Texte intégral
Manque de pièces détachées qui se traduit notamment par l'immobilisation au sol d'hélicoptères, fissures sur les frégates de la Marine : le constat du vieillissement des matériels est alarmant. Plutôt que de spéculer sur des hausses mirifiques de crédits, ne serait-il pas temps de supprimer certains grands programmes pour sauver les autres ?
Le problème ne se pose pas en ces termes. C'est vrai, la disponibilité des matériels est aujourd'hui préoccupante. Les moyens financiers consacrés à leur entretien ont chuté de 13 % entre 1997 et 2002. Il est indispensable de faire un effort significatif. J'ai obtenu qu'une enveloppe de 100 M soit inscrite dans la loi de finances rectificative d'été et je veillerai à ce que, dans le futur, l'effort financier consacré à l'entretien permette de redresser la barre.
Faut-il, pour autant, sacrifier les programmes d'armement pour maintenir la disponibilité actuelle des matériels ? Certainement pas. Le faible taux de disponibilité des matériels tient aussi à la vétusté de certains d'entre eux et exige leur remplacement.
D'autre part, les matériels deviennent obsolètes au fil des années et du changement des caractéristiques des conflits ou des risques nouveaux. Les programmes d'armement sont là pour garantir l'efficacité de nos forces armées.
Le Chef de l'Etat avait contresigné les baisses de crédits que lui imposait le gouvernement socialiste. Avez-vous la garantie d'un engagement présidentiel équivalent dans le domaine de la Défense à celui de la sécurité intérieure ?
Nous ne sommes plus en période de cohabitation. Le président de la République a marqué sa volonté de donner aux armées les moyens nécessaires pour l'accomplissement de leurs missions. Cette demande du chef de l'Etat a été reprise dans le discours de politique générale du Premier ministre. Elle se concrétise dès aujourd'hui dans le projet de loi de finances rectificative, votée actuellement par l'Assemblée nationale, actuellement en cours de discussion au Sénat.
Un effort de 908 M en faveur de la Défense y est inscrit. Cet effort correspond à 32 % des ouvertures nettes de crédits inscrites au collectif d'été. On ne peut mieux traduire, il me semble, les priorités gouvernementales dans les faits.
Par ailleurs, j'ai engagé, sur la demande du Président, les travaux permettant de déposer à l'Assemblée nationale avant la fin de l'année, un projet de loi de programmation militaire couvrant la période 2003-2008. Ce projet de loi devrait permettre un redressement très significatif des crédits d'équipement des armées. Il aura pour objectif de rétablir la disponibilité des moyens opérationnels des armées, de réaliser le modèle d'armée 2015 et d'assurer la capacité opérationnelle des forces, selon la volonté exprimée par le président de la République.
La construction d'un second porte-avions semble relever de l'Arlésienne. Serait-il à propulsion nucléaire, ce qui n'apporte que des inconvénients, ou classique ? Envisager une coopération avec les Britanniques afin de réduire les coûts, n'est-ce pas irréaliste ? Enfin une construction par les Chantiers de l'Atlantique n'irait-elle pas dans le sens des économies souhaitées ?
Le Charles-de-Gaulle a démontré de façon remarquable ses qualités lors des opérations liées à l'Afghanistan. Mais tout bâtiment a besoin de périodes d'entretien et de révision. Elles sont de quelques mois au début (3 ou 4). Au bout de plusieurs années la révision globale conduit à une immobilisation supérieure à un an. C'est alors qu'il faut un second bâtiment pour assurer la permanence à la mer.
Différentes options sont actuellement à l'étude. Parmi elles, figure effectivement celle d'une coopération avec les Britanniques qui étudient en même temps que nous la réalisation d'une nouvelle génération de porte-avions. Une telle formule de coopération irait dans le sens du renforcement de l'Europe de la Défense. Dans tous les cas, il serait fait appel au savoir-faire de nos chantiers navals, parmi lesquels DCN ; il est encore trop tôt pour dire si ce programme peut également associer d'autres partenaires comme les Chantiers de l'Atlantique.
Avez-vous des informations sur les auteurs de l'attentat contre les techniciens de DCN à Karachi ? Depuis le 11 septembre la France a-t-elle progressé en matière de lutte antiterroriste ?
L'enquête en cours sur les auteurs de l'attentat de Karachi se poursuit. Nos services les plus compétents y participent. Comme je l'ai dit à la communauté française à Karachi et aux familles des personnels de DCN, notre détermination à connaître la vérité et à poursuivre les coupables ne se relâchera pas. Ne cachons pas que cette enquête est difficile. Nous restons en relation très étroite avec les autorités pakistanaises pour que les auteurs en soient identifiés.
S'agissant de la lutte contre le terrorisme, la France y consacre des moyens très importants, de toute nature. La lutte contre le terrorisme s'inscrit dans la durée. Elle est une priorité.
Est-il difficile pour une femme de s'imposer dans un milieu d'hommes comme l'armée ?
La relation de confiance qui s'est nouée immédiatement entre les personnels de la Défense, qu'ils soient militaires ou civils, et leur Ministre constitue la meilleure réponse à votre question. Ma présence aujourd'hui au Triomphe de Saint-Cyr Coëtquidan en est une nouvelle illustration.
La mainmise du Président sur les questions militaires n'est-elle pas frustrante en termes d'autonomie ?
Aux termes même de la Constitution, le président de la République est le chef des armées. Il préside les Conseils de défense au cours desquels sont prises les décisions les plus éminentes. Le ministre de la Défense est chargé de mettre à la disposition du Premier ministre et du Chef de l'Etat un outil militaire " en ordre de marche ", c'est-à-dire équipé et bien entraîné. Je compte bien l'utiliser pour poursuivre son adaptation, sa modernisation et le renforcement de sa motivation pendant la durée de l'exercice de mon mandat ministériel.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 25 juillet 2002)
Le problème ne se pose pas en ces termes. C'est vrai, la disponibilité des matériels est aujourd'hui préoccupante. Les moyens financiers consacrés à leur entretien ont chuté de 13 % entre 1997 et 2002. Il est indispensable de faire un effort significatif. J'ai obtenu qu'une enveloppe de 100 M soit inscrite dans la loi de finances rectificative d'été et je veillerai à ce que, dans le futur, l'effort financier consacré à l'entretien permette de redresser la barre.
Faut-il, pour autant, sacrifier les programmes d'armement pour maintenir la disponibilité actuelle des matériels ? Certainement pas. Le faible taux de disponibilité des matériels tient aussi à la vétusté de certains d'entre eux et exige leur remplacement.
D'autre part, les matériels deviennent obsolètes au fil des années et du changement des caractéristiques des conflits ou des risques nouveaux. Les programmes d'armement sont là pour garantir l'efficacité de nos forces armées.
Le Chef de l'Etat avait contresigné les baisses de crédits que lui imposait le gouvernement socialiste. Avez-vous la garantie d'un engagement présidentiel équivalent dans le domaine de la Défense à celui de la sécurité intérieure ?
Nous ne sommes plus en période de cohabitation. Le président de la République a marqué sa volonté de donner aux armées les moyens nécessaires pour l'accomplissement de leurs missions. Cette demande du chef de l'Etat a été reprise dans le discours de politique générale du Premier ministre. Elle se concrétise dès aujourd'hui dans le projet de loi de finances rectificative, votée actuellement par l'Assemblée nationale, actuellement en cours de discussion au Sénat.
Un effort de 908 M en faveur de la Défense y est inscrit. Cet effort correspond à 32 % des ouvertures nettes de crédits inscrites au collectif d'été. On ne peut mieux traduire, il me semble, les priorités gouvernementales dans les faits.
Par ailleurs, j'ai engagé, sur la demande du Président, les travaux permettant de déposer à l'Assemblée nationale avant la fin de l'année, un projet de loi de programmation militaire couvrant la période 2003-2008. Ce projet de loi devrait permettre un redressement très significatif des crédits d'équipement des armées. Il aura pour objectif de rétablir la disponibilité des moyens opérationnels des armées, de réaliser le modèle d'armée 2015 et d'assurer la capacité opérationnelle des forces, selon la volonté exprimée par le président de la République.
La construction d'un second porte-avions semble relever de l'Arlésienne. Serait-il à propulsion nucléaire, ce qui n'apporte que des inconvénients, ou classique ? Envisager une coopération avec les Britanniques afin de réduire les coûts, n'est-ce pas irréaliste ? Enfin une construction par les Chantiers de l'Atlantique n'irait-elle pas dans le sens des économies souhaitées ?
Le Charles-de-Gaulle a démontré de façon remarquable ses qualités lors des opérations liées à l'Afghanistan. Mais tout bâtiment a besoin de périodes d'entretien et de révision. Elles sont de quelques mois au début (3 ou 4). Au bout de plusieurs années la révision globale conduit à une immobilisation supérieure à un an. C'est alors qu'il faut un second bâtiment pour assurer la permanence à la mer.
Différentes options sont actuellement à l'étude. Parmi elles, figure effectivement celle d'une coopération avec les Britanniques qui étudient en même temps que nous la réalisation d'une nouvelle génération de porte-avions. Une telle formule de coopération irait dans le sens du renforcement de l'Europe de la Défense. Dans tous les cas, il serait fait appel au savoir-faire de nos chantiers navals, parmi lesquels DCN ; il est encore trop tôt pour dire si ce programme peut également associer d'autres partenaires comme les Chantiers de l'Atlantique.
Avez-vous des informations sur les auteurs de l'attentat contre les techniciens de DCN à Karachi ? Depuis le 11 septembre la France a-t-elle progressé en matière de lutte antiterroriste ?
L'enquête en cours sur les auteurs de l'attentat de Karachi se poursuit. Nos services les plus compétents y participent. Comme je l'ai dit à la communauté française à Karachi et aux familles des personnels de DCN, notre détermination à connaître la vérité et à poursuivre les coupables ne se relâchera pas. Ne cachons pas que cette enquête est difficile. Nous restons en relation très étroite avec les autorités pakistanaises pour que les auteurs en soient identifiés.
S'agissant de la lutte contre le terrorisme, la France y consacre des moyens très importants, de toute nature. La lutte contre le terrorisme s'inscrit dans la durée. Elle est une priorité.
Est-il difficile pour une femme de s'imposer dans un milieu d'hommes comme l'armée ?
La relation de confiance qui s'est nouée immédiatement entre les personnels de la Défense, qu'ils soient militaires ou civils, et leur Ministre constitue la meilleure réponse à votre question. Ma présence aujourd'hui au Triomphe de Saint-Cyr Coëtquidan en est une nouvelle illustration.
La mainmise du Président sur les questions militaires n'est-elle pas frustrante en termes d'autonomie ?
Aux termes même de la Constitution, le président de la République est le chef des armées. Il préside les Conseils de défense au cours desquels sont prises les décisions les plus éminentes. Le ministre de la Défense est chargé de mettre à la disposition du Premier ministre et du Chef de l'Etat un outil militaire " en ordre de marche ", c'est-à-dire équipé et bien entraîné. Je compte bien l'utiliser pour poursuivre son adaptation, sa modernisation et le renforcement de sa motivation pendant la durée de l'exercice de mon mandat ministériel.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 25 juillet 2002)