Texte intégral
Q - L'effondrement de Vivendi Universal et de Canal + en Europe ne remet-il pas en cause la position de la France à l'international ?
R - Tous les pays qui ont mêlé contenus et contenants se retrouvent confrontés à des problèmes similaires. La convergence tant attendue et prônée par beaucoup n'a pas eu lieu. Mais le secteur des télécoms reste un moteur de croissance fort et les nouvelles technologies qui y sont associées vont lui donner un second souffle
Les déboires de Vivendi Universal n'en changent pas moins la position de la France à l'international. Les entreprises de Vivendi Universal sont toujours présentes. Il y a certes un problème de financement mais les activités restent bien vivantes.
Q - Pour autant le cinéma et l'audiovisuel restent-ils des secteurs importants en termes de commerce international ?
R - Ces secteurs d'activité donnent l'envie de France. Notre rôle est d'être présent sur des marchés en pleine croissance pour faire connaître notre spécificité française. Il faut, par exemple, rouvrir des salles de cinéma diffusant des films français à Alger. Ce pays, comme tant d'autres, est demandeur : il est de notre devoir et de notre intérêt de leur faire partager notre culture.
Aujourd'hui, la France doit adopter, plus que jamais, une attitude offensive. C'est en ce sens que nous préférons parler de "diversité culturelle" plutôt que "d'exception culturelle". Notre présence à l'international passe désormais d'une position défensive à une stratégie offensive.
Q - Dans le cadre des négociations de l'OMC, comment allez-vous défendre le principe de diversité culturelle ?
R - A l'OMC, la position française est celle de l'Europe. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Hollande, qui ne tenaient pas forcément le même discours que nous, se sont aujourd'hui ralliées à notre position. De même, les pays candidats à l'élargissement, comme les pays baltes, nous soutiennent désormais. Et chaque nouvelle adhésion à l'OMC est l'occasion d'un nouveau combat : nous avons ainsi obtenu de la Macédoine et du Kazakhstan qu'ils s'abstiennent de toute offre de libéralisation dans le domaine de l'audiovisuel qui remettrait en cause le principe de la diversité culturelle. Nous luttons actuellement pour que l'Arménie fasse de même.
Nous souhaitons retirer les biens culturels de l'OMC. Dans cette optique, Jacques Chirac a plaidé, au Sommet de Beyrouth, pour l'adoption d'une convention sur la diversité culturelle par les pays de l'Unesco. Cette convention est en cours d'élaboration : elle donnera force de loi internationale aux principes de la déclaration que vient d'adopter l'Unesco. La culture ne sera pas une monnaie d'échange dans nos négociations. Elle doit rester hors du système commercial.
Pour faire triompher la diversité culturelle, il faut également du talent, de la créativité et des financements. La seule déclaration d'intention n'améliorera pas notre position à l'international. Il faut produire des uvres de qualité mais capables d'attirer un public étranger nombreux. Je reste persuadé que la mondialisation, encadrée, est riche d'immenses promesses : elle est porteuse de croissance et d'échanges qui sont autant de rencontres des autres./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 octobre 2002)
R - Tous les pays qui ont mêlé contenus et contenants se retrouvent confrontés à des problèmes similaires. La convergence tant attendue et prônée par beaucoup n'a pas eu lieu. Mais le secteur des télécoms reste un moteur de croissance fort et les nouvelles technologies qui y sont associées vont lui donner un second souffle
Les déboires de Vivendi Universal n'en changent pas moins la position de la France à l'international. Les entreprises de Vivendi Universal sont toujours présentes. Il y a certes un problème de financement mais les activités restent bien vivantes.
Q - Pour autant le cinéma et l'audiovisuel restent-ils des secteurs importants en termes de commerce international ?
R - Ces secteurs d'activité donnent l'envie de France. Notre rôle est d'être présent sur des marchés en pleine croissance pour faire connaître notre spécificité française. Il faut, par exemple, rouvrir des salles de cinéma diffusant des films français à Alger. Ce pays, comme tant d'autres, est demandeur : il est de notre devoir et de notre intérêt de leur faire partager notre culture.
Aujourd'hui, la France doit adopter, plus que jamais, une attitude offensive. C'est en ce sens que nous préférons parler de "diversité culturelle" plutôt que "d'exception culturelle". Notre présence à l'international passe désormais d'une position défensive à une stratégie offensive.
Q - Dans le cadre des négociations de l'OMC, comment allez-vous défendre le principe de diversité culturelle ?
R - A l'OMC, la position française est celle de l'Europe. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et la Hollande, qui ne tenaient pas forcément le même discours que nous, se sont aujourd'hui ralliées à notre position. De même, les pays candidats à l'élargissement, comme les pays baltes, nous soutiennent désormais. Et chaque nouvelle adhésion à l'OMC est l'occasion d'un nouveau combat : nous avons ainsi obtenu de la Macédoine et du Kazakhstan qu'ils s'abstiennent de toute offre de libéralisation dans le domaine de l'audiovisuel qui remettrait en cause le principe de la diversité culturelle. Nous luttons actuellement pour que l'Arménie fasse de même.
Nous souhaitons retirer les biens culturels de l'OMC. Dans cette optique, Jacques Chirac a plaidé, au Sommet de Beyrouth, pour l'adoption d'une convention sur la diversité culturelle par les pays de l'Unesco. Cette convention est en cours d'élaboration : elle donnera force de loi internationale aux principes de la déclaration que vient d'adopter l'Unesco. La culture ne sera pas une monnaie d'échange dans nos négociations. Elle doit rester hors du système commercial.
Pour faire triompher la diversité culturelle, il faut également du talent, de la créativité et des financements. La seule déclaration d'intention n'améliorera pas notre position à l'international. Il faut produire des uvres de qualité mais capables d'attirer un public étranger nombreux. Je reste persuadé que la mondialisation, encadrée, est riche d'immenses promesses : elle est porteuse de croissance et d'échanges qui sont autant de rencontres des autres./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 octobre 2002)