Texte intégral
La gauche, globalement, traverse de lourdes épreuves. Pour ma part, j'essaie de me garder de tout jugement hâtif ou injuste. Sur son bilan, il faut rappeler que cinq ans, c'est peu pour mener à terme des réformes structurelles concernant les retraites, les modes de scrutin, une nouvelle politique énergétique pour la France. Et plus court encore pour entreprendre une refonte constitutionnelle ambitieuse pour une VIe République, pour une Europe fédérale et une juridiction internationale encadrant la mondialisation. J'avoue notre échec collectif à n'avoir pas su, sur ces vastes projets, prendre date avec les Français. Nous ne les avons pas convaincus de notre détermination à les réaliser, ils ont douté de nous. Aujourd'hui, il convient de regarder l'avenir.
Le premier terrain de la reconstruction de la gauche est celui des assemblées. A l'Assemblée nationale, où nous attendons des députés radicaux, communistes, socialistes et verts qu'ils mettent en commun leurs forces pour contrer les projets du gouvernement. Au Sénat, où il incombera au camp progressiste auquel j'appartiens de renforcer sa vigilance.
Le deuxième se situe dans les partis politiques. Les uns et les autres devront passer l'épreuve de leurs réorganisations internes. Personne ne prendra le risque d'escamoter les débats attendus par les militants sur les causes de la défaite, les responsabilités, les leçons à tirer : tout cela est nécessaire et aura lieu. A partir de maintenant et jusqu'au printemps 2003, chaque famille politique tiendra son congrès. Celui des radicaux se tiendra les 4, 5 et 6 octobre, à Toulouse. Toutes ces questions seront bien évidemment à l'ordre du jour et débattues très largement. Nous déciderons à ce moment-là d'une feuille de route pour l'avenir, celle qui engagera les radicaux, celle que nous proposerons à nos partenaires.
Sans préjuger de ce que les radicaux décideront en congrès, pour ma part, je suis favorable à un rassemblement des forces de gauche. En 1985, je proposais dans " la nouvelle alliance " un chemin pour la gauche, le rassemblement des démocrates de toutes confessions, de toutes origines, de toutes idéologies. Je suis toujours convaincu que des reclassements politiques sont possibles mais qu'ils s'opéreront d'autant plus sûrement que les institutions ne pousseront plus à la bipolarisation. J'ai toujours défendu l'introduction de la proportionnelle pour les élections législatives, car la proportionnelle a l'immense qualité de permettre le gouvernement des modérés et d'assurer une juste représentation à l'Assemblée nationale des diverses sensibilités. Mais le républicain que je suis ne peut pas se satisfaire d'une Constitution qui a fait la part trop belle au président de la République. Pour restaurer les droits du Parlement, il faut instaurer un véritable régime présidentiel où le gouvernement ne serait plus responsable devant l'Assemblée ni le Président de la République de dissoudre celle-ci. Je plaide pour un rééquilibrage des institutions. La proposition de loi constitutionnelle pour une VIe République que nous avons déposée s'inscrit dans cet objectif. Je vise toujours le même but : la mort de la bipolarisation, la renaissance du dialogue républicain.
Dans un régime présidentiel, Parlement et président de la république doivent nécessairement " cohabiter ", je crois que le temps est venu que travaillent ensemble des familles que tout rassemble, et qui ont été artificiellement séparées par l'avènement de la Ve république. Je propose une nouvelle alliance qui fasse sortir la France d'une bipolarisation archaïque pour la faire entrer dans un bipartisme. Cela ne signifie pas la disparition des familles politiques avec leur histoire, leurs cultures singulières et leur identité irréductible. Nous devons faire le choix de l'idéal républicain, qui est celui du rassemblement de diverses sensibilités progressistes sur la base d'un contrat clair, ambitieux pour notre démocratie, moderne dans son fonctionnement, tourné vers l'Europe fédérale et le renforcement des organisations internationales.
(source http://www.planeteradicale.org, le 7 octobre 2002)
Le premier terrain de la reconstruction de la gauche est celui des assemblées. A l'Assemblée nationale, où nous attendons des députés radicaux, communistes, socialistes et verts qu'ils mettent en commun leurs forces pour contrer les projets du gouvernement. Au Sénat, où il incombera au camp progressiste auquel j'appartiens de renforcer sa vigilance.
Le deuxième se situe dans les partis politiques. Les uns et les autres devront passer l'épreuve de leurs réorganisations internes. Personne ne prendra le risque d'escamoter les débats attendus par les militants sur les causes de la défaite, les responsabilités, les leçons à tirer : tout cela est nécessaire et aura lieu. A partir de maintenant et jusqu'au printemps 2003, chaque famille politique tiendra son congrès. Celui des radicaux se tiendra les 4, 5 et 6 octobre, à Toulouse. Toutes ces questions seront bien évidemment à l'ordre du jour et débattues très largement. Nous déciderons à ce moment-là d'une feuille de route pour l'avenir, celle qui engagera les radicaux, celle que nous proposerons à nos partenaires.
Sans préjuger de ce que les radicaux décideront en congrès, pour ma part, je suis favorable à un rassemblement des forces de gauche. En 1985, je proposais dans " la nouvelle alliance " un chemin pour la gauche, le rassemblement des démocrates de toutes confessions, de toutes origines, de toutes idéologies. Je suis toujours convaincu que des reclassements politiques sont possibles mais qu'ils s'opéreront d'autant plus sûrement que les institutions ne pousseront plus à la bipolarisation. J'ai toujours défendu l'introduction de la proportionnelle pour les élections législatives, car la proportionnelle a l'immense qualité de permettre le gouvernement des modérés et d'assurer une juste représentation à l'Assemblée nationale des diverses sensibilités. Mais le républicain que je suis ne peut pas se satisfaire d'une Constitution qui a fait la part trop belle au président de la République. Pour restaurer les droits du Parlement, il faut instaurer un véritable régime présidentiel où le gouvernement ne serait plus responsable devant l'Assemblée ni le Président de la République de dissoudre celle-ci. Je plaide pour un rééquilibrage des institutions. La proposition de loi constitutionnelle pour une VIe République que nous avons déposée s'inscrit dans cet objectif. Je vise toujours le même but : la mort de la bipolarisation, la renaissance du dialogue républicain.
Dans un régime présidentiel, Parlement et président de la république doivent nécessairement " cohabiter ", je crois que le temps est venu que travaillent ensemble des familles que tout rassemble, et qui ont été artificiellement séparées par l'avènement de la Ve république. Je propose une nouvelle alliance qui fasse sortir la France d'une bipolarisation archaïque pour la faire entrer dans un bipartisme. Cela ne signifie pas la disparition des familles politiques avec leur histoire, leurs cultures singulières et leur identité irréductible. Nous devons faire le choix de l'idéal républicain, qui est celui du rassemblement de diverses sensibilités progressistes sur la base d'un contrat clair, ambitieux pour notre démocratie, moderne dans son fonctionnement, tourné vers l'Europe fédérale et le renforcement des organisations internationales.
(source http://www.planeteradicale.org, le 7 octobre 2002)