Texte intégral
EUROTISONS NOS ECHANGES AVEC LA RUSSIE"
Trois ans et demi après sa création, l'euro démontre sa robustesse. En revenant progressivement à parité avec le dollar, la monnaie européenne se présente comme une valeur refuge dans la crise de confiance que traversent les marchés financiers. Ce retour à la parité est la récompense de nos efforts en matière commerciale, budgétaire et de stabilité des prix.
Malgré ce redressement, l'euro est encore trois fois moins utilisé que le dollar dans les échanges mondiaux. Nous devons profiter de la reconnaissance de notre monnaie pour en faire une devise de référence dans le commerce mondial. Les enjeux sont considérables tant pour la stabilité du prix de nos échanges commerciaux que pour le développement de l'euro comme réserve de change internationale.
De ce point de vue, le marché de l'énergie constitue un enjeu capital. Avec 700 milliards d'euros en 2000, l'énergie représente 10 % du total des échanges commerciaux et le premier marché mondial. Il s'agit d'un marché largement dominé par le dollar. Aux variations des cours du pétrole ou du gaz s'ajoutent donc celles de la monnaie américaine. Cette instabilité perturbe significativement des secteurs d'activité comme les transports et affecte plus largement l'ensemble de notre tissu industriel. Au-delà de la recherche de notre autonomie monétaire, l'enjeu consiste donc bien à réduire l'exposition des entreprises et des consommateurs aux aléas des marchés des changes.
Compte tenu du poids de la Russie dans les relations énergétiques européennes, c'est par elle qu'il faut commencer notre promotion en faveur de relations commerciales stables, donc libellées en euros. Jacques Chirac, alors président du Conseil européen, a lancé le 31 octobre 2000 le dialogue énergétique euro-russe. A l'occasion du Forum international de l'énergie d'Osaka, l'Union européenne pourrait prolonger cette initiative en proposant à la Fédération de Russie de libeller sa facture énergétique à destination de l'Europe en euros. Sa proximité géographique avec l'Union européenne lui confère un rôle central dans nos approvisionnements. Elle couvre ainsi 20 % des besoins gaziers européens et 16 % de notre consommation pétrolière. Réciproquement, l'Union européenne est de loin le premier client énergétique de la Russie : elle absorbe 53 % des exportations pétrolières et 64 % des exportations gazières russes. Dans cette relation, la France et l'Allemagne absorbent environ la moitié des exportations à destination de l'Europe. L'énergie est donc une composante essentielle des relations Union européenne-Russie.
Au-delà de son poids commercial, la relation énergétique euro-russe s'illustre par la présence des grandes entreprises européennes. TotalFinaElf, premier acheteur de pétrole brut russe, a été le premier opérateur énergétique étranger à bénéficier du régime des contrats de partage de production conclus avec une société étrangère. Ces partenariats industriels et l'appui financier que l'Union européenne apporte à la Russie lui permettront de réaliser les investissements considérables également libellés en euros, nécessaires à la modernisation de son appareil de production et de transport.
L' "eurotisation" de nos échanges commerciaux avec la Russie dépasse donc le simple enjeu monétaire. Elle illustre notre projet visant à enrichir le contenu commercial de nos relations avec la Russie autour des objectifs de sécurité des approvisionnements et des installations, de stabilité des prix, d'économie d'énergie et de partenariats industriels. Une proposition européenne en sa faveur donnera un contenu concret à la nécessaire refondation des relations euro-russes.
Le jour où nos échanges énergétiques seront libellés en euros l'Union européenne aura franchi un grand pas vers l'affirmation de notre rôle dans la gestion des équilibres financiers, monétaires et commerciaux mondiaux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2002)
Trois ans et demi après sa création, l'euro démontre sa robustesse. En revenant progressivement à parité avec le dollar, la monnaie européenne se présente comme une valeur refuge dans la crise de confiance que traversent les marchés financiers. Ce retour à la parité est la récompense de nos efforts en matière commerciale, budgétaire et de stabilité des prix.
Malgré ce redressement, l'euro est encore trois fois moins utilisé que le dollar dans les échanges mondiaux. Nous devons profiter de la reconnaissance de notre monnaie pour en faire une devise de référence dans le commerce mondial. Les enjeux sont considérables tant pour la stabilité du prix de nos échanges commerciaux que pour le développement de l'euro comme réserve de change internationale.
De ce point de vue, le marché de l'énergie constitue un enjeu capital. Avec 700 milliards d'euros en 2000, l'énergie représente 10 % du total des échanges commerciaux et le premier marché mondial. Il s'agit d'un marché largement dominé par le dollar. Aux variations des cours du pétrole ou du gaz s'ajoutent donc celles de la monnaie américaine. Cette instabilité perturbe significativement des secteurs d'activité comme les transports et affecte plus largement l'ensemble de notre tissu industriel. Au-delà de la recherche de notre autonomie monétaire, l'enjeu consiste donc bien à réduire l'exposition des entreprises et des consommateurs aux aléas des marchés des changes.
Compte tenu du poids de la Russie dans les relations énergétiques européennes, c'est par elle qu'il faut commencer notre promotion en faveur de relations commerciales stables, donc libellées en euros. Jacques Chirac, alors président du Conseil européen, a lancé le 31 octobre 2000 le dialogue énergétique euro-russe. A l'occasion du Forum international de l'énergie d'Osaka, l'Union européenne pourrait prolonger cette initiative en proposant à la Fédération de Russie de libeller sa facture énergétique à destination de l'Europe en euros. Sa proximité géographique avec l'Union européenne lui confère un rôle central dans nos approvisionnements. Elle couvre ainsi 20 % des besoins gaziers européens et 16 % de notre consommation pétrolière. Réciproquement, l'Union européenne est de loin le premier client énergétique de la Russie : elle absorbe 53 % des exportations pétrolières et 64 % des exportations gazières russes. Dans cette relation, la France et l'Allemagne absorbent environ la moitié des exportations à destination de l'Europe. L'énergie est donc une composante essentielle des relations Union européenne-Russie.
Au-delà de son poids commercial, la relation énergétique euro-russe s'illustre par la présence des grandes entreprises européennes. TotalFinaElf, premier acheteur de pétrole brut russe, a été le premier opérateur énergétique étranger à bénéficier du régime des contrats de partage de production conclus avec une société étrangère. Ces partenariats industriels et l'appui financier que l'Union européenne apporte à la Russie lui permettront de réaliser les investissements considérables également libellés en euros, nécessaires à la modernisation de son appareil de production et de transport.
L' "eurotisation" de nos échanges commerciaux avec la Russie dépasse donc le simple enjeu monétaire. Elle illustre notre projet visant à enrichir le contenu commercial de nos relations avec la Russie autour des objectifs de sécurité des approvisionnements et des installations, de stabilité des prix, d'économie d'énergie et de partenariats industriels. Une proposition européenne en sa faveur donnera un contenu concret à la nécessaire refondation des relations euro-russes.
Le jour où nos échanges énergétiques seront libellés en euros l'Union européenne aura franchi un grand pas vers l'affirmation de notre rôle dans la gestion des équilibres financiers, monétaires et commerciaux mondiaux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2002)