Texte intégral
Reprenez-vous les orientations du précédent Gouvernement après les événements du 11 septembre et quelles sont vos priorités en matière d'équipement des armées ?
La prochaine loi de programmation militaire s'inscrit dans la perspective du modèle d'armée 2015 définie par le président de la République en 1996 mais prendra bien entendu en compte les enseignements tirés des événements du 11 septembre 2001 ainsi que les leçons de nos engagements dans les Balkans et en Afghanistan.
Dans cette logique les objectifs prioritaires de cette loi sont clairs : il s'agit de restaurer la disponibilité de nos matériels, affectée par les baisses de ces dernières années, de moderniser les équipements et de consolider la professionnalisation de nos armées.
En ce qui concerne les équipements, la priorité sera donnée aux capacités opérationnelles jugées déficitaires, comme la mobilité stratégique.
L'effort nouveau de défense qui sera concrétisé par cette nouvelle loi de programmation militaire s'inscrit dans une perspective européenne : celle de la Politique européenne de sécurité et de Défense (PESD). Cette dernière ne sera crédible que si, et seulement si, elle s'appuie sur un effort de défense accru.
Comment redonner confiance aux militaires ?
Au cours de mes différents déplacements dans les forces, j'ai pu constater que la détérioration de l'outil de travail avait des conséquences négatives sur le moral de nos armées, et cela malgré le sens du service et l'enthousiasme permanent de nos soldats.
Le collectif budgétaire a montré d'ores et déjà concrètement la volonté du Gouvernement de répondre à une attente justifiée.
Par ailleurs, dans les armées, la concurrence du secteur civil se fait sentir pour les emplois à fort contenu technique. Je pense par exemple aux informaticiens, aux atomiciens de la Marine.
Afin de fidéliser les militaires et les civils qui travaillent à leurs côtés et de pouvoir attirer des candidats à l'engagement, je souhaite qu'un fonds de consolidation spécifique soit créé à cet effet.
Vous avez évoqué à plusieurs reprises la nécessaire dimension européenne de la Défense. Elle semble marquer le pas, comme c'est le cas en Allemagne avec l'Airbus A 400M. Comment cette dimension doit-elle s'exprimer ?
Relancer la Politique européenne de sécurité et de Défense est une nécessité. Depuis et grâce à Saint-Malo, en décembre 1998, des progrès importants ont été accomplis en matière de coopération politique et militaire. Je rappelle que cette ambition s'est traduite au sommet d'Helsinki par un objectif précis d'une force de 60 000 hommes avec les moyens navals et aériens afférents pour 2003. Aujourd'hui, les faits parlent d'eux-mêmes : les structures ont été créées et fonctionnent à Bruxelles (comité politique, comité militaire, état-major) ; les capacités militaires et de police nécessaires et disponibles ont été recensées et les lacunes résiduelles font l'objet d'un plan d'action qui a bien démarré. Enfin, de nombreuses procédures ont été établies et rodées lors du premier exercice qui vient de s'achever.
L'Union européenne conduira d'ailleurs sa première mission de police en Bosnie, à compter du 1er janvier 2003, en remplaçant la mission de l'ONU. Cette relève traduit bien la montée en puissance de l'Union européenne en matière de sécurité et de défense.
Conduire des opérations militaires, quand la situation le justifiera, sera la deuxième étape et si les conditions sont réunies en Macédoine dès cet automne.
Par ailleurs, j'ai signé mardi avec mon homologue allemand un protocole de fédération des deux programmes satellitaires SAR-Lupe et Hélios II. L'Allemagne et la France entretiennent déjà une relation privilégiée dans la politique de la défense. Nous avons coopéré entre autres à la création de l'Eurocorps et aux programmes d'armement.
S'agissant du projet d'avion de transport militaire A 400M, j'ai bon espoir qu'il puisse être lancé effectivement avant la fin de cette année. Au sommet franco-allemand de mardi dernier, le président de la République a réaffirmé notre volonté de défendre une coopération plus approfondie et étroite entre l'Allemagne et la France, ce que le Chancelier a approuvé.
(source http://www.defense.gouv.fr, 8 août 2002)
La prochaine loi de programmation militaire s'inscrit dans la perspective du modèle d'armée 2015 définie par le président de la République en 1996 mais prendra bien entendu en compte les enseignements tirés des événements du 11 septembre 2001 ainsi que les leçons de nos engagements dans les Balkans et en Afghanistan.
Dans cette logique les objectifs prioritaires de cette loi sont clairs : il s'agit de restaurer la disponibilité de nos matériels, affectée par les baisses de ces dernières années, de moderniser les équipements et de consolider la professionnalisation de nos armées.
En ce qui concerne les équipements, la priorité sera donnée aux capacités opérationnelles jugées déficitaires, comme la mobilité stratégique.
L'effort nouveau de défense qui sera concrétisé par cette nouvelle loi de programmation militaire s'inscrit dans une perspective européenne : celle de la Politique européenne de sécurité et de Défense (PESD). Cette dernière ne sera crédible que si, et seulement si, elle s'appuie sur un effort de défense accru.
Comment redonner confiance aux militaires ?
Au cours de mes différents déplacements dans les forces, j'ai pu constater que la détérioration de l'outil de travail avait des conséquences négatives sur le moral de nos armées, et cela malgré le sens du service et l'enthousiasme permanent de nos soldats.
Le collectif budgétaire a montré d'ores et déjà concrètement la volonté du Gouvernement de répondre à une attente justifiée.
Par ailleurs, dans les armées, la concurrence du secteur civil se fait sentir pour les emplois à fort contenu technique. Je pense par exemple aux informaticiens, aux atomiciens de la Marine.
Afin de fidéliser les militaires et les civils qui travaillent à leurs côtés et de pouvoir attirer des candidats à l'engagement, je souhaite qu'un fonds de consolidation spécifique soit créé à cet effet.
Vous avez évoqué à plusieurs reprises la nécessaire dimension européenne de la Défense. Elle semble marquer le pas, comme c'est le cas en Allemagne avec l'Airbus A 400M. Comment cette dimension doit-elle s'exprimer ?
Relancer la Politique européenne de sécurité et de Défense est une nécessité. Depuis et grâce à Saint-Malo, en décembre 1998, des progrès importants ont été accomplis en matière de coopération politique et militaire. Je rappelle que cette ambition s'est traduite au sommet d'Helsinki par un objectif précis d'une force de 60 000 hommes avec les moyens navals et aériens afférents pour 2003. Aujourd'hui, les faits parlent d'eux-mêmes : les structures ont été créées et fonctionnent à Bruxelles (comité politique, comité militaire, état-major) ; les capacités militaires et de police nécessaires et disponibles ont été recensées et les lacunes résiduelles font l'objet d'un plan d'action qui a bien démarré. Enfin, de nombreuses procédures ont été établies et rodées lors du premier exercice qui vient de s'achever.
L'Union européenne conduira d'ailleurs sa première mission de police en Bosnie, à compter du 1er janvier 2003, en remplaçant la mission de l'ONU. Cette relève traduit bien la montée en puissance de l'Union européenne en matière de sécurité et de défense.
Conduire des opérations militaires, quand la situation le justifiera, sera la deuxième étape et si les conditions sont réunies en Macédoine dès cet automne.
Par ailleurs, j'ai signé mardi avec mon homologue allemand un protocole de fédération des deux programmes satellitaires SAR-Lupe et Hélios II. L'Allemagne et la France entretiennent déjà une relation privilégiée dans la politique de la défense. Nous avons coopéré entre autres à la création de l'Eurocorps et aux programmes d'armement.
S'agissant du projet d'avion de transport militaire A 400M, j'ai bon espoir qu'il puisse être lancé effectivement avant la fin de cette année. Au sommet franco-allemand de mardi dernier, le président de la République a réaffirmé notre volonté de défendre une coopération plus approfondie et étroite entre l'Allemagne et la France, ce que le Chancelier a approuvé.
(source http://www.defense.gouv.fr, 8 août 2002)