Texte intégral
Monsieur le Président, l'enjeu historique de la présidence française, car à mes yeux il y a enjeu historique, c'est d'abord et surtout d'ouvrir enfin la voie à la construction de l'Europe de tous les Européens. Nous avons invité les nouvelles démocraties de l'Est à nous rejoindre au sortir de leur épreuve communautaire, et nous avons eu raison, mais nous l'avons fait tout en sachant très bien que l'on ne ferait pas entrer la grande Europe dans les institutions de la petite Europe.
Et depuis on lanterne, on tergiverse dans la réforme de ces institutions.
Dix ans après la chute de Berlin, un an après les décisions d'élargissement d'Helsinki, la nouvelle Conférence intergouvernementale sous présidence française est pour moi le coup d'envoi attendu de l'Europe de tous les Européens, car l'Europe ne change pas seulement de dimension, elle change aussi de nature. En effet, penser l'Europe au complet, c'est nous obliger à dire ce qu'est l'Europe, ce que sont ses frontières - et cela pose d'ailleurs le problème de la Turquie qui, à mes yeux, devrait davantage être associée qu'intégrée - quelles sont ses valeurs et quel est son projet. C'est aussi penser l'Europe autrement, autrement que comme un Etat-nation agrandi, avec un super gouvernement, un super président, un super Parlement, une super administration ou encore un super impôt.
C'est la penser davantage à mes yeux comme la construction d'un espace de vrai fédéralisme, protecteur de la diversité des peuples et des nations, doté d'une constitution claire, délimitant et limitant les pouvoirs de l'Europe, appliquant le principe de subsidiarité en en garantissant un respect strict.
Aujourd'hui, la présidence française a une obligation de résultat. Et comme le dit le Président de la République : sans succès de la CIG, il serait vain de songer aux étapes suivantes. Revoir les mécanismes de décision pour éviter la paralysie, revoir le fonctionnement du Conseil, de la Commission, tout ceci est à l'ordre du jour et je crois que les projets pour demain et après-demain ne doivent pas cacher l'exigence d'aujourd'hui. Le succès de la CIG aujourd'hui sera en effet le meilleur socle pour le grand projet de la grande Europe de demain.
(source http://www.demlib.com, le 20 décembre 2002)
Et depuis on lanterne, on tergiverse dans la réforme de ces institutions.
Dix ans après la chute de Berlin, un an après les décisions d'élargissement d'Helsinki, la nouvelle Conférence intergouvernementale sous présidence française est pour moi le coup d'envoi attendu de l'Europe de tous les Européens, car l'Europe ne change pas seulement de dimension, elle change aussi de nature. En effet, penser l'Europe au complet, c'est nous obliger à dire ce qu'est l'Europe, ce que sont ses frontières - et cela pose d'ailleurs le problème de la Turquie qui, à mes yeux, devrait davantage être associée qu'intégrée - quelles sont ses valeurs et quel est son projet. C'est aussi penser l'Europe autrement, autrement que comme un Etat-nation agrandi, avec un super gouvernement, un super président, un super Parlement, une super administration ou encore un super impôt.
C'est la penser davantage à mes yeux comme la construction d'un espace de vrai fédéralisme, protecteur de la diversité des peuples et des nations, doté d'une constitution claire, délimitant et limitant les pouvoirs de l'Europe, appliquant le principe de subsidiarité en en garantissant un respect strict.
Aujourd'hui, la présidence française a une obligation de résultat. Et comme le dit le Président de la République : sans succès de la CIG, il serait vain de songer aux étapes suivantes. Revoir les mécanismes de décision pour éviter la paralysie, revoir le fonctionnement du Conseil, de la Commission, tout ceci est à l'ordre du jour et je crois que les projets pour demain et après-demain ne doivent pas cacher l'exigence d'aujourd'hui. Le succès de la CIG aujourd'hui sera en effet le meilleur socle pour le grand projet de la grande Europe de demain.
(source http://www.demlib.com, le 20 décembre 2002)