Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, premier ministre, en réponse à une question sur le respect des droits de l'homme au Nigéria, à l'Assemblée nationale le 5 novembre 2002.

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Circonstance : Réponse à une question de M. François Bayrou, président de l'UDF, à l'Assemblée nationale le 5 novembre 2002

Texte intégral

Monsieur le président,
Madames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Votre intervention honore l'Assemblée.
La sentence dont vous parlez a provoqué une profonde émotion internationale, tant il est vrai que la situation faite à Amina Lawal est révoltante. Cette jeune femme a été condamnée en juin 2002 à la lapidation, pour adultère, et le tribunal d'appel a confirmé cette sentence en août. Mais il reste encore quatre instances d'appel. Or, dans un cas précédent - celui de Mme Safia Husseini, toujours au Nigeria -, la pression internationale a permis d'obtenir un acquittement. La France poursuit le même objectif, aujourd'hui.
Dès le début de cette affaire, nous avons donc fait part de notre réprobation, d'abord par la voix de notre ambassadeur, puis, le 22 août dernier, avec l'ensemble des pays de l'Union européenne. Le ministre des affaires étrangères, M. de Villepin, s'est ensuite lui-même adressé au Président Obasanjo - c'était le 13 septembre, à l'ONU. Nous continuons nos interventions et nos pressions, conformément à notre conception des droits de l'homme, une conception qui appartient à notre patrimoine national mais qui relève aussi de la conscience universelle. Qui peut accepter en effet que les femmes soient ainsi méprisées et maltraitées ? Vous pouvez donc compter sur la France pour agir en faveur des droits de l'homme et d'une place plus juste faite aux femmes dans la société.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 6 novembre 2002)