Déclaration de M. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, sur le syndicalisme de transformation sociale, la réduction du temps de travail et la négociation salariale, Paris le 15 octobre 2002.

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Circonstance : Rassemblement de Bercy le 15 octobre 2002

Texte intégral

Chers amis, chers camarades,
Je vous remercie d'avoir répondu massivement à l'invitation de la Confédération.
En vous regardant d'où je suis, au milieu de vous, et en vous voyant si nombreux aujourd'hui, je réalise physiquement la force, la richesse et la diversité de notre organisation.
· Vous êtes venus de toutes les régions.
Je vois des gens de PACA, de Bretagne, de Picardie, des Pays de la Loire, de Rhône-Alpes, du Nord Pas de Calais
· Vous êtes venus de toutes les fédérations.
Je reconnais des gens de la Chimie, des Services, de la Santé, de la Métallurgie
· Vous êtes venus des collectivités territoriales, des fonctions publiques, des entreprises : grandes, moyennes et petites, publiques et privées
Pas une région ne manque à l'appel, pas une profession, pas un secteur d'activité.
Grâce à vous, la CFDT est présente, tous les jours, au plus près des salariés, au cur du monde du travail, c'est-à-dire au cur de la société.
Grâce à vous, nous pesons et nous pèserons plus encore demain sur les décisions qui vous concernent et qui nous concernent tous.
Car c'est là le sens du syndicalisme : se battre pour que les salariés aient voix au chapitre, pour qu'ils puissent participer aux choix qui les concernent.
Tout cela, vous le savez déjà. Alors pourquoi nous rassembler aujourd'hui ?
Il y a les prud'hommes bien sûr et je compte sur vous pour nous conduire à la victoire le 11 décembre prochain. J'y reviendrai.
Mais je vais vous faire une confidence : nous ne serions pas à deux mois de cette échéance capitale, que nous aurions quand même organisé ce rassemblement.
C'est au lendemain du 21 avril que l'idée de ce meeting s'est imposée avec la force de l'évidence.
Qu'avons-nous vu, ce 21 avril ?
Nous avons vu le spectacle
- d'une abstention massive,
- de la montée des extrêmes,
- d'une démocratie fragilisée par la division et le désintérêt pour la chose publique,
le spectacle
- d'une distance et d'une défiance croissantes entre les électeurs et ceux qui aspirent à les gouverner.
Cet événement interpelle tout le monde, à commencer par les partis politiques
- qui ne parviennent plus à faire lien avec la population,
- qui peinent à comprendre les attentes des citoyens et à tracer un chemin fédérateur pour l'ensemble de la société.
Il nous interpelle nous aussi, syndicalistes, qui avons vocation :
- à organiser la parole collective des hommes et des femmes qui travaillent,
- à porter la voix de celles et ceux qui cherchent un emploi,
- à structurer les intérêts des différentes professions en dépassant les corporatismes pour avancer plus unis et plus forts.
C'est pour répondre à cet impératif que nous avons décidé de nous réunir massivement aujourd'hui.
Pour montrer que, face au repli et à la défiance, la CFDT est capable de rassembler et de relever le défi d'une action collective large et cohérente.
Oui, le moment est venu de montrer notre force :
- Une force capable de comprendre et d'agir avec ses 870 000 adhérents et ses milliers de militants,
- Une force qui dispose d'une base sociale plus large et plus riche qu'aucune autre organisation de ce pays,
- Une force à l'écoute du monde du travail qui s'implante toujours plus profondément dans la réalité de notre société.
Cela, nous n'éprouvons pas le besoin de le crier sur les toits tous les matins.
Cela, nous ne descendons pas le manifester dans la rue chaque semaine.
Mais de cela, nous pouvons être fiers,
· car c'est bien ainsi que nous servons les salariés et la démocratie.
· C'est bien ainsi que nous assumons notre devoir de représentation.
Et nous n'avons pas attendu que les slogans politiques s'emparent des mots " terrain " ou " proximité ", pour en faire des axes forts de notre action.
p Je vais vous faire une deuxième confidence : ma conviction est qu'il n'y a pas assez de gens comme vous dans notre pays.
- Vous êtes les " démocrates de terrain ".
- Vous êtes les " réformateurs du quotidien ".
Chaque jour vous exercez vos responsabilités syndicales, à votre place, avec discrétion parfois, avec enthousiasme souvent, avec détermination toujours.
Délégués du personnel, élus des comités d'entreprise, membres des CHSCT, délégués syndicaux, représentants des commissions paritaires de la fonction publique
- C'est vous qui écoutez, c'est vous qui informez, c'est vous qui défendez, c'est vous qui négociez.
- C'est vous que l'on vient voir lorsqu'une entreprise licencie, laissant sur le carreau des dizaines de salariés désarmés.
- C'est vous qui irez faire savoir dans les semaines qui viennent à tous les salariés qui doutent encore ou qui sont isolés, que la CFDT est là pour les défendre et faire valoir leurs intérêts.
- C'est vous, enfin, qui portez nos valeurs.
Des valeurs de paix, de tolérance et de démocratie.
Des valeurs aujourd'hui bafouées, niées par des mouvements terroristes qui ne portent que haine et destruction.
Des valeurs de paix dont tous les Etats, toutes les forces politiques sont aujourd'hui comptables.
- Des valeurs de solidarité collective et d'émancipation individuelle ;
- Des valeurs de justice sociale et d'autonomie personnelle,
- Des valeurs de cohésion et de responsabilité.
La CFDT s'est construite sur ces principes et, quand on voit la persistance des inégalités, on se dit qu'ils n'ont sans doute jamais été aussi actuels.
Mais la CFDT, ce n'est pas que l'affirmation des principes.
La défense des salariés, c'est aussi la méthode et la volonté d'aboutir.
- Il ne s'agit pas de crier ou de protester sans se soucier des résultats.
- Il ne s'agit pas de rejeter tous les compromis et de se draper dans la vertu d'un refus systématique.
- Ce genre de posture ne rapporte pas grand-chose aux salariés.
- Pire : elle les entraîne parfois dans des combats stériles qui, au final, leur coûtent plus qu'ils ne leur rapportent.
Porter un syndicalisme de transformation sociale tel que nous le concevons à la CFDT,
- C'est d'abord rechercher la voie de la négociation d'égal à égal avec les patrons et leur tenir tête.
- C'est s'impliquer et hausser le ton pour faire entendre les salariés et leur apporter des résultats concrets.
- C'est affirmer le rapport de force dans la négociation et sous d'autres formes d'action quand cela est nécessaire.
Quand nous parlons de dialogue social, quand nous parlons du contractuel, quand nous parlons de rapport de force, c'est de tout cela que nous parlons.
Ces valeurs sont les guides et les ressorts de notre action.
Nous en aurons besoin dans les mois qui viennent. Car, vous le savez, nous sommes entrés dans une période difficile :
- la conjoncture n'est pas bonne,
- les perspectives économiques se sont assombries,
- la reprise de la croissance, annoncée périodiquement, continue de se faire attendre.
- et la triste litanie des annonces de licenciements a repris.
Dans un tel contexte, invoquer le " partage des risques entre l'entreprise et les salariés ", comme le fait le Medef aujourd'hui, c'est botter en touche.
Qu'est-ce que cela veut dire au juste le " partage des risques " ?
C'est la formule " tendance " du patronat pour dire " réduction continuelle de la participation des entreprises à la protection sociale " et " baisse régulière des garanties collectives ".
Les risques, je vais vous le dire, tous les licenciés les connaissent, ils en paient le prix fort.
Le problème est que ceux, qui les premiers, en font les frais ne sont pas ceux qui les ont pris.
· Que voyons-nous aujourd'hui ?
Des PDG libres de tout contrôle, disposant à leur guise de l'argent de leurs actionnaires et sacrifiant finalement des milliers d'emplois à leur ambition effrénée.
· Que font les Conseils d'administration ?
· Où sont les contre-pouvoirs ?
· Où est la transparence des informations ?
Le mouvement syndical ne peut tolérer cette économie de casino où quelques-uns jouent l'emploi et le travail de tous les autres.
Face à de telles pratiques, nous devons porter une nouvelle critique du capitalisme.
Une critique constructive, mais sans complaisance.
Dire cela, ce n'est pas récuser l'économie de marché, mais s'engager à la discipliner.
Porter l'ambition du " monde que nous voulons ", un monde plus équitable, plus solidaire,
- c'est bien sûr agir sur la mondialisation,
- c'est faire vivre l'Europe sociale et prendre appui sur elle,
- mais c'est aussi commencer par exiger des entreprises responsables.
C'est pourquoi nous exigeons
- que soient réformées en profondeur les procédures de décision des grandes entreprises,
- que les salariés soient informés des enjeux auxquels l'entreprise doit faire face,
- et qu'ils soient représentés à la table où sont débattues les orientations stratégiques.
En définitive, de quoi s'agit-il ?
De défendre l'emploi des salariés.
Devant les menaces qui se lèvent, l'emploi reste pour nous, plus que jamais, une priorité.
Nous l'avons dit lors de notre Congrès en mai dernier. Nous le répétons aujourd'hui.
Car, pour nous, le travail est au cur de la société.
· Il fait lien entre les hommes, il est le moyen d'exercer pleinement leur autonomie.
· Il fonde leur dignité, il forge le sentiment d'utilité et d'appartenance à la collectivité.
Ce sont autant d'exigences que le 21 avril nous a aussi brutalement rappelées et que le gouvernement ne semble pas inscrire dans ses priorités.
A l'heure où beaucoup évoquent la " responsabilité sociale de l'entreprise ", il faut rappeler l'entreprise à ce qui est pour nous la première de ses responsabilités : sa responsabilité face à l'emploi.
Les entreprises ne vivent pas nulle part, mais à l'intérieur d'un tissu social et humain dont elles tirent profit.
Eh bien, cette situation leur crée des obligations et appelle des contreparties.
Notre revendication en matière d'emploi est claire : " Zéro chômeur ".
· " Zéro chômeur ", cela ne veut pas dire " Zéro restructuration ". Nous connaissons les difficultés auxquelles les entreprises doivent faire face.
Mais du constat à la résignation, il y a un pas que nous ne franchissons pas.
· Le chômage n'est pas une fatalité et rien n'autorise à mettre au rencard les hommes et les femmes que l'on a fait travailler pendant des années sans se soucier un seul instant de leur avenir.
Le fait que l'économie moderne suppose toujours plus de mobilité n'est pas une excuse.
· C'est justement parce que cette économie exige plus de mobilité que les entreprises doivent s'efforcer d'anticiper.
· Il est inacceptable que certaines attendent le dernier moment pour tirer la sonnette d'alarme et se réorganiser.
- Les entreprises doivent prendre les devants, dans leur intérêt et dans celui de leurs salariés.
- Elles doivent contribuer à l'effort de formation professionnelle. Et le Medef doit revenir à la table des négociations sur ce sujet.
Bref, les entreprises doivent se soucier de l'avenir de leurs salariés,
et notre rôle est de les rappeler sans cesse à leurs responsabilités.
Nous n'oublions pas que 85% des licenciements économiques ont lieu dans des petites entreprises qui n'ont pas toujours les moyens d'anticiper.
Il existe pourtant des leviers d'action qu'il faut mobiliser.
- Là aussi, nous voulons agir: nous en appelons à la mise en commun des moyens au sein des branches et des bassins d'emploi.
- Là encore nous en appelons à la responsabilité des grandes entreprises qui doivent prendre en compte chez elles comme chez leurs sous-traitants, les dégâts qu'elles causent quand elles délocalisent une activité ou lorsqu'elles ferment un site de production.
Et les 35 Heures dans tout ça ?
La mode, vous le savez, est au dénigrement. Mais, soyez-en sûrs, cette mode, comme d'autres, ne durera pas.
Nous n'en avons pas fini avec la réduction du temps de travail.
Il faut poursuivre nos efforts pour faire de la durée légale du travail une réalité dans toutes les entreprises.
- Ne laissons pas les accords négociés sans lendemain

- et, allons là où nous ne sommes pas encore, proposer aux salariés de négocier de nouveaux accords de réduction du temps de travail.
pour eux, pour l'emploi et pour le développement du dialogue social.
Loi Fillon ou pas, les 35 Heures restent un objectif de la CFDT.
Déjà certains secteurs de l'artisanat, confrontés à des difficultés de recrutement, nous disent qu'ils refusent les récentes propositions gouvernementales, et qu'ils veulent payer plus cher les heures supplémentaires
Que ce soit bien clair : nous n'avons jamais fait un tabou de cette question des heures supplémentaires.
Mais, les heures supplémentaires, ça ne se décrète pas d'en haut : ça se négocie sur le terrain, ça se justifie et ça se paie.
Mes chers camarades, les manuvres récentes pour enterrer la réduction du temps de travail n'iront pas loin.
Très vite, la réalité va revenir à grands pas et le gouvernement lui-même devra le reconnaître.
Car on ne gouverne pas contre la réalité.
- Et la réalité, c'est que tous les secteurs d'activité ne se ressemblent pas.
- La réalité, c'est que les entreprises auxquelles on fait croire qu'on leur donne une bouffée d'oxygène seront les premières à revenir à plus de pragmatisme.
- La réalité, c'est que les salariés ont leur mot à dire - et ils l'ont dit dans les 70 000 accords d'entreprises déjà signés.
- La réalité, c'est que les 35 Heures, ça marche bien là où c'est bien négocié, là où il y a des gens comme vous pour porter la parole des travailleurs.
Alors, non, la messe n'est pas dite.
Non, la bataille n'est pas perdue.
Oui, les 35 Heures, pour la CFDT, ça continue !
" Travailler plus pour gagner plus ",
- voilà ce qu'on a entendu tout au long des campagnes électorales,
- voilà ce que le gouvernement et sa majorité ont affiché.
Nous sommes, nous aussi, très soucieux des inégalités de pouvoir d'achat entre les salariés.
Mais qui croira vraiment que c'est avec ce genre de slogans que l'on réduira efficacement ces inégalités.
Alors qu'il faut renégocier les grilles salariales de branche,
Alors que rien n'est fait pour que les salariés au SMIC n'y restent pas toute leur vie,
- Alors que rien n'est proposé pour que les parcours professionnels des uns et des autres bénéficient d'un véritable effort de formation et de reconnaissance par les salaires.
Sans compter que les inégalités de pouvoir d'achat dépendent aussi d'autres disparités.
Je veux parler de l'épargne salariale, des chèques vacances ou encore de la prévoyance collective.
Autant de sujets sur lesquels la CFDT est en première ligne.
- La progression du pouvoir d'achat, c'est aussi le fruit de l'évolution professionnelle et celle-ci passe par la formation et la reconnaissance des compétences. Cela vaut pour le secteur privé comme pour le secteur public.
- C'est en favorisant la progression professionnelle, en donnant des chances d'évolution à tous les salariés que nous leur permettrons aussi de ne pas rester au SMIC toute leur vie.
Le SMIC c'est un plancher, un début dans la vie, une rampe de lancement, pas un destin, encore moins un plafond.
Emploi, 35 Heures, pouvoir d'achat
Vous le voyez, nous avons du pain sur la planche.
Mais un autre enjeu nous attend.
Il nous attend depuis longtemps puisque tous les gouvernements depuis plus de dix ans n'ont cessé d'en repousser l'échéance : je veux parler de la réforme des retraites.
Nous savons tous qu'il ne s'agit pas d'une réforme comme les autres, que ce qui s'y joue concerne le cur du contrat social.
Mais nous savons tous aussi que ce dossier est piégé.
- Il y a ceux qui voudraient l'enfermer dans la seule question de la durée des cotisations et qui agitent l'hypothèse d'un rallongement comme un épouvantail.
- Il y a ceux qui voudraient nous faire croire qu'il n'y a pas de problème, que le système tel qu'il est, serait tout à fait capable d'absorber le choc démographique des années qui viennent.
Les uns et les autres forment le parti du statu quo qui est aussi le parti de l'irresponsabilité.
La CFDT exige au contraire une réforme globale et ambitieuse.
Elle exige qu'enfin les politiques et le gouvernement prennent leurs responsabilités, autrement que par des mesures prises en catimini comme la semaine dernière.
Car nous connaissons d'avance le prix du statu quo.
- C'est la dégradation des niveaux de remplacement,
- C'est le développement des inégalités, entre public et privé, entre ceux qui disposent d'une capacité d'épargne et les autres,
Alors, oui, nous sommes attachés à la répartition, mais le système actuel ne peut survivre sans être réformé.
Il faut commencer par garantir le niveau des pensions.
Mais ne trompons pas les salariés : la réforme des retraites nécessitera ensuite des arbitrages entre durée de cotisation, niveau des cotisations et solidarité nationale.
C'est à ce prix que nous assurerons la solidarité entre les générations.
C'est à ce prix que nous lutterons efficacement contre les inégalités entre retraités.
C'est à ce prix que nous contribuerons à l'intérêt général.
Car il ne s'agit pas d'un problème purement comptable.
Il s'agit d'une question de justice sociale : parce qu'elle engage les générations futures et pas seulement les générations en activité aujourd'hui, elle conduit à se demander quel effort nous exigerons demain, de nos enfants
Devant de tels enjeux, il ne saurait être question d'un nouvel ajournement. Il faut réformer.
Nous le devons aux futurs retraités.
Nous le devons aux générations qui viennent.
Nous le devons à ceux qui travaillent plus de 40 ans aujourd'hui.
Nous sommes prêts.
Nos revendications. sont fortes et ambitieuses.
Pour les atteindre, pour aller plus loin, il nous faut d'abord être plus nombreux.
Plus nombreux pour nous implanter durablement partout.
Plus nombreux pour approfondir notre enracinement dans la société.
Plus nombreux pour étendre nos capacités d'action et d'influence.
C'est pourquoi nous nous sommes fixé pour objectif, à Nantes en mai dernier, de compter un million deux cent mille d'adhérents dans cinq ans.
Certains doutent que nous puissions l'atteindre ?
Vous n'en doutez pas, je n'en doute pas moi non plus. Car chacun est capable d'en voir clairement le sens.
Il s'agit de se donner les moyens de nos ambitions.
Il s'agit de donner droit à la parole à des salariés qui ne l'ont pas encore.
Il s'agit de permettre à chacun de peser sur son destin au lieu de le subir.
Animés de cette volonté,
- là où nous sommes déjà, nous serons plus forts,
- là où nous ne sommes pas encore, nous pourrons agir.
De vastes secteurs sont à conquérir. Trop de salariés sont encore éloignés du mouvement syndical.
La campagne que nous lançons aujourd'hui, permettra d'aller à leur rencontre.
Nous devons les convaincre par notre action, par nos résultats, qu'ils sont écoutés, qu'ils peuvent être défendus, que leurs intérêts seront portés, qu'il ne doit pas y avoir de " laissés pour compte " du mouvement syndical.
Nous avons vocation à représenter l'ensemble des salariés, ceux du public comme ceux du privé, ceux des grandes entreprises comme ceux des PME.
Notre représentativité doit être renforcée, elle ne peut plus être présumée : elle doit pouvoir être mesurée, constatée, pour être incontestée.
Et c'est à nous d'en faire la preuve.
C'est pour cela que nous défendons le principe des accords majoritaires.
C'est pour cela que nous exigeons des élections professionnelles de représentativité le même jour dans chaque branche.

Alors, toutes les organisations devront rendre des comptes, devant les salariés sur leurs initiatives et sur leurs choix, sur leurs refus et leurs abstentions.
Alors, toutes les organisations seront responsables devant celles et ceux qui les auront mandatées pour agir en leur nom.
Alors, nous en finirons avec des pratiques syndicales toujours critiques jamais engagées, et qui pourtant ne boudent jamais les résultats des accords signés par d'autres.
Alors, nous aurons, croyez-moi, un autre syndicalisme.
Nous passerons pour de bon d'une démocratie sociale par une minorité et pour une minorité à une démocratie sociale qui concerne, qui s'applique à la majorité des salariés.
Nous en finirons avec l'exception française d'un syndicalisme minoritaire.
Pour la CFDT le syndicalisme, ce n'est pas seulement pour le secteur public, ce n'est pas seulement pour les grandes entreprises.
- Nous refusons un monde du travail à deux vitesses.
- Nous refusons des droits à deux vitesses.
Le syndicalisme c'est pour tout le monde.
Le 11 décembre est une étape décisive sur ce chemin.
Nous devons en faire la preuve aux élections prud'homales.
Notre nombre d'adhérents est un atout mais rien n'est jamais gagné d'avance.
C'est pourquoi nous devons tous nous mobiliser pour ce grand rendez-vous.
C'est pourquoi nous devons faire connaître la CFDT et convaincre :tous ceux qui doutent encore, - tous ceux qui veulent voir leurs droits défendus par des syndicalistes efficaces et responsables.
Dans quelques minutes, nous allons nous séparer, alors dès demain si on vous demande :
- Pourquoi rejoindre la CFDT et pourquoi voter CFDT ?
- Répondez :
Choisissez un syndicalisme qui sait vous écouter, qui sait conduire des négociations constructives qui sait vous apporter des résultats ;
Choisissez un syndicalisme qui vous considère comme responsables et capables de prendre pleinement en main votre destin ;
Choisissez un syndicalisme indépendant et offensif qui n'oublie pas celles et ceux qui sont sur le bord du chemin, qui lutte pied à pied contre les inégalités
- Choisissez un syndicalisme qui veut vous redonner du pouvoir, créer de nouvelles chances pour tous et promouvoir une démocratie sociale pleine et entière.
-Choisissez un syndicalisme qui ne joue pas " petit bras " : un syndicalisme qui appelle toute notre énergie, toute notre conviction et toute notre détermination.
-Choisissez un syndicalisme qui ne joue pas " petits droits " : un syndicalisme qui s'adresse à chacun, qui construit pour tous.
Ce syndicalisme là, c'est vous.
Ce syndicalisme là,
c'est le moteur efficace du progrès social,
et nous voulons le faire vivre partout.
(Source http://www.cfdt.fr, le 16 octobre 2002)