Texte intégral
Madame la Présidente de la Région,
Mesdames et messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les présidents et directeurs,
Mesdames et Messieurs les professeurs
Mesdames et messieurs,
Lorsque la Présidente de la Région Rhône-Alpes, quelques jours à peine après ma prise de fonctions ministérielles, m'a invitée à venir m'exprimer devant vous, à l'occasion de ces 13èmes Rencontres Régionales de la Recherche, ici à Grenoble, ville dont l'identité est fortement marquée par l'excellence en recherche et l'efficacité dans le transfert technologique, j'ai immédiatement accepté.
L'intérêt de cet échange direct avec la communauté scientifique et les acteurs de l'innovation qui oeuvrent dans cette région particulièrement dynamique dans son investissement scientifique et technologique m'est apparu évident.
C'est donc avec beaucoup de plaisir que je me retrouve parmi vous ce matin pour mon premier vrai déplacement en province à la rencontre des acteurs locaux.
Mon intérêt est d'autant plus vif que, comme beaucoup parmi vous le savent, le Premier Ministre, dans sa déclaration de politique générale, a situé comme une priorité gouvernementale de franchir, en concertation avec les collectivités territoriales, une nouvelle et importante étape sur la voie de la décentralisation.
Notre société et son environnement ont fortement évolué au cours de ces 20 dernières années, c'est à dire depuis la loi de décentralisation de 1982. Songeons aux pas accomplis dans la construction de l'Europe et à la sensibilité nouvelle aux exigences du développement durable. Songeons aux mouvements de populations de nos concitoyens sur le territoire avec la répartition nouvelle qui en résulte et qui appellent des solidarités différentes. Des évolutions sans doute plus grandes encore nous attendent dans les prochaines décennies. Il convient, si nous voulons rester maître de notre destin, de nous adapter, d'élaborer des stratégies mobilisatrices et d'anticiper les événements.
La décentralisation, axe majeur de la politique gouvernementale
Il y a deux jours, Monsieur Raffarin, s'est adressé, à Paris, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à l'ensemble des recteurs, inspecteurs d'académie et délégués régionaux à la recherche et à la technologie, afin de leur présenter les grandes orientations de la politique gouvernementale en matière de décentralisation. Il a fait de ce sujet un des axes majeurs de la transformation de notre pays.
L'objectif est, par une délégation de responsabilité à l'échelon des régions ou des associations de régions, d'atteindre la taille pertinente à l'échelle européenne et même mondiale, pour répondre mieux que maintenant, avec notre système encore fortement centralisé, aux préoccupations communes et diversifiées de leur population. Il s'agit d'atteindre, à la suite de débats conduits aux échelles des villes, des agglomérations, des départements ou des régions, une meilleure efficacité en unissant les forces et ressources disponibles localement.
Atouts de la Région Rhône-Alpes pour cette nouvelle étape
Vous êtes à cet égard des pionniers avec de nombreuses opérations de recherche et de soutien à l'innovation déjà menées dans cet esprit. Votre région a une longue expérience de coopération avec l'Etat et ses établissements publics dans le domaine de la recherche et de l'enseignement supérieur.
J'en veux pour preuve la tenue même des rencontres régionales de la recherche qui en sont à leur treizième édition et qui mobilisent les établissements publics. Elle démontre la réalité d'une communauté scientifique qui a une longue tradition de réflexion partagée et d'échanges sur son avenir avec les élus régionaux. L'occasion offerte aux jeunes doctorants de pouvoir présenter leurs résultats aussi bien à leurs collègues issus des autres laboratoires de la région qu'aux responsables de la région ou des entreprises innovantes me semble à cet égard une excellente initiative pour développer une identité à l'échelle du territoire et un esprit collectif de conquête.
J'en veux pour preuve aussi les importants investissements que la Région a consenti depuis plus de 15 ans en faveur de quelques très grands équipements structurants à l'échelle du pays, de notre continent européen, et même de notre planète.
Je pense notamment sur ce site même de Grenoble à l'Institut Laue Langevin qui est, par sa qualité, une des toutes premières sources au monde de neutrons.
Je pense à l'ESRF, le synchrotron européen dont les performances exceptionnelles attirent vers vous, avec leur matériel d'étude, les meilleures équipes, porteuses des problèmes les plus fascinants en sciences des surfaces, en biologie structurale, en catalyse hétérogène, en sciences des matériaux ou en géologie. Ils font appel aux capacités de cet équipement mené dans ses derniers retranchements pour voir repoussées, avec quelques chances de succès, les frontières de la connaissance.
Je pense au Centre Européen de Recherche Nucléaire, le CERN et son fameux LHC particulièrement prometteur pour aller sonder la matière au plus intime et à la réalisation duquel la région a accepté de contribuer, sous de multiples formes, aux côtés de l'Etat français et des autres pays partenaires.
Je pense aussi au pôle MINATEC que j'ai eu le plaisir de visiter il y a quelques minutes et qui illustre remarquablement ce que nous pouvons faire quand nous savons, Etat, collectivités territoriales, organismes nationaux, Université, Grandes Ecoles et entreprises, conjuguer harmonieusement nos talents, rassembler nos atouts et réunir nos moyens.
Je pense aux programmes prioritaires que le Conseil régional finance régulièrement depuis de nombreuses années au bénéfice conjoint des laboratoires académiques et des entreprises.
Je pense enfin, sur le plan de l'enseignement supérieur, à la signature, en décembre dernier, d'une convention d'objectifs pluriannuel entre la Conférence Universitaire Rhône-Alpes et le Conseil régional, en concertation avec les autres conférences qui regroupent les organismes nationaux de recherche et les grandes écoles. Elle est à cet égard exemplaire.
Incontestablement, dans ces domaines de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation qui sont, comme vous le savez, étroitement associés, votre région est dans le meilleur état de préparation pour nouer un dialogue renouvelé et fructueux avec l'Etat.
Importance pour la recherche de l'évolution décentralisatrice
Je suis, pour ma part, convaincue que la recherche et l'enseignement supérieur ont beaucoup à gagner à cette évolution décentralisatrice.
Cela suppose que nous sachions la mettre en oeuvre dans un cadre de partenariat entre l'Etat, régulateur et garant de la cohérence d'ensemble au niveau national, et les collectivités territoriales qui ont une capacité d'écoute et de décision plus aisée à l'échelle de leur territoire.
Il est, de mon point de vue, souhaitable que soit reconnue, au plan constitutionnel, la légitimité de l'intervention directe, en concertation avec l'Etat, des différentes collectivités territoriales, et notamment des Régions, dans le développement de la recherche, de l'innovation et du potentiel d'enseignement supérieur, sur leur territoire. L'objectif est une responsabilisation claire des différents acteurs du partenariat pour une action plus efficace.
A l'invitation pressante du Premier Ministre, il importe maintenant de débattre de l'intérêt de cette évolution possible et des formes les plus adaptées qu'elle pourrait prendre.
La réflexion doit donc désormais s'engager de manière très ouverte. Nous devons nouer le dialogue avec tous les acteurs concernés pour réussir cette grande transformation.
Ma venue s'inscrit dans ce cadre d'une écoute attentive et d'une volonté de compréhension directe des forces au travail dans les régions. Le Premier Ministre a fait le choix de solliciter les propositions des régions et de leur permettre l'expérimentation.
Saisissons cette occasion de donner libre cours à la créativité et à l'expression des souhaits profonds des acteurs et partenaires de la recherche en région, c'est-à-dire, pour ce qui nous concerne, les établissements de recherche et leurs personnels, les représentants élus des collectivités, les entreprises innovantes.
Les deux dimensions de la politique de décentralisation
Cette politique de décentralisation a deux dimensions.
La première dimension est fonctionnelle.
Elle consiste à confier aux services de l'Etat et aux établissements publics implantés en région des responsabilités nouvelles de gestion que les services centraux de l'Etat assumaient jusque là - avec naturellement le transfert des moyens assortis. C'est la perspective d'une évolution vers une réelle autonomie dont les universités et les grandes écoles étudient les contours et les contenus depuis 2 années. Les travaux de la Conférence des Présidents d'Universités sur la question du budget global me semble à cet égard intéressants.
La seconde dimension est territoriale.
Elle consiste à déléguer, ou à partager, des missions que l'Etat avait antérieurement en responsabilité exclusive. Je crois beaucoup à la vertu du contrat pour satisfaire cette double exigence de respect des volontés locales et de respect des orientations politiques nationales. Il s'agit d'assurer la cohérence indispensable à la meilleure efficacité des différents échelons décisionnels qui intéressent le fonctionnement de notre société : les villes, agglomérations, départements, régions, l'Etat et l'Union Européenne.
Nous devons travailler dans ces deux directions de manière simultanée pour aboutir à la meilleure cohérence.
Grandes orientations de la politique de recherche et de soutien à l'innovation
Afin d'éclairer le débat qui s'annonce, permettez-moi de partager avec vous quelques-unes des orientations principales de la politique de recherche que je crois nécessaires pour notre pays tout entier et qui devraient trouver leur déclinaison dans le cadre de l'action régionale.
Mobiliser le potentiel de nos chercheurs et enseignants-chercheurs
Le premier objectif vise à mobiliser le potentiel exceptionnel de nos chercheurs et enseignants-chercheurs en donnant aux plus créatifs d'entre eux les moyens de participer pleinement à la compétition scientifique internationale. C'est la logique de l'excellence.
Il est capital de pouvoir attirer et retenir les scientifiques les plus brillants en leur offrant des conditions d'équipements, d'encadrement administratif et technique, d'accueil de jeunes doctorants ou post-doctorants, et de chercheurs invités comparables à celles des meilleurs institutions internationales.
Dans cet esprit, nous avons décidé, ainsi que j'en ai fait l'annonce hier à l'occasion de la présentation du budget 2003, la création d'un mécanisme nouveau, à l'image de ce qui se fait dans tous les grands pays scientifiques, de recrutement de 400 jeunes chercheurs post-doctorants, d'origine française ou étrangère, dans toutes les disciplines et à tout moment dans l'année.
Cette mesure se veut compétitive avec les offres d'autres pays, le montant mensuel de rémunération sera de plus de 2150 euros brut par mois. Elle se veut apte à accompagner la mise en oeuvre concrète des projets scientifiques et professionnels ambitieux des jeunes chercheurs comme des laboratoires d'accueil et imposera donc une implication forte des établissements pour en assurer la pleine réussite.
Elle vise aussi à accroître l'attractivité du territoire vis-à-vis des étudiants étrangers les plus brillants et à faciliter l'insertion professionnelle réussie des docteurs, tout en remplissant réellement les objectifs de mobilité et d'équité lors des concours publics de recrutement dans les universités et organismes.
Elle doit en effet permettre, au-delà des jeunes qui sont recrutés directement après leur thèse, aux docteurs de se faire connaître, reconnaître et apprécier au-delà du cercle étroit du laboratoire ou de l'établissement où ils ont été formés initialement, facilitant d'autant leur recrutement.
Renforcer l'attractivité des métiers de la recherche
Alors que s'opère un renouvellement important des effectifs des établissements publics de recherche, il nous faut impérativement favoriser les vocations scientifiques auprès des jeunes, garçons et filles, et leur donner les moyens de s'y épanouir professionnellement.
C'est pour répondre à cette attente qu'a été décidé la revalorisation des allocations de recherche pour les doctorants d'un taux de 5,5 %, comme en 2002, après près de 10 ans de stagnation.
Les ressorts de l'excellence, ce sont la qualité des recrutements, l'écoute des responsables des établissements et de leurs partenaires aux propositions originales et aux projets à risque formulés par les chercheurs, sous forme de projets d'équipes, de laboratoires ou de réseaux rassemblant plusieurs de ces entités.
Cette écoute doit se traduire par des décisions prises dans des délais rapprochés, calibrant correctement les moyens humains, financiers, immobiliers et instrumentaux nécessaires.
Je souligne combien j'attache de prix à des engagements pluriannuels, avec une logique de suivi régulier de l'état d'avancement des projets qui, une fois terminés, doivent faire l'objet d'une évaluation approfondie tirant tous les enseignements de leur réalisation.
Cette excellence ne se décrète pas, mais se constate ; elle ne se planifie pas, mais s'encourage et se soutient. Elle requiert une certaine concentration des moyens, une organisation collective, organisation cependant respectueuse des espaces de libertés indispensables à la créativité et à l'inventivité.
Soutenir résolument la recherche fondamentale, socle de tout l'édifice de la recherche et du développement
Le véritable moteur de cette recherche est de repousser toujours plus loin les frontières de l'ignorance et de satisfaire la curiosité intellectuelle jamais assouvie de l'homme qui veut comprendre les ressorts du monde qui l'entoure, depuis l'infiniment petit sub-nucléaire jusqu'à l'organisation de l'Univers tout entier.
Nous rechercherons la continuité et l'équilibre nécessaire entre les différents maillons d'une chaîne qui va de la recherche la plus fondamentale et exploratoire jusqu'aux produits ou services innovants qui conquièrent les marchés nouveaux et produisent une richesse nouvelle pour ceux qui ont su investir dans le projet correspondant.
Nous demanderons que les universités, les grandes écoles, les organismes de recherche, mais aussi les entreprises à fort investissement de recherche développent des collaborations, à l'échelle des sites ou des régions, et élaborent ensemble des politiques de recherche à long terme.
En jouant des atouts de la proximité, sans affaiblir les possibilités de coopération plus large, des conventions-cadres entre les établissements implantés sur un même site ou région peuvent être imaginées.
Le partage de stratégie et de ressources, la circulation des chercheurs entre les établissements dans les diverses fonctions de recherche, de développement, d'enseignement et de diffusion des connaissances en seraient ainsi facilités.
Renforcer les mesures en faveur de l'innovation et du transfert technologique, soutenir la recherche dans les entreprises
Le bilan de la loi de 1999 sur l'innovation et la recherche est en cours. Cette loi a été une première étape importante mais insuffisante : nous étudions les aménagements ou compléments qui pourraient s'avérer nécessaires. L'aide à la création et au développement de jeunes entreprises innovantes est l'un des axes de travail majeurs du gouvernement. Dans cette optique, nous examinons la question de leur environnement fiscal, des incubateurs et fonds d'amorçage et nous étudions le dossier des fondations à finalité de recherche.
Nous travaillons également sur d'autres axes en vue de proposer prochainement des mesures concrètes dans le cadre de la mise en place d'un Plan National plus global de mobilisation en faveur de l'Innovation et de la Recherche.
L'un de ces axes est l'augmentation de la propriété intellectuelle en France et en Europe. Augmenter la propriété intellectuelle, cela signifie augmenter la prise de brevets, mais aussi mieux gérer les portefeuilles de brevets.
Un autre axe est le renforcement de l'esprit d'entreprendre auquel je suis très attachée comme les autres membres du Gouvernement. Je souhaite qu'un effort particulier soit consacré à la sensibilisation et à la formation des jeunes, des étudiants, tout particulièrement les doctorants, et des chercheurs à l'entrepreneuriat.
Redonner à la France un rôle moteur dans la construction effective de l'Espace européen de la recherche est notre ambition
Jouer l'ouverture internationale est une nécessité.
Nous souhaitons voir nos universités, nos organismes nationaux de recherche et nos entreprises innovantes, s'ouvrir plus encore que maintenant, de manière plus sélective et plus efficace, aux échanges internationaux et figurer aux meilleurs rangs dans la compétition scientifique et technologique internationale.
Ceci est particulièrement vrai à l'échelle européenne, au moment où chacun sent bien qu'une formidable accélération est en train de se produire dans la construction politique, économique, culturelle, sociale de l'Union. Il serait paradoxal que le monde de la recherche et de l'innovation soit à la traîne alors que, traditionnellement, la science n'a pas de frontière.
La mise en place de l'espace européen de la recherche, à l'occasion du vote prochain, je l'espère, du Parlement européen, en étroite concertation avec la Commission européenne, en faveur du projet de 6ème programme cadre de recherche et développement technologique, marquera, j'en suis convaincue, une étape nouvelle dans la construction de ce monde de l'intelligence et du progrès maîtrisé que nous appelons tous de nos voeux.
J'invite chacun d'entre vous à vous investir vigoureusement dans ce grand chantier, dans un état d'esprit à la fois de saine émulation et de grande ouverture à des coopérations durables. Les laboratoires et centres de recherche sont invités à participer activement, au sein des réseaux d'excellence et des projets intégrés, au 6ème PCRD. Ils contribueront ainsi à associer de façon décisive la France à la construction d'une Europe de la science et de la connaissance.
Donner du sens à la science
Il s'agit enfin de donner sens à la science et confiance à la société.
Pour cela, il faut développer la culture scientifique et technique.
La demande qu'expriment nos concitoyens va bien au-delà d'une simple demande de savoir : c'est une demande de sens. Et c'est à nous qu'il incombe de faire grandir cette conscience aiguë du sens de la science. Pour cela, il est crucial que la science ne demeure pas hors du champ culturel : à côté du sens de la science, favorisons l'émergence d'une culture de la science.
Tout sera mis en oeuvre pour aider l'ensemble de nos concitoyens à prendre conscience des enjeux de la science, encore trop peu lisible dans ses objectifs comme dans ses résultats.
Il importe non seulement de redonner aux jeunes le goût d'apprendre mais aussi de partager avec eux les joies de l'étonnement devant la découverte. Nous devons développer des échanges constructifs qui prennent en compte à la fois les attentes individuelles et les enjeux de société.
Il est indispensable de promouvoir une pédagogie de la science sous des formes variées, étendue à tous les âges et à tous les acteurs. Dans cette perspective, il me paraît fécond et stimulant de rapprocher les notions de science et de création et de faire prendre conscience par des initiatives adaptées de cette résonance forte qui peut attirer vers les carrières scientifiques ceux qui aspirent à être créateurs.
Conclusion
Je suis profondément convaincue que les rencontres régionales de la recherche représentent une excellente occasion pour la communauté scientifique rhônalpine, des chercheurs les plus jeunes encore doctorants jusqu'aux professeurs et directeurs de recherche les plus chevronnés, et pour les élus régionaux de mesurer la vitalité de votre région, de débattre des résultats récents obtenus, d'échanger sur les projets scientifiques et les besoins d'innovation des entreprises.
Elles permettent d'affirmer devant l'ensemble de la population l'identité régionale et les potentialités qu'elle recèle.
Cette manifestation qui montre l'importance que la région Rhône-Alpes accorde au développement de la recherche en région est exemplaire. Elle participe à stimuler le dynamisme des laboratoires et attirer de nouveaux talents.
Ainsi, le concours d'exposition des travaux de thèse qui est organisé pour récompenser, parmi quelques 160 candidats, le meilleur poster, dans les différents grands domaines, outre l'émulation qu'il crée parmi les candidats potentiels, offre au lauréat la formidable opportunité d'un séjour scientifique dans un laboratoire étranger de son choix.
Cette année, les sujets choisis pour les conférences (nanotechnologies, réseau de ressources informatiques distribuées, l'implantation Crolles 2, le ver à soie, l'impact des nouvelles technologies sur l'éthique, la société et les entreprises, les télécommunications) soulignent l'importance que l'Etat et la région attachent aux thèmes des biotechnologies et sciences de la santé d'une part, aux sciences numériques et aux sciences de l'information et de la communication d'autre part.
N'oublions pas, dans le recensement de ces sujets, les sciences humaines et sociales sans lesquelles les actions que nous envisageons seraient dépourvues de fondement. Il me semble fondamental que toute réflexion approfondie quant aux enjeux de la science s'appuie sur ces sciences dont le rôle est justement de proposer une analyse des mobiles et de la finalité des actions humaines. Ces disciplines de l'esprit, rigoureuses et exigeantes, jouent également un rôle primordial dans la diffusion et l'appropriation d'une authentique culture scientifique, ainsi que dans la formulation, sous forme de morale de l'action et de pensée du risque, des grands enjeux éthiques soulevés par le progrès scientifique et technologique. Découvertes scientifiques, innovations technologiques et réflexion philosophique ou historique doivent marcher de front. C'est le gage à mes yeux d'un progrès partagé, maîtrisé et lucide.
Mais ne nous y trompons pas : plus que des domaines, ce sont des projets précis qu'il faut promouvoir et ces projets font appels à toute la batterie des disciplines fondamentales allant des mathématiques aux sciences humaines et sociales en passant, par exemple, par la physique, la chimie, la philosophie ou les sciences de l'ingénieur.
Je souhaitais partager avec vous ces quelques réflexions que m'inspire votre réunion.
Je formule pour vos recherche et vos travaux de réflexion commune mes voeux les plus chaleureux de meilleur succès. Je serai attentive aux conclusions que vous formulerez en ce qui concerne notre politique nationale de recherche et d'innovation.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.recherche.gouv.fr, le 27 septembre 2002)