Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux technologies nouvelles, sur la coopération scientifique et technique entre la France et la Chine, Pékin le 25 octobre 2002.

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Circonstance : Voyage officiel en Chine du 24 au 29 octobre 2002-allocution lors de la cérémonie de signatures des différents accords entre la Chine et la France à Pékin le 25

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je suis fortement consciente de l'honneur qui m'est fait de participer, avec les délégations chinoises et françaises à cette cérémonie de signatures des différents accords qui vont unir dans quelques instants cette prestigieuse Université de Tsinghua et plusieurs universités, organismes de recherche ou entreprises françaises. Cet honneur insigne se double d'une joie profonde à l'idée de, par ces accords et à travers les réflexions que son Président, Monsieur WANG Dazhong, et moi-même avons pu échanger, la coopération scientifique et technique entre nos deux pays puisse être renforcée.
Notre présence en ce haut lieu de l'excellence scientifique chinoise se justifie par la remarquable qualité académique de cette université. Elle n'a rien à envier, par la diversité et la l'excellence des formations proposées, le renom des maîtres qui y enseignent, ainsi que par la grande valeur de ses étudiants et chercheurs, aux meilleures institutions internationales.
Notre venue accompagne, tout d'abord, la signature attendue d'un certain nombre d'accords dans le cadre du centre franco-chinois de l'énergie et de l'environnement, deux domaines de recherches d'une importance grandissante, à l'heure où la croissance démographique mondiale, combinée à une évolution des modes de vie impose d'approfondir les grands enjeux énergétiques, deux domaines étroitement liés par l'impératif d'une recherche au service du développement durable.
A ce titre, je félicite les acteurs chinois et français qui ont uvré à ces rapprochements : du groupe SUEZ pour l'accord sur l'eau et les déchets, du groupe ACCOR sur la thermique du bâtiment, et enfin, du BRGM pour son adhésion à ce Centre franco-chinois de l'environnement et de l'énergie.
La présence simultanée de deux grands groupes industriels français et des acteurs de la recherche académique, comme le BRGM ou les universités et grandes écoles signataires en 2001 de la convention de partenariat, l'INSA de Lyon, le pôle universitaire de Nancy-Metz ou l'Ecole des Mines de Paris est, à mes yeux, le symbole éclatant de ces partenariats qu'appelle la volonté de soutenir l'innovation et le transfert technologique. J'admire le fait que l'Université de Tsinghua puisse réunir à elle seule ces trois types de structures académiques, elle qui est, par son histoire, à la fois université, grande école et centre de recherche
J'en viens à un aspect qui revêt à mes yeux une importance particulière. Je vois dans cette cérémonie l'occasion d'adresser à cette remarquable Université un signal fort de la part de la France. Je souhaite vous annoncer que le Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies a décidé d'attribuer chaque année, dès 2003, aux plus brillants docteurs issus de l'Université de Tsinghua une dizaine de bourses de post-docs parmi celles qui, pour la première fois en France, seront proposées pour des périodes de 12 à 18 mois, dans des conditions de rémunération attractives. Certaines de ces bourses seraient réservées à des recherches portant sur l'énergie et l'environnement, d'autres iraient à des recherches en mathématiques qui pourraient s'effectuer, pour les post-doctorants chinois accueillis en France, à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm.
A côté de cette collaboration-phare, je souhaite que l'année 2003 puisse consacrer des actions concertées ciblées entre l'Université de Tsinghua et certains des établissements d'excellence français, ses partenaires naturels, qu'il s'agisse de l'ENS, de l'Ecole Polytechnique, des Grandes Ecoles de Commerce ou de l'Institut des Sciences Politiques.
Je forme le vu que cette possibilité d'échanges au meilleur niveau de recherche permette un enrichissement mutuel des chercheurs et laboratoires de nos deux pays ; puissent-ils ainsi s'engager sur le chemin d'une coopération scientifique résolument tournée vers l'excellence !

(source http://www.recherche.gouv.fr, le 5 novembre 2002)