Texte intégral
Vous partez dans un instant pour Rennes. Pourquoi allez-vous dans la capitale de la Bretagne aujourd'hui ?
- "Pour signer, avec l'ensemble des élus bretons, mais aussi avec l'ensemble des organisations professionnelles agricoles de Bretagne et l'ensemble des associations de défense de l'environnement, un plan d'action pour la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne. Un plan d'action très ambitieux pour une région Bretagne, pour laquelle la reconquête de la qualité de l'eau est un enjeu majeur. C'est une région qui est lourdement touchée par les pollutions diffuses, d'autant que la fragilité des eaux y est plus grande qu'ailleurs. Il faut savoir qu'en Bretagne, un tiers des captages dépasse la norme de 50 mg par litre de nitrates, qui est un seuil défini comme le seuil de potabilité de l'eau. Et plus de la moitié de la population bretonne déclare ne jamais consommer d'eau du robinet. C'est une situation qui n'est pas acceptable et donc nous avons depuis deux ans travaillé à la mise au point d'un plan de reconquête de la qualité de l'eau, un plan très ambitieux."
Cela fait même trois ans maintenant que vous soulevez le problème auprès des agriculteurs, sans être toujours entendu, notamment en Bretagne...
- "Depuis tout ce temps que nous avons élaboré ce plan, qui nous a donné beaucoup de travail - nous avons signé il y a six mois, en juin-juillet 2001, une charte pour cette reconquête -, je voyais les organisations agricoles et les organisations de défense de l'environnement un peu dubitatives sur cette charte, en disant : "C'est un beau texte, mais qu'y aura-t-il derrière ?." J'avais pris l'engagement que six mois après, c'est-à-dire au début de 2002, nous aurions un plan avec des objectifs chiffrés, des financements sur la table et des calendriers. C'est ce que nous allons signer cet après-midi. Ce plan est plus crédible encore que la charte, puisque tout le monde va le signer, aussi bien les organisations agricoles que les associations de défense de l'environnement. Nous sommes - je ne dirais pas "certains" - en passe de réussir une sorte de pari impossible qui est de réconcilier l'agriculture et l'environnement en Bretagne."
Et pour cela, il faudrait peut-être aussi interdire certains produits, certains fongicides...
- "J'ai pris mes responsabilités en interdisant des produits comme l'atrazine [phon.], de la famille des triazines, des produits qu'on retrouvait dans les nappes phréatiques en quantités trop importantes et qui faisaient peser des risques pour la santé et pour l'environnement. Oui, parfois, il faut aussi en venir à des interdictions et j'ai déjà pris mes responsabilités. Et je les prendrai encore."
On ne va pas se cacher derrière son petit doigt. Vous êtes le directeur de campagne "probable" du candidat "probable" L. Jospin. Comment envisagez-vous cette fonction ?
- "Pour l'instant, je l'envisage peu, puisque, comme vous le voyez, je suis ministre de l'Agriculture à plein temps. Je vais en Bretagne cet après-midi comme ministre de l'Agriculture. Je suis à ma tâche de ministre de l'Agriculture et de la Pêche jusqu'au bout. Et si, un jour, L. Jospin veut me confier d'autres tâches, je répondrai à votre question."
Pour l'instant, vous êtes un observateur...
- "Un observateur attentif et actif quand on me demande des conseils."
Justement, que pensez-vous du climat actuel, de cette précampagne ? Des deux côtés, la main sur le coeur, on disait il y a peu de temps ne pas vouloir déraper. Et depuis quelques jours quand même, on ne fait que cela...
- "Qui dérape ? Je m'excuse mais est-ce que vous avez entendu un seul responsable socialiste, membre du Gouvernement ou dirigeant du Parti socialiste, intervenir sur des chaînes de radio ou de télévision ou dans la presse pour parler d'affaires dans cette affaire ?"
C'est A. Juppé...
- "C'est A. Juppé qui perd ses nerfs, [...] d'une manière très grossière en employant des mots qui n'ont pas leur place dans le débat public. Il perd ses nerfs et accuse les socialistes d'être derrière tout et son contraire."
Vous êtes des chevaliers blancs...
- "Je n'ai pas dit qu'on était des chevaliers blancs. Il faut se garder d'être donneur de leçons dans la vie publique. Ce que je veux dire clairement sur votre antenne, c'est que le gouvernement de L. Jospin a mis un point d'honneur - et c'est une rupture essentielle dans la vie politique française - à ne pas intervenir dans les affaires de justice. Depuis cinq ans, personne ne peut dire qu'un responsable socialiste, et notamment le Garde des Sceaux, soit intervenu dans une affaire où des responsables politiques sont engagés. C'est une vraie rupture par rapport au passé. Je sais bien que certains ont du mal à croire que c'est vrai, mais je le dis sincèrement : si aujourd'hui, les socialistes intervenaient pour manipuler les affaires - ce que personne ne peut croire -, si c'était le cas, cela se saurait dans les vingt-quatre heures. La justice est tellement transparente que s'il y avait des interventions, tout le monde le saurait. Donc je demande à monsieur Juppé de garder son sang-froid, de ne pas perdre ses nerfs et de considérer que si ces affaires sont là sur la table, ce n'est pas du fait des socialistes mais du fait de ses amis. Un point c'est tout.
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 4 février 2002)
- "Pour signer, avec l'ensemble des élus bretons, mais aussi avec l'ensemble des organisations professionnelles agricoles de Bretagne et l'ensemble des associations de défense de l'environnement, un plan d'action pour la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne. Un plan d'action très ambitieux pour une région Bretagne, pour laquelle la reconquête de la qualité de l'eau est un enjeu majeur. C'est une région qui est lourdement touchée par les pollutions diffuses, d'autant que la fragilité des eaux y est plus grande qu'ailleurs. Il faut savoir qu'en Bretagne, un tiers des captages dépasse la norme de 50 mg par litre de nitrates, qui est un seuil défini comme le seuil de potabilité de l'eau. Et plus de la moitié de la population bretonne déclare ne jamais consommer d'eau du robinet. C'est une situation qui n'est pas acceptable et donc nous avons depuis deux ans travaillé à la mise au point d'un plan de reconquête de la qualité de l'eau, un plan très ambitieux."
Cela fait même trois ans maintenant que vous soulevez le problème auprès des agriculteurs, sans être toujours entendu, notamment en Bretagne...
- "Depuis tout ce temps que nous avons élaboré ce plan, qui nous a donné beaucoup de travail - nous avons signé il y a six mois, en juin-juillet 2001, une charte pour cette reconquête -, je voyais les organisations agricoles et les organisations de défense de l'environnement un peu dubitatives sur cette charte, en disant : "C'est un beau texte, mais qu'y aura-t-il derrière ?." J'avais pris l'engagement que six mois après, c'est-à-dire au début de 2002, nous aurions un plan avec des objectifs chiffrés, des financements sur la table et des calendriers. C'est ce que nous allons signer cet après-midi. Ce plan est plus crédible encore que la charte, puisque tout le monde va le signer, aussi bien les organisations agricoles que les associations de défense de l'environnement. Nous sommes - je ne dirais pas "certains" - en passe de réussir une sorte de pari impossible qui est de réconcilier l'agriculture et l'environnement en Bretagne."
Et pour cela, il faudrait peut-être aussi interdire certains produits, certains fongicides...
- "J'ai pris mes responsabilités en interdisant des produits comme l'atrazine [phon.], de la famille des triazines, des produits qu'on retrouvait dans les nappes phréatiques en quantités trop importantes et qui faisaient peser des risques pour la santé et pour l'environnement. Oui, parfois, il faut aussi en venir à des interdictions et j'ai déjà pris mes responsabilités. Et je les prendrai encore."
On ne va pas se cacher derrière son petit doigt. Vous êtes le directeur de campagne "probable" du candidat "probable" L. Jospin. Comment envisagez-vous cette fonction ?
- "Pour l'instant, je l'envisage peu, puisque, comme vous le voyez, je suis ministre de l'Agriculture à plein temps. Je vais en Bretagne cet après-midi comme ministre de l'Agriculture. Je suis à ma tâche de ministre de l'Agriculture et de la Pêche jusqu'au bout. Et si, un jour, L. Jospin veut me confier d'autres tâches, je répondrai à votre question."
Pour l'instant, vous êtes un observateur...
- "Un observateur attentif et actif quand on me demande des conseils."
Justement, que pensez-vous du climat actuel, de cette précampagne ? Des deux côtés, la main sur le coeur, on disait il y a peu de temps ne pas vouloir déraper. Et depuis quelques jours quand même, on ne fait que cela...
- "Qui dérape ? Je m'excuse mais est-ce que vous avez entendu un seul responsable socialiste, membre du Gouvernement ou dirigeant du Parti socialiste, intervenir sur des chaînes de radio ou de télévision ou dans la presse pour parler d'affaires dans cette affaire ?"
C'est A. Juppé...
- "C'est A. Juppé qui perd ses nerfs, [...] d'une manière très grossière en employant des mots qui n'ont pas leur place dans le débat public. Il perd ses nerfs et accuse les socialistes d'être derrière tout et son contraire."
Vous êtes des chevaliers blancs...
- "Je n'ai pas dit qu'on était des chevaliers blancs. Il faut se garder d'être donneur de leçons dans la vie publique. Ce que je veux dire clairement sur votre antenne, c'est que le gouvernement de L. Jospin a mis un point d'honneur - et c'est une rupture essentielle dans la vie politique française - à ne pas intervenir dans les affaires de justice. Depuis cinq ans, personne ne peut dire qu'un responsable socialiste, et notamment le Garde des Sceaux, soit intervenu dans une affaire où des responsables politiques sont engagés. C'est une vraie rupture par rapport au passé. Je sais bien que certains ont du mal à croire que c'est vrai, mais je le dis sincèrement : si aujourd'hui, les socialistes intervenaient pour manipuler les affaires - ce que personne ne peut croire -, si c'était le cas, cela se saurait dans les vingt-quatre heures. La justice est tellement transparente que s'il y avait des interventions, tout le monde le saurait. Donc je demande à monsieur Juppé de garder son sang-froid, de ne pas perdre ses nerfs et de considérer que si ces affaires sont là sur la table, ce n'est pas du fait des socialistes mais du fait de ses amis. Un point c'est tout.
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 4 février 2002)