Déclaration de M. Alain Richard, ministre de la défense, sur l'aide de l'Etat pour l'amélioration du cadre de vie et du logement des personnels civils et militaires du ministère de la défense, Viry-Châtillon le 4 juillet 2000.

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Circonstance : Déplacement du ministre de la défense à Viry-Châtillon le 4 juillet 2000 : inauguration de la nouvelle agence de la société nationale immobilière (SNI) dans le quartier dit "de la CILOF"

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général, Monsieur le Maire,
Monsieur le Préfet,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un grand intérêt que j'ai accepté l'invitation de Gabriel Amard, Maire de Viry-Châtillon à venir sur ce site en voie de rénovation, en présence de l'ensemble des partenaires de ce grand projet de ville.
A l'occasion de l'inauguration de la nouvelle agence de la société nationale immobilière - implantée au cur du quartier dit " de la CILOF ", du nom de la Compagnie Immobilière pour le Logement des fonctionnaires qui l'a réalisé entre 1958 et 1966 - je tiens à exprimer l'importance que revêt pour le ministère de la Défense, le lancement de ce programme de requalification et de développement urbain, dans le cadre du projet de la commune de Viry-Châtillon.
Constituée depuis de 2 000 logements, destinés aux agents publics, représentant une population d'environ 8 000 habitants sur les quelque 31 000 habitants de la ville, la résidence CILOF abrite près de 900 familles d'agents de la Défense dont notre ambition est d'améliorer le cadre de vie.
Le logement fait en effet partie des priorités du ministère de la Défense. En cette période de transition vers une armée " professionnelle ", il convient d'offrir au personnel un environnement à la hauteur des sujétions qui lui sont imposées en termes de mobilité et de disponibilité permanente. Le logement constitue de ce point de vue un instrument central d'accompagnement social de la professionnalisation des armées.
Je suis particulièrement attaché à pouvoir offrir aux agents du ministère, notamment aux personnels civils et militaires qui débutent leur carrière et qui disposent de revenus relativement modestes, une offre de logement de qualité, assortie de loyers acceptables, en particulier dans les zones à loyers élevés comme la région parisienne.
Le problème de l'accès au logement en région parisienne se pose d'ailleurs, non seulement pour les catégories les plus modestes des armées et de la fonction publique en général, mais également pour les catégories intermédiaires qui se trouvent mécaniquement exclues des parcs sociaux pour dépassement des plafonds de ressources et pour lesquelles il nous faut développer une offre locative adaptée à leurs besoins et à leurs possibilités financières.
Plus sensible que d'autres à l'importance du logement du fait de la forte mobilité de ses agents, le ministère de la Défense a donc élaboré et met en uvre une politique en faveur du logement reposant sur des outils complémentaires : l'aide à la personne et l'aide à la pierre qui demeure un instrument indispensable de capitalisation, dans la durée, des interventions de l'Etat.
D'autre part, la professionnalisation des armées rend plus que jamais nécessaire l'établissement d'un lien étroit entre les armées et le reste de la société. Le logement est ici une fois de plus un point essentiel : les militaires, citoyens à part entière, doivent prendre toute leur part à la vie de la cité et développer, grâce aux relations de proximité et à l'implication dans la vie locale, le tissu de relations que par ailleurs la mobilité ne permet pas toujours. Le site de Viry-Châtillon est à cet égard exemplaire, puisque, loin de toute logique de cantonnement, il est ouvert à une dizaine de réservataires du service public et, au-delà, à des entreprises et organismes collecteurs.
S'agissant du projet lui-même, comme j'ai pu le constater au cours de cette visite, la résidence CILOF dispose de nombreux atouts qui méritent d'être valorisés. L'environnement naturel est exceptionnel, le centre commercial très actif, les équipements collectifs nombreux. Ce sont là des éléments essentiels à la qualité de vie recherchée par nos concitoyens.
Très prisée à l'origine, la résidence CILOF connaît aujourd'hui une certaine désaffection des personnels de la Défense, compte tenu de son architecture ancienne qui ne correspond plus aux attentes actuelles. Il devenait urgent d'offrir aux résidents des logements plus confortables, dans un environnement mieux adapté aux conditions de la vie moderne, tout en maintenant des loyers compatibles avec leurs revenus. La mise en uvre de cette réhabilitation a été confiée à la SNI, principal partenaire immobilier du ministère de la Défense, et dont le rôle est déterminant dans la réalisation des objectifs du ministère en matière de logement.
S'agissant du Ministère de la Défense, sa contribution au projet sera décisive. Il envisage de mobiliser 45 MF pour la réhabilitation de 600 logements au sein de la résidence.
Une première réhabilitation exceptionnelle a été entreprise dès juillet 1998 avec le concours de la SNI, la Défense participant à hauteur de 7,5 MF.
Une enveloppe d'un peu plus de 14 MF va être prochainement mobilisée pour la réhabilitation des deux premiers îlots : 11,5 MF pour un premier îlot de 155 logements situés avenue de Provence, et 2,4 MF pour un second îlot de 24 logements avenue du Lieutenant-Colonel Bizeul. Ces logements devraient être remis à la disposition de la Défense en 2001, après réhabilitation.
La SNI quant à elle est ici investie d'une mission difficile. Il lui faut concilier l'équilibre économique et la finalité sociale du projet, dans le cadre d'une démarche partenariale, de nature à mobiliser tous les acteurs concernés.
L'équilibre économique est une condition indispensable pour que la SNI puisse reconstituer chaque année son potentiel d'investissement et fournir un effort financier durable.
Mais la finalité sociale est bien entendue fondamentale. A l'issue des programmes de réhabilitation, les logements rénovés, dans des immeubles complètement réhabilités, doivent demeurer accessibles pour les catégories modestes de la fonction publique civile et militaire. Les loyers doivent être maintenus, sinon au même niveau, car il est normal de demander à chacun une participation à l'investissement consenti, du moins à un niveau accessible aux mêmes locataires qu'aujourd'hui.
En outre, la SNI est appelée à développer de nombreux partenariats, notamment avec les collectivités où sont implantés ses ensembles immobiliers de manière à organiser des conditions d'accueil et de réponse aux besoins qui soient les meilleures pour toutes les parties.
A cet égard, la démarche engagée à Viry-Châtillon me paraît exemplaire. Ce projet urbain associe, en effet, l'Etat, la Commune, le Conseil régional d'Ile-de-France, le Conseil Général de l'Essonne, et la Caisse des dépôts et consignations, dont l'engagement en faveur de la politique de la ville mérite d'être souligné.
La présence aujourd'hui de représentants de tous les partenaires impliqués dans ce projet témoigne à l'évidence de leur attachement à la réussite de cette opération et du soutien qu'ils souhaitent apporter à l'action de la commune et de la SNI. Je les en remercie sincèrement.
(Source : http://www.defense.gouv.fr, le 12 juillet 2000)