Conférence de presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur l'application des accords de Prétoria entre le Rwanda et la République démocratique du Congo et les relations bilatérales entre la France et le Rwanda, Kigali le 22 septembre 2002.

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Circonstance : Voyage de M. de Villepin dans la région des Grands lacs africains du 21 au 23 septembre 2002 : entretien avec le président rwandais, M. Paul Kagame sur l'application du processus de paix résultant des accords de Prétoria le 22

Texte intégral

J'étais ce matin en Tanzanie où j'ai rencontré le président Mkapa, j'étais tout à l'heure au Burundi où j'ai rencontré le président Buyoya ainsi que les principales personnalités politiques burundaises. Je suis très heureux aujourd'hui de pouvoir rencontrer le président Kagamé pour faire le point sur la situation dans la région. J'avais eu l'occasion de le rencontrer lors de la réunion spéciale du Conseil de sécurité qui s'est tenue il y a quelques jours à New York. C'était important pour moi de poursuivre sur le terrain dans le sens de cette conversation sur l'application des accords de Pretoria et de Luanda pour mieux apprécier les nouvelles perspectives qui s'ouvrent pour la région avec le retrait du Rwanda de la République démocratique du Congo et la tenue par le Congo de ses engagements concernant la démobilisation, le désarmement des ex-FAR et des Interhamwe.
Dans ce contexte, une nouvelle page s'écrit et nous voulons apporter notre concours aux efforts de stabilité, de coopération et de développement qui sont si importants aujourd'hui pour cette région, mais aussi sur l'ensemble du continent.
J'étais donc très heureux de pouvoir également faire le point sur les relations entre la France et le Rwanda. Nous avons des relations anciennes. Il est important que nous nous tournions maintenant vers l'avenir ainsi que sur l'ensemble de la stabilité régionale parce que chacun de ces états veut sortir de ces années de difficultés et il faut appuyer cette dynamique régionale.
Nous le faisons en liaison avec tous nos partenaires de l'Union européenne, nos amis britanniques, avec les Nations unies et nous appuyons bien évidemment les efforts des Sud-africains, en particulier de Thabo Mbeki. Il y a là, des perspectives nouvelles et nous nous en réjouissons.

Q - Dans le cadre de l'application des accords de Pretoria, on a l'impression que le retrait a déjà commencé du côté des troupes rwandaises alors que pour la République démocratique du Congo, il semble que l'on marque un peu le pas. Qu'en pensez-vous ?
R - Une dynamique est engagée et nous nous sommes félicités, les membres du Conseil de sécurité, la France, en qualité de membre permanent, d'assister à cette réunion sous la présidence du Secrétaire général des Nations unies. Très heureux de voir à quel point le président Kagamé, le président Kabila voulaient s'engager personnellement et faire en sorte que le mouvement ainsi créé puisse se développer véritablement.
Je rencontrerai demain le président Kabila. Nous évoquerons bien sûr les efforts qui doivent être faits dans ce sens. Je l'ai dit, concernant la démobilisation, la démilitarisation des forces, il est important que ce mouvement continue de part et d'autre, que les efforts qui doivent être faits le soient et nous sommes là pour essayer d'appuyer ces efforts et de les encourager.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2002)