Déclaration de Mme Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au développement durable, sur le bilan de la Convention alpine pour la protection et le développement des Alpes, Merano le 19 novembre 2002.

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Circonstance : Réunion des ministres de la VIIème Conférence des parties de la Convention alpine à Merano (Italie), le 19 novembre 2002

Texte intégral

Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Je souhaiterais tout d'abord, Monsieur le Président, vous remercier pour votre accueil à Merano et vous dire toute notre gratitude pour le travail accompli depuis deux ans sous votre présidence.
Je voudrais, également exprimer ma solidarité à l'Italie, après le tremblement de terre des dernières semaines, qui a provoqué la perte de vies trop nombreuses.
Ce drame vient nous rappeler combien nous devons demeurer vigilants face aux risques naturels qui menacent les populations et qui peuvent revêtir les formes les plus diverses, particulièrement dans les régions de montagne : je souhaite que ce sujet fasse l'objet d'un échange approfondi dès aujourd'hui entre nous.
Pour commencer, je voudrais adresser mes plus vives félicitations à la ville de Innsbrück qui accueillera le siège de la Convention alpine et à Bolzano qui l'appuiera dans cette mission : la candidature de Grenoble, malgré des atouts indéniables, n' a pas rencontré le soutien espéré. Nous ne pouvons que respecter le choix des délégations mais soyez assurés de l'appui de la France pour le plein succès de la mission impartie au siége.
Je félicite tous les candidats à la fonction de secrétaire général par intérim : celui qui a été choisi, Monsieur Noël LEBEL, présente j'en suis persuadée, toutes les qualités souhaitées par les Parties contractantes.
Cette VII ème Conférence alpine marquera un tournant majeur dans l'existence de la Convention.
La première période consacrée à l'élaboration de 9 protocoles est achevée. La France, pour sa part, les a tous signés et elle a engagé leur procédure de ratification : deux d'entre eux, ceux qui concernent l'agriculture et le règlement des différends, ont d'ores et déjà été ratifiés, les autres devant l'être en 2003.
Il convient, à présent, de se mobiliser sur la mise en uvre : c'est en effet sur le terrain de l'action que nous sommes attendus et que la Convention doit faire ses preuves.
C'est en s'attachant à consolider ce qui existe déjà, que nous réussirons à faire participer les populations pour qu'elles s'approprient la Convention et les politiques qu'elle soutient ; nous devons faire vivre la Convention et, à cette fin, dynamiser les accords internationaux déjà signés qui participent à la protection du massif alpin : je pense naturellement et notamment au massif du Mont Blanc qui mérite notre intérêt et notre vigilance.
D'ores et déjà pour mieux associer les acteurs au développement et à la protection des Alpes, la France a constitué un Comité national de suivi regroupant des représentants des administrations, des collectivités territoriales et des O.N.G. De fait, ce comité est consulté systématiquement avant les différentes réunions organisées par la Convention.
Notre pays s'appuie également sur des réseaux ou des structures à vocation transnationale pour soutenir toute action participant de la mise en uvre de la Convention.
Le "Réseau alpin des espaces protégés" apparaît bien comme l'instrument clé de cette mise en uvre : aujourd'hui, il nous permet d'admirer dans cette salle la magnifique exposition sur les "Montagnes mythiques" réalisée conjointement par une quinzaine de gestionnaires d'espaces protégés.
Vous avez pu juger en outre, au travers du rapport d'activités qui a été remis, pour la première fois, à tous les participants à la VI ème Conférence alpine de l'importance du travail que ce réseau transnational réalise depuis plus de cinq ans.
Le second rapport est à votre disposition aujourd'hui dans les langues officielles de la Convention : il vous permettra d'évaluer l'étendue et le champ des actions qui ont été conduites.
Les activités du réseau sont en augmentation constante : animation de nouveaux groupes de travail, mises à jour des outils de communication, bases de données et cartographies, développement de nouveaux thèmes .
Cette évolution témoigne de la bonne santé du réseau. Elle repose sur le travail assidu de l'unité de coordination dont le budget est entièrement à notre charge : c'est pourquoi la France a sollicité une contribution des autres Parties contractantes.
Le Réseau alpin des espaces protégés est, d'autre part, l'objet de sollicitations émanant d'autres régions montagneuses : les Pyrénées et les Carpates souhaitent mettre en place un réseau similaire avant d'élaborer une convention du type de la convention alpine.
De nombreux échanges ont eu lieu, notamment avec la Roumanie et la Slovaquie.
D'autres projets et d'autres réseaux apportent ou vont apporter leur contribution à la médiatisation et à la mise en uvre de la Convention :
· C'est le cas de la Via alpina, projet de sentier de randonnée pédestre à travers les huit pays signataires de la Convention et qui a déjà reçu le soutien financier de l'Union européenne au titre du programme INTERREG III B " Espace alpin " ,
· C'est également celui du réseau des "Villes alpines de l'année". La ville de Gap a été désignée au titre de l'année 2002 pour l'ensemble de ses actions et programmes allant dans le sens des prescriptions de la Convention. C'est, comme vous le savez, la ville suisse d'Herisau qui lui succédera pour l'année 2003.
· Je citerai aussi le réseau de communes "Alliance dans les Alpes" promu par la CIPRA qui a organisé en mai 2001 un rassemblement visant à amplifier l'adhésion des communes et vient de renforcer ses moyens à cet effet.
Mais la politique que conduit la France dans les Alpes ne se limite pas au seul domaine environnemental : elle couvre aussi les composantes économiques et sociales de la montagne. Dans le cadre de sa stratégie nationale de développement durable les préoccupations de mon Ministère pour la prévention des risques, la politique énergétique et la qualité de la vie rejoignent largement celles de la Convention alpine.
Cette politique se concrétise notamment par notre soutien aux associations et aux ONG qui jouent un rôle particulièrement important dans la préservation de l'environnement.
Tels sont, Monsieur le Président, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs, les messages que je tenais à délivrer à celles et ceux qui avec acharnement et enthousiasme, oeuvrent déjà depuis de longues années pour le plein succès de cette Convention : je les en remercie chaleureusement.

(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 26 novembre 2002)