Texte intégral
Vous me permettrez tout d'abord de remercier chaleureusement le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Belkhadem, pour sa venue en France. Vous le savez, il a déjà eu de nombreux entretiens ici à Paris avec le président de la République, avec le président du Sénat, le président de l'Assemblée nationale. J'ai déjà eu l'occasion de le rencontrer deux fois : une fois pour le Forum méditerranéen à Mykonos, une autre fois pour la réunion 5+5 à Tripoli, et c'est évidemment un grand plaisir de le recevoir ici ce soir pour la réunion de travail que nous venons d'avoir et pour le dîner qui va suivre.
C'est l'occasion pour nous, entre la France et l'Algérie, de mesurer le chemin déjà parcouru depuis la visite d'Etat du président Bouteflika, en l'an 2000. Nous avons très considérablement approfondi notre dialogue politique, depuis ce mois de juin 2000 : déplacement du président de la République à Alger, visite de mon prédécesseur, M. Védrine, en février et en octobre 2001.
Nous avons renforcé notre coopération, avec l'ouverture du lycée international d'Alger prévue en septembre prochain, la réouverture des centres culturels, à la fois d'Annaba et d'Oran, en mars dernier. Et puis, la France, vous le savez, se tient aux côtés de l'Algérie dans ses efforts de réforme.
Nous avons, par ailleurs, amélioré les conditions de circulation des personnes entre nos deux pays, avec la signature, en juillet 2001, de l'avenant à l'accord de 1968 et la réouverture progressive de notre dispositif consulaire.
Nous poursuivons également la dynamique d'approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays. En 2003, nous aurons - et c'est une grande échéance pour nos deux pays - l'année de l'Algérie en France, c'est un événement exceptionnel qui permettra une meilleure connaissance entre nos deux pays et nos deux sociétés. Nous préparons activement l'organisation de cette année.
Il y a aussi la volonté d'enrichir notre dialogue politique. C'est la première visite de travail en France de M. Belkhadem. Je suis prêt, pour ma part, en réponse à l'invitation de nos amis algériens, à me rendre très rapidement, à la rentrée, en Algérie et le président de la République l'a dit, à la suite de l'invitation adressée par nos amis algériens, il se rendra lui-même dans le cours de l'année 2003 à Alger.
Nous aurons, au cours du dîner, après avoir fait un tour des relations bilatérales entre la France et l'Algérie, l'occasion d'aborder les grandes questions régionales, la situation au Proche-Orient, la situation de l'Iraq, la situation dans l'ensemble des régions du monde et en particulier les zones de crise. Il y a une grande détermination entre la France et l'Algérie à bâtir une relation forte, une relation amicale, une relation singulière. Il y a des liens exceptionnels entre nos deux pays qui sont fortifiés par la présence des Français d'origine algérienne et des Algériens de France. Les liens entre l'Algérie et la France doivent être féconds pour nos deux pays, et nous y travaillons à la fois avec détermination et enthousiasme.
Q - Monsieur le Ministre, je voulais savoir s'il y avait eu convergence ou divergence sur les sujets abordés, notamment le Proche-Orient, l'Iraq, ou d'autres sujets d'actualité internationale intéressant les deux pays.
R - Nous n'avons pas encore abordé les questions régionales. C'est évidemment pour nous une occasion importante de faire un point sur l'ensemble de ces questions. Le dossier du Sahara occidental a été évoqué ce matin avec le président de la République. Un dialogue étroit est noué entre les deux pays. Il peut y avoir entre amis des divergences d'appréciation sur un certain nombre de dossiers. En ce qui concerne le Sahara occidental, la France souhaite préserver la stabilité de la région, soutenir les efforts de James Baker, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, pour essayer de rechercher une solution politique et pour appuyer l'action de la Minurso dans la région. Mais nous poursuivons un dialogue étroit avec nos amis algériens sur ces questions.
Q - Quelle action la France et le Quartet comptent-ils entreprendre pour éviter l'escalade et relancer le dialogue ? Il y a quelques jours, vos craintes étaient que les terroristes profitent de l'immobilisme. C'est aujourd'hui Israël qui semble avoir rompu la trêve en menant une action assez violente contre des Palestiniens en début de semaine.
R - Notre inquiétude reste très profonde. Nous avons condamné l'intervention israélienne sur Gaza. Nous estimons qu'il faut interrompre rapidement le risque d'escalade dans cette région entre les représailles militaires et les attentats terroristes. Il faut que l'initiative politique reprenne ses droits. Il faut que l'action politique en faveur de la paix reprenne tout son sens. Il y a aujourd'hui une grande convergence sur la scène internationale pour considérer la nécessité de la création d'un Etat palestinien capable de vivre en paix et en sécurité à côté d'Israël. Il faut mettre à profit les prochaines semaines et les prochains mois pour relancer l'initiative politique. Nous sommes convaincus qu'une politique de sécurité seule ne peut pas permettre de donner plus de sécurité et plus de stabilité à cette région.
Il faut, aussi, un effort soutenu important de la communauté internationale dans le domaine de la paix, et c'est pour cela que nous continuons à penser que la Conférence internationale est la véritable réponse et constitue le cadre approprié qui permettra de faire progresser la réflexion et les positions de chacun, à la fois pour définir et s'entendre sur les termes de référence. Il y a un relatif consensus de la société internationale sur les résolutions 242 et 338 des Nations unies, sur les principes de Madrid, la terre contre la paix. Il y a là la base qui doit véritablement permettre d'avancer.
Il faut aussi s'entendre sur un calendrier. Nous pensons que l'objectif d'élections dans les Territoires palestiniens doit nous imposer, à partir de là, un véritable compte à rebours pour utiliser le temps qui est disponible, d'abord pour rendre possible dans de bonnes conditions ces élections qui ne sauraient se tenir sans qu'Israël fasse une partie du chemin et se retire des territoires pour permettre à ces élections d'avoir véritablement lieu. Il y a donc, dans ce contexte, une obligation, une urgence pour la communauté internationale à se mobiliser et à organiser cette conférence qui pourrait créer le momentum politique susceptible de calmer et d'apaiser les esprits dans la région. Nous savons tous que si ce ne sont pas les efforts de paix qui prennent le dessus, malheureusement ce sont les terroristes qui tiennent le calendrier et qui prendront en otage l'ensemble de la région, ce que, évidemment, nous voulons empêcher.
Q - Je voulais revenir sur la visite d'Etat du président Chirac en 2003. Qu'attendez-vous chacun de cette visite hautement symbolique d'un président français en Algérie ?
R - La visite en l'an 2000 du président Bouteflika a donné une forte et nouvelle impulsion aux relations entre les deux pays, entre les deux peuples. Ce sera l'occasion, en 2003, de redonner une impulsion plus forte encore, d'ouvrir de nouveaux horizons. Il y a une volonté du côté français et, je le sais, du côté algérien. Ce sera l'année de l'Algérie en France. Je pense que c'est un beau symbole et une belle année en perspective.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2002)
C'est l'occasion pour nous, entre la France et l'Algérie, de mesurer le chemin déjà parcouru depuis la visite d'Etat du président Bouteflika, en l'an 2000. Nous avons très considérablement approfondi notre dialogue politique, depuis ce mois de juin 2000 : déplacement du président de la République à Alger, visite de mon prédécesseur, M. Védrine, en février et en octobre 2001.
Nous avons renforcé notre coopération, avec l'ouverture du lycée international d'Alger prévue en septembre prochain, la réouverture des centres culturels, à la fois d'Annaba et d'Oran, en mars dernier. Et puis, la France, vous le savez, se tient aux côtés de l'Algérie dans ses efforts de réforme.
Nous avons, par ailleurs, amélioré les conditions de circulation des personnes entre nos deux pays, avec la signature, en juillet 2001, de l'avenant à l'accord de 1968 et la réouverture progressive de notre dispositif consulaire.
Nous poursuivons également la dynamique d'approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays. En 2003, nous aurons - et c'est une grande échéance pour nos deux pays - l'année de l'Algérie en France, c'est un événement exceptionnel qui permettra une meilleure connaissance entre nos deux pays et nos deux sociétés. Nous préparons activement l'organisation de cette année.
Il y a aussi la volonté d'enrichir notre dialogue politique. C'est la première visite de travail en France de M. Belkhadem. Je suis prêt, pour ma part, en réponse à l'invitation de nos amis algériens, à me rendre très rapidement, à la rentrée, en Algérie et le président de la République l'a dit, à la suite de l'invitation adressée par nos amis algériens, il se rendra lui-même dans le cours de l'année 2003 à Alger.
Nous aurons, au cours du dîner, après avoir fait un tour des relations bilatérales entre la France et l'Algérie, l'occasion d'aborder les grandes questions régionales, la situation au Proche-Orient, la situation de l'Iraq, la situation dans l'ensemble des régions du monde et en particulier les zones de crise. Il y a une grande détermination entre la France et l'Algérie à bâtir une relation forte, une relation amicale, une relation singulière. Il y a des liens exceptionnels entre nos deux pays qui sont fortifiés par la présence des Français d'origine algérienne et des Algériens de France. Les liens entre l'Algérie et la France doivent être féconds pour nos deux pays, et nous y travaillons à la fois avec détermination et enthousiasme.
Q - Monsieur le Ministre, je voulais savoir s'il y avait eu convergence ou divergence sur les sujets abordés, notamment le Proche-Orient, l'Iraq, ou d'autres sujets d'actualité internationale intéressant les deux pays.
R - Nous n'avons pas encore abordé les questions régionales. C'est évidemment pour nous une occasion importante de faire un point sur l'ensemble de ces questions. Le dossier du Sahara occidental a été évoqué ce matin avec le président de la République. Un dialogue étroit est noué entre les deux pays. Il peut y avoir entre amis des divergences d'appréciation sur un certain nombre de dossiers. En ce qui concerne le Sahara occidental, la France souhaite préserver la stabilité de la région, soutenir les efforts de James Baker, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, pour essayer de rechercher une solution politique et pour appuyer l'action de la Minurso dans la région. Mais nous poursuivons un dialogue étroit avec nos amis algériens sur ces questions.
Q - Quelle action la France et le Quartet comptent-ils entreprendre pour éviter l'escalade et relancer le dialogue ? Il y a quelques jours, vos craintes étaient que les terroristes profitent de l'immobilisme. C'est aujourd'hui Israël qui semble avoir rompu la trêve en menant une action assez violente contre des Palestiniens en début de semaine.
R - Notre inquiétude reste très profonde. Nous avons condamné l'intervention israélienne sur Gaza. Nous estimons qu'il faut interrompre rapidement le risque d'escalade dans cette région entre les représailles militaires et les attentats terroristes. Il faut que l'initiative politique reprenne ses droits. Il faut que l'action politique en faveur de la paix reprenne tout son sens. Il y a aujourd'hui une grande convergence sur la scène internationale pour considérer la nécessité de la création d'un Etat palestinien capable de vivre en paix et en sécurité à côté d'Israël. Il faut mettre à profit les prochaines semaines et les prochains mois pour relancer l'initiative politique. Nous sommes convaincus qu'une politique de sécurité seule ne peut pas permettre de donner plus de sécurité et plus de stabilité à cette région.
Il faut, aussi, un effort soutenu important de la communauté internationale dans le domaine de la paix, et c'est pour cela que nous continuons à penser que la Conférence internationale est la véritable réponse et constitue le cadre approprié qui permettra de faire progresser la réflexion et les positions de chacun, à la fois pour définir et s'entendre sur les termes de référence. Il y a un relatif consensus de la société internationale sur les résolutions 242 et 338 des Nations unies, sur les principes de Madrid, la terre contre la paix. Il y a là la base qui doit véritablement permettre d'avancer.
Il faut aussi s'entendre sur un calendrier. Nous pensons que l'objectif d'élections dans les Territoires palestiniens doit nous imposer, à partir de là, un véritable compte à rebours pour utiliser le temps qui est disponible, d'abord pour rendre possible dans de bonnes conditions ces élections qui ne sauraient se tenir sans qu'Israël fasse une partie du chemin et se retire des territoires pour permettre à ces élections d'avoir véritablement lieu. Il y a donc, dans ce contexte, une obligation, une urgence pour la communauté internationale à se mobiliser et à organiser cette conférence qui pourrait créer le momentum politique susceptible de calmer et d'apaiser les esprits dans la région. Nous savons tous que si ce ne sont pas les efforts de paix qui prennent le dessus, malheureusement ce sont les terroristes qui tiennent le calendrier et qui prendront en otage l'ensemble de la région, ce que, évidemment, nous voulons empêcher.
Q - Je voulais revenir sur la visite d'Etat du président Chirac en 2003. Qu'attendez-vous chacun de cette visite hautement symbolique d'un président français en Algérie ?
R - La visite en l'an 2000 du président Bouteflika a donné une forte et nouvelle impulsion aux relations entre les deux pays, entre les deux peuples. Ce sera l'occasion, en 2003, de redonner une impulsion plus forte encore, d'ouvrir de nouveaux horizons. Il y a une volonté du côté français et, je le sais, du côté algérien. Ce sera l'année de l'Algérie en France. Je pense que c'est un beau symbole et une belle année en perspective.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2002)