Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à des questions sur l'embargo contre Cuba et sur la sécurite des centrales nucléaires en Ukraine, à l'Assemblée nationale le 27 janvier 1998.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député, on ne peut pas considérer que la communauté internationale, selon l'expression convenue, n'ait pas pris des engagements, n'ait pas tenu les engagements qui ont été pris, depuis des années, depuis 1986, date de la catastrophe de Tchernobyl.
C'est vrai qu'actuellement le sarcophage qui a été construit pour confiner les installations dangereuses, menace ruine. C'est vrai qu'en avril 1997, les membres du G7 et ceux de l'Union européenne - ceux qui sont dans le G7 ainsi que ceux qui n'y sont pas - se sont engagés à transformer le site numéro 4 de la centrale en une structure dite "écologiquement sûre". Il faut savoir que l'estimation des besoins pour l'ensemble de ces travaux de sécurité s'élève à 750 millions de dollars, la participation du G7 et de l'Union européenne étant de 300 millions de dollars. Ce qui est considérable. La participation de la France, directement ou indirectement, au titre du G7 ou de l'Union européenne, se monte à 40 millions de dollars.
Qu'est-ce qui bloque aujourd'hui par rapport à la mise en oeuvre de ces dispositions de sécurité ?
C'est que, d'une part, l'Ukraine veut que les deux centrales nucléaires qui ont été entreprises pour remplacer la production de Tchernobyl soient complètement terminées avant d'accepter l'arrêt de la partie de Tchernobyl qui fonctionne encore. De l'autre - et le blocage actuel n'est pas occidental, au titre du G7, ni européen -, c'est le fait que le Parlement ukrainien n'a pas approuvé l'accord, qui a été passé après les engagements financiers que vous citiez, qui confirme les prêts de la BERD.
Donc, nous sommes en train, sur le plan diplomatique, d'agir auprès des autorités ukrainiennes. C'est le Parlement ukrainien, mais nous parlons au gouvernement ukrainien, naturellement, pour qu'il fasse sauter ce blocage. Une fois que celui-ci aura été dégagé, nous pourrons attaquer le dernier problème qui n'est pas cité dans votre question mais qui est celui de la troisième tranche qu'il faudra fermer à son tour quand les deux centrales en construction auront été achevées./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)