Déclaration de M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, sur le développement des relations économiques entre la France et la Syrie, en particulier dans les domaines de l'industrie pétrolière et gazière, en Syrie, le 11 avril 2000.

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Circonstance : Visite en Syrie et rencontre avec le ministre syrien du pétrole et des ressources minérales, M. Mohammad Maher Jammal, à Damas, les 10 et 11 avril 2000

Texte intégral

Choukran Said Jammal , Monsieur le Ministre et cher ami, je suis très heureux de visiter ce très important salon, en votre compagnie et accompagné par une délégation importante venant de France dont le directeur du secteur des hydrocarbures, plusieurs membres de mon cabinet spécialistes des questions énergétiques et des parlementaires particulièrement dédiés à l'amitié franco-syrienne. M. Jean-Pierre Michel, président du Groupe d'amitié France-Syrie, et le sénateur, M. Jean Bizet, qui est président du Groupe d'amitié au Sénat. L'ensemble de ma visite a été organisée grâce à l'obligeance des autorités syriennes que je remercie et grâce à l'efficacité, toute entière tournée vers l'amitié franco-syrienne, de M. d'Aragon, notre ambassadeur.
Said Jammal, c'est un signe de la volonté française de développer nos relations bilatérales, au plan économique en particulier, que ma visite représente. Et nous savons que nos pays ont décidé de donner une impulsion supplémentaire et nouvelle à notre amitié et à notre coopération concrète dans de nouveaux champs. Cette impulsion a été donnée en particulier par leurs Excellences, M. Jacques Chirac, notre président de la République qui, dès 1996, a tenu à effectuer une visite officielle à Damas et par la visite du président Hafez El Assad, il y a deux ans en 1998, visite à l'occasion de laquelle j'ai eu le privilège de participer du côté français et qui a marqué, je crois, très sincèrement une fois de plus, avec un éclat particulier, l'excellence de nos relations.
Syroil a été lancé en 1998 à l'initiative et sous le patronage du ministre du Pétrole et des Ressources minérales. Ce salon qui a lieu tous les deux ans dans les beaux locaux de la Foire de Damas permet aux entreprises internationales du gaz et du pétrole de présenter leurs technologies aux entreprises publiques syriennes de ce secteur et permet de bien positionner la Syrie au coeur des grands pays pétroliers et gaziers. Mon cher collègue, j'ai été surpris, et très agréablement surpris, de découvrir ici qu'il y avait 194 exposants représentant 26 pays, attendant 16 000 visiteurs et où la France a une part très importante, j'ai eu le plaisir de le constater, avec 30 compagnies présentes.
Votre Excellence, Mesdames et Messieurs, cette année à Syroil, la France est la première puissance pétrolière et gazière en terme de présence et d'exposants. Permettez-moi de citer quelques entreprises en m'excusant de ne pouvoir les citer toutes (je prends ici le risque de l'impopularité auprès de ces entreprises et de mes compatriotes) : évidemment Total-Fina-Elf, Elf-Hydrocarbures Syrie, Elf-Aquitaine Gaz, mais aussi Sercel, Schlumberger, Sedco Forex, IPSI, Compagnie générale de géophysique, Cathelain Franklin, Hazemlayer, DTS, Koch Manutention Mécanique, SFMI, et beaucoup d'autres. Les sept premières entreprises que je viens de citer sont regroupées au sein d'un pavillon français, je le signale parce que, vous allez voir pourquoi, c'est très important, elles sont organisées en agence pour la promotion des technologies et des entreprises françaises, le célèbre CFME -ACTIM, qui joue un rôle très important dans la coopération technique, et naturellement, également par le non moins important et dynamique, je le salue, Groupement des entreprises françaises parapétrolières et paragazières, dont le vice-président est ici à nos côtés et que je félicite sincèrement.
Mesdames et Messieurs, ce matin, lors de notre rencontre bilatérale au ministère, mon collègue m'a demandé d'insister sur la coopération technique, et nous avons vu, trop rapidement sans doute, mais c'est un aperçu, qu'une trentaine d'interventions se dérouleront pendant les quatre jours du Salon dans l'enceinte même du Syroil, de manière à démontrer l'importance que les Français attachent à cette coopération technique et les thèmes qui ont été retenus sont importants et correspondent aux normes environnementales dans l'exploitation pétrolière et parapétrolière, des sujets d'actualité comme la corrosion dans les unités de distillation, d'actualité encore et je l'espère, pour le court terme, comme l'amélioration de la gestion des réservoirs et de la récupération, une technique dans laquelle les Français sont les meilleurs au monde : les techniques de forages horizontaux, la collecte de gaz, le traitement, et puis il y a quelque chose qui me fait très plaisir, c'est partager des valeurs avec le ministre syrien, M. Jammal, au-delà des caractères officiels et habituels d'une visite de ce type, j'ai lu un mot qui a une énorme d'importance dans les relations bilatérales et qui exprime une volonté politique et qui est au fond des choses partagée par la France, c'est le mot que j'ai vu écrit sur l'un des stands français, je crois que c'est celui de Total-Fina-Elf, de "syrianisation". Ce mot exprime parfaitement la manière et la méthode dont les entreprises françaises souhaitent travailler ici en Syrie avec leurs confrères et collègues syriens, parce que certains autres partenaires de ce grand pays qu'est la Syrie parlent de coopération, sans donner à ce mot sa signification. Il vaut mieux que ces pays gardent cachée cette signification. Pour la France, parce que c'est sa tradition, sa diplomatie, sa politique, l'importance du respect de ses partenaires est essentiel. C'est ainsi que notre coopération au plan économique et technique prend toute sa valeur politique, puisque à nos yeux, Syrie et France, France et Syrie, sont deux partenaires à égalité de droits et de devoirs. Je suis donc très confiant dans les suites que vont donner maintenant les hommes d'affaires et les entreprises françaises présents ici, pour développer, et c'est notre volonté profonde, une coopération économique et technique. En novembre dernier, il y a quelques semaines, quelques mois, le MEDEF, le patronat français, est venu à Damas avec 40 entreprises qui souhaitent démontrer leur volonté de travailler beaucoup plus profondément encore avec la Syrie. Et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris va prendre en charge le pavillon français de la Foire de Damas en août prochain.
Voilà, Monsieur le Ministre et chers collègues, de bonnes nouvelles, la coopération et la convergence d'actions entre nos deux pays va bien. Grâce à vous, grâce à vous tous, Mesdames et Messieurs, opérateurs industriels, hommes et femmes d'affaires dans ce beau pays qu'est la Syrie, je forme des vux pour la suite et le succès d'un véritable développement en commun, à égalité entre un grand pays et un autre grand pays.
Q - Vous avez évoqué le développement important des relations entre les deux pays, au cours de votre visite. Y a-t-il des accords ou des contrats qui ont été conclus pour renforcer cette coopération et est-ce que vous pouvez nous donner un aperçu des projets les plus importants en cours ou à mener dans le domaine de la coopération bilatérale ?
R - : (...) Nos entretien portent sur des projets qui sont en cours de lancement et que nous sommes sûrs de réaliser. Il n'y a pas eu de contrats signés ni aujourd'hui, ni demain, ma visite a été trop courte pour organiser ainsi des contrats. Mais ce que l'on fait dans une visite de ce genre, c'est de créer les conditions du lancement de nouvelles coopérations et de nouveaux contrats dans le futur. J'ai deux exemples à donner sur ce cours dynamique : le projet de Palmyre actuellement en discussion, la proposition a été faite en novembre 1999, en partenariat avec CONOCO. J'ai vu tout à l'heure les éléments de ce partenariat, nous les avons vu dans les stands. Et nous avons donc plus que bon espoir de développer les champs gaziers dans cette région et j'inclus dans ce développement, naturellement, le concept de " pipes-lines ".
Dans le même esprit, la société Total-Fina-Elf a présenté une nouvelle soumission pour de nouveaux développements, mais peut-être à plus long terme, à Souaydiah, au sujet de l'huile. Il s'agit de faire monter la production : d'un total de 85 000 barils par jour, elle pourrait aller jusqu'à 150 000 barils par jour.
Q - (inaudible) On a l'impression que la coopération entre la France et la Syrie est à la traîne du processus de paix.
R - La coopération de la France n'est jamais à la traîne de quoi que ce soit. Et pas du processus de paix dont nous avons toujours souhaité, vous le savez, qu'il avance./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 avril 2000)