Texte intégral
Je tiens à vous dire le plaisir que nous avons eu à accueillir M. Passy, ministre bulgare des Affaires étrangères, qui vient chez nous avant le Premier ministre, M. Siméon de Saxe Cobourg-Gotha qui sera à Paris les 15 et 16 novembre.
Pour marquer le resserrement de nos liens d'amitié anciens et toujours aussi confiants, je suis heureuse de me rendre moi-même à Sofia le 8 novembre prochain. Je dois dire que nous avons beaucoup avancé lors de la réunion que nous venons de tenir avec M. Passy, car nous avons éclairci de nombreuses questions très importantes pour nos deux pays. Nous avons évoqué plusieurs thèmes, internationaux mais surtout européens, avec le processus d'élargissement qui connaît aujourd'hui en Bulgarie un rythme accéléré, avec de très grands progrès dans la voie de l'adhésion. Nous avons également évoqué des questions bilatérales, en matière économique, en matière de justice et de police et en matière culturelle. Nous avons aussi parlé - et M. Passy vous donnera des précisions à cet égard - de la centrale nucléaire de Kozlodny dont la sécurité a fait l'objet de plusieurs discussions entre la Bulgarie et l'Union européenne.
S'agissant de l'élargissement, je vous informe que la France appuie fortement la finalisation du processus d'adhésion de la Bulgarie à l'Union. Nous attendons, bien entendu, les rapports de progrès qui vont être rendus public par la Commission européenne le 9 octobre, mais nous considérons, compte tenu des progrès manifestés par la Bulgarie dans le processus de pré-adhésion, qu'il n'est pas suffisant de prévoir ce qu'on appelle une feuille de route réactualisée pour la poursuite des négociations d'adhésion. Nous pensons qu'il faut donner à nos amis bulgares des objectifs précis, c'est-à-dire des dates précises. Si la Commission propose la date-objectif de 2007 pour l'adhésion de la Bulgarie, nous l'appuierons fortement. Nous sommes également ouverts sur la date-objectif de 2004 pour la conclusion des négociations d'adhésion si la Bulgarie remplit toutes les conditions nécessaires d'ici là. Je ne voudrais pas anticiper sur ce qui sera proposé par la Commission européenne puisque nous respectons évidemment les procédures prévues jusqu'au prochain Conseil européen à Bruxelles, les 24 et 25 octobre, et à Copenhague, du 13 au 15 décembre. Nous affichons un fort soutien au processus qui est mené par le gouvernement bulgare en vue de l'adhésion de ce pays à l'Union, qui a vocation, sans contestation possible, à entrer dans notre grande famille.
Le deuxième élément que je voulais souligner ici, concerne la participation active de la France aux progrès de la Bulgarie dans le cadre de la pré-adhésion. Nous considérons que nous ne sommes pas assez bien placés du point de vue de cette participation, puisque nous n'avons, avec nos amis bulgares, que douze jumelages, et parmi ces douze jumelages, nous ne sommes chefs de file que pour neuf d'entre eux. Nous voulons faire mieux dans nos domaines de prédilection et dans les domaines qui intéressent au premier chef les citoyens de l'Europe, à savoir la sécurité, la police et la justice.
Dans le domaine de la police comme dans celui de la justice, nous menons des actions de coopération bilatérale très importantes. Pour la police, nous consacrons un million d'euros à ces actions, et dans le domaine de la justice, des liens très forts existent entre notre école de la magistrature et les écoles de formation de magistrats en Bulgarie. Par ailleurs, nous souhaitons participer à la modernisation de la législation, dans le domaine de la lutte contre la corruption, de la transparence des marchés, tout ce qui intéresse les rapports entre les acteurs économiques privés et publics. Donc justice et police sont deux champs très importants de coopération bilatérale, qui selon notre souhait, devraient pouvoir déboucher sur des jumelages.
Q - Madame la Ministre, selon vous, quel est l'obstacle majeur, pour l'adhésion de la Bulgarie à l'Union ?
R - Sur le premier point, nous ne voyons pas d'incident qui puisse entraver le processus d'adhésion dans les limites que nous proposons. Nous sommes très heureux de ce que M. Passy vient d'apprendre au ministre des Affaires étrangères, M. de Villepin, et à moi-même, au sujet de la centrale nucléaire de Kozlodny en 2006. C'est une nouvelle très importante.
Pour le reste, certains chapitres sont clos, et les domaines importants qui restent à améliorer, sont en réalité, peu ou prou, les mêmes que dans les autres pays candidats. Nous parlions tout à l'heure de la formation des magistrats, de la restructuration de l'appareil administratif et de tout ce qui a trait à la moralisation du marché. Mais il y a un processus en cours qui se passe dans les meilleures conditions et l'économie s'est très favorablement redressée, d'où l'intérêt de nos investisseurs, de nos grandes entreprises, mais nous l'espérons aussi, petites et moyennes, à investir en Bulgarie, puisque nous sommes actuellement, je crois, le douzième ou le treizième investisseur, ce qui reste une performance tout à fait insuffisante.
Q - Concernant la date d'adhésion de la Bulgarie, dont la France souhaite qu'elle soit fixée en 2007, est-ce qu'il en est de même pour la Roumanie ?
R - En l'état actuel des choses, nous ne souhaitons pas dissocier le sort de ces deux pays, qui se situent à des stades différents dans le cadre du processus de pré-adhésion. Nous pensons qu'il ne sert à rien et qu'il pourrait être même défavorable d'introduire des disparités et surtout de retarder l'échéance. Le processus de pré-adhésion conditionne ce qui va se passer après l'adhésion. C'est un processus d'adaptation continu qu'il faut encourager d'ailleurs pour tous les pays candidats comme Etats membres, dans la logique de la construction européenne.
Q - Donc le calendrier que vous avez annoncé est valable aussi pour la Roumanie ?
R - Oui.
Q - La première échéance, c'est le Sommet de Prague de l'OTAN en novembre. Est-ce qu'il y a eu des questions discutées autour de cela ? Et comment la France va-t-elle soutenir la candidature de la Bulgarie ? A-t-elle une stature au sein de l'OTAN pour soutenir cette candidature et comment concrètement ?
Et ensuite, est-ce qu'on prévoit une visite de M. Chirac en Bulgarie dans les six mois ou dans l'année ?
R - Le soutien de la France à la Bulgarie pour son adhésion à l'OTAN au Sommet de Prague, est très ancien, depuis le début et sans faille. C'est un sujet dont nous n'avons pas parlé avec M. Passy.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2002)
Pour marquer le resserrement de nos liens d'amitié anciens et toujours aussi confiants, je suis heureuse de me rendre moi-même à Sofia le 8 novembre prochain. Je dois dire que nous avons beaucoup avancé lors de la réunion que nous venons de tenir avec M. Passy, car nous avons éclairci de nombreuses questions très importantes pour nos deux pays. Nous avons évoqué plusieurs thèmes, internationaux mais surtout européens, avec le processus d'élargissement qui connaît aujourd'hui en Bulgarie un rythme accéléré, avec de très grands progrès dans la voie de l'adhésion. Nous avons également évoqué des questions bilatérales, en matière économique, en matière de justice et de police et en matière culturelle. Nous avons aussi parlé - et M. Passy vous donnera des précisions à cet égard - de la centrale nucléaire de Kozlodny dont la sécurité a fait l'objet de plusieurs discussions entre la Bulgarie et l'Union européenne.
S'agissant de l'élargissement, je vous informe que la France appuie fortement la finalisation du processus d'adhésion de la Bulgarie à l'Union. Nous attendons, bien entendu, les rapports de progrès qui vont être rendus public par la Commission européenne le 9 octobre, mais nous considérons, compte tenu des progrès manifestés par la Bulgarie dans le processus de pré-adhésion, qu'il n'est pas suffisant de prévoir ce qu'on appelle une feuille de route réactualisée pour la poursuite des négociations d'adhésion. Nous pensons qu'il faut donner à nos amis bulgares des objectifs précis, c'est-à-dire des dates précises. Si la Commission propose la date-objectif de 2007 pour l'adhésion de la Bulgarie, nous l'appuierons fortement. Nous sommes également ouverts sur la date-objectif de 2004 pour la conclusion des négociations d'adhésion si la Bulgarie remplit toutes les conditions nécessaires d'ici là. Je ne voudrais pas anticiper sur ce qui sera proposé par la Commission européenne puisque nous respectons évidemment les procédures prévues jusqu'au prochain Conseil européen à Bruxelles, les 24 et 25 octobre, et à Copenhague, du 13 au 15 décembre. Nous affichons un fort soutien au processus qui est mené par le gouvernement bulgare en vue de l'adhésion de ce pays à l'Union, qui a vocation, sans contestation possible, à entrer dans notre grande famille.
Le deuxième élément que je voulais souligner ici, concerne la participation active de la France aux progrès de la Bulgarie dans le cadre de la pré-adhésion. Nous considérons que nous ne sommes pas assez bien placés du point de vue de cette participation, puisque nous n'avons, avec nos amis bulgares, que douze jumelages, et parmi ces douze jumelages, nous ne sommes chefs de file que pour neuf d'entre eux. Nous voulons faire mieux dans nos domaines de prédilection et dans les domaines qui intéressent au premier chef les citoyens de l'Europe, à savoir la sécurité, la police et la justice.
Dans le domaine de la police comme dans celui de la justice, nous menons des actions de coopération bilatérale très importantes. Pour la police, nous consacrons un million d'euros à ces actions, et dans le domaine de la justice, des liens très forts existent entre notre école de la magistrature et les écoles de formation de magistrats en Bulgarie. Par ailleurs, nous souhaitons participer à la modernisation de la législation, dans le domaine de la lutte contre la corruption, de la transparence des marchés, tout ce qui intéresse les rapports entre les acteurs économiques privés et publics. Donc justice et police sont deux champs très importants de coopération bilatérale, qui selon notre souhait, devraient pouvoir déboucher sur des jumelages.
Q - Madame la Ministre, selon vous, quel est l'obstacle majeur, pour l'adhésion de la Bulgarie à l'Union ?
R - Sur le premier point, nous ne voyons pas d'incident qui puisse entraver le processus d'adhésion dans les limites que nous proposons. Nous sommes très heureux de ce que M. Passy vient d'apprendre au ministre des Affaires étrangères, M. de Villepin, et à moi-même, au sujet de la centrale nucléaire de Kozlodny en 2006. C'est une nouvelle très importante.
Pour le reste, certains chapitres sont clos, et les domaines importants qui restent à améliorer, sont en réalité, peu ou prou, les mêmes que dans les autres pays candidats. Nous parlions tout à l'heure de la formation des magistrats, de la restructuration de l'appareil administratif et de tout ce qui a trait à la moralisation du marché. Mais il y a un processus en cours qui se passe dans les meilleures conditions et l'économie s'est très favorablement redressée, d'où l'intérêt de nos investisseurs, de nos grandes entreprises, mais nous l'espérons aussi, petites et moyennes, à investir en Bulgarie, puisque nous sommes actuellement, je crois, le douzième ou le treizième investisseur, ce qui reste une performance tout à fait insuffisante.
Q - Concernant la date d'adhésion de la Bulgarie, dont la France souhaite qu'elle soit fixée en 2007, est-ce qu'il en est de même pour la Roumanie ?
R - En l'état actuel des choses, nous ne souhaitons pas dissocier le sort de ces deux pays, qui se situent à des stades différents dans le cadre du processus de pré-adhésion. Nous pensons qu'il ne sert à rien et qu'il pourrait être même défavorable d'introduire des disparités et surtout de retarder l'échéance. Le processus de pré-adhésion conditionne ce qui va se passer après l'adhésion. C'est un processus d'adaptation continu qu'il faut encourager d'ailleurs pour tous les pays candidats comme Etats membres, dans la logique de la construction européenne.
Q - Donc le calendrier que vous avez annoncé est valable aussi pour la Roumanie ?
R - Oui.
Q - La première échéance, c'est le Sommet de Prague de l'OTAN en novembre. Est-ce qu'il y a eu des questions discutées autour de cela ? Et comment la France va-t-elle soutenir la candidature de la Bulgarie ? A-t-elle une stature au sein de l'OTAN pour soutenir cette candidature et comment concrètement ?
Et ensuite, est-ce qu'on prévoit une visite de M. Chirac en Bulgarie dans les six mois ou dans l'année ?
R - Le soutien de la France à la Bulgarie pour son adhésion à l'OTAN au Sommet de Prague, est très ancien, depuis le début et sans faille. C'est un sujet dont nous n'avons pas parlé avec M. Passy.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2002)