Texte intégral
Je suis content de vous rencontrer et je suis désolé d'avoir aussi peu de temps. L'entretien avec le président de la République a duré plus longtemps que prévu.
J'ai eu à Pékin une série d'entretiens qui ont été extrêmement intéressants. Il s'agit de mettre en oeuvre et de développer le partenariat entre la France et la Chine, qui a été décidé et annoncé en mai 1997, et j'ai donc pu aborder avec le Président de la République, avec un vice-Premier ministre chargé des relations économiques extérieures ainsi qu'avec le ministre des Affaires étrangères l'ensemble des questions bilatérales, régionales et mondiales qui nous intéressent.
Sur le plan politique, nous avons envisagé un certain nombre de visites de ministres ; d'autre part, mes interlocuteurs m'ont rappelé que le Premier ministre français était attendu ici dans le courant de l'année.
Par ailleurs, nous avons abordé toutes les questions économiques, culturelles...Nous avons naturellement parlé de la question des Droits de l'Homme. Sur le plan bilatéral, je vous signale l'ouverture d'un troisième consulat français, qui sera le consulat général de Wuhan, prévu dans le courant de l'année.
Sur le plan régional, nous avons longuement évoqué la crise financière en Asie. J'ai interrogé également mes interlocuteurs, qui d'ailleurs m'en ont parlé spontanément. J'ai beaucoup parlé de l'euro, tout d'abord parce que j'ai été questionné sur ce plan, et parce que cela fait partie de l'actualité européenne immédiate. Nous avons abordé d'un certain nombre de questions que nous traitons ensemble au Conseil de sécurité. C'était, je crois, un tour d'horizon vraiment presque exhaustif.
Enfin, je viens de remettre au représentant du PNUD, à Pékin, une lettre qui confirme l'annonce que la France avait été la première, ou une des premières, à faire, qui est un don d'un million de francs au PNUD pour aider les victimes du tremblement de terre du nord-est de la Chine.
Maintenant, je vais répondre à vos questions.
Q - Monsieur le Ministre, y a-t-il eu des changements de la politique du gouvernement français à l'égard de la Chine ? Quelles sont les mesures concrètes que le gouvernement français va prendre pour promouvoir le commerce bilatéral et la coopération économique entre la France et la Chine ?
R - Le gouvernement français est, comme le président de la République française, déterminé à mettre en oeuvre, de la façon la plus concrète possible, la Déclaration de mai 1997, qui a institué un partenariat entre la France et la Chine, et nous avons l'intention de la mettre en oeuvre de façon méthodique. Dans nos discussions de travail ce matin, tous les domaines de coopération - coopération économique, industrielle, coopération sur les services financiers ou autres -, ont été passés en revue.
Q - Au chapitre des questions politiques les plus sensibles, vous avez parlé des Droits de l'Homme, tout à l'heure. Vous savez que le gouvernement chinois suit de très près ce qui se passe chaque année, au mois de mars, à la Commission des Droits de l'Homme de Genève. Compte tenu de la position qu'a défendue la France l'an dernier, pouvez-vous nous décrire la position qui sera celle de la France cette année ? Est-ce qu'elle sera très différente, et quelle sera la dimension de consensus européen ?
R - La France a l'intention d'aborder cette question dans un esprit de dialogue constructif et non de confrontation. C'est dans cet esprit qu'elle en parle à ses partenaires européens, tout d'abord à la Grande-Bretagne, qui exerce la présidence en ce moment. Peut-être certains d'entre vous ont-ils rencontré Monsieur Cook, qui vient de passer à Pékin. J'ai l'intention de lui parler à mon retour.
Les autorités chinoises m'ont indiqué qu'en ce qui concerne le premier pacte des Nations unies, le gouvernement actuel allait le transmettre à la prochaine Assemblée, qui donc aura à le ratifier ; d'autre part, le second pacte des Nations unies, sur les droits civils et politiques, ce sera examiné par le prochain gouvernement.
Les autorités chinoises m'ont également demandé s'il était possible d'organiser des consultations entre experts juridiques français et chinois et nous avons accepté cette suggestion : une délégation viendra très prochainement à Pékin, qui sera conduite par le directeur des Affaires juridiques du ministère français des Affaires étrangères. Mes interlocuteurs ont également confirmé la venue d'une délégation du CICR, en février je crois.
Q - Monsieur le Ministre, je voudrais savoir si vous avez remis, lors de vos entretiens, une liste de dissidents, ou bien si vous avez abordé des cas précis, comme celui de Wang Dan ?
R - J'ai indiqué à mes interlocuteurs que j'étais naturellement engagé par les listes déposées par le président de la République, ainsi que par les démarches européennes, qui engagent l'ensemble des pays de l'Union. Et je leur ai indiqué également que nous serions évidemment très attentifs à toute décision positive qui irait dans ce sens. Malheureusement, je suis obligé de m'en aller, je vous prie vraiment de m'excuser, sinon je rate l'avion de Hong Kong. Juste une phrase pour terminer : nous avons vraiment l'intention de développer concrètement, régulièrement, méthodiquement le dialogue politique dans le cadre du partenariat annoncé en mai 1997./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)