Texte intégral
Dans les titres
CLAUDE SERILLON : (A propos de l'intervention de Lionel Jospin)... Détails et réactions, dont celle de monsieur Seillière dans le journal.
En cours de journal
CLAUDE SERILLON : Monsieur Seillière bonsoir.
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Bonsoir.
CLAUDE SERILLON : Alors, je suppose qu'on en revient au bon vieux clivage puisque les syndicats sont contents, les patrons ne sont pas contents.
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Ecoutez, moi je suis à Gap, là, avec 400 entrepreneurs de terrain. Ce sont des entrepreneurs des Hautes-Alpes, nous nous réunissons, nous nous sommes parlés et ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas pourquoi le Premier ministre, ayant semble-t-il pas parfaitement réussi comme il l'aurait voulu son intervention télévisée, ça se traduit quelques jours après par toute une série de réglementations, taxations, pénalités, sanctions pour les entreprises qui n'étaient nullement prévus. C'est vraiment pour eux la politique qui déferle encore une fois sur l'entreprise. Et ça, je peux vous dire qu'ils viendront très nombreux le 4 octobre à la Porte de Versailles dire, avec l'ensemble des commerçants, des artisans, des agriculteurs, des professions libérales qui se mettent à risque tous les jours pour faire l'emploi : alors là, vraiment, on ne comprend pas et ça suffit.
CLAUDE SERILLON : D'accord. Alors monsieur Seillière, maintenant vous avez passé votre petite annonce pour votre rassemblement...
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : ... Ce n'est pas une petite annonce, c'est une grande annonce...
CLAUDE SERILLON : ... Est-ce que vous trouvez, vous, que c'était prévu qu'on licencie 3 500 personnes alors qu'on a fait des bénéfices ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Alors si vous voulez, là les entrepreneurs de terrain vous disent, ça c'est des multinationales prises dans le grand jeu mondial, ça n'a rien à voir avec eux. Et ils voient des mesures qu'on veut imposer à tous parce que, encore une fois, c'est la réglementation, la loi qui, sans distinguer ni quiconque, ni quoi que ce soit, s'impose à tout le monde. Et je vous garantis que se venger comme ça sur le social, de la puissance qu'on constate dans le grand jeu mondial des grandes multinationales, ce n'est pas ce que comprennent les entrepreneurs de terrain ni leurs salariés.
CLAUDE SERILLON : Mais vous-même, monsieur Seillière, est-ce que vous trouvez normal qu'une société comme Michelin, mais il y en a d'autres, reçoive plusieurs milliards de francs de la part de l'Etat pour financer des FNE, et puis qui ensuite, procède à des grandes vagues de licenciements. Est-ce que vous trouvez ça politiquement, économiquement, moralement normal ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Puisque vous posez une question à l'entrepreneur que je suis, je vous indiquerais que Cap Gemini, qui est une entreprise du groupe que j'anime, a recruté 12 000 personnes en 1998 en Europe, que personne n'en a parlé et qu'il y a des entreprises qui embauchent. 500 000 emplois ont été créés dans notre pays par l'ensemble des entreprises dans un système économique qu'on réprouve parce qu'il y a, une fois, une entreprise qui annonce un plan de réduction. Je trouve que tout ceci, encore une fois, c'est de la politique, ce n'est pas de l'objectivité.
CLAUDE SERILLON : Alors vous ne répondez pas à ma question. Alors deuxième question sur le même thème. Est-ce que d'après vous il faut quand même des règles au capitalisme ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Oui. Il faut des règles au capitalisme. Il y en a d'ailleurs énormément. Ne croyez pas que le capitalisme soit sauvage. Dans notre société, il existe quantité de règles sociales, quantité de règles de comportement qui font que notre société se développe dans la solidarité, et le plus possible dans la réussite. Et que nous, les entrepreneurs, ne comprenons pas pourquoi on accable sans cesse les entreprises. Notre pays est le seul au monde où les partis politiques appellent à défiler contre les entrepreneurs. Je vous garantis que ça n'a pas de sens.
CLAUDE SERILLON : Merci monsieur Seillière.
(source http://www.medef.fr, le 9 février 2001)
CLAUDE SERILLON : (A propos de l'intervention de Lionel Jospin)... Détails et réactions, dont celle de monsieur Seillière dans le journal.
En cours de journal
CLAUDE SERILLON : Monsieur Seillière bonsoir.
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Bonsoir.
CLAUDE SERILLON : Alors, je suppose qu'on en revient au bon vieux clivage puisque les syndicats sont contents, les patrons ne sont pas contents.
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Ecoutez, moi je suis à Gap, là, avec 400 entrepreneurs de terrain. Ce sont des entrepreneurs des Hautes-Alpes, nous nous réunissons, nous nous sommes parlés et ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas pourquoi le Premier ministre, ayant semble-t-il pas parfaitement réussi comme il l'aurait voulu son intervention télévisée, ça se traduit quelques jours après par toute une série de réglementations, taxations, pénalités, sanctions pour les entreprises qui n'étaient nullement prévus. C'est vraiment pour eux la politique qui déferle encore une fois sur l'entreprise. Et ça, je peux vous dire qu'ils viendront très nombreux le 4 octobre à la Porte de Versailles dire, avec l'ensemble des commerçants, des artisans, des agriculteurs, des professions libérales qui se mettent à risque tous les jours pour faire l'emploi : alors là, vraiment, on ne comprend pas et ça suffit.
CLAUDE SERILLON : D'accord. Alors monsieur Seillière, maintenant vous avez passé votre petite annonce pour votre rassemblement...
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : ... Ce n'est pas une petite annonce, c'est une grande annonce...
CLAUDE SERILLON : ... Est-ce que vous trouvez, vous, que c'était prévu qu'on licencie 3 500 personnes alors qu'on a fait des bénéfices ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Alors si vous voulez, là les entrepreneurs de terrain vous disent, ça c'est des multinationales prises dans le grand jeu mondial, ça n'a rien à voir avec eux. Et ils voient des mesures qu'on veut imposer à tous parce que, encore une fois, c'est la réglementation, la loi qui, sans distinguer ni quiconque, ni quoi que ce soit, s'impose à tout le monde. Et je vous garantis que se venger comme ça sur le social, de la puissance qu'on constate dans le grand jeu mondial des grandes multinationales, ce n'est pas ce que comprennent les entrepreneurs de terrain ni leurs salariés.
CLAUDE SERILLON : Mais vous-même, monsieur Seillière, est-ce que vous trouvez normal qu'une société comme Michelin, mais il y en a d'autres, reçoive plusieurs milliards de francs de la part de l'Etat pour financer des FNE, et puis qui ensuite, procède à des grandes vagues de licenciements. Est-ce que vous trouvez ça politiquement, économiquement, moralement normal ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Puisque vous posez une question à l'entrepreneur que je suis, je vous indiquerais que Cap Gemini, qui est une entreprise du groupe que j'anime, a recruté 12 000 personnes en 1998 en Europe, que personne n'en a parlé et qu'il y a des entreprises qui embauchent. 500 000 emplois ont été créés dans notre pays par l'ensemble des entreprises dans un système économique qu'on réprouve parce qu'il y a, une fois, une entreprise qui annonce un plan de réduction. Je trouve que tout ceci, encore une fois, c'est de la politique, ce n'est pas de l'objectivité.
CLAUDE SERILLON : Alors vous ne répondez pas à ma question. Alors deuxième question sur le même thème. Est-ce que d'après vous il faut quand même des règles au capitalisme ?
ERNEST-ANTOINE SEILLIERE : Oui. Il faut des règles au capitalisme. Il y en a d'ailleurs énormément. Ne croyez pas que le capitalisme soit sauvage. Dans notre société, il existe quantité de règles sociales, quantité de règles de comportement qui font que notre société se développe dans la solidarité, et le plus possible dans la réussite. Et que nous, les entrepreneurs, ne comprenons pas pourquoi on accable sans cesse les entreprises. Notre pays est le seul au monde où les partis politiques appellent à défiler contre les entrepreneurs. Je vous garantis que ça n'a pas de sens.
CLAUDE SERILLON : Merci monsieur Seillière.
(source http://www.medef.fr, le 9 février 2001)