Déclarations de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, analysant les résultats du premier tour de l'élection présidentielle qui ont conduit à l'élimination de Lionel Jospin et présentant les objectifs du parti pour le deuxième tour (faire barrage à l'extrême droite) et pour les élections législatives, Paris, Bureau national exceptionnel du 22 avril 2002 et Conseil national du 23.

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Circonstance : Réunion exceptionnelle du Bureau national du PS à Paris le 22 avril 2002 et réunion du Conseil national le 23.

Texte intégral

Déclaration au Bureau national exceptionnel du 22 avril 2002 :
Nous éprouvons tous, après le choc du vote de dimanche, une infinie tristesse.
Tristesse pour Lionel Jospin au regard de l'action menée depuis 1997, de sa rectitude morale et de son sens des responsabilités. Je veux ici le remercier pour l'honneur qu'il nous a redonné depuis 1995 et lui exprimer la fierté qui est la nôtre par rapport au bilan qui est le sien à la tête du Gouvernement.
Tristesse pour les socialistes qui se sont formidablement dévoués dans cette campagne et qui espéraient tant dans notre victoire.
Tristesse pour la Gauche dont le résultat global est l'un des plus médiocres de son histoire récente, faute d'avoir su conjuguer utilement le pluriel.
Tristesse pour la France, choquée, blessée, humiliée par la présence de l'Extrême droite au second tour et d'ores et déjà flouée par le dénouement attendu de l'élection présidentielle.
Il convient de mesurer l'ampleur de la secousse si l'on veut sortir collectivement de cette épreuve avec un message d'espoir.
Les raisons de cet immense et effroyable malentendu sont nombreuses :
Il est encore trop tôt pour être exhaustif.
Configuration du scrutin :
- Dispersion centrifuge qui nous a conduit à mettre le pied sur le râteau supposé ratissé large. Nous avons été sans doute trop respectueux de nos partenaires en refusant la thématique du vote utile.
- Annonce scandée comme une évidence de notre présence au second tour qui nous a été négative, voire fatale ; elle a démobilisé les nôtres (abstention) et éparpillé les votes.
Raisons de fond :
Exaspérations sociales : l'amélioration de la situation économique et la réduction du chômage ont paradoxalement provoqué bien des surenchères ;
Exaspération sécuritaire : Nous les voyons monter depuis plusieurs années et elles ont connu leur paroxisme ces dernières semaines, complaisamment entretenues par le jeu des images télévisées et cyniquement exploité par la droite au profit de la seule extrême droite.
Les leçons :
- La nécessité de construire l'élection dès la campagne du premier tour : l'annonce scandée comme une évidence de notre présence au second tour nous a été, à bien des égards, fatale , tant elle a démobilisé les nôtres et éparpillé les votes;
- L'impératif de marquer davantage notre identité, notre raison d'agir et de militer ;
- L'obligation de redéfinir les formes, les pratiques et les règles du rassemblement de la gauche et en finir avec cette union à la carte où chacun vient prendre ce qui l'arrange, sans intégrer l'impératif de la réussite collective ;
- L'unité des socialistes qui demeure notre principal atout.
Les conclusions :
- Faire barrage à l'extrême droite de manière claire et ferme. C'est le choix que nous avons toujours fait dans toutes les circonstances. Cela n'exonère pas Jacques Chirac de ses responsabilités. Il reste plus que jamais notre adversaire dans le cercle de la démocratie. Mais Le Pen est d'abord un danger pour la République.
- Préparer les élections législatives : c'est désormais le rendez-vous décisif avec les Français :
Mise au point de notre programme ; garder notre identité ; certains de nos valeurs et de notre idée de justice sociale ;
Désignation de nos candidats ;
Organisation de nos alliances avec la Gauche, nationalement et localement.
Décisions :
- Convoquer le conseil national mardi soir pour confirmer notre position pour le 5 mai
- Préparer notre dispositif pour les législatives
- Prendre des contacts avec les partenaires de la Gauche pour envisager de possibles initiatives communes
- Réfléchir à un rassemblement des socialistes d'ici le 5 mai
- Lancer un appel à l'adhésion au PS pour nous donner les moyens d'agir.
CONCLUSION
Affirmer un esprit de responsabilité ; Donner du sens à notre démarche pour les législatives et incarner l'espoir dans une situation politique particulièrement noire : le sursaut est possible. Il dépend d'abord de nous.
Notre campagne ne s'arrête pas. Elle va se poursuivre jusqu'au 16 juin. Telle est aujourd'hui notre échéance.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 24 avril 2002)
Déclaration au Conseil national du 23 avril 2002 :
Chers Camarades,
Vous êtes nombreux pour prendre en considération l'épreuve que nous traversons.
Choc Catastrophe Raz-de-marée Tremblement de terre Tous les mots ont été utilisés pour caractériser ce qui s'est produit dimanche. Nous éprouvons tous, devant ce résultat, et surtout ses conséquences, une infinie tristesse.
Tristesse d'abord pour Lionel JOSPIN, au regard de l'action menée depuis 1997, de sa rectitude morale, de son sens des responsabilités. Je veux ici, et sans doute en votre nom à tous, le remercier pour l'honneur qu'il nous a redonné depuis 1995, sa candidature à l'élection présidentielle, la première.
Je veux aussi exprimer la fierté, notre fierté, par rapport au bilan qui est le sien à la tête du Gouvernement. Je veux enfin saluer la dignité dont il a fait preuve -une nouvelle fois- en annonçant dès dimanche soir sa décision de se retirer de la vie politique. Nous avons tous regretté ce choix. Tous et beaucoup d'ailleurs de nos militants nous l'ont fait savoir. Nous avons été peinés par cette décision ; néanmoins nous l'avons comprise parce qu'elle était en cohérence avec son auteur.
Alors je veux ici, au moment où nous éprouvons de la peine, où nous sommes dans l'émotion, dire que notre première pensée est tournée vers Lionel JOSPIN. Je souhaite que votre ferveur ait pu être entendue de Matignon même.
Tristesse pour les militants socialistes, pour les sympathisants qui se sont formidablement dévoués dans cette campagne et qui espéraient tant en notre victoire -victoire paradoxalement possible.
Tristesse pour la Gauche dont le résultat global est l'un des plus médiocres de son Histoire récente, faute d'avoir pu conjuguer utilement le pluriel, alors même qu'il s'en est fallu finalement d'à peine 200 000 voix pour que Lionel JOSPIN puisse figurer au second tour de l'élection présidentielle.
Tristesse enfin pour la France, choquée, meurtrie, frappée, blessée, humiliée, par la présence de l'extrême droite au second tour et d'ores et déjà flouée par le dénouement attendu d'une élection présidentielle d'ores et déjà ratée dans tous les sens du terme.
Il convient de mesurer la secousse et c'est le sens de ce Conseil National, si l'on veut sortir collectivement de cette épreuve avec -et c'est mon intention- un message d'espoir. C'est pourquoi le débat est nécessaire. Il doit être néanmoins maîtrisé.
Par respect d'abord pour le passé. Les cinq dernières années passées, ensemble, autour de Lionel JOSPIN et auxquelles nous avons tous été, d'une façon ou d'une autre, associés.
Par respect pour le présent, parce que l'attente qui est portée sur nous par tous les déçus du résultat de dimanche, ceux qui ont voté pour nous, pas assez nombreux, et ceux qui n'ont pas voté pour nous et qui finalement le regrettent, et ils sont nombreux. Cette attente, elle est forte et elle est adressée essentiellement au Parti Socialiste, parce que nous sommes la force principale. C'est à nous d'incarner de nouveau l'espoir.
Respect aussi par rapport à l'avenir. C'est-à-dire par rapport à l'échéance qui nous attend, je veux parler des élections législatives.
J'entends donc faire prévaloir ici l'esprit de responsabilité et je n'accepterai pas, au nom de tous les militants socialistes, la moindre dérive. N'ajoutons pas le plus petit désordre à la plus grande de nos déceptions. Les raisons de notre échec sont nombreuses et je ne pense pas qu'il faille faire uvre d'exhaustivité ici ; nous avons mieux à faire. Nous savons simplement que nous avons souffert de la configuration d'un scrutin inédit, d'une dispersion maximale autour de 16 candidats (8 de gauche ou d'extrême gauche) et nous avons sans doute mal mesuré -c'est le reproche que je me fais- ce que pouvait représenter cet éclatement de la gauche et de l'extrême gauche dès le premier tour. Nous avons sans doute été trop timorés par rapport à la thématique du vote utile qui aurait dû être utilisée -c'est le cas de le dire- beaucoup plus tôt ; nous l'avons fait, nous, par respect à l'égard de la gauche plurielle qui n'a pas eu finalement dans cette aventure la même attitude à notre égard.
Nous avons aussi souffert de l'annonce scandée comme une évidence de notre présence au second tour -annonce qui nous a été finalement tellement négative, peut-être même fatale, tant elle a démobilisé les nôtres et éparpillé les votes. Les Français pensaient, et notamment celles et ceux qui nous étaient les plus proches, qu'il était inutile de voter pour nous au 1er tour, puisque nous étions semble-t-il (toujours les sondages) qualifiés d'office et qu'il n'y avait rien à attendre de ce premier tour. Au point même de le transformer en une élection à la proportionnelle comme une européenne bis.
Nous avons enfin souffert d'une abstention élevée, d'une abstention de gauche. Elevée, parce qu'elle atteint plus de 28% -ce qui est exceptionnel pour une élection présidentielle ; de gauche, parce que là où l'on constate le plus fort taux d'abstention, ou le nombre le plus élevé de bulletins blancs ou de nuls, c'est précisément où sont les électeurs de la gauche et du Parti Socialiste.
Je ne citerai que deux chiffres : 37% d'abstention parmi les jeunes de 18 à 24 ans, ceux-là même qui -aujourd'hui, et à juste raison- manifestent contre le Front National et l'extrémisme ; 33% d'abstention parmi ceux qui disposent de revenus modestes et qui ne se sont sans doute pas considérés comme concernés par l'élection présidentielle.
J'en arrive donc aux raisons de fond, j'en vois trois, mais je suis trop cursif :
- Les exaspérations sociales : à l'évidence, parce que l'amélioration de la situation économique -réelle pour autant- et la réduction du chômage substantielle, historique même, ont paradoxalement provoqué des surenchères, des critiques, des impatiences et notamment chez les plus modestes de nos concitoyens.
- L'exaspération sécuritaire : nous la voyons monter depuis plusieurs années ; elle a connu son paroxysme ces dernières semaines, complaisamment entretenue par le jeu des images télévisées, cyniquement exploitée par la droite et par Jacques CHIRAC, au seul profit d'ailleurs de l'extrême droite. Et, bien sûr, le climat de ces dernières semaines à la fois au plan international et au plan intérieur ; ces contextes-là ont profondément marqué les esprits.
- La troisième exaspération est catégorielle ; là aussi elle est croissante dans notre pays : le corporatisme, l'individualisme, la contestation de l'Etat, du sommet, du " haut ", de Paris et nous pouvons en comprendre aussi les raisons. Cette espèce d'absence de considération, d'ignorance de la vie réelle, du caractère lointain des administrations Nous en avons tous fait l'expérience, mais les plus pauvres peut-être plus cruellement encore.
D'ores et déjà, des leçons simples peuvent être tirées pour les prochains scrutins mais là encore, soyons modestes : nécessité de construire une élection dès le premier tour, impératif de marquer notre identité, notre raison d'agir et de militer, obligation de redéfinir les formes, les pratiques, les règles à la fois de l'engagement socialiste sans doute mais surtout du rassemblement de la gauche. En finir avec cette union à la carte où chacun vient prendre ce qui l'arrange sans intégrer l'impératif de la réussite collective.
La gauche est donc devant son destin, ou elle reste ce qu'elle a montré, éparpillée, distante, segmentée, ou alors elle fait le choix du rassemblement au-delà même de ce que nous avons fait à travers la stratégie de la gauche plurielle.
La dernière leçon est pour nous : nous avons depuis 5 ans montré notre unité et je veux dire ici que cette unité des Socialistes demeure notre principal atout. Dans les joies, nous avons pu en goûter tous les plaisirs ; dans les épreuves, dans la tristesse, nous devons en faire finalement notre profit collectif de façon à préparer les victoires qui viennent.
Les conclusions sont simples :
La première, parce que nous sommes encore dans l'élection présidentielle, c'est de faire barrage à l'extrême droite de manière claire et ferme. C'est le choix que nous avons toujours fait et donc il n'est pas -d'un certain point de vue- plus difficile à faire que par le passé, même s'il est plus grave de conséquence. Nous avons toujours, nous, le Parti Socialiste, chaque fois qu'il y avait un candidat de droite et un candidat de l'extrême droite en lisse, dans quelle qu'élection que ce fut, fait le choix d'écarter l'extrême droite au nom des valeurs républicaines que nous partageons. Cela n'exonère pas Jacques CHIRAC de ses responsabilités qui sont immenses dans cet événement électoral de dimanche. C'est lui qui a dévalorisé la fonction présidentielle. C'est lui qui a, dans une certaine mesure, discrédité l'image même de la politique et c'est lui qui, par la surenchère sécuritaire, a conduit l'extrême droite au niveau que nous connaissons. Il reste donc plus que jamais notre adversaire dans le champ de la démocratie, mais LE PEN est d'abord un danger pour la république même et donc, entre un adversaire et un danger, nous devons écarter le danger.
Un tract national, si nous partageons ce point de vue, celui que le Bureau national a voulu d'ores et déjà fixé, sera distribué par l'intermédiaire des Fédérations le plus tôt possible, de manière à faire connaître à la fois notre choix, les raisons de notre choix mais aussi le sens même de notre attitude.
Il ne s'agit pas d'un tour pour Jacques CHIRAC ; il s'agit d'un tour pour la République ce qui est très différent. Il faut donc que le résultat de dimanche en 15 ne soit pas un résultat pour le candidat de droite, mais le résultat de tous les Républicains, ce qui ôtera je l'espère le sens de la récupération qu'il possède outrageusement.
Nous devons ensuite faire vivre pleinement le Parti Socialiste dans ces prochains jours et surtout d'ici au 5 mai, ce qui doit nous conduire à soutenir toutes les mobilisations citoyennes contre l'extrême droite. Le fait qu'il y ait eu spontanément 100 000, 150 000 peut-être davantage encore au moment où je parle de jeunes ou de moins jeunes qui soient sortis dans la rue pour dire non à l'extrême droite et peut-être avec une part de culpabilité au cur ou à la tête par rapport à ce qui avait pu être leur attitude, le fait même qu'ils aient voulu à leur tour faire un acte civique est extrêmement encourageant par rapport aux valeurs de la République mais aussi pas rapport à l'engagement collectif que nous portons.
Nous devons également utiliser le 1er mai comme mobilisation contre l'extrême droite. (applaudissements). Non pas en nous substituant aux organisations syndicales parce que c'est la fête du travail, c'est leur mobilisation, mais en faisant en sorte d'accompagner là encore tous les mouvements qui pourront ce jour-là à Paris comme partout en province marquer la réprobation, la condamnation de l'extrémisme et des thèses de Jean-Marie LE PEN.
Enfin, nous devons accueillir de nouveaux adhérents. Vous en avez sans doute fait l'expérience dans vos Fédérations ou dans vos permanences, dans vos lieux d'élection, partout des hommes des femmes qui étaient loin de nous il y a encore 3 jours, qui n'avaient peut-être même pas voté pour nous dimanche, ces citoyens aujourd'hui se pressent pour adhérer au Parti Socialiste. Rien que pour la journée de lundi, nous avons reçu 1000 adhésions au Parti Socialiste dans le seul siège parisien. Partout il y a ce mouvement de compensation, pourront dire les grincheux, mais ce mouvement de mobilisation non pas contre l'extrême droite, non pour nous, pour notre rôle maintenant dans la vie politique.
Nous avons donc deux obligations :
La première, c'est de les accueillir car rien ne serait pire que de laisser un homme une femme, un jeune qui fait ce geste essentiel d'aller vers nous pour participer à notre combat collectif sans réponse, sans signe, sans geste.
La deuxième obligation, c'est d'être à la hauteur de l'enjeu, c'est faire en sorte que plus forts, encore plus nombreux, nous soyons en mesure de relever le défi des élections législatives. C'est pourquoi je propose qu'il y ait une grande campagne d'adhésion qui commence dès cette semaine au Parti Socialiste, que dans les Fédérations partout nous fassions des tracts appelant à l'engagement pour le Parti Socialiste à la fois par rapport à ce qui est notre enjeu essentiel, les élections législatives, par rapport à la lutte contre l'extrémisme bien sûr et par rapport à l'idéal qui est le nôtre.
Troisième tâche qui nous attend, c'est la préparation des élections législatives, c'est le rendez-vous décisif pour ce qui nous concerne avec les Français.
Le parti a donc un rôle majeur. Quand je dis le parti, c'est bien sûr sa direction, mais c'est aussi tous les hommes et les femmes qui sont au gouvernement, ce sont aussi tous les responsables des fédérations, ce sont tous les parlementaires, tous les élus. Voilà ce qu'est le parti socialiste avec ses militants et ses sympathisants. C'est à lui maintenant de prendre toute sa place, toute sa part dans le combat commun de la gauche, c'est pourquoi il faudra faire un travail bien sûr collectif et collégial même si c'est autour de la direction du parti socialiste qu'il faut aujourd'hui se rassembler pour gagner.
Je veux dire aussi que dans la préparation des élections législatives, il faudra reprendre notre élaboration programmatique parce qu'il faut, à partir du projet des socialistes que nous avons adopté à la fin de l'année dernière, tracer le programme des socialistes pour les élections législatives. Une équipe va être constituée à travers l'ensemble des sensibilités mais nous devrons le faire avec un état d'esprit qui prenne en compte et le travail accompli depuis 1997 que nous devons continuer à valoriser, et aussi prendre en considération la réflexion collective que nous avons menée et qui portait l'esprit de synthèse et de rassemblement du parti.
Mais nous devons aussi entendre les messages reçus au premier tour de l'élection présidentielle, c'est bien le moins par rapport à ce qu'est finalement une consultation démocratique.
Nous devons travailler vite, très vite, c'est pourquoi, autour de Martine, il faudra reprendre dans l'équipe que je viens d'indiquer, avec l'ensemble de ce que nous représentons, ce travail pour être au point, c'est-à-dire au lendemain des élections présidentielles.
Il faut enfin organiser nos alliances nationalement et localement.
Il y a finalement deux exigences, une exigence d'unité parce que c'est l'attente qui est portée sur nous, sur toute la gauche et une exigence d'efficacité car il faut gagner les sièges autant qu'il sera possible.
C'est pourquoi le parti socialiste est disponible pour toute initiative. D'ores et déjà, il faut passer du concept de la gauche plurielle qui a eu ses mérites, ses effets mais aussi ses limites à celui de gauche unie. La gauche doit être d'abord unie ou alors elle ne peut pas accéder aux responsabilités essentielles, ce qui voudra dire bien sûr respecter les accords que nous avons déjà signés mais aussi travailler à des candidatures uniques là où il y a un danger droite et extrême droite au deuxième tour, c'est-à-dire danger d'élimination de la gauche. C'est dans ces circonscriptions, celles que nous détenons aujourd'hui, celles que nous pouvons éventuellement conquérir, qu'il faut regarder la possibilité de mettre des candidatures communes de la gauche de façon à être présents au second tour et d'être en capacité de l'emporter.
Je veux conclure en vous demandant d'affirmer avec moi, dans ces moments, un esprit de responsabilité, de donner du sens à notre démarche auprès des Français pour les élections législatives et d'incarner l'espoir dans une situation politique particulièrement difficile.
Ma conviction est que le sursaut est possible mais qu'il dépend d'abord de nous. Nous ne pouvons pas en rester à la déception, à la colère, à la frustration. Il faut transformer ces sentiments qui existent en engagement, en mobilisation et en mouvement.
Une revanche démocratique est à prendre. Notre campagne ne s'arrête donc pas, nous ne sommes pas, si je puis dire, en suspension, notre campagne va se poursuivre intensément jusqu'au 16 juin. Tel est, aujourd'hui, notre rendez-vous avec les Français, et je le dis vraiment un défi à relever et une joie à retrouver.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 24 avril 2002