Texte intégral
1- L'asthme et les allergies constituent un authentique problème de santé publique. L'asthme atteint trois millions d'individus dans notre pays, dont près d'un million d'enfants. Les allergies de tous types concernent 20 à 30% de la population selon les études et les secteurs concernés. Le coût est évalué à 2 milliards d'euros par an pour les deux types d'affections. Or, malgré une amélioration des conditions de diagnostic et l'acquisition de médicaments de plus en plus puissants, nous assistons, pour les deux, à un accroissement de leur prévalence et de leur morbidité. Cette dernière s'exprime notamment en termes de sévérité, chez les sujets jeunes en particulier, et dans les populations socio-économiquement défavorisées vivant dans des conditions environnementales insalubres.
2- Les relations entre santé et environnement sont au centre de la problématique de l'asthme et des allergies, tant pour ce qui concerne le taux d'émergence de ces affections que leur pérennisation. En effet certains individus sont génétiquement prédisposés à développer au niveau de leurs bronches une inflammation muqueuse qui constituera le phénomène biologique de base de leur asthme. D'autres orientent leur système immunitaire de sorte qu'ils privilégient une voie conduisant à une sensibilisation puis à une allergie au niveau de divers organes tels les voies respiratoires, l'appareil digestif, la peau, l'oeil . D'autres encore associent les deux phénomènes. Mais dans tous les cas les caractéristiques de l'environnement joueront un rôle majeur dans le déclenchement puis d'entretien de ces affections : contacts avec des substances allergisantes, avec des microorganismes infectants, avec des polluants physico-chimiques, la fumée de tabac notamment, souvent avec plusieurs de ces contaminants à la fois.
Nous y voilà ! La qualité de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons, mais aussi de celle avec laquelle nous nous lavons, ou dans laquelle nous nous baignons, la qualité de notre alimentation enfin, vont intervenir dans la fréquence d'apparition et l'évolutivité de l'asthme et des allergies. Je sais que nombre de vos travaux comportent dans leur thématique l'étude des altérations de l'environnement et de leurs conséquences sur la santé. Vous savez que de mon côté je me suis beaucoup investi dans ce domaine et que je reste très concerné par cette problématique des relations entre santé et environnement, qui comportent un volet physique mais aussi psychologique.
Nous avons déjà à notre disposition des agences qui nous permettent d'exercer des actions de veille et d'expertise sur notre environnement, y compris pour ce qui concerne l'alimentation. Nous allons bientôt inaugurer l'Agence de sécurité sanitaire environnementale qui sera plus spécifiquement en charge de ces activités. Cependant je compte aussi sur votre collaboration.
3- Les associations telles que Asthme Allergies aident les professionnels à assurer une meilleure prise en charge des patients et de leur famille, notamment au plan de l'éducation à la santé. En effet, il a été bien montré maintenant que ces types d'affections nécessitent , pour avoir quelque chance de voir leur fréquence et leur gravité diminuer, un enseignement au moins élémentaire des mécanismes biologiques mis en jeu, des campagnes de dépistage avec information de la population sur les premiers signes de la maladie, enfin une formation simple aux méthodes de prévention et de traitement. Or grâce à vous, les pouvoirs publics et le ministère de la santé, peuvent compter sur des relais solides et de puissantes courroies de transmission dans les actions qu'ils comptent mener au plan éducatif. Je connais en effet les efforts que vous avez déjà consentis dans ces divers domaines, dans le cadre de la médecine de ville et au sein des hôpitaux.
4- Parmi les objectifs prioritaires, pour aboutir, à l'échelle de la population, à une réduction de fréquence et de gravité de ces affections, figure l'obtention d'une part d'auto-gestion dans la conduite thérapeutique, de la part des patients, mais aussi des familles, notamment lorsqu'il s'agit de jeunes enfants. Cela ne peut s'acquérir que grâce à un programme éducatif de bonne qualité, éprouvé (" validé "), au cours duquel l'écoute du patient et/ou de sa famille, tiendra une place de premier plan. Finalement c'est lorsque le patient aura été correctement situé dans son contexte familial, avec l'acceptation des contraintes que suppose la prise en charge de sa maladie parce que celle-ci aura été mieux comprise, que l'on pourra espérer, par définition, une conduite thérapeutique intelligente, soutenue, dans ces affections de longue durée, participative et donc efficace.
5- La relation médecin-malade, à l'échelle individuelle, joue également un grand rôle dans l'amélioration des caractéristiques sanitaires d'un pays, dès lors qu'elle s'étend à l'échelle de toute la population . La promotion, j'allais dire la " culture " de cette relation, doit être mise en avant dans tout programme moderne de santé publique. La participation de tous les médecins, et notamment ceux qui ont en charge les asthmatiques et allergiques, est indispensable pour mener à bien les actions d'éducation à la santé, de prévention et de dépistage, que je souhaite. Or cela ne peut se concevoir sans l'établissement de liens solides de confiance entre le praticien et son patient.
6- Pour accomplir ces tâches, nous savons le rôle de partenaire que peuvent jouer les industriels du médicament ou des appareillages médicaux. Il faut que ce partenariat soit bien compris de tous, et notamment des parties en présence, et s'établisse dans un climat de dialogue et de transparence.
7- Nous sommes tous responsables de notre capital santé. Il faut pour cela un contrat de responsabilité partagée avec l'état, aux confins de la santé individuelle et de la santé publique. La responsabilité partagée est la démarche nécessaire dans tout système solidaire. C'est pour moi une donnée fondamentale qui sera un guide dans l'élaboration de la future loi de programmation quinquennale en santé publique.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 29 janvier 2003)
2- Les relations entre santé et environnement sont au centre de la problématique de l'asthme et des allergies, tant pour ce qui concerne le taux d'émergence de ces affections que leur pérennisation. En effet certains individus sont génétiquement prédisposés à développer au niveau de leurs bronches une inflammation muqueuse qui constituera le phénomène biologique de base de leur asthme. D'autres orientent leur système immunitaire de sorte qu'ils privilégient une voie conduisant à une sensibilisation puis à une allergie au niveau de divers organes tels les voies respiratoires, l'appareil digestif, la peau, l'oeil . D'autres encore associent les deux phénomènes. Mais dans tous les cas les caractéristiques de l'environnement joueront un rôle majeur dans le déclenchement puis d'entretien de ces affections : contacts avec des substances allergisantes, avec des microorganismes infectants, avec des polluants physico-chimiques, la fumée de tabac notamment, souvent avec plusieurs de ces contaminants à la fois.
Nous y voilà ! La qualité de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons, mais aussi de celle avec laquelle nous nous lavons, ou dans laquelle nous nous baignons, la qualité de notre alimentation enfin, vont intervenir dans la fréquence d'apparition et l'évolutivité de l'asthme et des allergies. Je sais que nombre de vos travaux comportent dans leur thématique l'étude des altérations de l'environnement et de leurs conséquences sur la santé. Vous savez que de mon côté je me suis beaucoup investi dans ce domaine et que je reste très concerné par cette problématique des relations entre santé et environnement, qui comportent un volet physique mais aussi psychologique.
Nous avons déjà à notre disposition des agences qui nous permettent d'exercer des actions de veille et d'expertise sur notre environnement, y compris pour ce qui concerne l'alimentation. Nous allons bientôt inaugurer l'Agence de sécurité sanitaire environnementale qui sera plus spécifiquement en charge de ces activités. Cependant je compte aussi sur votre collaboration.
3- Les associations telles que Asthme Allergies aident les professionnels à assurer une meilleure prise en charge des patients et de leur famille, notamment au plan de l'éducation à la santé. En effet, il a été bien montré maintenant que ces types d'affections nécessitent , pour avoir quelque chance de voir leur fréquence et leur gravité diminuer, un enseignement au moins élémentaire des mécanismes biologiques mis en jeu, des campagnes de dépistage avec information de la population sur les premiers signes de la maladie, enfin une formation simple aux méthodes de prévention et de traitement. Or grâce à vous, les pouvoirs publics et le ministère de la santé, peuvent compter sur des relais solides et de puissantes courroies de transmission dans les actions qu'ils comptent mener au plan éducatif. Je connais en effet les efforts que vous avez déjà consentis dans ces divers domaines, dans le cadre de la médecine de ville et au sein des hôpitaux.
4- Parmi les objectifs prioritaires, pour aboutir, à l'échelle de la population, à une réduction de fréquence et de gravité de ces affections, figure l'obtention d'une part d'auto-gestion dans la conduite thérapeutique, de la part des patients, mais aussi des familles, notamment lorsqu'il s'agit de jeunes enfants. Cela ne peut s'acquérir que grâce à un programme éducatif de bonne qualité, éprouvé (" validé "), au cours duquel l'écoute du patient et/ou de sa famille, tiendra une place de premier plan. Finalement c'est lorsque le patient aura été correctement situé dans son contexte familial, avec l'acceptation des contraintes que suppose la prise en charge de sa maladie parce que celle-ci aura été mieux comprise, que l'on pourra espérer, par définition, une conduite thérapeutique intelligente, soutenue, dans ces affections de longue durée, participative et donc efficace.
5- La relation médecin-malade, à l'échelle individuelle, joue également un grand rôle dans l'amélioration des caractéristiques sanitaires d'un pays, dès lors qu'elle s'étend à l'échelle de toute la population . La promotion, j'allais dire la " culture " de cette relation, doit être mise en avant dans tout programme moderne de santé publique. La participation de tous les médecins, et notamment ceux qui ont en charge les asthmatiques et allergiques, est indispensable pour mener à bien les actions d'éducation à la santé, de prévention et de dépistage, que je souhaite. Or cela ne peut se concevoir sans l'établissement de liens solides de confiance entre le praticien et son patient.
6- Pour accomplir ces tâches, nous savons le rôle de partenaire que peuvent jouer les industriels du médicament ou des appareillages médicaux. Il faut que ce partenariat soit bien compris de tous, et notamment des parties en présence, et s'établisse dans un climat de dialogue et de transparence.
7- Nous sommes tous responsables de notre capital santé. Il faut pour cela un contrat de responsabilité partagée avec l'état, aux confins de la santé individuelle et de la santé publique. La responsabilité partagée est la démarche nécessaire dans tout système solidaire. C'est pour moi une donnée fondamentale qui sera un guide dans l'élaboration de la future loi de programmation quinquennale en santé publique.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 29 janvier 2003)