Texte intégral
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Le ministre délégué - Merci. Je suis venu exprimer la grande confiance de mon pays dans la capacité du Danemark à assumer, pour la troisième fois, la Présidence de l'Union européenne. Le Danemark a un rôle à la mesure de son histoire. La France n'a aucun doute sur la capacité du gouvernement danois à réussir le défi auquel nous sommes confrontés. Nous ne ménagerons aucun effort pour faire en sorte que la responsabilité historique de l'élargissement de l'Union européenne soit réussie et menée à bien dans les délais qui ont été fixés. Et nous souhaitons, bien évidemment, l'un comme l'autre, faire en sorte que nos concitoyens, que les opinions publiques, que l'ensemble des pays de l'Union européenne soient très étroitement associés à cette mission pour que ce soit un élan commun. C'est l'état d'esprit du gouvernement français, du Premier ministre et du président de la République, qu'avec beaucoup de simplicité, mais beaucoup de chaleur, je suis venu aujourd'hui rappeler à mon collègue danois.
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Nous avons un objectif, c'est de réussir, et si on mélange les échéances, si on confond les calendriers, si on modifie ce qui a été décidé, alors on ne réussira pas cette mission historique que nous voulons réussir. C'est la raison pour laquelle nous n'accepterons pas que soient remis en cause un certain nombre de décisions, de contenus, de procédures pour l'élargissement.
Q - Permettez-moi de sauter du coq à l'âne, mais une question est sur les lèvres de tout le monde. La France a été battue aujourd'hui, a été éliminée de la Coupe du monde. Quelle est votre réaction de tous les deux ? J'imagine que vous avez dû en discuter aussi.
R - Ecoutez, j'étais présent ce matin à Copenhague et j'ai donc assisté à l'Institut français à la retransmission du match. Parce que, pour moi, l'Europe n'exclut pas la fierté nationale et ce matin, en Européen convaincu, j'étais à Copenhague à l'Institut français pour soutenir l'équipe de France. Devant mon collègue, je dis bien évidemment deux choses. Je rends hommage à la capacité de l'équipe danoise. Je suis triste pour mon pays et pour l'équipe de France. Et, par ailleurs, je souhaite le plus grand succès à cette belle équipe européenne qu'est l'équipe danoise.
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Q - Puis-je vous poser une question à ce sujet, pensez-vous que cela aura une quelconque influence sur les relations France-Danemark lors de la présidence danoise de l'Union européenne ?
R - Bien sûr que non, parce que le sport doit être résolument tenu à part de la politique et que par ailleurs nous avons des objectifs politiques communs. Nous avons parfois d'ailleurs des intérêts sur certains sujets qui peuvent être divergents, mais nous sommes réunis par l'essentiel. Et donc, lorsque des équipes sportives s'affrontent, il faut avoir l'esprit sportif. Evidemment, ça n'a rien avoir avec la politique et le succès que nous souhaitons pour la Présidence danoise, parce que ce n'est pas un succès uniquement pour le rayonnement légitime de la diplomatie et de la politique danoises, c'est un résultat très important pour ce qui nous réunit, c'est-à-dire l'Europe.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé tout à l'heure de l'élargissement. Vous avez mentionné le mot de délai ainsi que le ministre des Affaires européennes danois a parlé de time-table. Et cet échéancier a été défini lors des conversations et du Traité de Nice. Or, ce Traité de Nice, actuellement, n'est pas en vigueur puisqu'il a été refusé par l'un des pays de l'Union européenne. Donc, en fait, il n'y a plus de délai, il n'y a plus de calendrier, il n'y a plus de time-table. C'est ma première question. Comment allez-vous résoudre cette épineuse question, peut-être résolue en faisant voter deux fois les Irlandais, mais enfin ça, c'est un pari sur l'avenir. Ma deuxième question. Est-ce que vous vous êtes entretenu avec votre homologue danois de la ratification populaire de cet élargissement par référendum des pays de l'Union européenne ?
R - Sur le premier point, nous avons tous ensemble pris un certain nombre d'engagements, défini un calendrier et nous ne ménagerons aucun effort pour réussir dans les délais qui nous ont été impartis. Nous avons réussi l'euro dans des délais qui nous avaient été impartis. Le respect des délais a beaucoup d'importance et nous ne ménagerons aucun effort pour parvenir à cet objectif que nous avons défini en commun. Sur les modalités de ratification, chaque Etat est libre de recourir au mode qu'il estime le plus approprié. Vous pensez bien que ce n'est pas au ministre délégué aux Affaires européennes d'annoncer la procédure qui sera retenue pour mon pays, la procédure parlementaire ou la procédure référendaire. C'est bien évidemment, le moment venu, au président de la République et au Premier ministre de prendre une décision sur ce sujet. En tout cas, la feuille de route qui nous incombe aujourd'hui, ce que je disais tout à l'heure et ce sur quoi nous sommes tout à fait d'accord, c'est en tout état de cause la mobilisation de nos concitoyens pour que les échéances européennes soient très clairement comprises par eux. Le 9 mai, le jour de l'Europe, le président de la République français a très clairement demandé que nous sachions mobiliser nos concitoyens en faveur de l'Union européenne pour montrer les résultats concrets et positifs de l'Union européenne dans notre vie quotidienne. A charge pour nous, également, de savoir bien sûr défendre, lorsque c'est nécessaire, nos intérêts, lorsque nous avons un point de vue spécifique à défendre.
Q - Mais quand vous parlez de mobilisation. Concrètement, ça signifie quoi ? Réponse à un référendum ?
R - Non, je vous ai répondu sur cette question. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Cela veut dire, si vous voulez, faire de la pédagogie active pour expliquer les enjeux, pour expliquer les progrès accomplis par chaque Etat candidat. Comme vous le savez, la règle, qui nous est commune, c'est la différenciation. C'est-à-dire, non pas d'apprécier globalement les candidatures, mais Etat par Etat, pour constater les progrès réalisés par rapport aux critères qui avaient été définis et donc ensuite prendre la décision définitive. Je pense que cette méthode est très importante. Il n'y a pas de décision globale, automatique, abstraite. Il y aura l'addition de décisions au cas par cas. C'est ce que nous appelons la méthode de la différenciation.
Q - Avez-vous des commentaires suite au match de football de ce matin ?
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R - (...). Nous sommes des gens sportifs. Nous aimons gagner et quand nous n'avons pas gagné, eh bien, nous espérons gagner demain. Donc à ce moment là, il faut savoir faire les efforts nécessaires pour y parvenir.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2002)
Le ministre délégué - Merci. Je suis venu exprimer la grande confiance de mon pays dans la capacité du Danemark à assumer, pour la troisième fois, la Présidence de l'Union européenne. Le Danemark a un rôle à la mesure de son histoire. La France n'a aucun doute sur la capacité du gouvernement danois à réussir le défi auquel nous sommes confrontés. Nous ne ménagerons aucun effort pour faire en sorte que la responsabilité historique de l'élargissement de l'Union européenne soit réussie et menée à bien dans les délais qui ont été fixés. Et nous souhaitons, bien évidemment, l'un comme l'autre, faire en sorte que nos concitoyens, que les opinions publiques, que l'ensemble des pays de l'Union européenne soient très étroitement associés à cette mission pour que ce soit un élan commun. C'est l'état d'esprit du gouvernement français, du Premier ministre et du président de la République, qu'avec beaucoup de simplicité, mais beaucoup de chaleur, je suis venu aujourd'hui rappeler à mon collègue danois.
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Nous avons un objectif, c'est de réussir, et si on mélange les échéances, si on confond les calendriers, si on modifie ce qui a été décidé, alors on ne réussira pas cette mission historique que nous voulons réussir. C'est la raison pour laquelle nous n'accepterons pas que soient remis en cause un certain nombre de décisions, de contenus, de procédures pour l'élargissement.
Q - Permettez-moi de sauter du coq à l'âne, mais une question est sur les lèvres de tout le monde. La France a été battue aujourd'hui, a été éliminée de la Coupe du monde. Quelle est votre réaction de tous les deux ? J'imagine que vous avez dû en discuter aussi.
R - Ecoutez, j'étais présent ce matin à Copenhague et j'ai donc assisté à l'Institut français à la retransmission du match. Parce que, pour moi, l'Europe n'exclut pas la fierté nationale et ce matin, en Européen convaincu, j'étais à Copenhague à l'Institut français pour soutenir l'équipe de France. Devant mon collègue, je dis bien évidemment deux choses. Je rends hommage à la capacité de l'équipe danoise. Je suis triste pour mon pays et pour l'équipe de France. Et, par ailleurs, je souhaite le plus grand succès à cette belle équipe européenne qu'est l'équipe danoise.
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Q - Puis-je vous poser une question à ce sujet, pensez-vous que cela aura une quelconque influence sur les relations France-Danemark lors de la présidence danoise de l'Union européenne ?
R - Bien sûr que non, parce que le sport doit être résolument tenu à part de la politique et que par ailleurs nous avons des objectifs politiques communs. Nous avons parfois d'ailleurs des intérêts sur certains sujets qui peuvent être divergents, mais nous sommes réunis par l'essentiel. Et donc, lorsque des équipes sportives s'affrontent, il faut avoir l'esprit sportif. Evidemment, ça n'a rien avoir avec la politique et le succès que nous souhaitons pour la Présidence danoise, parce que ce n'est pas un succès uniquement pour le rayonnement légitime de la diplomatie et de la politique danoises, c'est un résultat très important pour ce qui nous réunit, c'est-à-dire l'Europe.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé tout à l'heure de l'élargissement. Vous avez mentionné le mot de délai ainsi que le ministre des Affaires européennes danois a parlé de time-table. Et cet échéancier a été défini lors des conversations et du Traité de Nice. Or, ce Traité de Nice, actuellement, n'est pas en vigueur puisqu'il a été refusé par l'un des pays de l'Union européenne. Donc, en fait, il n'y a plus de délai, il n'y a plus de calendrier, il n'y a plus de time-table. C'est ma première question. Comment allez-vous résoudre cette épineuse question, peut-être résolue en faisant voter deux fois les Irlandais, mais enfin ça, c'est un pari sur l'avenir. Ma deuxième question. Est-ce que vous vous êtes entretenu avec votre homologue danois de la ratification populaire de cet élargissement par référendum des pays de l'Union européenne ?
R - Sur le premier point, nous avons tous ensemble pris un certain nombre d'engagements, défini un calendrier et nous ne ménagerons aucun effort pour réussir dans les délais qui nous ont été impartis. Nous avons réussi l'euro dans des délais qui nous avaient été impartis. Le respect des délais a beaucoup d'importance et nous ne ménagerons aucun effort pour parvenir à cet objectif que nous avons défini en commun. Sur les modalités de ratification, chaque Etat est libre de recourir au mode qu'il estime le plus approprié. Vous pensez bien que ce n'est pas au ministre délégué aux Affaires européennes d'annoncer la procédure qui sera retenue pour mon pays, la procédure parlementaire ou la procédure référendaire. C'est bien évidemment, le moment venu, au président de la République et au Premier ministre de prendre une décision sur ce sujet. En tout cas, la feuille de route qui nous incombe aujourd'hui, ce que je disais tout à l'heure et ce sur quoi nous sommes tout à fait d'accord, c'est en tout état de cause la mobilisation de nos concitoyens pour que les échéances européennes soient très clairement comprises par eux. Le 9 mai, le jour de l'Europe, le président de la République français a très clairement demandé que nous sachions mobiliser nos concitoyens en faveur de l'Union européenne pour montrer les résultats concrets et positifs de l'Union européenne dans notre vie quotidienne. A charge pour nous, également, de savoir bien sûr défendre, lorsque c'est nécessaire, nos intérêts, lorsque nous avons un point de vue spécifique à défendre.
Q - Mais quand vous parlez de mobilisation. Concrètement, ça signifie quoi ? Réponse à un référendum ?
R - Non, je vous ai répondu sur cette question. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Cela veut dire, si vous voulez, faire de la pédagogie active pour expliquer les enjeux, pour expliquer les progrès accomplis par chaque Etat candidat. Comme vous le savez, la règle, qui nous est commune, c'est la différenciation. C'est-à-dire, non pas d'apprécier globalement les candidatures, mais Etat par Etat, pour constater les progrès réalisés par rapport aux critères qui avaient été définis et donc ensuite prendre la décision définitive. Je pense que cette méthode est très importante. Il n'y a pas de décision globale, automatique, abstraite. Il y aura l'addition de décisions au cas par cas. C'est ce que nous appelons la méthode de la différenciation.
Q - Avez-vous des commentaires suite au match de football de ce matin ?
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R - (...). Nous sommes des gens sportifs. Nous aimons gagner et quand nous n'avons pas gagné, eh bien, nous espérons gagner demain. Donc à ce moment là, il faut savoir faire les efforts nécessaires pour y parvenir.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2002)