Déclaration de M. François Mitterrand, Président de la République, sur la situation au Liban, publiée le jeudi 24 juin 1982.

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Circonstance : Intervention israélienne au Liban

Texte intégral

Tout fait redouter, dans les heures qui viennent, des combats tragiques qui, à Beyrouth même, viendraient s'ajouter aux souffrances déjà endurées par les populations du Liban.
- L'assaut et la destruction de la capitale du Liban compromettraient douloureusement et de manière durable l'avenir du pays tout entier et la paix dans l'ensemble de la région.
- La France demande solennellement à Israel de respecter les exigences du cessez-le-feu. Il est indispensable et urgent qu'un désengagement s'opère entre toutes les forces qui sont actuellement au combat dans Beyrouth-Ouest et sa périphérie, et que puisse s'interposer l'armée libanaise, épaulée, si le gouvernement légitime le désire, par une force constituée sous l'égide du Conseil de sécurité.
- Ainsi pourra être obtenue la neutralisation de Beyrouth-Ouest sous le contrôle d'observateurs des Nations unies.
- Celle-ci constitue la première étape de la restauration de l'autorité de l'Etat libanais sur son territoire. La France est prête, dans-le-cadre du Conseil de sécurité, qu'elle saisit dès maintenant, à apporter son -concours aux efforts que déciderait le gouvernement libanais.
- Cette neutralisation constitue la condition préalable à l'ouverture prochaine des négociations nécessairres pour assurer l'existence, la sécurité ainsi que les autres droits légitimes de chacun des Etats et des peuples en-cause, et d'abord ceux du Liban lui-même. La France fera connaître, le moment venu, ses propositions à ce propos.