Texte intégral
- Il y a 45 ans (1er décembre 1957), l'aérogare définitive de l'aéroport de Nice était inaugurée par M. Bonnefous, ministre des travaux publics des transports et du tourisme. Il était accueilli par M. Woelfflé, président de la chambre de commerce, en présence des autorités locales.
- D'une superficie de 4.500 m² et pouvant accueillir 1 million de passagers, cette aérogare était la première aérogare définitive construite en France après la guerre.
Le développement de l'aéroport et sa place dans la desserte internationale du territoire :
- Gérée par la Chambre de commerce et d'industrie, la plate-forme a connu un développement constant de son trafic depuis cette époque, avec le soutien de l'Etat et des collectivités territoriales.
- Les infrastructures ont été progressivement adaptées à la croissance. Les principales étapes de ce développement ont été :
. en 1975, le lancement du chantier d'extension sud, qui, en 3 ans, a permis de doubler la superficie de l'aéroport ;
. en 1983, la mise en service de la nouvelle piste Sud ;
. en 1987, la mise en service de l'aérogare 2 ;
. en 1992, la mise en service de la nouvelle tour de contrôle et de la nouvelle aérogare 1 ;
. en 1999, la mise en circulation de la nouvelle piste Nord ;
- L'extension de l'aérogare 2 inaugurée ce jour constitue une nouvelle étape du développement de cette plate forme, cohérente avec le dynamisme de son trafic qui dépasse aujourd'hui 9 millions de passagers, dont plus de la moitié à l'international.
- Près de 70 destinations sont aujourd'hui desservies à partir de Nice, dont quelques unes intercontinentales. La part significative des compagnies "low cost" (environ 17 %) doit être signalée.
- Ces chiffres illustrent le rôle de cet aéroport qui dépasse largement le territoire départemental et régional. Premier aéroport de province, noeud d'un riche réseau de dessertes européennes et méditerranéennes, Nice Côte d'Azur tient une place essentielle et structurante dans la desserte internationale du territoire.
Il convient également de souligner la place de la compagnie air Littoral à Nice. Cette compagnie a développé une plate-forme de correspondances à Nice et dessert actuellement 17 villes au départ de Nice :
- en France : Bordeaux, Lille, Nantes, Strasbourg, Toulouse, Montpellier, Calvi et Figari ;
- en Europe : Florence, Naples, Venise, Rome, Barcelone, Madrid ;
- et en Algérie : Alger, Constantine et Oran.
Elle envisage d'étoffer prochainement ce réseau au départ de Nice en développant de nouvelles liaisons vers Annaba, Bejaïa, Tripoli, Ljubljana et Belgrade.
Le groupe Air Littoral, dont le siège est situé à Montpellier, emploie près de 1000 salariés dont 270 sont localisés à Nice.
La situation financière de cette compagnie est aujourd'hui difficile à la suite notamment de la défaillance de son actionnaire Swissair. Air Littoral a mis en oeuvre fin 2001 et début 2002 un plan de restructuration mais le rétablissement durable de la compagnie nécessite un renforcement de son action commerciale, dans le cadre de partenariats avec d'autres exploitants, ce qu'Air Littoral s'efforce aujourd'hui de mettre en oeuvre.
Afin de donner à cette entreprise toutes ses chances de restaurer sa situation financière et de trouver de nouveaux investisseurs, le Gouvernement a décidé fin novembre de lui apporter un soutien financier d'un montant de 7,5 millions d'euros, en complément d'un soutien d'un montant équivalent apporté par les collectivités locales.
Par ailleurs, le Gouvernement a décidé de proroger jusqu'à fin 2002 le moratoire sur les dettes publiques de l'entreprise, et de prolonger jusqu'au 31 mars 2003 la validité de sa licence d'exploitation.
- Une part importante du développement économique du département des Alpes maritimes repose à l'évidence sur l'aéroport qui constitue un atout essentiel pour le tourisme, et pour les entreprises et les organismes de recherche de haut niveau, implantés à Sophia Antipolis et ailleurs dans la région.
- On peut estimer à 3,4 milliards d'euros le chiffre d'affaires, direct, indirect et induit, de cet aéroport.
- 4600 personnes travaillent sur la plate-forme.
- Les contraintes de la gestion aéroportuaire se sont accrues au fil du temps. De nouvelles préoccupations se sont faites jour ces dernières années, notamment l'environnement, la sûreté et la sécurité qui se retrouvent aujourd'hui au coeur du métier aéroportuaire et qui nécessitent une mobilisation de tous les acteurs des plates-formes.
- Le rôle de coordination du gestionnaire doit être souligné. A Nice, la CCI a su relever le défi et trouver le bon équilibre entre ces nouvelles contraintes et la qualité du service rendu au passager.
- Les préoccupations environnementales font l'objet d'engagements forts de la part du gestionnaire et des services de l'Etat. La charte pour l'environnement, cosignée le 17 mars 2000 par le préfet des Alpes-Maritimes et le président de la CCI, concrétise ces engagements et la volonté d'assurer, par le dialogue et la concertation, le développement de l'aéroport dans le respect de son environnement et de la qualité de vie de ses riverains.
- Les prochaines grandes étapes en la matière concernent l'interdiction, la nuit, des vols effectués avec les avions les plus bruyants du chapitre 3 ainsi que la modification des trajectoires d'approche et d'atterrissage face à l'Ouest.
- La prise en compte des exigences de contrôle à 100 % des bagages de soute, avec la participation financière de l'Etat, est réalisée aux échéances prévues. L'extension du terminal 2 respecte bien entendu cet impératif.
- Témoin de cette préoccupation majeure pour l'aviation civile et le transport aérien, des investissements liés à la sécurité et à la navigation aérienne sont en cours (bâtiment des pompiers, nouveau radar et extension du bloc technique).
- La très grande qualité architecturale du projet est l'oeuvre de Paul ANDREU et de ses équipes d'Aéroports de Paris qui ont conçu un objet digne de la Côte d'Azur et qui met en valeur et en lumière sa richesse paysagère.
- Sa réalisation a été l'occasion d'un chantier monumental qui a débuté il y a 3 ans mais dont les études remontent à 7 ans. Il a mobilisé environ 1000 personnes.
- La construction de cet ouvrage a été une occasion supplémentaire de mettre en évidence la synergie forte entre le concessionnaire et l'Etat dans le même but de contribuer au succès de cet aéroport. Ce partenariat perdure pour le plus grand bien de cet outil commun. L'implication de deux services en particulier, la direction départementale de l'équipement et la direction générale de l'aviation civile, depuis les études amont jusqu'à la mise en service doit être soulignée de même que celle de toutes les entreprises ayant participé à cette réalisation.
- L'aéroport de Nice dispose donc aujourd'hui d'une capacité d'accueil de 13 millions de passagers. L'extension du terminal 2 constitue une nouvelle déclinaison de son avant projet plan de masse.
- Cette nouvelle aérogare, combinée au nouveau parking et à la nouvelle gare routière permettent à la CCI de disposer des meilleurs atouts pour faire de cet aéroport un outil de grande qualité, indispensable au développement économique et au désenclavement de la Côte d'Azur, mais aussi, respectueux de l'environnement en général, et de son environnement en particulier.
- A moyen et long terme, les prochains investissements majeurs prévus par le concessionnaire contribueront à développer ces atouts : réalisation d'une galerie reliant les deux terminaux et augmentant les postes au contact, accroissement des aires de stationnement des aéronefs, développement des parcs de stationnement, aménagement de la zone sud.
- Le projet de Directive Territoriale d'Aménagement, met en exergue la composante essentielle qu'est le transport aérien dans le département des Alpes-Maritimes pour les déplacements à caractère national ou international. La valorisation de cet espace aéroportuaire, dont l'emprise est très restreinte (à peine le dixième de l'espace foncier disponible sur l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry), impose d'optimiser les capacités aéroportuaires, d'améliorer les accès favorisant la multimodalité et de poursuivre une stratégie de développement durable.
- En particulier, une gare multimodale est prévue au nord de la plate-forme. Cette gare sera connectée au futur tramway de Nice et reliée à l'aéroport ainsi qu'à ses différents terminaux.
- En 1999, dans un contexte juridique incertain lié à l'évolution de la jurisprudence européenne, l'Etat a décidé de renouveler pour de courtes durées les concessions aéroportuaires arrivées à échéance. C'est ce qui a été fait y compris pour certaines grandes plates-formes de province.
- Comme l'ont souligné à l'époque les gestionnaires d'aéroport, ceci n'est pas compatible avec la nécessaire vision à long terme qu'imposent les lourds investissements du secteur aéroportuaire.
- Il est donc urgent de régler cette question, notamment dans la perspective de l'échéance de la concession de l'aéroport de Nice-Côte-d'Azur à fin 2006.
- Les objectifs d'un régime de gestion aéroportuaire rénové sont de plusieurs ordres. Il doit pouvoir :
o servir, à travers des entités économiquement viables, la politique nationale et locale de transport et d'aménagement du territoire ainsi que le développement économique du pays ;
o offrir, au moindre coût, une qualité de service adéquate aux compagnies aériennes et aux passagers en respectant les principes généraux d'égalité de traitement et de continuité du service public ;
o valoriser de manière raisonnable le patrimoine de l'Etat.
- Il doit, par ailleurs, être cohérent avec la démarche de décentralisation dans laquelle le Gouvernement s'engage avec détermination.
- Les grandes Chambres de commerce et d'industrie et l'UCCEGA proposent de confier la gestion des aéroports régionaux majeurs à des sociétés de droit privé à capitaux publics qui associeraient l'Etat, des collectivités territoriales et l'opérateur historique. Un Livre Blanc qu'elles ont préparé récemment met en avant les avantages qui pourraient résulter d'une telle approche : une plus grande souplesse, une clarification des rôles des différents acteurs, une association possible des collectivités locales Cette voie sera explorée activement dans les prochains mois.
(source http://www.alpes-maritimes.equipement.gouv.fr, le 27 décembre 2002)