Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la mobilisation des élus locaux dans la lutte contre le sida, Paris le 23 novembre 2003.

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Circonstance : 7emes états généraux des élus locaux contre le sida, à Paris le 23 novembre 2002

Texte intégral

Madame la Présidente d'Honneur,
Monsieur le Président, cher Jean-Luc ROMERO,
Madame et Monsieur les Secrétaires d'Etat, chers Dominique VERSINI et Pierre BEDIER,
Mes Chers Collègues,
Mesdames et messieurs,
Mes chers amis,
Je suis particulièrement heureux de participer, chaque année, au rendez-vous des élus locaux contre le sida. Malheureusement, des contraintes d'agenda et une session parlementaire particulièrement chargée, me tiennent hélas éloigné de vous. Croyez bien que je le regrette. J'ai donc demandé à mon collègue et ami, Roger KAROUTCHI, de vous délivrer en mon nom ce message.
Avant d'entamer mon propos, je souhaiterais formuler un vu, celui de la disparition de votre réunion car cela signifierait la fin de la pandémie. Malheureusement, année après année, journées de travail après colloques, la situation est la même, la maladie est toujours là et votre engagement, que je salue une nouvelle fois, demeure plus que jamais nécessaire face à l'apparition d'inquiétudes et d'attentes nouvelles.
Cependant, il y a aussi des motifs de se réjouir, et ici je souhaite en évoquer deux principaux : en premier lieu, la recherche du vaccin contre le sida, qui avance, comme l'a annoncé le laboratoire pharmaceutique MERCK de Seattle ; en second lieu, les déclarations de Steven LEWIS, responsable de l'ONU pour la lutte contre le VIH-sida en Afrique, qui sont encourageantes car il constate d'importants progrès dans la prévention de la maladie sur ce continent, même s'il déplore encore le manque de moyens financiers qui réduit l'efficacité des efforts gouvernementaux dans ce domaine.
Je fais confiance au Fonds mondial contre le sida pour remuer les consciences des gouvernements, pour vous engager à jouer un rôle actif, afin de conduire des actions de coopération. Je sais que de nombreux programmes concrets se mettent ainsi en place en Afrique, mais aussi en Amérique latine et en Europe de l'Est.
Autre motif d'espoir : des équipes françaises sont de plus en plus performantes dans leurs travaux sur de nouvelles molécules contre le sida. Ces chercheurs honorent notre pays qui doit continuer à prendre toute sa part dans la recherche sur les moyens de vaincre la maladie.
Alors parfois, si l'on peut être touchés par la lassitude, pensons qu'il y a mille raisons de dépasser ce stade et d'espérer. Cependant, prenons garde à ne pas tomber dans un lâche optimisme qui nous ferait oublier que jamais autant de personnes qu'aujourd'hui n'ont vécu avec cette terrible maladie et en meurent encore.
Ne relâchons pas nos efforts dans l'information et la sensibilisation de la population, notamment auprès des jeunes ; consacrons de nouveaux moyens, et pas seulement financiers, aux associations qui remplissent un travail irremplaçable auprès des patients et de leurs familles.
Apportons des réponses aux besoins des malades qui découlent de l'amélioration de leurs perspectives de vie, je pense plus particulièrement à l'accès au logement, au retour à l'emploi, à la lutte contre la solitude.
Il est de notre devoir, à nous élus locaux, de répondre toujours présents aux côtés de nos concitoyens. Donc, au sein " d'Elus contre le Sida ", il nous faut plus que jamais continuer à mettre en commun notre expérience et montrer que dans la vie quotidienne nos actes valent mieux que nos discours. Quelle que soit notre appartenance politique, nous devons, par le biais de notre association, contribuer à apporter une réponse à la souffrance et à redonner toute sa dignité à l'être humain.
Mon cher Jean-Luc, vous savez que vous pouvez compter sur le Président du Sénat que je suis et sur mes collègues pour faire avancer votre combat, je veux dire notre combat. Que ce message soit pour moi l'occasion de vous exprimer toute ma cordiale admiration, tout mon respect pour votre courage et de vous renouveler mes encouragements pour votre participation primordiale à la politique de santé publique française.
Nous sommes tous ici aujourd'hui pour témoigner d'une même conviction et d'une même détermination. Nous devons croire aux vertus du progrès, et favoriser une mobilisation nationale et internationale pour voir enfin enrayé ce fléau.
Je ne doute pas que vos travaux d'aujourd'hui seront le témoignage de la proximité des élus locaux avec tous ceux qui souffrent au plus profond d'eux-mêmes.
Notre combat, mesdames et messieurs, est un combat pour la vie, un combat pour l'homme. Un combat qui doit mobiliser toutes les énergies. Dans ce combat, la grande armée des élus locaux y prend toute sa part. Et j'appelle ceux qui hésiteraient encore à s'engager à nous rejoindre sans délai et sans compter. Que chacun d'entre vous ici présents ce matin se fasse le porte parole de ce message. Vous aurez alors fait uvre de solidarité et d'humanité.
(Source http://www.senat.fr, le 4 décembre 2002)