Texte intégral
Nous arrivons au terme de cette journée dense et à mes yeux réussie qui aura marqué l'ouverture de l'année européenne des personnes handicapées.
Je voudrais exprimer toute ma gratitude à mes collègues Jean-François MATTEI, Luc FERRY, Gilles de ROBIEN et Nicole AMELINE, qui ont fait le déplacement jusqu'à Rennes malgré une charge importante de travail et des sollicitations multiples. Leur présence montre si l'en est besoin combien l'équipe gouvernementale adhère à la volonté du Président de la République et fait de la pleine intégration des personnes handicapées dans notre société une priorité.
Permettez-moi aussi de remercier, en votre nom, toutes les personnes qui ont contribué à ce succès. Monsieur Patrick GOHET, Délégué interministériel aux personnes handicapées.
Mais également le comité de coordination présidé par Monsieur Jean-Luc SIMON comme le comité d'organisation auquel la DRASS de Bretagne a pris une part très active sous l'égide de son directeur, Monsieur Elie GUEGUEN et de Monsieur Jean-Julien L'AZOU.
Je salue également l'engagement de l'Etat, Madame la Préfète et des élus, notamment du Président du Conseil Régional Josselin de ROHAN, et du Président du Conseil Général d'Ille-et-Vilaine Marie-Joseph BISSONNIER et du Président de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale, Pierre MEHAIGNERIE, mais aussi des associations et des professionnels qui ont répondu nombreux à notre invitation. Ils démontrent une nouvelle fois, si l'en est besoin, combien la Bretagne sait se mobiliser pour une grande cause nationale et européenne.
Chers amis, que retenir de cette journée ?
Des témoignages personnels d'abord ! Très riches, très variés, qui relatent des aventures extraordinaires de courage, de générosité mais aussi des situations difficiles voire inextricables.
Ils nous disent que le chemin est encore long et semé d'obstacles avant d'arriver à cette authentique intégration dans la société des personnes handicapées. Mais il nous signifie aussi que cette dernière est possible, qu'il suffit de vouloir et de faire, mais ensemble car la tâche est immense.
Heureusement, ces témoignages sont largement relayés par les contributions des associations que je reçois chaque semaine et confortés par les actions que je découvre lors de mes nombreux déplacements.
J'en profite pour souligner le rôle éminent que jouent les associations nationales et pour réaffirmer que je compte tout particulièrement sur le travail d'analyse et de propositions du Comité National Consultatif des personnes handicapées (CNCPH), de son Président Mr. SCHLERET et de son Vice-Président Mr. GANTET.
J'observe que le rôle des collectivités locales, régulièrement rappelé tout au long de la journée, est déterminant. Je suis de plus en plus persuadée que la décentralisation est une bonne solution pour les personnes handicapées et qu'une plus grande proximité ne peut qu'améliorer leur vie quotidienne. Il reste à en définir les contours.
Les conseils généraux devront incontestablement jouer un rôle prépondérant. Certains, comme celui de l'Ille-et-Vilaine, sont prêts à faire des expérimentations en la matière.
Les communes, aussi, doivent répondre présentes, notamment pour repérer les besoins des personnes handicapées et évaluer les actions à mener comme pour veiller à l'accessibilité. Le sujet sera d'ailleurs évoqué en novembre prochain dans le cadre du congrès des maires de France.
Enfin, la responsabilité du gouvernement est entière. Ce dernier doit sans cesse rappeler que l'intégration des personnes handicapées est une priorité. C'est plus particulièrement ma mission en tant que Secrétaire d'Etat, à l'instar d'un de mes prédécesseurs, Marie-Madeleine DIENESCH, bretonne comme moi.
Avec Luc FERRY, je redis que la scolarisation est prioritaire, que l'Education Nationale a le devoir d'accueillir tous les enfants et de s'adapter à la personnalité et aux possibilités de chacun.
Sans nier à aucun moment le handicap, il faut faire en sorte que le maximum d'enfants suive la meilleure scolarité possible, sans rupture, sans inquiétude pour le lendemain. Les mesures que nous avons annoncées conjointement, il y a dix jours, permettront qu'à court terme, plus aucun enfant ne soit exclu du système scolaire.
Ainsi davantage d'enfants, moyennant un accompagnement humain, vont intégrer le milieu scolaire ordinaire laissant la place dans les instituts médico-éducatifs aux plus lourdement handicapés. Et ces derniers, sous des formes certes très adaptées, pourront bénéficier des services de l'Education Nationale.
Une meilleure scolarité facilitera l'insertion professionnelle défendue par Nicole AMELINE au nom de François FILLON. Reste à convaincre les chefs d'entreprise qui pour beaucoup ont peur du handicap parce qu'ils le méconnaissent.
J'ai dit convaincre car, par la loi, je ne pense pas que l'on puisse faire davantage. Deux faits, à l'appui de cette affirmation.
En France, ce sont les entreprises de moins de 20 salariés qui ne sont pas soumises au quota de 6% qui, à ce jour, embauchent le plus de personnes handicapées.
En Allemagne, le gouvernement a accepté de baisser le quota de 6 à 5 % à condition que le chômage des personnes handicapées diminue de 25% et le pari a été tenu !
Parallèlement, je travaille activement avec Jean-Pierre DELEVOYE à la mobilisation de la fonction publique qu'elle soit d'état, territoriale ou hospitalière qui devra, être, à terme exemplaire. Nous ferons bientôt des propositions précises à ce sujet.
Le travail en milieu ordinaire doit être encouragé, développé, même si le travail en milieu protégé demeure une nécessité. C'est pourquoi, j'ai obtenu pour cette année, le doublement de nouvelles places en CAT.
Ces établissements devront seulement être plus souples, plus évolutifs et constituer une passerelle vers le milieu ordinaire pour ces personnes, une sécurité pour d'autres, ou encore un encouragement, ne serait ce que quelques heures par semaine pour certains Et puis au-delà de l'école ou du travail, il y a la vie quotidienne. A domicile ou en établissement ? Cela devrait être selon, selon le projet de vie de chacun. Mon ambition est qu'à terme, chacun puisse choisir son mode de vie, quels que soient le type et le degré de handicap.
Le projet de financement de la sécurité sociale pour 2003 prévoit le doublement du nombre de places nouvelles en maison d'accueil spécialisé, ce qui permettra de soulager davantage de familles.
Par ailleurs je compte accélérer le financement des alternatives à l'accueil en établissement, en d'autres termes La vie à domicile, comme l'expérience très réussie de Gate Argent à Angers dont il a été question ce matin. Une expérimentation est également engagée ici à Rennes dans un établissement de l'APF. Dès que possible, nous étudierons les moyens de l'étendre.
Enfin, Gilles de ROBIEN nous a vigoureusement entraînés sur le chemin de l'accessibilité de la cité, des logements, des transports, des équipements publics. Nous avons un réel retard en la matière même si certaines villes comme Villeneuve d'Ascq et Beauvais sont déjà totalement accessibles.
Je voudrais que nous prenions l'engagement qu'à partir de cette année, toute nouvelle construction soit accessible et qu'avec patience et persévérance le bâti ancien soit rendu progressivement habitable par tout type de handicap.
Des services publics aussi font leur examen de conscience ! Je sais, Madame la Préfète et je vous en suis reconnaissante, que vous avez fixé cette priorité à vos services .
N'oublions jamais que l'accessibilité c'est l'affaire des services publics ou parapublics mais c'est aussi l'affaire de chacun d'entre nous. Je pense notamment bien sûr aux places de stationnement pour personnes handicapées mais aussi aux arrêts de bus théoriquement accessibles mais encombrés par des voitures en stationnement interdit.
Je n'oublie pas l'accessibilité à la culture, aux sports et aux loisirs qui est à mes yeux essentielle et qui sera développée au cours du prochain colloque qui aura lieu à Lyon le 1er jour du printemps.
Cette journée se termine
L'année européenne des personnes handicapées et, je l'espère, le changement des mentalités sont en marche, de colloque en colloque, à travers les thèmes et les régions, jusqu'à la clôture qui permettra à Paris, le 15 décembre, d'expliciter le projet de loi que je compte présenter fin juin au conseil des ministres. Car les pouvoirs publics ne sont pas là pour suivre le mouvement, ils ont le devoir de le précéder et de l'accompagner.
La nécessaire réforme de la loi de 1975 va permettre de réorganiser l'intervention publique à partir des besoins des personnes handicapées, dans le plus grand respect de leur projet de vie personnelle et dans le souci constant d'une meilleure autonomie.
L'année européenne est en marche avec le bus européen qui venant d'Espagne sillonnera notre pays du 17 avril au 19 mai avant de repartir par l'Allemagne.
L'année européenne est en marche avec la réalisation de ces centaines de projets qui bénéficient du financement ou du label européen, par et pour les personnes handicapées.
Nous nous sommes engagées avec le commissaire européen aux affaires sociales, Anna DIAMANTOPOULOU, de faire à la fin de l'année la synthèse de toutes ces actions dans les différents pays de l'union européenne.
Nous avons également décidé de sortir un guide des bonnes pratiques des entreprises européennes en matière d'insertion des personnes handicapées, persuadées qu'en la matière les encouragements seront plus efficaces que la loi.
D'ores et déjà, et ceci est très réconfortant, je peux vous assurer que quelles que soient leur histoire, leur culture, les actions menées antérieurement, les pays européens sont sur la même longueur d'onde : celle d'une pleine (full) intégration des personnes handicapées à tous les niveaux de la société.
Que ce soit à Athènes pour l'ouverture de l'année européenne ou à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, j'ai la conviction que nous parlons d'une même voix et que la mobilisation de tous est requise.
Ensemble - Tous à bord - Tous uniques, tous unis -
Que nous soyons une personne handicapée, un professionnel, un parent, un voisin, un ami, un chef d'entreprise, un journaliste, que nous soyons français, grec ou anglaisnous avons à veiller constamment à la participation des personnes handicapées à la vie de la société.
Soyons convaincus que " Plus est en nous " et que nous avons chacun notre part de responsabilité.
Plus aussi doit être notre réflexion : je suis convaincue que le handicap est une question essentielle qui bouleverse notre approche de l'humain et qui est l'espoir d'un nouvel humanisme.
J'emprunterai les propos qui vont suivre et qui me serviront de conclusion à Julia KRITEVA que j'ai reçue récemment après qu'elle ait rencontré le Président de la République : " le pacte démocratique tel qu'il s'ébauche dans la conception moderne des handicaps est fait d'êtres différents et de vies différentes qui nous appellent depuis leur désir d'être reconnus A ne pas vouloir entendre cet appel à la reconnaissance des autres et de l'autre en nous, nous ne faisons que les exclure de l'humanité, nous nous excluons nous-mêmes de celle-ci. En revanche, les entendre nous donne peut-être une chance de fissurer la course au pouvoir, au gain, à la performance à tout prix qui banalise aujourd'hui le monde globalisé ", ce qu'une maman formulait en ces termes "les personnes handicapées sont les gardiens du temple humain ".
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 6 février 2003)
Je voudrais exprimer toute ma gratitude à mes collègues Jean-François MATTEI, Luc FERRY, Gilles de ROBIEN et Nicole AMELINE, qui ont fait le déplacement jusqu'à Rennes malgré une charge importante de travail et des sollicitations multiples. Leur présence montre si l'en est besoin combien l'équipe gouvernementale adhère à la volonté du Président de la République et fait de la pleine intégration des personnes handicapées dans notre société une priorité.
Permettez-moi aussi de remercier, en votre nom, toutes les personnes qui ont contribué à ce succès. Monsieur Patrick GOHET, Délégué interministériel aux personnes handicapées.
Mais également le comité de coordination présidé par Monsieur Jean-Luc SIMON comme le comité d'organisation auquel la DRASS de Bretagne a pris une part très active sous l'égide de son directeur, Monsieur Elie GUEGUEN et de Monsieur Jean-Julien L'AZOU.
Je salue également l'engagement de l'Etat, Madame la Préfète et des élus, notamment du Président du Conseil Régional Josselin de ROHAN, et du Président du Conseil Général d'Ille-et-Vilaine Marie-Joseph BISSONNIER et du Président de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale, Pierre MEHAIGNERIE, mais aussi des associations et des professionnels qui ont répondu nombreux à notre invitation. Ils démontrent une nouvelle fois, si l'en est besoin, combien la Bretagne sait se mobiliser pour une grande cause nationale et européenne.
Chers amis, que retenir de cette journée ?
Des témoignages personnels d'abord ! Très riches, très variés, qui relatent des aventures extraordinaires de courage, de générosité mais aussi des situations difficiles voire inextricables.
Ils nous disent que le chemin est encore long et semé d'obstacles avant d'arriver à cette authentique intégration dans la société des personnes handicapées. Mais il nous signifie aussi que cette dernière est possible, qu'il suffit de vouloir et de faire, mais ensemble car la tâche est immense.
Heureusement, ces témoignages sont largement relayés par les contributions des associations que je reçois chaque semaine et confortés par les actions que je découvre lors de mes nombreux déplacements.
J'en profite pour souligner le rôle éminent que jouent les associations nationales et pour réaffirmer que je compte tout particulièrement sur le travail d'analyse et de propositions du Comité National Consultatif des personnes handicapées (CNCPH), de son Président Mr. SCHLERET et de son Vice-Président Mr. GANTET.
J'observe que le rôle des collectivités locales, régulièrement rappelé tout au long de la journée, est déterminant. Je suis de plus en plus persuadée que la décentralisation est une bonne solution pour les personnes handicapées et qu'une plus grande proximité ne peut qu'améliorer leur vie quotidienne. Il reste à en définir les contours.
Les conseils généraux devront incontestablement jouer un rôle prépondérant. Certains, comme celui de l'Ille-et-Vilaine, sont prêts à faire des expérimentations en la matière.
Les communes, aussi, doivent répondre présentes, notamment pour repérer les besoins des personnes handicapées et évaluer les actions à mener comme pour veiller à l'accessibilité. Le sujet sera d'ailleurs évoqué en novembre prochain dans le cadre du congrès des maires de France.
Enfin, la responsabilité du gouvernement est entière. Ce dernier doit sans cesse rappeler que l'intégration des personnes handicapées est une priorité. C'est plus particulièrement ma mission en tant que Secrétaire d'Etat, à l'instar d'un de mes prédécesseurs, Marie-Madeleine DIENESCH, bretonne comme moi.
Avec Luc FERRY, je redis que la scolarisation est prioritaire, que l'Education Nationale a le devoir d'accueillir tous les enfants et de s'adapter à la personnalité et aux possibilités de chacun.
Sans nier à aucun moment le handicap, il faut faire en sorte que le maximum d'enfants suive la meilleure scolarité possible, sans rupture, sans inquiétude pour le lendemain. Les mesures que nous avons annoncées conjointement, il y a dix jours, permettront qu'à court terme, plus aucun enfant ne soit exclu du système scolaire.
Ainsi davantage d'enfants, moyennant un accompagnement humain, vont intégrer le milieu scolaire ordinaire laissant la place dans les instituts médico-éducatifs aux plus lourdement handicapés. Et ces derniers, sous des formes certes très adaptées, pourront bénéficier des services de l'Education Nationale.
Une meilleure scolarité facilitera l'insertion professionnelle défendue par Nicole AMELINE au nom de François FILLON. Reste à convaincre les chefs d'entreprise qui pour beaucoup ont peur du handicap parce qu'ils le méconnaissent.
J'ai dit convaincre car, par la loi, je ne pense pas que l'on puisse faire davantage. Deux faits, à l'appui de cette affirmation.
En France, ce sont les entreprises de moins de 20 salariés qui ne sont pas soumises au quota de 6% qui, à ce jour, embauchent le plus de personnes handicapées.
En Allemagne, le gouvernement a accepté de baisser le quota de 6 à 5 % à condition que le chômage des personnes handicapées diminue de 25% et le pari a été tenu !
Parallèlement, je travaille activement avec Jean-Pierre DELEVOYE à la mobilisation de la fonction publique qu'elle soit d'état, territoriale ou hospitalière qui devra, être, à terme exemplaire. Nous ferons bientôt des propositions précises à ce sujet.
Le travail en milieu ordinaire doit être encouragé, développé, même si le travail en milieu protégé demeure une nécessité. C'est pourquoi, j'ai obtenu pour cette année, le doublement de nouvelles places en CAT.
Ces établissements devront seulement être plus souples, plus évolutifs et constituer une passerelle vers le milieu ordinaire pour ces personnes, une sécurité pour d'autres, ou encore un encouragement, ne serait ce que quelques heures par semaine pour certains Et puis au-delà de l'école ou du travail, il y a la vie quotidienne. A domicile ou en établissement ? Cela devrait être selon, selon le projet de vie de chacun. Mon ambition est qu'à terme, chacun puisse choisir son mode de vie, quels que soient le type et le degré de handicap.
Le projet de financement de la sécurité sociale pour 2003 prévoit le doublement du nombre de places nouvelles en maison d'accueil spécialisé, ce qui permettra de soulager davantage de familles.
Par ailleurs je compte accélérer le financement des alternatives à l'accueil en établissement, en d'autres termes La vie à domicile, comme l'expérience très réussie de Gate Argent à Angers dont il a été question ce matin. Une expérimentation est également engagée ici à Rennes dans un établissement de l'APF. Dès que possible, nous étudierons les moyens de l'étendre.
Enfin, Gilles de ROBIEN nous a vigoureusement entraînés sur le chemin de l'accessibilité de la cité, des logements, des transports, des équipements publics. Nous avons un réel retard en la matière même si certaines villes comme Villeneuve d'Ascq et Beauvais sont déjà totalement accessibles.
Je voudrais que nous prenions l'engagement qu'à partir de cette année, toute nouvelle construction soit accessible et qu'avec patience et persévérance le bâti ancien soit rendu progressivement habitable par tout type de handicap.
Des services publics aussi font leur examen de conscience ! Je sais, Madame la Préfète et je vous en suis reconnaissante, que vous avez fixé cette priorité à vos services .
N'oublions jamais que l'accessibilité c'est l'affaire des services publics ou parapublics mais c'est aussi l'affaire de chacun d'entre nous. Je pense notamment bien sûr aux places de stationnement pour personnes handicapées mais aussi aux arrêts de bus théoriquement accessibles mais encombrés par des voitures en stationnement interdit.
Je n'oublie pas l'accessibilité à la culture, aux sports et aux loisirs qui est à mes yeux essentielle et qui sera développée au cours du prochain colloque qui aura lieu à Lyon le 1er jour du printemps.
Cette journée se termine
L'année européenne des personnes handicapées et, je l'espère, le changement des mentalités sont en marche, de colloque en colloque, à travers les thèmes et les régions, jusqu'à la clôture qui permettra à Paris, le 15 décembre, d'expliciter le projet de loi que je compte présenter fin juin au conseil des ministres. Car les pouvoirs publics ne sont pas là pour suivre le mouvement, ils ont le devoir de le précéder et de l'accompagner.
La nécessaire réforme de la loi de 1975 va permettre de réorganiser l'intervention publique à partir des besoins des personnes handicapées, dans le plus grand respect de leur projet de vie personnelle et dans le souci constant d'une meilleure autonomie.
L'année européenne est en marche avec le bus européen qui venant d'Espagne sillonnera notre pays du 17 avril au 19 mai avant de repartir par l'Allemagne.
L'année européenne est en marche avec la réalisation de ces centaines de projets qui bénéficient du financement ou du label européen, par et pour les personnes handicapées.
Nous nous sommes engagées avec le commissaire européen aux affaires sociales, Anna DIAMANTOPOULOU, de faire à la fin de l'année la synthèse de toutes ces actions dans les différents pays de l'union européenne.
Nous avons également décidé de sortir un guide des bonnes pratiques des entreprises européennes en matière d'insertion des personnes handicapées, persuadées qu'en la matière les encouragements seront plus efficaces que la loi.
D'ores et déjà, et ceci est très réconfortant, je peux vous assurer que quelles que soient leur histoire, leur culture, les actions menées antérieurement, les pays européens sont sur la même longueur d'onde : celle d'une pleine (full) intégration des personnes handicapées à tous les niveaux de la société.
Que ce soit à Athènes pour l'ouverture de l'année européenne ou à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, j'ai la conviction que nous parlons d'une même voix et que la mobilisation de tous est requise.
Ensemble - Tous à bord - Tous uniques, tous unis -
Que nous soyons une personne handicapée, un professionnel, un parent, un voisin, un ami, un chef d'entreprise, un journaliste, que nous soyons français, grec ou anglaisnous avons à veiller constamment à la participation des personnes handicapées à la vie de la société.
Soyons convaincus que " Plus est en nous " et que nous avons chacun notre part de responsabilité.
Plus aussi doit être notre réflexion : je suis convaincue que le handicap est une question essentielle qui bouleverse notre approche de l'humain et qui est l'espoir d'un nouvel humanisme.
J'emprunterai les propos qui vont suivre et qui me serviront de conclusion à Julia KRITEVA que j'ai reçue récemment après qu'elle ait rencontré le Président de la République : " le pacte démocratique tel qu'il s'ébauche dans la conception moderne des handicaps est fait d'êtres différents et de vies différentes qui nous appellent depuis leur désir d'être reconnus A ne pas vouloir entendre cet appel à la reconnaissance des autres et de l'autre en nous, nous ne faisons que les exclure de l'humanité, nous nous excluons nous-mêmes de celle-ci. En revanche, les entendre nous donne peut-être une chance de fissurer la course au pouvoir, au gain, à la performance à tout prix qui banalise aujourd'hui le monde globalisé ", ce qu'une maman formulait en ces termes "les personnes handicapées sont les gardiens du temple humain ".
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 6 février 2003)