Texte intégral
Interview dans "Le Dauphiné Libéré" du 14 janvier 2003
Monsieur le ministre, l'année qui s'achève a vu la fin de votre tour de France et de ces états généraux du sport, voulus par le président de la République durant sa campagne ? Il s'agissait de dresser l'état des lieux ?
" Pas simplement. C'était aussi ce que j'ai appelé un diagnostic partagé. L'ensemble des intervenants du milieu du sport, particulièrement les fédérations, les comités, les clubs mais également les collectivités locales et l'État ont pu dresser un tableau et dire comment doit-on travailler au développement de la pratique sportive, sous quelle forme de partenariat. Je me suis déplacé dans 17 régions, j'ai pu ainsi appréhender le fonctionnement des établissements publics du ministère et voir leurs rapports avec le mouvement sportif et les collectivités. Ce qui m'a permis de dégager un certain nombre de pistes ".
Et donc de définir des priorités et les axes de votre politique ?
" La priorité c'est de se recentre sur les missions principales qui doivent être celles de l'État. Le président de la République avait dit qu'il fallait rétablir l'autorité de l'État. Ces missions principales, c'est avant tout tout ce qui touche à la protection du sportif, sa santé mais également son évolution dans son environnement spécifique comme c'est le cas pour la montagne, ou encore ses problèmes de formation. Je crois qu'il faut qu'on soit visible. On a eu trop tendance à saupoudrer l'aide de l'État qu'elle soit financière ou en termes de ressources humaines et qu'on ne sait plus, finalement, ce que fait le ministère qui doit se recentrer sur ses missions. Il y a un deuxième élément, c'est l'aménagement harmonieux du territoire en matière d'équipements sportifs. L'État doit être un peu le régulateur. Qu'il n'y ait pas que les régions riches qui puissent construire des piscines là où il le faut. Troisième point, c'est le haut niveau. L'État est le garant des filières de haut niveau. On détecte un jeune et on l'aide par le liais de la fédération, à se diriger, petit à petit vers le sport de haute compétition ".
On a un exemple avec ce que fait Jean Alesi à Chamonix.
" C'est typiquement ce qui régit les conventions signées entre la FFSA et le ministère à travers cette filière de haut niveau en matière de formation des jeunes pilotes. Quatrième axe : l'accès à la pratique pour tous. Et tout particulièrement en ce qui concerne les handicapés. Nous engager à développer la mise aux normes en termes d'accessibilité des équipements sportifs pour que les handicapés puissent pratiquer et pas seulement dans des unités handisport ".
Dans quelle mesure votre carrière d'athlète vous éclaire-t-elle dans votre mission ?
" Elle m'éclaire surtout dans cette approche où on est au coeur des préoccupations du ministère. Il est important de ressentir les besoins des athlètes, cela ne veut pas dire tout leur céder. Je pense que je suis mieux à même de comprendre leur vie. Et je précise bien des athlètes, quel que soit leur niveau de pratique et de compétition. Je rappellerais qu'on ne naît pas athlète de haut niveau, on le devient. Moi j'ai commencé l'escrime dans un grenier à Maisons-Alfort et j'ai gravi tous les échelons de la pratique grâce au club et à la fédération ".
Le précédent gouvernement avec Marie-George Buffet a beaucoup insisté sur la lutte contre le dopage. C'est également une priorité pour vous ?
" Ca reste une vraie priorité. Simplement, j'ai une approche qui s'inscrit dans une seconde étape. On a un système législatif français qui est très en pointe par rapport à nos partenaires européens. Cependant cet outil est très difficilement applicable sur le terrain et cela parce que l'intendance n'a pas suivi. On peut tout particulièrement parler du suivi médical, les examens réguliers dont l'athlète doit pouvoir bénéficier et qui ne sont pas du tout au point. Et ça, on l'a totalement oublié. Sur les contrôles, je rappelle que pour analyser une prise d'urine au laboratoire de Chatenay-Malabry, il fallait quelquefois jusqu'à un an de délai. C'est totalement inadmissible. Nous y avons remédié. Enfin, je crois qu'il y a un vrai manque de coordination des législations au niveau européen. Et le précédent gouvernement ne s'était absolument pas préoccupé de cette nécessaire cohérence alors que le dopage n'a pas de frontière. Il faut absolument que le sport apparaisse dans le futur traité européen, la convention qu'est en train de rédiger Valéry Giscard d'Estaing pour, au bout du compte, être efficace contre le dopage ".
L'élection de Marcel Calvat à la tête de la FFS, est-ce le signe du début d'une ère de stabilité pour le ski français ?
" J'ai rencontré le président Calvat, il y a quelques jours. Je pense que c'est une période de stabilité qui s'inscrit au sein de la fédération. Ce que j'ai souhaité préserver, pendant cette période assez trouble, c'est la préparation des équipes de France. On touche du bois, mais les premiers résultats montrent que le DTN Rougier a préparé correctement les équipes. Il faut saluer les premiers résultats de Carole (Montillet, nldr) de Vidal et de Poirée, pour ne citer qu'eux. Maintenant que la fédération se mette en ordre de marche, qu'elle trouve les moyens de combler les difficultés de trésorerie qui sont importants. Et puis je pense, ou du moins, j'espère, que nous rentrons dans une ère de stabilité ".
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 7 mars 2003)
Monsieur le ministre, l'année qui s'achève a vu la fin de votre tour de France et de ces états généraux du sport, voulus par le président de la République durant sa campagne ? Il s'agissait de dresser l'état des lieux ?
" Pas simplement. C'était aussi ce que j'ai appelé un diagnostic partagé. L'ensemble des intervenants du milieu du sport, particulièrement les fédérations, les comités, les clubs mais également les collectivités locales et l'État ont pu dresser un tableau et dire comment doit-on travailler au développement de la pratique sportive, sous quelle forme de partenariat. Je me suis déplacé dans 17 régions, j'ai pu ainsi appréhender le fonctionnement des établissements publics du ministère et voir leurs rapports avec le mouvement sportif et les collectivités. Ce qui m'a permis de dégager un certain nombre de pistes ".
Et donc de définir des priorités et les axes de votre politique ?
" La priorité c'est de se recentre sur les missions principales qui doivent être celles de l'État. Le président de la République avait dit qu'il fallait rétablir l'autorité de l'État. Ces missions principales, c'est avant tout tout ce qui touche à la protection du sportif, sa santé mais également son évolution dans son environnement spécifique comme c'est le cas pour la montagne, ou encore ses problèmes de formation. Je crois qu'il faut qu'on soit visible. On a eu trop tendance à saupoudrer l'aide de l'État qu'elle soit financière ou en termes de ressources humaines et qu'on ne sait plus, finalement, ce que fait le ministère qui doit se recentrer sur ses missions. Il y a un deuxième élément, c'est l'aménagement harmonieux du territoire en matière d'équipements sportifs. L'État doit être un peu le régulateur. Qu'il n'y ait pas que les régions riches qui puissent construire des piscines là où il le faut. Troisième point, c'est le haut niveau. L'État est le garant des filières de haut niveau. On détecte un jeune et on l'aide par le liais de la fédération, à se diriger, petit à petit vers le sport de haute compétition ".
On a un exemple avec ce que fait Jean Alesi à Chamonix.
" C'est typiquement ce qui régit les conventions signées entre la FFSA et le ministère à travers cette filière de haut niveau en matière de formation des jeunes pilotes. Quatrième axe : l'accès à la pratique pour tous. Et tout particulièrement en ce qui concerne les handicapés. Nous engager à développer la mise aux normes en termes d'accessibilité des équipements sportifs pour que les handicapés puissent pratiquer et pas seulement dans des unités handisport ".
Dans quelle mesure votre carrière d'athlète vous éclaire-t-elle dans votre mission ?
" Elle m'éclaire surtout dans cette approche où on est au coeur des préoccupations du ministère. Il est important de ressentir les besoins des athlètes, cela ne veut pas dire tout leur céder. Je pense que je suis mieux à même de comprendre leur vie. Et je précise bien des athlètes, quel que soit leur niveau de pratique et de compétition. Je rappellerais qu'on ne naît pas athlète de haut niveau, on le devient. Moi j'ai commencé l'escrime dans un grenier à Maisons-Alfort et j'ai gravi tous les échelons de la pratique grâce au club et à la fédération ".
Le précédent gouvernement avec Marie-George Buffet a beaucoup insisté sur la lutte contre le dopage. C'est également une priorité pour vous ?
" Ca reste une vraie priorité. Simplement, j'ai une approche qui s'inscrit dans une seconde étape. On a un système législatif français qui est très en pointe par rapport à nos partenaires européens. Cependant cet outil est très difficilement applicable sur le terrain et cela parce que l'intendance n'a pas suivi. On peut tout particulièrement parler du suivi médical, les examens réguliers dont l'athlète doit pouvoir bénéficier et qui ne sont pas du tout au point. Et ça, on l'a totalement oublié. Sur les contrôles, je rappelle que pour analyser une prise d'urine au laboratoire de Chatenay-Malabry, il fallait quelquefois jusqu'à un an de délai. C'est totalement inadmissible. Nous y avons remédié. Enfin, je crois qu'il y a un vrai manque de coordination des législations au niveau européen. Et le précédent gouvernement ne s'était absolument pas préoccupé de cette nécessaire cohérence alors que le dopage n'a pas de frontière. Il faut absolument que le sport apparaisse dans le futur traité européen, la convention qu'est en train de rédiger Valéry Giscard d'Estaing pour, au bout du compte, être efficace contre le dopage ".
L'élection de Marcel Calvat à la tête de la FFS, est-ce le signe du début d'une ère de stabilité pour le ski français ?
" J'ai rencontré le président Calvat, il y a quelques jours. Je pense que c'est une période de stabilité qui s'inscrit au sein de la fédération. Ce que j'ai souhaité préserver, pendant cette période assez trouble, c'est la préparation des équipes de France. On touche du bois, mais les premiers résultats montrent que le DTN Rougier a préparé correctement les équipes. Il faut saluer les premiers résultats de Carole (Montillet, nldr) de Vidal et de Poirée, pour ne citer qu'eux. Maintenant que la fédération se mette en ordre de marche, qu'elle trouve les moyens de combler les difficultés de trésorerie qui sont importants. Et puis je pense, ou du moins, j'espère, que nous rentrons dans une ère de stabilité ".
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 7 mars 2003)