Déclaration de M. Jean-François Mattei, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, sur la lutte contre le sida, le financement des soins et l'aide aux pays en voie de développement pour l'accès aux soins pour les personnes atteintes du VIH SIDA, Barcelone le 9 juillet 2002.

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Circonstance : Conférence internationale sur le sida à Barcelone (Espagne) du 8 au 12 juillet 2002

Texte intégral

Le thème majeur retenu cette année par cette conférence, qui se tient tous les deux ans, est : " Savoir et engagement pour l'action ".
Sans aucun relâchement, nous poursuivons les actions engagées jusqu'à présent. Notre approche étant de favoriser une approche équilibrée de la pandémie, associant traitement et prévention.
La lutte contre le SIDA demeure une priorité de l'action du gouvernement français aux plans national et international. Comme vous le savez, ce fléau ne connaît pas de frontières. Des signes inquiétants d'une reprise récente de la pandémie en France prouvent que nos efforts ne doivent pas être relâchés et doivent au contraire s'inscrire sur le long terme, le très long terme. Le rapport 2002, sur la prise en charge en France, des personnes infectées par le VIH, vous sera d'ailleurs présenté par son directeur, le Professeur J-F DELFRAISSY, à l'issue de ce point presse.
En ce qui concerne Barcelone, plusieurs départements ministériels participent et apportent leur soutien à cette lutte :
Le ministère des Affaires étrangères a contribué à l'organisation d'une table ronde sur le financement des soins pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Notre pays a confirmé son appui à la mise en place en place d'un réseau international d'experts de haut niveau, dont le secrétariat pourrait être basé à Sao Paolo au Brésil.
L'ANRS est très présente puisqu'elle consacre depuis 4 ans un cinquième de son budget (environ 10 millions d'euros) à des actions de recherche dans les PVD : accès aux traitements anti-viraux, prévention de la mère à l'enfant, ou des personnes infectées. Plusieurs de nos scientifiques feront des communications aux cours de la Conférence. L'ANRS y dispose par exemple d'un stand.
Le ministère de la santé participe naturellement à cette vaste mobilisation. Il est à l'origine d'un mécanisme inédit, le GIP-Esther, qui vise à favoriser l'accès aux soins des personnes atteintes du VIH/SIDA dans les pays du Sud en utilisant notamment les réseaux hospitaliers. Des conventions de partenariat sont actuellement en cours de signature et 4,5 millions d'euros viennent d'être débloqués par le gouvernement pour renforcer les actions entreprises dans ce cadre.
J'ai moi-même tenu à être présent à cette importante conférence pour tout d'abord marquer l'attention que notre pays porte à la pandémie, mais aussi pour avoir un certain nombre de contacts avec les acteurs essentiels: associations, collègues ministres de la santé, responsables multilatéraux et chercheurs.
Je vous rappelle qu'au-delà de Barcelone, et s'agissant du Multilatéral, notre pays s'est engagé à verser 150 millions d'euros au Fonds Mondial pour le Sida, structure chargée de financer la lutte contre les épidémies de Sida, Tuberculose et malaria qui affectent les pays du tiers-monde.
En ce qui concerne l'aide Bilatérale, nous consacrons plus de 15 millions d'euros à la lutte contre le SIDA.
En outre, sur les 10 milliards d'euros que le gouvernement affectera à l'annulation de la dette des pays les plus pauvres, un milliard sera consacré à la lutte contre le SIDA dans le monde.
Tous ces éléments témoignent de l'importante mobilisation qui doit se poursuivre et se renforcer. D'ici quelques minutes, je lirai un message que le Président de la République adresse aux participants de cette importante manifestation et qui témoigne de la priorité que nous accordons à la lutte contre ce fléau.

Je vais à présent céder la parole au Pr J.F. DELFRAISSY dont l'ouvrage met bien en évidence l'importance d'une prise en charge précoce et optimale des personnes infectées par la VIH tenant compte de l'évolution rapide des connaissances dans ce domaine.
A ce titre il est essentiel de disposer de recommandations thérapeutiques régulièrement actualisées et scientifiquement validées.
Les recommandations du groupe d'experts sous la direction du Pr Delfraissy constituent une référence pour les praticiens français.
Je tiens à souligner l'approche globale du groupe d'experts sur ce sujet puisqu'au delà de l'aspect de l'évolution des traitements, les questions relatives à la prise en charge de certains populations prioritaires (migrants, détenus, femmes, personnes en situation de précarité, DOM-TOM...) tiennent une large part dans le rapport 2002.


(Source http://www.sante.gouv.fr, le 12 juillet 2002)