Texte intégral
H. Lauret -. Londres, Washington, Madrid, déposent une nouvelle résolution à l'ONU. Ce n'est peut-être pas une surprise, mais c'est une évidence maintenant. Berlin et Moscou, eux, soutiennent, le mémorandum français. S. Hussein provoque G. Bush, lui propose un débat télévisé ; la Corée en profite pour tirer un missile en mer ; les places boursières redoutent un scandale Ahold, comme il y eut peut-être un scandale Enron... Ma première question est assez simple : ne craignez-vous pas une année noire pour le commerce mondial et une crise économique majeure ?
- "L'année dernière, en 2002, il y a eu une croissance mondiale de 2,4 % ce qui est encore assez important. Nous avons le sentiment, cette année, que la baisse des investissements, le déstockage et l'attentisme, risquent d'avoir des répercussions sur des pays comme la France, sur les pays européens. Effectivement, nous sommes conscients de ce que provoque le risque de guerre auquel nous voulons évidemment échapper, mais depuis quelques mois le cours du pétrole a considérablement augmenté, depuis quelques mois les investissements se sont ralentis et, effectivement, c'est cette situation internationale qui provoque tout ça."
Les signaux qui apparaissent les uns après les autres ne sont pas bons, le G7 puis le G8, c'est-à-dire les ministres des Finances, ne sont pas particulièrement optimistes. Ils ont, selon vous, quelle marge de manoeuvre et d'intervention dans le contexte actuel ?
- "Nous avons une politique budgétaire qui est sérieuse et réaliste, c'est-à-dire que nous avons essayé de prendre des marges et c'est là-dessus que nous jouons. Donc, je crois que les propos qui ont été tenus à la suite du G7, sont ceux qui consistent à dire : nous savons de quoi il retourne, nous avions bien sûr imaginé que ceci pouvait arriver, eh bien voilà, maintenant nous sommes prêts."
Au plan purement français, le Premier ministre tout à l'heure, devant la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, va préciser les contours de sa politique économique. Mais si je devais résumer, c'est moins de croissance, bien entendu, c'est plus de chômage malheureusement et aussi plus de déficits, donc c'est une vraie galère !
- "D'un côté, il faut être réaliste et se dire, qu'effectivement, les risques que vous avez annoncés sont en partie en train d'arriver ; d'un autre côté, il faut aussi se dire que cela n'empêche pas beaucoup d'opportunités et beaucoup de secteurs en croissance. Moi qui m'occupe de commerce extérieur à plein temps ou presque, je constate qu'il y a quelques pour-cent de notre activité qui sont affectés plus directement mais que l'essentiel de notre activité économique..."
Qu'est-ce qui va encore bien en ce moment ?
- "Dans le commerce international, on appelle ça "les secteurs à avantages compétitifs". Les secteurs à avantages compétitifs, par exemple la pharmacie, par exemple l'aéronautique, par exemple tout ce qui est fondé sur une innovation forte, tout ce qui est fondé sur une compétence, une spécialité forte, répond aux besoins des marchés et au plan international - je disais l'année dernière qu'il y a 2,4 % de croissance au niveau mondial -, rien n'interdit de penser que cette année il peut y avoir 2 % de croissance mondiale, [avec] des endroits où il y aura 8 % de croissance mondiale, comme la Chine par exemple. Donc, vous avez des secteurs qui sont à la fois très compétents ou très compétitifs, parce qu'ils ont un avantage compétitif dû à leur innovation et à leurs compétences, et puis vous avez des secteurs qui sont tirés parce qu'ils vendent dans des pays où ce genre de problèmes ne se pose pas. La question du rattrapage économique est plus importante que le contexte international."
Justement : qu'est-ce qu'on peut faire pour les secteurs en difficulté qui, clairement, souffrent, parce qu'ils n'ont pas l'avantage compétitif ? On a l'impression que le Gouvernement est un peu - pardonnez-moi - démuni.
- "Non, par exemple ma collègue N. Fontaine vient d'annoncer un plan textile il y a deux jours ; nous avons eu une réduction sur les charges salariales - nous avons travaillé -, nous avons la suite de la baisse de la taxe professionnelle, son assiette sur les salaires. Il y a des progrès qui sont faits et sur lesquels le cap est évidemment maintenu. La baisse des impôts est maintenue et tout cela fonctionne, et par conséquent, les entreprises..."
Le cap de la baisse des impôts est maintenu ? Est-ce que vous en êtes certain ? Est-ce que dans le contexte que nous venons d'évoquer, il y a encore des marges de manuvres budgétaires pour continuer une poursuivre de la baisse des impôts ?
- "Je crois que vous allez vers un catastrophisme qui n'est pas le sens..."
Non, j'ai le sens des chiffres...
- "... que je voudrais donner à mon intervention, parce que si vous regardez, aujourd'hui, les opportunités dans le monde sont extrêmement nombreuses. Vous avez des opportunités très importantes du fait de ce que j'appelais tout à l'heure le rattrapage économique. L'élargissement vers les pays de l'Est constitue pour ces pays une occasion de monter dans leur niveau économique et de rattraper notre niveau. Cela constitue pour les entreprises des opportunités d'affaires considérables, pour des pays qui sont proches, qui ont commencé à acquérir le droit communautaire dans ce domaine et pour lesquels..."
Et qui se sont faits un peu tancés par le président de la République, la semaine dernière...
- "Oui, mais vous savez, ça c'est au niveau des réactions politiques. Mais pour le consommateur polonais ou tchèque..."
Les affaires continuent ?
- "Les affaires continuent, bien sûr."
Ce matin vous recevez à Bercy les ONG. Vous allez notamment leur parler de la proposition européenne de libéralisation des services, les services de l'économie c'est-à-dire banque, tourisme, assurance, télécommunications, etc... Pourquoi faites-vous part aux ONG de ces éléments qui nous sont imposés par Bruxelles ? Parce que vous avez peur que - par Bruxelles, par l'OMC en l'occurrence - vous avez peur que là encore il y ait une situation conflictuelle ?
- "Dans ce domaine, il y a eu dans le passé une espèce de secret qui a été maintenu et, ce secret favorisait l'imagination et toutes les craintes de libéralisation à tout va. En fait, vous avez bien fait de rappeler que les services, c'est toute une liste d'activités qui correspondent d'ailleurs à 70 % de notre PIB..."
Oui, c'est considérable.
- "C'est considérable. Sur ces services, l'Union européenne et la France en particulier, ont des positions internationales très fortes. Par exemple, dans le domaine de l'eau, pour ne citer que ce cas, la France a un modèle qu'elle exporte très bien dans le monde et qui ne se traduit pas en termes de commerce extérieur immédiatement, parce que quand vous faites la distribution d'une ville à l'étranger, cela ne se traduit pas en chiffre d'affaires pour la société française, puisque ce n'est pas de l'eau que vous vendez, vous vendez du savoir-faire et c'est localement l'eau locale qui est vendue. Donc, ce sont des grandes affaires où notre pays excelle et il faut que dans le concert international, nous simplifions les conditions d'entrée de nos entreprises."
Bien sûr, mais lorsque vous dites que nos entreprises ont beaucoup à gagner d'une ouverture, donc d'une libéralisation...
- "Dans ce domaine."
Oui, dans ce domaine. Le sentiment est plutôt inverse dans ce pays, c'est que précisément, plus de libéralisation = plus de concurrence sauvage = perte de marchés.
- "Il se trouve que l'Union européenne est très ouverte déjà. Donc, nous vivons dans un contexte où nous pouvons demander aux autres de s'ouvrir au niveau où nous sommes ouverts. Donc, pour une fois, ça nous aide. Ce n'est pas toujours le cas, vous avez raison ; il y a des fois où on a intérêt à être offensif, il y a des fois où on a intérêt à être défensif."
Dans quel domaine a-t-on intérêt à être offensif, précisément ?
- "Dans le domaine des banques, dans le domaine de l'eau, dans l'un des secteurs où notre ouverture est importante et où nous pouvons attendre des autres qu'elle le soit. "
Et où faut-il se défendre ? Dans le transport aérien ?
- "Non, dans les secteurs industriels, plus spécialement. Vous avez un certain nombre de secteurs industriels pour lesquels les tarifs douaniers doivent rester protecteurs et ça peut être des choses très spéciales, très spécifiques. Il y a une palette de produits où nous avons intérêt à être défensifs collectivement et où d'autres pays européens ont la même préoccupation."
Vous qui êtes un spécialiste du commerce et des choses du commerce international, qu'est-ce qui peut sortir, précisément, de toute cette situation, dont on rappelait tout à l'heure les tenants et aboutissants, au plan du commerce mondial ? Parce qu'il y a un autre guerre, qui s'appelle la guerre économique, dont on ne voit pas toujours très bien les conséquences, mais on peut considérer que le chômage, le non-emploi, ce sont les conséquences de la guerre économique.
- "Vous avez raison. On a, dans le domaine économique, un dialogue constant. Par exemple, j'ai fait jeudi une réunion de travail très approfondie avec mon collègue anglais..."
Parlons-en justement.
- "Nous avons passé en revue les propositions que fait le président de la République pour l'Afrique, au moment où il les faisait. "
Et il vous a dit quoi ?
- "Elle était ravie parce que ce sont des propositions que les Anglais auraient souhaitées faire, puisqu'ils ont, avec T. Blair, un engagement très fort pour les pays en voie de développement et ils sont ravis. Disons qu'en première analyse, ils sont parfaitement..."
Ils ne l'ont pas crié sur les toits.
- "Non, peut-être pas. Mais c'est quand même important de savoir que la guerre économique, comme on dit, elle comporte en réalité, toute une série de discussions qui permettent de faire avancer les problèmes et ceci continue..."
Donc, le dialogue n'est pas rompu...
- "Sans cette " guerre économique " - entre guillemets -, les Etats-Unis sont un partenaire très rude. C'est-à-dire que nos entreprises le savent..."
Ce n'est pas nouveau.
- "Ça n'est pas nouveau, mais cela s'est même amplifié sous l'administration Bush."
Boycottage en vue ?
- "Non, pas du tout, je ne crois pas. Les Américains ne peuvent pas se permettre ça, ce serait... "
Eux-mêmes seraient boycottés d'ailleurs.
- "Ce serait un déraillage (sic)... Non, ils dérailleraient là. Je crois que les conditions économiques restent quand même importantes et que les opportunités existent et que les Américains veulent les saisir. Probablement qu'ils ont aussi à faire face à des difficultés internes ; nous l'avons vu sur l'acier, il y a eu une bataille sur l'acier, où les Américains ne veulent pas fermer les usines obsolètes. C'est comme cela que ça se traduit. Donc, ils font des protections à leurs frontières, sur l'acier pour éviter d'avoir à affronter un problème social important chez eux."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 février 2003)
- "L'année dernière, en 2002, il y a eu une croissance mondiale de 2,4 % ce qui est encore assez important. Nous avons le sentiment, cette année, que la baisse des investissements, le déstockage et l'attentisme, risquent d'avoir des répercussions sur des pays comme la France, sur les pays européens. Effectivement, nous sommes conscients de ce que provoque le risque de guerre auquel nous voulons évidemment échapper, mais depuis quelques mois le cours du pétrole a considérablement augmenté, depuis quelques mois les investissements se sont ralentis et, effectivement, c'est cette situation internationale qui provoque tout ça."
Les signaux qui apparaissent les uns après les autres ne sont pas bons, le G7 puis le G8, c'est-à-dire les ministres des Finances, ne sont pas particulièrement optimistes. Ils ont, selon vous, quelle marge de manoeuvre et d'intervention dans le contexte actuel ?
- "Nous avons une politique budgétaire qui est sérieuse et réaliste, c'est-à-dire que nous avons essayé de prendre des marges et c'est là-dessus que nous jouons. Donc, je crois que les propos qui ont été tenus à la suite du G7, sont ceux qui consistent à dire : nous savons de quoi il retourne, nous avions bien sûr imaginé que ceci pouvait arriver, eh bien voilà, maintenant nous sommes prêts."
Au plan purement français, le Premier ministre tout à l'heure, devant la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, va préciser les contours de sa politique économique. Mais si je devais résumer, c'est moins de croissance, bien entendu, c'est plus de chômage malheureusement et aussi plus de déficits, donc c'est une vraie galère !
- "D'un côté, il faut être réaliste et se dire, qu'effectivement, les risques que vous avez annoncés sont en partie en train d'arriver ; d'un autre côté, il faut aussi se dire que cela n'empêche pas beaucoup d'opportunités et beaucoup de secteurs en croissance. Moi qui m'occupe de commerce extérieur à plein temps ou presque, je constate qu'il y a quelques pour-cent de notre activité qui sont affectés plus directement mais que l'essentiel de notre activité économique..."
Qu'est-ce qui va encore bien en ce moment ?
- "Dans le commerce international, on appelle ça "les secteurs à avantages compétitifs". Les secteurs à avantages compétitifs, par exemple la pharmacie, par exemple l'aéronautique, par exemple tout ce qui est fondé sur une innovation forte, tout ce qui est fondé sur une compétence, une spécialité forte, répond aux besoins des marchés et au plan international - je disais l'année dernière qu'il y a 2,4 % de croissance au niveau mondial -, rien n'interdit de penser que cette année il peut y avoir 2 % de croissance mondiale, [avec] des endroits où il y aura 8 % de croissance mondiale, comme la Chine par exemple. Donc, vous avez des secteurs qui sont à la fois très compétents ou très compétitifs, parce qu'ils ont un avantage compétitif dû à leur innovation et à leurs compétences, et puis vous avez des secteurs qui sont tirés parce qu'ils vendent dans des pays où ce genre de problèmes ne se pose pas. La question du rattrapage économique est plus importante que le contexte international."
Justement : qu'est-ce qu'on peut faire pour les secteurs en difficulté qui, clairement, souffrent, parce qu'ils n'ont pas l'avantage compétitif ? On a l'impression que le Gouvernement est un peu - pardonnez-moi - démuni.
- "Non, par exemple ma collègue N. Fontaine vient d'annoncer un plan textile il y a deux jours ; nous avons eu une réduction sur les charges salariales - nous avons travaillé -, nous avons la suite de la baisse de la taxe professionnelle, son assiette sur les salaires. Il y a des progrès qui sont faits et sur lesquels le cap est évidemment maintenu. La baisse des impôts est maintenue et tout cela fonctionne, et par conséquent, les entreprises..."
Le cap de la baisse des impôts est maintenu ? Est-ce que vous en êtes certain ? Est-ce que dans le contexte que nous venons d'évoquer, il y a encore des marges de manuvres budgétaires pour continuer une poursuivre de la baisse des impôts ?
- "Je crois que vous allez vers un catastrophisme qui n'est pas le sens..."
Non, j'ai le sens des chiffres...
- "... que je voudrais donner à mon intervention, parce que si vous regardez, aujourd'hui, les opportunités dans le monde sont extrêmement nombreuses. Vous avez des opportunités très importantes du fait de ce que j'appelais tout à l'heure le rattrapage économique. L'élargissement vers les pays de l'Est constitue pour ces pays une occasion de monter dans leur niveau économique et de rattraper notre niveau. Cela constitue pour les entreprises des opportunités d'affaires considérables, pour des pays qui sont proches, qui ont commencé à acquérir le droit communautaire dans ce domaine et pour lesquels..."
Et qui se sont faits un peu tancés par le président de la République, la semaine dernière...
- "Oui, mais vous savez, ça c'est au niveau des réactions politiques. Mais pour le consommateur polonais ou tchèque..."
Les affaires continuent ?
- "Les affaires continuent, bien sûr."
Ce matin vous recevez à Bercy les ONG. Vous allez notamment leur parler de la proposition européenne de libéralisation des services, les services de l'économie c'est-à-dire banque, tourisme, assurance, télécommunications, etc... Pourquoi faites-vous part aux ONG de ces éléments qui nous sont imposés par Bruxelles ? Parce que vous avez peur que - par Bruxelles, par l'OMC en l'occurrence - vous avez peur que là encore il y ait une situation conflictuelle ?
- "Dans ce domaine, il y a eu dans le passé une espèce de secret qui a été maintenu et, ce secret favorisait l'imagination et toutes les craintes de libéralisation à tout va. En fait, vous avez bien fait de rappeler que les services, c'est toute une liste d'activités qui correspondent d'ailleurs à 70 % de notre PIB..."
Oui, c'est considérable.
- "C'est considérable. Sur ces services, l'Union européenne et la France en particulier, ont des positions internationales très fortes. Par exemple, dans le domaine de l'eau, pour ne citer que ce cas, la France a un modèle qu'elle exporte très bien dans le monde et qui ne se traduit pas en termes de commerce extérieur immédiatement, parce que quand vous faites la distribution d'une ville à l'étranger, cela ne se traduit pas en chiffre d'affaires pour la société française, puisque ce n'est pas de l'eau que vous vendez, vous vendez du savoir-faire et c'est localement l'eau locale qui est vendue. Donc, ce sont des grandes affaires où notre pays excelle et il faut que dans le concert international, nous simplifions les conditions d'entrée de nos entreprises."
Bien sûr, mais lorsque vous dites que nos entreprises ont beaucoup à gagner d'une ouverture, donc d'une libéralisation...
- "Dans ce domaine."
Oui, dans ce domaine. Le sentiment est plutôt inverse dans ce pays, c'est que précisément, plus de libéralisation = plus de concurrence sauvage = perte de marchés.
- "Il se trouve que l'Union européenne est très ouverte déjà. Donc, nous vivons dans un contexte où nous pouvons demander aux autres de s'ouvrir au niveau où nous sommes ouverts. Donc, pour une fois, ça nous aide. Ce n'est pas toujours le cas, vous avez raison ; il y a des fois où on a intérêt à être offensif, il y a des fois où on a intérêt à être défensif."
Dans quel domaine a-t-on intérêt à être offensif, précisément ?
- "Dans le domaine des banques, dans le domaine de l'eau, dans l'un des secteurs où notre ouverture est importante et où nous pouvons attendre des autres qu'elle le soit. "
Et où faut-il se défendre ? Dans le transport aérien ?
- "Non, dans les secteurs industriels, plus spécialement. Vous avez un certain nombre de secteurs industriels pour lesquels les tarifs douaniers doivent rester protecteurs et ça peut être des choses très spéciales, très spécifiques. Il y a une palette de produits où nous avons intérêt à être défensifs collectivement et où d'autres pays européens ont la même préoccupation."
Vous qui êtes un spécialiste du commerce et des choses du commerce international, qu'est-ce qui peut sortir, précisément, de toute cette situation, dont on rappelait tout à l'heure les tenants et aboutissants, au plan du commerce mondial ? Parce qu'il y a un autre guerre, qui s'appelle la guerre économique, dont on ne voit pas toujours très bien les conséquences, mais on peut considérer que le chômage, le non-emploi, ce sont les conséquences de la guerre économique.
- "Vous avez raison. On a, dans le domaine économique, un dialogue constant. Par exemple, j'ai fait jeudi une réunion de travail très approfondie avec mon collègue anglais..."
Parlons-en justement.
- "Nous avons passé en revue les propositions que fait le président de la République pour l'Afrique, au moment où il les faisait. "
Et il vous a dit quoi ?
- "Elle était ravie parce que ce sont des propositions que les Anglais auraient souhaitées faire, puisqu'ils ont, avec T. Blair, un engagement très fort pour les pays en voie de développement et ils sont ravis. Disons qu'en première analyse, ils sont parfaitement..."
Ils ne l'ont pas crié sur les toits.
- "Non, peut-être pas. Mais c'est quand même important de savoir que la guerre économique, comme on dit, elle comporte en réalité, toute une série de discussions qui permettent de faire avancer les problèmes et ceci continue..."
Donc, le dialogue n'est pas rompu...
- "Sans cette " guerre économique " - entre guillemets -, les Etats-Unis sont un partenaire très rude. C'est-à-dire que nos entreprises le savent..."
Ce n'est pas nouveau.
- "Ça n'est pas nouveau, mais cela s'est même amplifié sous l'administration Bush."
Boycottage en vue ?
- "Non, pas du tout, je ne crois pas. Les Américains ne peuvent pas se permettre ça, ce serait... "
Eux-mêmes seraient boycottés d'ailleurs.
- "Ce serait un déraillage (sic)... Non, ils dérailleraient là. Je crois que les conditions économiques restent quand même importantes et que les opportunités existent et que les Américains veulent les saisir. Probablement qu'ils ont aussi à faire face à des difficultés internes ; nous l'avons vu sur l'acier, il y a eu une bataille sur l'acier, où les Américains ne veulent pas fermer les usines obsolètes. C'est comme cela que ça se traduit. Donc, ils font des protections à leurs frontières, sur l'acier pour éviter d'avoir à affronter un problème social important chez eux."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 février 2003)