe déjà de nombreuses institutions qui se penchent sur les différents aspects du vieillissement".
Enfin, le 20 décembre dernier, à la Mutualité, le Premier Ministre a annoncé sa prochaine création.
Aujourd'hui, il s'agit d'acter une volonté de faire et de regrouper nos moyens pour doter enfin notre pays d'un outil qui lui manque. Il n'y a plus lieu de différer davantage d'autant que l'idée a progressé et que le projet s'est clarifié.
Il est aujourd'hui celui d'une structure de coopération et d'animation, destinée à faire le pont entre les milieux de la recherche, les professionnels de l'action gérontologique au sens le plus large, les décideurs nationaux et locaux dans tous les champs d'action qui peuvent concerner les personnes âgées, du vieillissement au travail à la conception même des politiques d'aménagement du territoire.
Le parti-pris de la création d'un Groupement d'Intérêt Public est certes une formule exigeante, dans la mesure où elle implique l'engagement et la contribution de partenaires publics et privés, dont le "noyau dur" est ici réuni. Mais c'est aussi le gage de la solidité de l'entreprise commune qui sera ce que nous saurons construire ensemble.
Le groupement ainsi constitué offre l'avantage d'être une structure souple, ouverte à d'autres partenaires, en particulier aux collectivités territoriales et dès lors évolutive. Doté de la personnalité juridique, le GIP a la capacité d'organiser un partenariat solide et de créer les conditions d'un dialogue permanent entre les différents institutionnels, les professionnels et les acteurs de terrain pour que se dégagent les convergences nécessaires aux décisions politiques, et que s'enclenche une dynamique porteuse d'actions. Nous continuerons de travailler dans une approche ouverte et pragmatique, respectueuse des spécificités des institutions concernées.
L'initiative, par ailleurs, du Professeur BEAULIEU qui a proposé à mon collègue Roger-Gérard SCHARTZENBERG, Ministre de la Recherche, de fédérer, à travers un groupement d'intérêt scientifique (GIS), les diverses implications de la recherche, essentiellement dans le domaine médical, a contribué également à clarifier le positionnement de l'Institut National du Vieillissement. Le GIP n'a pas à mener de recherches mais doit contribuer à les valoriser.
Il doit cependant se faire l'écho auprès de la recherche des besoins des professionnels et des acteurs de terrain. Une représentation croisée des deux groupements doit assurer une bonne articulation entre eux.
La semaine dernière, nous étions présents pour l'installation du "GIS longévité" tout comme aujourd'hui, j'ai plaisir à saluer les représentants de la Recherche en la personne de Madame Ketty SCHWARTZ, directrice de la recherche et de M. CHNEIWEISS, du cabinet de M. SCHWARTZENBERG.
De la même manière, je salue le représentant du Cabinet de ma collègue Marie-Noëlle LIENEMAN, Secrétaire d'Etat au Logement et du directeur général de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction dont la présence est significative du large champs donné à l'Institut qui doit inclure toute la dimension environnementale de la personne âgée que ce soit en matière d'habitat, de transport ou d'aménagement de la ville.
Ainsi, le protocole que j'ai voulu vous soumettre aujourd'hui traduit le consensus qui s'est peu à peu dégagé sur les missions de l'Institut et qui sont articulées autour de quatre axes.
animation des réseaux d'observation et d'action locales, départementales et régionales. Il doit favoriser et organiser une meilleure couverture du territoire national par un réseau de centres d'actions et d'informations gérontologiques. Il doit notamment relayer les initiatives régionales, développer les échanges de compétences et de savoir-faire et contribuer à la formation des différents acteurs gérontologiques
valorisation des travaux d'études et de recherche auprès des milieux professionnels, des associations et des collectivités territoriales et contribution à l'animation du débat public. S'appuyant sur le fonds documentaire qui lui est transféré par la FNG et le CLEIRPPA, il doit mettre en place un centre d'information et de documentation spécialisé pour les professionnels et le public et assurer la diffusion des études, des travaux de recherches et des expériences innovantes. Il aura également à organiser des colloques et des rencontres avec des partenaires professionnels de l'action sociale, de la santé, de l'urbanisme, de l'action culturelle et de l'aménagement du territoire, des partenaires territoriaux et scientifiques.
appui des initiatives de recherche sur le vieillissement dans les champs les moins explorés. Il doit à ce titre :
procéder à l'identification des sujets d'études et de recherche prioritaires pour les décideurs et les professionnels,
participer à l'élaboration d'appels d'offres en collaboration avec les organismes scientifiques qui financent, produisent et développent les recherches,
promotion des échanges internationaux d'expériences, d'informations, d'études et de recherche sur le vieillissement en particulier avec les pays européens et, grâce aux ressources ainsi capitalisées, devenir un centre de rayonnement international.
Pivot d'un réseau pluridisciplinaire, l'Institut se situe au carrefour des savoirs et des actions sur le vieillissement dans tous ses aspects.
Pour mener à bien sa mission, il est doté d'un Conseil Scientifique qui, par delà les partenaires constituant l'organe décisionnel, associera des experts désignés par les différents organismes d'études et de recherche mais également des personnalités qualifiées dont trois proposées par l'INED, le Comité National des Retraités et des Personnes Agées et le Conseil d'Orientation des Retraites.
Il nous faut en effet collectivement repenser ce qu'est "avancer en âge", alors que les progrès de la science et la diffusion des connaissances permettent de vivre mieux, plus longtemps. On ne vieillit pas, comme hier.
Cette question, tout à fait actuelle, n'est pas que celle des personnes âgées, de plus en plus nombreuses. C'est un questionnement qui nous concerne tous et plus généralement la plupart des pays européens et des sociétés occidentales.
Pour moi, c'est un acte politique fort que d'acter ensemble la fondation de cet institut. Il nous aidera à désenclaver l'action gérontologique, à sortir de notre "bulle gérontologique", à aller à la recherche des initiatives de terrain en matière d'observation, d'étude et de recherche-action. Il nous aidera aussi à sortir du discours selon lequel la vieillesse est un fardeau, à mettre en lumière les atouts du vieillissement.
Contribuer ainsi à mieux connaître tout ce qui touche au vieillissement, à promouvoir une image positive de la vieillesse, comme l'un des âges de la vie, à capitaliser les savoirs en ce domaine pour mieux décider et pour mieux agir, telles sont les missions de cet institut que vous aurez à construire et à façonner.
Ainsi, nous parviendrons à ce qui me tient le plus à cur et qui est le fil conducteur de toute mon action : "changer le regard sur la vieillesse".
(Source http://www.social.gouv.fr, le 8 avril 2002)