Déclaration de M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur l'action de Mme Mary Robinson au service de la paix et des droits de l'homme à la tête du Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme, Paris le 21 juin 2002.

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Circonstance : Remise du prix Felix Houphouet-Boigny pour la recherche de la paix 2000 à Mme Mary Robinson à Paris le 21 juin 2002

Texte intégral

Madame la Haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l'Homme,
Monsieur le Directeur général de l'UNESCO,
Monsieur le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie,
Monsieur le Président du Jury
Messieurs les Présidents, Excellences,
Mesdames et Messieurs les Membres du jury,
Les Nations unies sont nées, au lendemain de l'un des pires cauchemars de l'Histoire, du rejet des guerres et de la barbarie. Maintenir la paix et la sécurité internationales représente le but essentiel des Nations unies, tel que proclamé dans le premier article de la Charte. Or, l'une des premières actions des Nations unies a été d'adopter la déclaration universelle des Droits de l'Homme et de proclamer haut et fort leur caractère universel, indivisible et inaliénable.
Car la paix et les Droits de l'Homme sont indissociablement liés. Là où les Droits de l'Homme sont massivement violés, il existe un danger pour la paix. Là où il y a la guerre, les Droits de l'Homme sont bafoués, et le droit humanitaire nié.
La prévention des conflits passe notamment par le respect des Droits de l'Homme. L'éducation aux Droits de l'Homme, l'apprentissage de la tolérance, auxquels contribue avec vigueur l'UNESCO, en sont des éléments essentiels. La reconstruction des pays ravagés par la guerre doit également s'appuyer sur la promotion des Droits de l'Homme afin de permettre à des sociétés déchirées de se reconstruire sur des bases saines de tolérance et de respect de l'individu.
Il y a près de dix ans, les Nations unies ont décidé, lors de la Conférence mondiale de Vienne, de renforcer leur action dans le domaine des Droits de l'Homme. C'est à cette occasion qu'a été créé le poste de Haut-commissaire aux Droits de l'Homme, "pièce manquante" du dispositif des Nations unies auquel, Madame la Haut-commissaire, vous avez donné la dimension qu'il devait avoir. Avec conviction et enthousiasme, vous avez su développer un instrument actif et particulièrement précieux au service des Droits de l'Homme. Tout récemment encore, vous avez inauguré un nouveau centre sous-régional du Haut-commissariat à Yaoundé, qui, avec le soutien de la France, participera à la diffusion de cette culture universelle des Droits de l'Homme à travers le continent où est née et où a agi le président Houphouët-Boigny.
Vous le savez, Madame la Haut-commissaire, la France, par son histoire, son engagement, ses idéaux a la passion des Droits de l'Homme. Elle est attachée à ce que toutes et tous, partout, puissent bénéficier de ces droits.
Aussi ne peut-elle qu'admirer votre action inlassable à la tête du Haut-commissariat des Nations unies en faveur de la paix et du respect de la dignité humaine. Vous avez su trouver le ton juste pour encourager des pays réticents à s'engager dans la voie des réformes. Vous avez su dénoncer les violations graves quand il le fallait, librement, en conscience, notamment les violations du droit humanitaire à l'occasion de conflits. Vous nous avez rappelé que dans le combat pour les Droits de l'Homme rien n'est jamais acquis et que "l'horizon des Droits de l'Homme pouvait s'assombrir". Vous avez milité inlassablement pour le respect de l'autre et pour la tolérance, valeurs essentielles que défend l'UNESCO.
Au nom du président de la République, M. Jacques Chirac, et en compagnie de ma collègue Mme Tokia Saïfi, ici présente, au nom du gouvernement français, je veux vous redire, Madame la Haut-commissaire, que toute l'admiration de mon pays vous est acquise et combien il vous regrettera quand vous quitterez vos fonctions actuelles. Mais nous savons, Madame, que vous continuerez, infatigablement à agir pour la paix et les Droits de l'Homme et nous nous en réjouissons.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2002)