Texte intégral
Q - Vous serez en fin de matinée au Kosovo, vous y allez avec votre homologue allemand, le ministre Joschka Fischer. Etait-il nécessaire de montrer que la France et l'Allemagne parlent d'une même voix ?
R - Il était nécessaire de montrer que la tâche que nous avons entrepris au Kosovo est loin d'être terminée : tout le travail effectué au cours de l'année écoulée - travail politique, diplomatique puis militaire puisqu'il a bien fallu, travail de construction de la paix ensuite - est loin d'atteindre son but. Il faut montrer notre attention, notre vigilance et, sur certains points peut-être, notre préoccupation. J'ai pensé que c'était bien de faire cette visite avec un de mes collègues européens. J'aurais pu le faire aussi avec Robin Cook ou L. Dini puisque nous avons agis très unis, tous les quatre
Q - Et vous avez choisi votre collègue allemand ?
R - C'est avec Joschka Fischer que cela s'est organisé pour des raisons de calendrier : cette cohésion européenne reste forte. Mais, à l'intérieur de cette cohésion européenne forte, il est vrai qu'il existe une entente franco-allemande en matière diplomatique notamment sur cette question qui se démontre encore aujourd'hui.
Q - Ce qui veut dire que vous n'avez pas trop préparé un voyage commun comme celui-ci ? Cela va de soi.
R - Si ! On le prépare naturellement. Parce qu'il y a des choses précises à dire aujourd'hui aux partenaires que nous allons rencontrer. Nous sommes très en phase. Nous parlons tout le temps. Nous avons la même vision. Nous avons eu la même politique sur ce sujet et avons affronté ensemble les mêmes difficultés. Nous savons ce que nous voulons : nous voulons ensemble faire réussir la politique que le Conseil de sécurité a exprimée dans la résolution 1244. C'est notre ligne commune.
Q - Actuellement, l'exode de la communauté serbe se poursuit et si cela continue il ne sera plus question d'une société multi-ethnique comme la communauté internationale s'y était engagée. Il n'y aura plus que des Albanais...
R - Compte tenu des relations passées entre les Kosovars albanophones, les Serbes, les Tziganes et les autres minorités, il n'est pas invraisemblable qu'il y ait de telles réactions. Ce sont en fait des réactions de peur. Les Serbes qui quittent le Kosovo et qui l'ont quitté en masse surtout au début - moins maintenant - étaient 200 000 au début de l'installation de la KFOR. Ils l'ont quitté parce qu'ils n'arrivent pas à croire qu'une force internationale comme la KFOR, une administration civile comme celle que l'ONU met en place puissent garantir la sécurité pour tous. Parce que cela ne s'est jamais produit.
Q - En attendant, faut-il, comme l'évoque Bernard Kouchner, des regroupements ethniques pour les Serbes restés au Kosovo afin de les protéger ?
R - J'ai toute confiance en Bernard Kouchner qui a été choisi par le Secrétaire général de l'ONU, parmi plusieurs candidats, en raison d'une très grande expérience précisément des situations de crise : il est un homme courageux, très engagé dans la mission qu'il accomplit. Je passerai la journée à parler avec lui notamment sur ces questions. Je ne veux pas porter de jugement de loin. Je pense que s'il a dit cela c'est parce qu'ils sont sur place confrontés à une situation de crise extrême, où l'on voit, par exemple, dans Pristina, un certain nombre de vieillards serbes, d'hommes ou de femmes, qui sont pourchassés, menacés, certains mêmes assassinés. Ils ont dû imaginer sur place des mesures d'urgence de sécurité. Cela ne veut pas dire que ce soit une solution.
Q - Le regroupement ethnique ressemblerait à un début de partition du Kosovo ?
R - Il ne faut pas juger trop vite. Il ne faut pas tout mélanger. De toute façon, le Kosovo d'avant avait des zones serbes et albanophones. Il ne faut pas imaginer que tout le monde était mélangé. Il ne faut pas se faire une vision abstraite : il y avait des quartiers et des villages serbes, des quartiers et des villages albanophones. La priorité - c'est cela que le Conseil de sécurité a décidé de faire - est de rétablir la sécurité pour tous. Dans un premier temps, les Serbes sont partis. Je crois qu'il faut garder l'espoir que l'action internationale au Kosovo démontre petit à petit à ceux qui sont partis qu'ils peuvent revenir. Parce que quand nous parlons de sécurité pour tous, ce ne sont pas que des mots. Il y a quelque chose qui n'est pas encore tout à fait gagné et c'est un enjeu très important. Cela dépend aussi de ce qui va se passer en Serbie ou pas.
Q - Qu'est-ce qui se passe en Serbie ? On voit des manifestations d'une opposition divisée, et Milosevic est toujours là !
R - Oui, il est toujours là. Mais on voit monter progressivement une exaspération de la société serbe qui se nourrit de différents sujets. C'est vrai que les hommes politiques serbes de l'opposition n'ont pas réussi jusqu'à maintenant à canaliser ce mouvement, en tout cas lui donner une force suffisante pour qu'il y ait un vrai changement.
Q - Et vous les encouragez ?
R - Nous encourageons les Serbes à faire par eux-mêmes le changement que le monde entier attend d'eux. C'est-à-dire de commencer à rebâtir une vraie Serbie différente, démocratique et qui surtout abandonne le nationalisme extrême qui a conduit à ce que l'on sait ces dernières années. Tout cela n'est pas joué ! C'est pour cela qu'il faut rester très présents, très attentifs. J'irai sur place, je reviendrai.
Q - Qu'allez-vous dire au Kosovo aujourd'hui aux représentants albanais de l'UCK qui disent qu'ils ne sont pour rien dans les violences et les vengeances ?
R - Certains d'entre eux les condamnent. Il y a des nuances dans l'expression. Je vais leur dire, notamment à M. Thaçi, que nous attendons d'eux qu'ils appliquent l'intégralité de la résolution 1244, qu'ils se transforment véritablement en une force politique, qu'ils ne soient plus une force combattante, qu'ils continuent d'appliquer ce qui a commencé d'être fait mais ne l'est pas entièrement, c'est-à-dire la restitution des armes à la KFOR pour précisément sécuriser le Kosovo. C'est comme cela que, petit à petit, les éléments, soit marginaux, soit isolés qui se livrent encore à des agressions individuelles contre les Serbes pour les faire partir, seront progressivement repris en mains. C'est cela que je vais dire à M. Thaçi. Mais nous parlerons également, Joschka Fischer et moi-même, avec M. Rugova...
Q - Le modéré parmi les Albanais.
R - Oui, qui avait été élu "président" entre guillemets lors d'élections sauvages mais qui avaient beaucoup de force. Nous parlerons également à un évêque qui représente les Serbes qui sont encore là et qui essaye de les convaincre de rester, ou de revenir.
Q - Sur le plan de la sécurité et du maintien de l'ordre, où en sont les 80 policiers annoncés par la France et dont Bernard Kouchner dit qu'ils tardent à arriver ?
R - Ce n'est pas un problème français. Bernard Kouchner est le représentant de l'ONU. Il a été désigné par Kofi Annan. Il se tourne vers l'ONU, vers Kofi Annan, vers le département du maintien de la paix à New York parce qu'il voudrait avoir plus de policiers. C'est tout à fait logique parce que la KFOR a une tâche militaire. Elle ne peut pas assurer le maintien de l'ordre.
Q - Oui, mais les Français avaient dit qu'ils en enverraient 80.
R - Oui, mais c'est pour dire que la question des Français s'inscrit dans un ensemble plus vaste. La France fait déjà un effort tout à fait considérable pour le Kosovo à travers son contingent pour la KFOR et à travers l'action de 80 gendarmes. On ne le dit pas assez : il y a déjà dans la KFOR 80 gendarmes qui avaient des tâches. Il s'agit de savoir comment on peut les faire passer petit à petit - c'est en cours - à des tâches qui relèvent plus du maintien de l'ordre. Ce sont des gendarmes, ce ne sont pas des policiers. D'autre part, il y a 40 policiers qui sont prévus pour la formation - puisqu'il s'agit de bâtir pour l'avenir une vraie police dans le Kosovo. Ils sont en cours de sélection. Voilà où nous en sommes.
Q - Globalement, cela va coûter deux fois plus cher au budget français.
R - Non, pas au budget français. Cela coûte pour tout le monde, pour tous les pays qui se sont engagés dans cet effort au Kosovo, mais on ne peut en déduire qu'il ne fallait pas faire ce qui a été fait. Cela coûte évidemment plus cher. La KFOR, à la longue, coûte plus cher que prévu ; les policiers coûtent plus cher ; l'administration civile coûte plus cher. Il y a un problème d'infrastructure, de logistique. Mais c'est vrai pour tout le monde pas seulement pour la France. Mais l'enjeu le mérite.
Q - Comme chaque année à pareille époque, tous les ambassadeurs de France en poste à travers le monde sont réunis pour trois jours à Paris. Quel est le thème principal sur lequel vous voulez les sensibiliser cette année ?
R - C'est la 7ème conférence. Il y a des dizaines de thèmes qui sont traités : tous les thèmes de la crise dans le monde, les aspects de la politique internationale de la France sont traités. Le thème général est celui de la modernisation, parce que je pense que le ministère des Affaires étrangères, le Quai d'Orsay, notre politique étrangère doivent constamment être rendus plus performants, plus dynamiques, plus réactifs, plus efficaces parce que, dans ce monde global que nous connaissons, il faut être particulièrement vifs pour défendre au mieux nos intérêts et nos idées./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 ao^ut 1999)
R - Il était nécessaire de montrer que la tâche que nous avons entrepris au Kosovo est loin d'être terminée : tout le travail effectué au cours de l'année écoulée - travail politique, diplomatique puis militaire puisqu'il a bien fallu, travail de construction de la paix ensuite - est loin d'atteindre son but. Il faut montrer notre attention, notre vigilance et, sur certains points peut-être, notre préoccupation. J'ai pensé que c'était bien de faire cette visite avec un de mes collègues européens. J'aurais pu le faire aussi avec Robin Cook ou L. Dini puisque nous avons agis très unis, tous les quatre
Q - Et vous avez choisi votre collègue allemand ?
R - C'est avec Joschka Fischer que cela s'est organisé pour des raisons de calendrier : cette cohésion européenne reste forte. Mais, à l'intérieur de cette cohésion européenne forte, il est vrai qu'il existe une entente franco-allemande en matière diplomatique notamment sur cette question qui se démontre encore aujourd'hui.
Q - Ce qui veut dire que vous n'avez pas trop préparé un voyage commun comme celui-ci ? Cela va de soi.
R - Si ! On le prépare naturellement. Parce qu'il y a des choses précises à dire aujourd'hui aux partenaires que nous allons rencontrer. Nous sommes très en phase. Nous parlons tout le temps. Nous avons la même vision. Nous avons eu la même politique sur ce sujet et avons affronté ensemble les mêmes difficultés. Nous savons ce que nous voulons : nous voulons ensemble faire réussir la politique que le Conseil de sécurité a exprimée dans la résolution 1244. C'est notre ligne commune.
Q - Actuellement, l'exode de la communauté serbe se poursuit et si cela continue il ne sera plus question d'une société multi-ethnique comme la communauté internationale s'y était engagée. Il n'y aura plus que des Albanais...
R - Compte tenu des relations passées entre les Kosovars albanophones, les Serbes, les Tziganes et les autres minorités, il n'est pas invraisemblable qu'il y ait de telles réactions. Ce sont en fait des réactions de peur. Les Serbes qui quittent le Kosovo et qui l'ont quitté en masse surtout au début - moins maintenant - étaient 200 000 au début de l'installation de la KFOR. Ils l'ont quitté parce qu'ils n'arrivent pas à croire qu'une force internationale comme la KFOR, une administration civile comme celle que l'ONU met en place puissent garantir la sécurité pour tous. Parce que cela ne s'est jamais produit.
Q - En attendant, faut-il, comme l'évoque Bernard Kouchner, des regroupements ethniques pour les Serbes restés au Kosovo afin de les protéger ?
R - J'ai toute confiance en Bernard Kouchner qui a été choisi par le Secrétaire général de l'ONU, parmi plusieurs candidats, en raison d'une très grande expérience précisément des situations de crise : il est un homme courageux, très engagé dans la mission qu'il accomplit. Je passerai la journée à parler avec lui notamment sur ces questions. Je ne veux pas porter de jugement de loin. Je pense que s'il a dit cela c'est parce qu'ils sont sur place confrontés à une situation de crise extrême, où l'on voit, par exemple, dans Pristina, un certain nombre de vieillards serbes, d'hommes ou de femmes, qui sont pourchassés, menacés, certains mêmes assassinés. Ils ont dû imaginer sur place des mesures d'urgence de sécurité. Cela ne veut pas dire que ce soit une solution.
Q - Le regroupement ethnique ressemblerait à un début de partition du Kosovo ?
R - Il ne faut pas juger trop vite. Il ne faut pas tout mélanger. De toute façon, le Kosovo d'avant avait des zones serbes et albanophones. Il ne faut pas imaginer que tout le monde était mélangé. Il ne faut pas se faire une vision abstraite : il y avait des quartiers et des villages serbes, des quartiers et des villages albanophones. La priorité - c'est cela que le Conseil de sécurité a décidé de faire - est de rétablir la sécurité pour tous. Dans un premier temps, les Serbes sont partis. Je crois qu'il faut garder l'espoir que l'action internationale au Kosovo démontre petit à petit à ceux qui sont partis qu'ils peuvent revenir. Parce que quand nous parlons de sécurité pour tous, ce ne sont pas que des mots. Il y a quelque chose qui n'est pas encore tout à fait gagné et c'est un enjeu très important. Cela dépend aussi de ce qui va se passer en Serbie ou pas.
Q - Qu'est-ce qui se passe en Serbie ? On voit des manifestations d'une opposition divisée, et Milosevic est toujours là !
R - Oui, il est toujours là. Mais on voit monter progressivement une exaspération de la société serbe qui se nourrit de différents sujets. C'est vrai que les hommes politiques serbes de l'opposition n'ont pas réussi jusqu'à maintenant à canaliser ce mouvement, en tout cas lui donner une force suffisante pour qu'il y ait un vrai changement.
Q - Et vous les encouragez ?
R - Nous encourageons les Serbes à faire par eux-mêmes le changement que le monde entier attend d'eux. C'est-à-dire de commencer à rebâtir une vraie Serbie différente, démocratique et qui surtout abandonne le nationalisme extrême qui a conduit à ce que l'on sait ces dernières années. Tout cela n'est pas joué ! C'est pour cela qu'il faut rester très présents, très attentifs. J'irai sur place, je reviendrai.
Q - Qu'allez-vous dire au Kosovo aujourd'hui aux représentants albanais de l'UCK qui disent qu'ils ne sont pour rien dans les violences et les vengeances ?
R - Certains d'entre eux les condamnent. Il y a des nuances dans l'expression. Je vais leur dire, notamment à M. Thaçi, que nous attendons d'eux qu'ils appliquent l'intégralité de la résolution 1244, qu'ils se transforment véritablement en une force politique, qu'ils ne soient plus une force combattante, qu'ils continuent d'appliquer ce qui a commencé d'être fait mais ne l'est pas entièrement, c'est-à-dire la restitution des armes à la KFOR pour précisément sécuriser le Kosovo. C'est comme cela que, petit à petit, les éléments, soit marginaux, soit isolés qui se livrent encore à des agressions individuelles contre les Serbes pour les faire partir, seront progressivement repris en mains. C'est cela que je vais dire à M. Thaçi. Mais nous parlerons également, Joschka Fischer et moi-même, avec M. Rugova...
Q - Le modéré parmi les Albanais.
R - Oui, qui avait été élu "président" entre guillemets lors d'élections sauvages mais qui avaient beaucoup de force. Nous parlerons également à un évêque qui représente les Serbes qui sont encore là et qui essaye de les convaincre de rester, ou de revenir.
Q - Sur le plan de la sécurité et du maintien de l'ordre, où en sont les 80 policiers annoncés par la France et dont Bernard Kouchner dit qu'ils tardent à arriver ?
R - Ce n'est pas un problème français. Bernard Kouchner est le représentant de l'ONU. Il a été désigné par Kofi Annan. Il se tourne vers l'ONU, vers Kofi Annan, vers le département du maintien de la paix à New York parce qu'il voudrait avoir plus de policiers. C'est tout à fait logique parce que la KFOR a une tâche militaire. Elle ne peut pas assurer le maintien de l'ordre.
Q - Oui, mais les Français avaient dit qu'ils en enverraient 80.
R - Oui, mais c'est pour dire que la question des Français s'inscrit dans un ensemble plus vaste. La France fait déjà un effort tout à fait considérable pour le Kosovo à travers son contingent pour la KFOR et à travers l'action de 80 gendarmes. On ne le dit pas assez : il y a déjà dans la KFOR 80 gendarmes qui avaient des tâches. Il s'agit de savoir comment on peut les faire passer petit à petit - c'est en cours - à des tâches qui relèvent plus du maintien de l'ordre. Ce sont des gendarmes, ce ne sont pas des policiers. D'autre part, il y a 40 policiers qui sont prévus pour la formation - puisqu'il s'agit de bâtir pour l'avenir une vraie police dans le Kosovo. Ils sont en cours de sélection. Voilà où nous en sommes.
Q - Globalement, cela va coûter deux fois plus cher au budget français.
R - Non, pas au budget français. Cela coûte pour tout le monde, pour tous les pays qui se sont engagés dans cet effort au Kosovo, mais on ne peut en déduire qu'il ne fallait pas faire ce qui a été fait. Cela coûte évidemment plus cher. La KFOR, à la longue, coûte plus cher que prévu ; les policiers coûtent plus cher ; l'administration civile coûte plus cher. Il y a un problème d'infrastructure, de logistique. Mais c'est vrai pour tout le monde pas seulement pour la France. Mais l'enjeu le mérite.
Q - Comme chaque année à pareille époque, tous les ambassadeurs de France en poste à travers le monde sont réunis pour trois jours à Paris. Quel est le thème principal sur lequel vous voulez les sensibiliser cette année ?
R - C'est la 7ème conférence. Il y a des dizaines de thèmes qui sont traités : tous les thèmes de la crise dans le monde, les aspects de la politique internationale de la France sont traités. Le thème général est celui de la modernisation, parce que je pense que le ministère des Affaires étrangères, le Quai d'Orsay, notre politique étrangère doivent constamment être rendus plus performants, plus dynamiques, plus réactifs, plus efficaces parce que, dans ce monde global que nous connaissons, il faut être particulièrement vifs pour défendre au mieux nos intérêts et nos idées./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 ao^ut 1999)