Interview de M. Hervé Morin, président du groupe parlementaire UDF à l'Assemblée nationale, à Europe 1 le 9 décembre 2002, sur le résultat de Christian Blanc lors premier tour de l'élection législative partielle dans la 3e circonscription des Yvelines.

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Circonstance : Premier tour de l'élection législative partielle de la 3e circonscription des Yvelines le 8 décembre 2002

Média : Europe 1

Texte intégral

André DUMAS : ...Aux Législatives partielles de la 3ème circonscription des Yvelines. C'était donc hier le premier tour et le duel à droite, qui a tourné à l'avantage de Christian Blanc se présentant sous l'étiquette UDF et qui a obtenu 46% des voix, même un peu plus, contre seulement un peu moins de 31% au candidat UMP et Maire du Chesnay, Philippe BRILLAULT.
Hervé MORIN, Bonjour !
Hervé MORIN : Bonjour !
AD : Vous êtes Président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, il y a longtemps que l'UDF n'avait pas été à pareille fête.
HM : Ecoutez, on est très heureux, c'est un vrai sentiment de joie que de voir arriver au sein de notre petit groupe un homme de cette qualité et de cette valeur, qui a été celui qui a remis Air France sur les rails, celui qui a négocié la paix en Nouvelle-Calédonie Qu'un homme de cette qualité, avec cette volonté de réforme, qui a le discours que nous tenons, vienne dans notre groupe, ça nous fait très, très, très plaisir.
AD : Il faut quand même relativiser, il n'y a eu que 33% de votants hier malgré toute la sauce médiatique autour de ce scrutin, les électeurs ne se sont pas vraiment mobilisés.
HM : Ecoutez, les nôtres se sont plus mobilisés que les autres et c'est déjà ça.
AD : La victoire de Christian Blanc, pour vous c'est logique ? La 3ème circonscription c'est finalement une terre UDF, non ?
HM : Non, ce n'est pas une terre UDF. Christian Blanc était le meilleur candidat, voilà, c'est tout.
AD : On imagine la tête d'Alain Juppé aujourd'hui, lui qui s'était offusqué du comportement du Gilles de Robien soutenant Christian Blanc.
HM : Oui, le message est le suivant. Les membres du gouvernement sont allés, à mon avis, de façon très imprudente expliquer qu'il s'agissait d'un test national soit pour l'UMP, soit pour le gouvernement. C'est leur affaire. Moi, ce que je retiens surtout c'est que les Français veulent le pluralisme, ils veulent avoir le choix du candidat. Or le système vers lequel on veut nous emmener, c'est un candidat UMP ou un candidat PS point barre, ou éventuellement un candidat d'extrême droite, mais c'est tout. On voit bien que ce n'est pas le choix que font les Français. Les Français considèrent que le soleil brille un petit peu pour tout le monde. Ils veulent avoir le choix de leur candidat et non des candidats imposés par des partis voulant devenir unique dans leur camp.
AD : On dit qu'Alain Juppé n'aime pas perdre et qu'il a très bonne mémoire, autrement dit, il vaut mieux maintenant se tenir sur ses gardes.
HM : Pour qui ?
AD : Et bien pour vous peut-être ?
HM : Pas du tout, non. Je veux dire que ceux qui ont fait le choix, tous les députés et sénateurs qui font le choix de l'UDF, ils font le choix du courage. Le courage de dire " on ne s'abrite pas derrière un grand parti, mais on défend nos valeurs et nos convictions ". Voilà, vous savez, nous du courage on n'en manque pas.
AD : Hervé MORIN, merci !
HM : Merci.
(Source http://www.udf.org, le 27 décembre 2002)