Texte intégral
Je répondrais à la place de M. Védrine, retenu par une cérémonie de voeux.
On connaît la situation en Algérie. En ce début d'année, la population algérienne est à nouveau victime d'actes de sauvagerie barbare.
Une certaine accalmie avait été observée au cours du mois de décembre, mais depuis une dizaine de jours, l'Algérie est à nouveau en proie, comme les années précédentes d'ailleurs, au cours des cérémonies du Ramadan, à une nouvelle et terrible flambée de violence. Cette fois, c'est la région de l'Ouest de l'Algérie qui est particulièrement touchée. Trois massacres collectifs simultanés contre des hameaux isolés ont ainsi été perpétrés dans la nuit du 30 au 31 décembre, dans la wilaya de Relizane et ils ont fait plusieurs centaines de victimes algériennes.
D'autres crimes ont encore été perpétrés au cours des derniers jours dans la même région, ainsi qu'à Tlemcen, à Chlef et près d'Had Chekala. Ces massacres ont été manifestement conçus et ils ont atteint leur but, hélas, pour frapper les opinions par leur ampleur et par leur atrocité. Alors, vous l'avez dit, le gouvernement a effectivement exprimé son émotion et son indignation devant ces actes odieux. Il condamne, de la manière la plus absolue, ces crimes abominables qui ne sauraient trouver aucune justification et surtout pas, bien sûr, religieuse. Il se fait l'interprète des sentiments profonds d'émotion et de solidarité qu'éprouvent les Français devant le martyr subi par la population algérienne.
J'en viens à la dimension européenne, effectivement un peu nouvelle. Ces sentiments sont partagés par nos partenaires de l'Union européenne, et la mobilisation de ces derniers jours se traduit avant tout par une volonté de solidarité accrue avec la population algérienne. C'est pourquoi dans le cadre européen, la France proposera à ses partenaires que cette solidarité s'exprime en priorité par des actions concrètes d'aide aux familles des victimes du terrorisme. Elle poursuivra ses actions de coopération dans tous les domaines, comme la santé ou l'éducation au premier chef, qui concernent directement la population algérienne. Avec ses partenaires toujours, la France continuera à encourager, sans esprit d'ingérence, tous les efforts engagés par les Algériens eux-mêmes pour mettre fin aux violences et pour ouvrir la voie à la reconstruction d'une Algérie pacifiée qui permette à ses citoyens de vivre en paix et en sécurité.
La France forme le voeu que ces nouvelles institutions algériennes, désormais mises en place, puissent être le cadre de la nécessaire réconciliation et qu'elles favorisent l'aboutissement d'une solution pacifique et démocratique.
Alors, maintenant des discussions vont se poursuivre dans les prochains jours entre les Quinze, et je vous rappelle à cet égard que, avec les initiatives à caractère largement humanitaire que je viens d'évoquer ou de rappeler, l'une des propositions d'action que l'Europe pourrait envisager, et que la France soutient, consisterait à l'envoi en Algérie d'une délégation de la troïka, c'est-à-dire la présidence précédente de l'Union européenne, le Luxembourg, la présidence actuelle, la Grande-Bretagne, la présidence suivante, l'Autriche, d'une délégation de la troïka de l'Union européenne qui aurait notamment pour mission de connaître et de dialoguer.
Voilà comment la France abordera ces initiatives avec la volonté d'être utile à l'Algérie, dans le cadre européen et en concertation étroite avec les autorités de ce pays./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2001)
On connaît la situation en Algérie. En ce début d'année, la population algérienne est à nouveau victime d'actes de sauvagerie barbare.
Une certaine accalmie avait été observée au cours du mois de décembre, mais depuis une dizaine de jours, l'Algérie est à nouveau en proie, comme les années précédentes d'ailleurs, au cours des cérémonies du Ramadan, à une nouvelle et terrible flambée de violence. Cette fois, c'est la région de l'Ouest de l'Algérie qui est particulièrement touchée. Trois massacres collectifs simultanés contre des hameaux isolés ont ainsi été perpétrés dans la nuit du 30 au 31 décembre, dans la wilaya de Relizane et ils ont fait plusieurs centaines de victimes algériennes.
D'autres crimes ont encore été perpétrés au cours des derniers jours dans la même région, ainsi qu'à Tlemcen, à Chlef et près d'Had Chekala. Ces massacres ont été manifestement conçus et ils ont atteint leur but, hélas, pour frapper les opinions par leur ampleur et par leur atrocité. Alors, vous l'avez dit, le gouvernement a effectivement exprimé son émotion et son indignation devant ces actes odieux. Il condamne, de la manière la plus absolue, ces crimes abominables qui ne sauraient trouver aucune justification et surtout pas, bien sûr, religieuse. Il se fait l'interprète des sentiments profonds d'émotion et de solidarité qu'éprouvent les Français devant le martyr subi par la population algérienne.
J'en viens à la dimension européenne, effectivement un peu nouvelle. Ces sentiments sont partagés par nos partenaires de l'Union européenne, et la mobilisation de ces derniers jours se traduit avant tout par une volonté de solidarité accrue avec la population algérienne. C'est pourquoi dans le cadre européen, la France proposera à ses partenaires que cette solidarité s'exprime en priorité par des actions concrètes d'aide aux familles des victimes du terrorisme. Elle poursuivra ses actions de coopération dans tous les domaines, comme la santé ou l'éducation au premier chef, qui concernent directement la population algérienne. Avec ses partenaires toujours, la France continuera à encourager, sans esprit d'ingérence, tous les efforts engagés par les Algériens eux-mêmes pour mettre fin aux violences et pour ouvrir la voie à la reconstruction d'une Algérie pacifiée qui permette à ses citoyens de vivre en paix et en sécurité.
La France forme le voeu que ces nouvelles institutions algériennes, désormais mises en place, puissent être le cadre de la nécessaire réconciliation et qu'elles favorisent l'aboutissement d'une solution pacifique et démocratique.
Alors, maintenant des discussions vont se poursuivre dans les prochains jours entre les Quinze, et je vous rappelle à cet égard que, avec les initiatives à caractère largement humanitaire que je viens d'évoquer ou de rappeler, l'une des propositions d'action que l'Europe pourrait envisager, et que la France soutient, consisterait à l'envoi en Algérie d'une délégation de la troïka, c'est-à-dire la présidence précédente de l'Union européenne, le Luxembourg, la présidence actuelle, la Grande-Bretagne, la présidence suivante, l'Autriche, d'une délégation de la troïka de l'Union européenne qui aurait notamment pour mission de connaître et de dialoguer.
Voilà comment la France abordera ces initiatives avec la volonté d'être utile à l'Algérie, dans le cadre européen et en concertation étroite avec les autorités de ce pays./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2001)