Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur l'organisation d'expositions de peinture au Musée du Luxembourg et sur la politique culturelle du Sénat, Paris le 22 janvier 2003.

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Circonstance : Réception des membres du gouvenrment et de leurs conjoints à l'exposition Modigliani au Sénat le 22 janvier 2003

Texte intégral


Monsieur le Premier ministre, Cher Jean-Pierre,
Mes chers amis,
Dans la région de Jean-Pierre, où l'on prépare de sublimes cognacs, on sait très bien ce qu'est la " part de l'ange ", cette évaporation naturelle qui n'enivre que ceux qui nous gardent, nos anges gardiens.
Je vous suis très reconnaissant aujourd'hui d'avoir gardé dans vos emplois du temps surchargés une part pour l'Ange au visage grave. Peut-être que ceux d'entre vous qui n'ont pas eu la chance d'être sénateurs découvrent ainsi un volet de notre action au Sénat, cette politique culturelle qui s'exprime, sur les grilles, dans le jardin, au Musée, et que nous concevons sans nous en cacher aussi comme un moyen d'ouverture vers l'extérieur comme un outil de communication.
Depuis que le Sénat a repris la gestion de ce musée qui n'avait jamais dépassé 40.000 visiteurs par exposition, il est abonné aux grands chiffres : 300.000 pour la collection Rau, 120.000 pour Rodin, 350.000 pour Raphaël, déjà 360.000 et probablement plus de 500.000 pour Modigliani que Jean-Jacques Aillagon a inauguré avec moi.
Les queues immenses vous ont peut-être découragés. Cette soirée était destinée à vous permettre de découvrir cette exposition exceptionnelle, la plus importante jamais organisée sur l'oeuvre de Modigliani, avec 147 uvres, dont un tiers jamais exposées en France, quelques unes redécouvertes, venant de plus de 15 pays et de 130 prêteurs.
Je crois que cette exposition est, à bien des égards, une réhabilitation. La légende de l'artiste maudit avait fait oublier les recherches d'un artiste d'avant-garde : la première période marquée par l'influence de Cézanne, les recherches sur l'art nègre, les essais expressionnistes et cubistes. Le public découvre, au-delà de lignes facilement reconnaissables, un travail considérable de matière, des toiles très travaillées qui tranchent avec certains stéréotypes de l'artiste facile.
Le Musée du Luxembourg va poursuivre sur cette lancée avec, à partir du 2 avril, une exposition consacrée à l'aventure de Pont-Aven et à la période bretonne de Gauguin, mort il y a 100 ans, puis, à partir du 1er octobre, à une remarquable et très importante exposition Botticelli, dont le comité scientifique se réunit demain, d'ailleurs, à la Présidence du Sénat.
Vous connaissez maintenant le chemin. Sachez que vous êtes ici toujours les bienvenus et que cette visite constitue une invitation à revenir.
(source http://www.senat.fr, le 24 janvier 2003)