Communiqué des services du Premier ministre, en date du 18 avril 1995, sur la situation en Bosnie et les actions pour renforcer la sécurité de la FORPRONU et faire respecter le cessez-le-feu.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Circonstance : Réunion d'un comité restreint sur la situation en Bosnie le 18 avril 1995 à Matignon à la suite du meurtre de deux soldats français de la FORPRONU les 14 et 15 avril

Texte intégral

Le Premier ministre a présidé un Comité restreint en présence de MM. Léotard, Juppé, Védrine, de l'Amiral Lanxade et du Général Quesnot pour faire le point sur la situation en Bosnie.
- Il a rendu hommage à l'action des Casques Bleus dont l'action humanitaire au profit des populations civiles et de l'apaisement des tensions a obtenu de remarquables résultats au cours des deux années passées.
- Toutefois, la dégradation continue des conditions dans lesquelles les forces des Nations unies accomplissent aujourd'hui leurs missions compromet gravement la sécurité des Casques Bleus comme en ont témoigné les lâches assassinats de deux soldats français et risque à terme de remettre en cause ces missions.
- C'est pour mettre un terme à cette dégradation qui risquerait de rendre un jour inévitable le retrait de la FORPRONU que la France estime aujourd'hui indispensable de réagir. C'est dans cet esprit que le Premier ministre, en accord avec le Président de la République, a décidé de prendre les mesures suivantes :
- Il a confirmé que de strictes mesures de renforcement de la sécurité des Casques Bleus avaient été décidées en accord avec le commandement de la FORPRONU.
- Une démarche diplomatique sera faite par les représentations françaises à Sarajevo et à Belgrade pour indiquer aux autorités bosniaques et serbes l'indignation de la France à la suite de la mort de deux soldats français.
- Le ministre des affaires étrangères a été chargé de prendre à New York des contacts avec le secrétaire général des Nations unies et avec nos principaux partenaires afin de prendre les initiatives nécessaires pour assurer une reconduction du cessez le feu en Bosnie, assurer la liberté de circulation de la FORPRONU et favoriser la reprise des négociations entre les parties. A cet effet celles-ci devraient être réunies sous les auspices de la conférence de Londres dans les meilleurs délais.
- La France souhaite une réunion rapide du groupe de contact au niveau ministériel.
- Elle demande également une réunion d'urgence du Conseil de sécurité afin qu'il arrête les mesures indispensables pour le respect du mandat confié par l'ONU aux Casques Bleus.
- Si les résultats de ces initiatives n'étaient pas satisfaisants - respect et prorogation du cessez-le-feu par les parties, reprises des négociations, liberté d'action et de circulation et renforcement de la sécurité de la FORPRONU - la France, qui a fait tout son devoir et qui est le premier pays contributeur de troupes aux Nations unies, constatant que les bonnes conditions d'exercice du mandat des Nations unies ne sont pas réunies, devrait décider le retrait des soldats français en Bosnie.