Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
C'est un honneur d'ouvrir cette 9ème assemblée européenne du télétravail. Pendant trois journées de travail bien fournies, nous allons accueillir dans notre capitale les principaux acteurs et experts européens du télétravail. Je tenais à remercier l'organisateur, l'Association Française du Télétravail et des Téléactivités, et tous ceux qui l'ont soutenue, les entreprises et les différents sponsors, la Commission européenne, les services de l'Etat concernés en France, la Ville de Paris, pour que ces trois jours soient une réussite.
J'aimerais aussi souhaiter un mot de bienvenue à nos amis et partenaires européens qui ont fait le déplacement jusqu'ici. Nous aurions pu imaginer organiser cette assemblée à distance, quelle merveilleuse illustration du télétravail cela aurait été ! Vous auriez pu suivre mon intervention sur un portable sur votre lieu de travail habituel ou, pour les plus malins, en flânant dans les rues de Paris et en profitant des charmes de la capitale. Mais je savais pouvoir compter sur votre abnégation. Je vous remercie donc tous d'être présent physiquement devant moi et de contribuer aux différents débats de cette assemblée.
Pour la première fois, l'assemblée européenne prend donc ses quartiers en France. Notre pays entend ainsi manifester son plein soutien aux objectifs qu'il a confirmés au dernier conseil européen sur l'initiative e-europe ", parmi ceux-ci figure le développement du télétravail. Par un heureux hasard, cela coïncide avec ce qu'on pourrait qualifier de "réveil français". En effet, selon la méthodologie utilisée par le programme " Information Society Technologies " (IST) européen, le taux français de télétravailleurs à domicile est de 2,2% contre 2,1% pour la moyenne européenne. Concernant les télétravailleurs "nomades", si le chiffre reste la moitié de la moyenne de l'Union Européenne, il croît plus rapidement que le chiffre européen. Ainsi, avec 4,4% estimés de la population active intéressée à un titre ou à un autre par le télétravail en France, c'est désormais un phénomène de société important que nous voyons se développer, parfois même sans y prendre garde, mais qui influence de façon significative, dans une perspective longue, nos comportements.
Après ce court intermède sur la situation française, qui n'a fait, vous me pardonnerez, que conforter l'image qu'ont parfois les Européens des Français, c'est-à-dire de personnes qui aiment parler d'eux, je voudrais évoquer brièvement le contenu de ces trois jours. La première journée a pour but de clarifier les définitions, les pratiques et les mesures du télétravail. Les nombreux témoignages et interventions ont pour but d'avancer de façon concrète dans cette direction. La deuxième journée permettra d'aborder de façon plus détaillée les principales composantes du télétravail : les questions économiques et sociales, les aspects juridiques et technologiques, les sujets d'utilité publique comme par exemple la santé. La santé est un sujet important pour la France. Nous avons en effet investi sur des domaines comme la télémédecine, la télé-consultation médicale à distance par satellite, les interventions en situations de crise ou les interventions coordonnées à distance. Dans ces domaines nous disposons de quelques pôles d'excellence. La troisième journée sera celle des restitutions et des conclusions.
Permettez-moi d'aborder maintenant, compte tenu des responsabilités qui sont les miennes au sein du gouvernement français, le télétravail sous l'angle du développement durable, sujet vaste et complexe, mais crucial pour notre avenir à tous. Selon moi, le télétravail concerne les trois piliers du développement durable : l'économie, le social et l'environnement. En effet, il concilie activité économique, amélioration de la qualité de vie et meilleur respect de l'environnement.
Des travaux sur le télétravail et le développement durable, réalisés par M. Jancovici et une équipe de recherche, vous seront présentés demain, basés sur des analyses de consommations énergétiques. Il conviendra également d'être attentif aux résultats de vos réflexions concernant les effets possibles du télétravail sur les questions de transport, des économies d'énergie, voire peut-être sur l'effet de serre et de façon générale sur des préoccupations de type environnemental. Il est aussi intéressant de voir comment les milieux économiques peuvent se responsabiliser sur le plan social et environnemental. En terme de méthode, je serai intéressée par tout retour d'expérience et de meilleure pratique dans ces domaines. Je crois que c'est un peu l'idée attachée au fait de nous retrouver ici tous ensemble en venant d'horizons différents.
Je finirai sur un thème qui m'est cher, la solidarité entre les peuples, thème dont il a été question à Johannesbourg. Si le télétravail peut contribuer à intensifier les relations intra-européennes, que nous appelons de nos vux, il peut dépasser les frontières européennes en contribuant à la coopération et au rayonnement de l'Union européenne et de ses Etats membres auprès d'autres pays. Le télétravail peut également aider les plus défavorisés à être mieux intégrés dans notre société, qu'il s'agisse par exemple d'handicapés, de personnes en situation de dénuement médical local ou de populations dans des zones enclavées. C'est pour cela aussi que j'associe le télétravail au développement durable.
En conclusion, je formule le vu que ces trois jours soient une étape importante dans le développement européen du télétravail en instituant une nouvelle dynamique d'échanges et en validant le cadre européen, sous les aspects économiques, sociaux, juridiques, technologiques et de développement durable, dans lequel le télétravail pourra évoluer rapidement. Je vous remercie du travail que vous allez effectuer à cette fin."
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 26 septembre 2002)