Texte intégral
Je suis très heureux, Monsieur le Président, Madame l'Ambassadeur, mesdames et messieurs, de me trouver ce matin au milieu d'un aréopage de personnalités tout à fait considérables que vous rassemblez. L'honneur me revient en effet d'installer officiellement, au nom du gouvernement, votre Commission nationale dans sa composition renouvelée et après qu'elle ait elle-même désignée ses instances dirigeantes.
Je voudrais donc d'abord vous dire la confiance que le gouvernement place en vous pour l'accomplissement de vos missions importantes, qui ont elles-mêmes été actualisées et si vous me le permettez, je voudrais aussi insister sur certaines d'entre elles.
L'importance de votre Commission pour notre pays est intimement liée à la vision que nous avons, ensemble je n'en doute pas, de la nature et du rôle de l'UNESCO seule organisation du système des Nations unies qui ait son siège à Paris et dont le mandat se rapporte à ces domaines essentiels que sont l'éducation, la science, la culture et la communication.
Plus encore, comme il est écrit dans le préambule de son acte constitutif, le but, le finalité de l'UNESCO est de promouvoir je cite : "la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité en tant que facteur de paix et de liberté". Naturellement, on peut donner à ce texte constitutif de l'UNESCO une valeur de mots, de généralités, de vagues considérations dont les relations internationales sont friandes comme vous le savez, mais j'espère aussi que nous sommes capables de leur donner un contenu réel. Dans le monde d'aujourd'hui, nous voyons des peuples nouveaux qui apparaissent sur la scène. En réalité, ce ne sont pas des peuples nouveaux, ce sont le plus souvent des peuples très anciens dont parfois, l'Histoire est plus ancienne que la nôtre. Nous venons d'apprendre, il y a quelques heures, le décès de Deng Xiaoping et cela nous donne l'occasion de rappeler que, nous qui nous flattons d'avoir une Histoire vieille de 2000 ans, nous côtoyons désormais un peuple immense qui lui a une Histoire de 3500 ans. Ce sont des cultures anciennes, ce sont des cultures immenses. Nous avons vécu en Europe, depuis quelques générations, peut-être même depuis plusieurs siècles dans l'idée que nous étions le centre du monde. D'abord, dans l'idée que nous étions le monde à nous tout seul puisque nous avons fini par découvrir des terres lointaines dont nous pensions qu'elles n'existaient pas ; des générations ont vécu dans l'idée que le monde s'arrêtait à l'océan. Et cette ignorance en réalité s'est accompagnée très souvent d'une relation ambiguë avec ces peuples, avec ces cultures et avec ces civilisations. Certes,cette découverte, nous n'avons pas fini de l'achever puisque quand je parle de relations ambiguës, nous qui sommes si souvent enfermés sur nous-mêmes, repliés sur nos préoccupations et nos soucis, inquiets de ce monde nouveau qui apparaît jour après jour, nous avons entretenu avec ces pays lointains des relations qui ont été, tantôt l'ignorance, tantôt le mépris, - avec l'idée qu'il y avait une civilisation supérieure aux autres -, et tantôt la domination. Et parfois, les trois à la fois.
Quand on va en Asie, tout cela est extrêmement sensible, notamment lorsque l'on va dans l'Extrême-Orient où l'on mesure la force, la puissance, la vitalité du renouveau de cette zone du monde que nous avons découverte il y a quelques siècles, pour l'occuper, d'ailleurs généralement pour n'en occuper que les bordures, au nom de cette stratégie de comptoirs et vis-à-vis desquelles nous avons eu, très rarement il faut bien le dire, une attitude de respect, de considération, d'estime et pourquoi pas d'admiration.
Et il me semble qu'aujourd'hui, nous avons à redécouvrir, ou à découvrir, à donner toute leur place à chercher à connaître et à partager les valeurs que ces régions expriment. Il me semble que, vous qui êtes la Commission nationale pour l'UNESCO, vous devriez considérer cela comme un objectif stratégique de la France qui ne peut trouver la fierté de sa propre civilisation et de sa propre culture qu'en la fondant sur la reconnaissance des autres et qu'en engageant un dialogue en vue d'un partage, d'un dialogue des cultures qui est à mon avis, un élément absolument central de la capacité de l'humanité à construire si elle le peut, un monde de paix pour l'avenir. C'est pourquoi, quand en son acte constitutif, l'UNESCO dit qu'il s'agit de promouvoir la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité, elle n'écrivait pas des banalités. Il nous appartient, encore aujourd'hui, de réaliser cet objectif central.
Ce message est donc à l'évidence on ne peut plus actuel. Il suffit de regarder le monde présent, ses troubles, ses inquiétudes comme ses sources d'espérance. Je sais qu'aujourd'hui, dans notre pays, on est plus sensible aux éléments de trouble et d'inquiétude qu'aux éléments d'espérance. Mais, il suffit de sortir de chez soi pour s'apercevoir qu'en réalité, les éléments d'espérance l'emportent sur les éléments d'inquiétude et de trouble. Il n'est d'autre voie possible que celle d'une éthique de la responsabilité et de la solidarité partagée par tous. Cette ambition, ce projet pour aboutir ne peuvent aller sans une collaboration active des milieux intellectuels, professionnels, sans une sensibilisation de l'opinion publique, en particulier de la jeunesse. La France doit à coup sûr s'ouvrir sur le monde. C'est pour elle un enjeu essentiel qui est d'ordre économique bien entendu, qui est d'ordre politique sans doute, car nous avons des intérêts stratégiques à défendre, mais qui est avant tout d'ordre culturel c'est-à-dire qu'il touche au coeur même de ce que nous avons dans l'esprit et de notre façon d'aborder le monde de demain. Non pas d'une façon inquiète et repliée sur elle-même, pouvant conduire à des attitudes politiques qui sont l'expression tragique de ce repliement, mais l'ouverture volontaire, optimiste, et pourquoi pas enthousiaste sur un monde qui offre beaucoup plus de chances que de risques pour le développement de notre rôle.
Je vous le dis parce que j'en suis un modeste témoin et, quand je le peux un encore plus modeste acteur. Il y a dans le monde d'aujourd'hui, un regard vers la France impressionnant. Nous regardons vers nous-mêmes avec inquiétude, les Français expriment sur la France, sur leur pays une incertitude, comme une angoisse métaphysique ; nous n'avons guère confiance en nous. Mais le monde lui, nous regarde comme un pays d'exception et nous considère avec un formidable optimisme. Il y a plus de confiance dans la France en dehors de ses frontières qu'à l'intérieur. Quel paradoxe ! il y a plus d'admiration pour notre pays en Amérique latine ou en Asie, qu'il n'y a de confiance dans la patrie de la part de nos compatriotes aujourd'hui. Ce paradoxe est étonnant et ce qu'il l'est encore plus, c'est que ces 58 millions d'habitants, - tout compte fait, ce n'est pas considérable, installés sur un petit bout du continent européen suscitent tant d'intérêts et un regard si particulier de la part des milliards d'hommes et de femmes de l'humanité.
C'est très difficile d'analyser les vraies raisons de ce regard original du monde sur nous. Sans doute est-ce parce que nous sommes ce que nous sommes, c'est-à-dire, un pays dont l'Histoire est faite de grands événements, un pays dont la culture est faite de passion pour des valeurs universelles, un pays dont l'ambition demeure vive de jouer un rôle particulier dans l'Histoire de l'humanité. Le fait est que 58 petits millions d'habitants, quelque part sur la planète, intéressent le monde. Je vous le dis, non pas parce qu'il faudrait en tirer je ne sais quelle vanité, je vous ai dit tout à l'heure qu'au contraire cette vanité était injustifiée. Tout compte fait, j'ajouterai que l'Europe au XXème siècle, ayant apporté deux guerres, le communisme et le nazisme (ce n'est pas la même chose il est vrai), n'a pas de raison particulière de manifester une fierté exceptionnelle, ayant jeté le malheur sur le monde, pendant ces récentes générations. En même temps, tout ce que nous sommes constitue pour l'humanité d'aujourd'hui une lumière particulière. Cela ne demande pas de notre part, une fierté cocardière, je crois plutôt que nous devons avoir une attitude d'humilité vis-à-vis des autres cultures et de reconnaissance de leur valeur, de leur rôle, de leur apport à l'Histoire de l'humanité et à son avenir, mais cela fonde aussi d'une certaine façon notre ambition et l'idée que nous avons du monde d'aujourd'hui et je l'espère de la place de notre pays.
En tout cas, aux yeux de la France, la mission de l'UNESCO est forte et le rôle de la France à l'UNESCO est essentiel. C'était déjà pourquoi notre pays avait demandé et obtenu, dès 1945 que chaque état membre de la nouvelle organisation soit invité par l'acte constitutif lui-même à constituer une Commission nationale. Pendant un demi-siècle, cette Commission dont vous êtes les héritiers n'a cessé d'être ce lieu de rassemblement de personnalités les plus diversifiées et les plus qualifiées des secteurs de la vie éducative, scientifique, culturelle, des responsables de la Formation, de l'Information, des différentes branches de la création et du savoir. Son vivier s'est toujours étendu et son spectre s'est élargi. Vous êtes le lien, Monsieur le Président vous l'évoquiez tout à l'heure, entre le gouvernement et la société de telle sorte que le gouvernement soit en état, par ceux qui le représentent, d'y exprimer non seulement sa propre voix mais la voix de la société française dans ce débat des cultures.
Je relève volontiers que les Autorités de l'Etat n'ont jamais fait appel en vain à vous, à votre connaissance exceptionnelle des grands sujets que traite l'UNESCO pour éclairer les positions de notre pays et mieux faire comprendre nos vues et pour conseiller l'organisation. Je crois nécessaire de souligner votre concours, à la préparation, au déroulement, au suivi des grands rendez-vous de l'UNESCO en particulier la Conférence générale et le Conseil exécutif, mais aussi, les assemblées des programmes intergouvernementaux et celles des autres instances affiliées à l'UNESCO. Dans la plupart des cas, vous avez aidé à faire souffler le vent de la réforme, sur une institution, il faut bien le dire qui, malgré l'ampleur de sa mission que je rappelais tout à l'heure a besoin qu'on la réveille et qu'on la secoue et qu'on lui évite la tentation du sommeil qui guette chacun d'entre nous. Vous avez également su calmer, parfois, des initiatives redoutables. Madame l'Ambassadeur, qui représentez si bien le gouvernement auprès de l'UNESCO. La Commission n'a négligé, nous ne l'ignorons pas, aucun effort pour apporter à vos prédécesseurs comme à vous-même la collaboration désirée par notre diplomatie. Nous lui en savons gré et permettez-moi de vous encourager à continuer. Monsieur le Président, votre place au coeur du réseau des grandes instances nationales est aussi un atout précieux dont vous savez tirer le meilleur parti pour l'image de notre pays.
Au cours des années récentes, sous l'impulsion de votre prédécesseur, aujourd'hui président d'honneur que je salue avec respect et considération, vous avez été amené à remplir des missions que le gouvernement vous a confiées, et la synergie entre l'action des différents départements ministériels et la vôtre s'est, je crois, bien développée. La convention passée entre le ministère des Affaires étrangères et vos instances le prévoyait expressément, c'est maintenant le texte du décret constitutif révisé qui le stipule clairement. Ainsi êtes-vous invités à contribuer à l'effort de rapprochement de nos actions multilatérales et bilatérales. L'appui dont vous avez besoin, de la part des départements ministériels vous sera naturellement accordé, y compris sur le plan matériel, quand les moyens le permettent, ce qui est de plus en plus rare, mais vous savez également avoir recours aux autres sources existantes ou potentielles, et cela me paraît tout à fait judicieux. Cette capacité à susciter des partenariats permet d'amplifier notre participation et donc de renforcer notre présence. De toute façon, nous avons propension à considérer que, toujours, l'Etat doit tout faire, je crois que nous entrons dans un système dans lequel il faut s'habituer à s'ouvrir à ces partenariats. Je viens de Singapour, nous avons installé la Fondation Europe-Asie. Les singapouriens sont des gens formidables. Nous lançons ce genre d'idées, on ne trouve pas l'argent pour le faire, eux, en un an, ils ont trouvé un local magnifique, un bâtiment dans un parc somptueux et comme un clin d'oeil de l'Histoire, il se trouve que le Siège de cette Fondation euro-asiatique à Singapour s'installe dans l'ancienne résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Singapour. C'est le hasard naturellement, il n'y a pas d'intention, mais c'est cocasse. Ils ont naturellement dans l'année retapé ce bâtiment, ils ont trouvé les moyens pour que cette Fondation existe, qui sont des moyens d'Etat mais qui sont aussi pour beaucoup, des moyens d'entreprises sur le terrain. Cette capacité à mobiliser des énergies, des moyens diversifiés, c'est typique de l'Asie d'aujourd'hui : aller vite et fort là où l'on a décidé d'aller.
J'indique au passage que j'ai suggéré que cette fondation, qui est une initiative franco-singapourienne, qui fera beaucoup de choses qui intéressent le champ de vos missions et avec laquelle peut-être aurez-vous l'occasion de dialoguer devrait avoir en même temps, une antenne en Europe et naturellement, j'ai proposé les services de la France. Je l'ai fait, je dirai comme cela, sans me soucier des moyens. Je vois les longues batailles que je vais devoir livrer pour sortir trois sous de la poche de l'Etat ; peut-être irai-je chercher dans d'autres poches une contribution. Je dis cela pour les représentants de l'activité économique que j'aperçois ici et là.
Parmi vos initiatives les plus heureuses de ces dernières années, Mesdames et Messieurs, je ne citerai que quelques exemples. Vos activités en faveur du renforcement de la coopération intellectuelle à l'UNESCO, le développement de certains aspects de l'éducation, comme l'enseignement technique ou professionnel, ou l'enseignement supérieur ou à distance, mais aussi la réflexion, que vous avez anticipée, qui contribue à introduire à l'UNESCO les problèmes ayant trait aux enjeux des nouvelles technologies de l'information et de la communication. La coordination des interventions concernant la nouvelle bibliothèque d'Alexandrie ainsi que nombre de projets inter-culturels, la liste en serait longue.
Je tiens aussi à signaler la coopération exemplaire qui s'est instaurée entre la Commission nationale française et le Comité de bioéthique créé par le directeur général de l'UNESCO et présidé par Mme Noëlle Lenoir : la Commission a su mobiliser juristes et scientifiques de hauts niveaux pour assister le Comité dans sa lourde tâche. Votre Commission a su faire d'heureux choix en donnant la priorité à la place des femmes, à l'écoute de la jeunesse, au développement de l'information du public français, aux activités de formation et à leurs prolongements.
L'humanité est en fait aujourd'hui confrontée à de nouveaux problèmes. Maintenant que le grand affrontement est-ouest qui a occupé un demi-siècle est remisé au magasin des vieilleries, nous découvrons que de nouveaux problèmes se posent à l'humanité et que nous allons devoir les affronter, sans doute avec beaucoup de difficultés dans les années qui viennent, et il me semble que ces grands problèmes du monde d'aujourd'hui et de demain sont ou devraient être au coeur de vos réflexions. Le problème des minorités, le monde est, partout plein de minorités ; d'une certaine façon, cela signifie que, Dieu merci, nous ne sommes pas tous crispés sur nos frontières et sur une sorte de conception ethnique de l'organisation humaine. Ce n'est donc pas un mal en soi, c'est plutôt le contraire. Simplement, cela pose aussi des problèmes redoutables en Europe. En Europe centrale et orientale, le problème majeur est celui des minorités. Les problèmes se règlent un à un, ils se règlent sur le papier, mais il faut ensuite le vivre. Nous pouvons nous féliciter de savoir que la Roumanie a réglé ses questions de minorités avec la Hongrie, je serai demain avec le président de la République en Roumanie, ce sont des questions centrales, impossible d'entrer dans l'Union européenne, impossible d'accéder à l'OTAN s'il n'y a pas au préalable le règlement de ces questions. Il faudra le vivre je le répète. Minorités en Afrique car le découpage des frontières ne correspond pas du tout aux réalités humaines de l'Afrique traditionnelle mais plutôt au découpage des zones d'influence que les Européens y ont installés au 19ème ou au 20ème siècle. En Asie, où les minorités chinoises en Indonésie en Malaisie, en Thaïlande, à Manille sont si importantes.
La question du rôle des femmes dans nos sociétés, c'est une question centrale, en France on regarde cela sous l'angle, qui n'est pas négligeable mais pas considérable de la place des femmes dans la vie politique. Ailleurs, il se pose de façon beaucoup plus tragique. Quand je parle de ces questions et que je vois que nous sommes de si bons professeurs des Droits de l'Homme, à travers le monde, je rappelle quand même que ma mère n'avait pas le droit de vote en France, mesdames et messieurs et la vôtre non plus. Après tout, avant de donner des leçons à des peuples qui ont une Histoire et leurs problèmes et de leur expliquer, comme une sorte de b-a ba qu'ils doivent appliquer dès maintenant la démocratie façon Westminster, nous ferions bien d'avoir un peu plus de modestie et de regarder d'où nous venons et qui nous sommes.
Naturellement, dans ces nouveaux problèmes, il y a l'aspiration des hommes et des femmes des peuples à avoir accès à la culture, à la formation, accès évidemment profondément inégal. Il est inégal en France, inégal profondément dans le monde. Je suis sûr que vous vous passionnerez, et vous aurez raison de le faire sur les conséquences bouleversantes des nouveaux moyens de communication de diffusion de l'information, qui ne sont pas simplement de la technique, de la technologie, mais qui bouleversent la donne, qui change les sociétés, et qui, je le dis au passage, risquent tout simplement de tenter d'imposer l'idée qu'il y aurait une culture mondiale, qui est probablement l'idée la plus exécrable qu'on puisse avoir devant soi. Or, les moyens modernes de communication sont discriminants. Ils parlent volapuc, je veux dire anglo-saxon, et derrière les moyens de diffusion se cachent une langue unique, une pensée unique, façon mondiale, une culture unique façon Walt Disney. Si nous voulons maintenir cette diversité des cultures qui est l'essence même de l'humanité, qui est le droit fondamental des hommes et qui est la préservation de notre richesse, nous avons une énorme travail à faire. Je suis sûr que vous-mêmes serez passionné par se sujet et je vous le demande de le considérer comme une haute priorité. Il ne s'agit pas simplement de défendre la langue française, la culture française, la civilisation française, il faut bien sûr les défendre et en avoir la fierté, mais en réalité, il s'agit de défendre la diversité de la culture, la diversité des langues, la diversité des modes de pensée, la diversité des histoires et des projets pour l'avenir que les peuples expriment. Parce que cette diversité, c'est la base même de l'humanité. Je dirai c'est le droit fondamental de l'humanité d'aujourd'hui et c'est ce dont nous avons besoin pour que notre planète, demain soit à la fois ouverte et riche.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, le renouvellement de vos membres préparé avec votre Commission et suivant une variété de procédures qui renforce votre représentativité apportera encore, j'en suis sûr un élan nouveau à votre action.
Aussi, avant de conclure, je voudrais d'abord m'adresser à celui qui, après d'illustres prédécesseurs ayant pour nom Paul Monteil, Paul Rivet, Gaston Berger, Jean Sarailh, Julien Quin, Jean Thomas, c'est-à-dire des grands noms, aura présidé pendant 18 ans aux destinées de votre Commission. M. Jean Sirinelli tout ce qui a été réalisé sous votre autorité, hautement appréciée par tous est dû à la fois à la chaleur de votre humanisme, mais aussi à la force de vos convictions. Votre discrétion, l'émotion qui souvent est la vôtre n'ont jamais donné que plus de portée à l'expression de votre sagesse. Il fallait à la Commission, une personnalité aussi profondément attachée au service public, un homme de votre culture et de votre sensibilité, pour assembler si bien et si durablement tant d'éminents concours et de bonnes volontés.
Notre voeu très cher est que vous demeuriez, en votre qualité de président d'honneur, un éclaireur de cette Commission qui vous doit tellement.
Laissez-moi vous dire simplement notre reconnaissance vraie. J'associe dans cet éloge deux vice-présidents, Yves Brunsvick et André Danzin, dont la foi dans l'honneur et dans la mission de l'Unesco, associée à une disponibilité constante nous apportent tant.
Il serait enfin juste de ne pas adresser de vives félicitations à cette équipe très dévouée et professionnelle que constitue votre secrétariat.
Monsieur le Président,
Il n'est assurément de meilleure conclusion que celle qui s'ouvre sur l'avenir. C'est pourquoi je me tourne vers vous (et vers les vice-présidents) nouvellement élu(s).
Monsieur le Président,
Il n'est assurément de meilleur conclusion que celle qui s'ouvre sur l'avenir. C'est pourquoi je me tourne vers vous (et vers les vice-présidents) nouvellement élu(s).
Monsieur Jean Favier,
Vous venez de recevoir la confiance de vos pairs, je dirai, une nouvelle fois, car cela, me semble-t-il, vous est déjà bien souvent arrivé en d'autres lieux prestigieux.
Vous avez donné le meilleur, toute votre vie professionnelle durant, à l'Etat comme à la culture, au national comme à l'international, à la conservation du passé comme à la préparation de l'avenir.
Il vous revient de conduire cette Commission pour franchir le cap du prochain millénaire en en faisant certainement la Très grand Commission nationale de France pour l'UNESCO. J'y vois une ambition légitime à l'image de vos réussites antérieures.
A vous-mêmes, aux vice-présidents, aux présidents des Comités qui seront bientôt élus, à vous tous, Mesdames et Messieurs, membres et collaborateurs de la Commission de la République française pour l'éducation, la science et la culture, j'adresse encore tous mes voeux et vous assure de notre soutien dans l'esprit du mandat qui vous est maintenant confié.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 octobre 2001)