Déclaration de Mme Margie Sudre, secrétaire d'Etat chargé de la francophonie, sur la coopération culturelle entre la France et la Jordanie, Paris le 31 janvier 1997.

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  • Margie Sudre - Secrétaire d'Etat chargé de la francophonie

Circonstance : 10ème commission mixte franco-jordanienne à Paris le 31 janvier 1997

Texte intégral


Je suis heureuse de vous accueillir ce matin pour ouvrir les travaux de la Xème Commission Mixte franco-jordanienne.

Notre rencontre s'inscrit dans le contexte de relations renforcées entre nos deux pays, en particulier dans les domaines culturel, scientifique et technique.

La Commission que nous ouvrons ce matin est importante : c'est la première depuis la signature du nouvel accord culturel le 19 décembre 1995 par vous-même, Madame le Ministre et M. Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères. Beaucoup de choses se sont passées depuis la précédente réunion, il y a cinq ans, de la IXème Commission mixte. C'est pour enregistrer ces développements positifs que les deux gouvernements ont souhaité que notre réunion se tienne au niveau ministériel.
A l'occasion de la visite à Amman du président de la République, les 23 et 24 octobre derniers, des avancées importantes ont été annoncées. La décision de renforcer le statut de la langue française au baccalauréat jordanien et dans les écoles facilitera à l'avenir la multiplication des échanges entre nos deux pays. Je souhaiterais que l'introduction de la langue française puisse le moment venu concerner aussi les matières scientifiques et commerciales. Je saisis aussi cette occasion pour remercier les autorités jordaniennes d'avoir rendu possible l'achat par le gouvernement français des locaux de l'Ecole française d'Amman.

Par ailleurs, des perspectives très prometteuses de coopération entre les institutions audiovisuelles françaises et la Radio-Télévision jordanienne paraissent à présent ouvertes pour l'octroi d'une fréquence pour Radio Monte-Carlo Moyen Orient. Je comprends que les propositions du gouvernement français ont été bien accueillies par le vôtre. Dans ces conditions un accord devrait pouvoir être signé dans les tous prochains jours. Je proposerais, Madame le Ministre, que ces propositions puissent être actées dans le procès-verbal. Depuis plusieurs années, l'audiovisuel constitue l'une des priorités de la coopération franco-jordanienne et des moyens importants lui sont consacrés. Ce secteur ne pourra que bénéficier de l'intervention d'un nouvel opérateur comme RFI qui, avec sa filiale RMC-Moyen-Orient, mettra en oeuvre un plan de coopération dans les domaines des programmes, de la diffusion, des équipements et de la formation, en faveur de la radio jordanienne en français. En permettant ainsi d'accroître la programmation et d'élargir la diffusion de cette radio, l'accord entre RMC-Moyen-Orient et la Radio-Télévision jordanienne s'inscrirait dans la continuité des efforts conjoints de nos deux gouvernements.

Enfin, le lancement prochain de la "Saison Jordanienne" à Paris en présence de Sa Majesté la Reine Nour, contribuera à faire mieux connaître votre pays en France et devrait avoir des retombées significatives sur le tourisme en Jordanie.

Au cours des années récentes, le champ de la coopération franco-jordanienne s'est étendu.

La France, par l'intermédiaire de l'Institut français d'Archéologie du Proche-Orient, participe à la fouille et à la restauration des monuments historiques de la Jordanie. Un travail de mise en valeur du site de Quseir 'Amra, classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, est en cours. La France, premier pays au monde pour l'accueil des touristes, aide le royaume Hachémite à développer son école hôtelière et à améliorer la formation des guides touristiques. Les travaux du Centre géographique royal jordanien en matière de production de cartes font aussi l'objet d'une étroite collaboration.

Dans le domaine linguistique, les échanges universitaires et scolaires sont nombreux et la France apporte un appui solide aux universités et aux écoles pour l'enseignement du français. Parallèlement, le Centre culturel français d'Amman organise de nombreuses manifestations et expositions artistiques.

La France participe également à l'excellence médicale de la Jordanie par la formation de techniciens biomédicaux pour la maintenance hospitalière et par une collaboration dans le domaine de la gestion et de la recherche scientifique. Elle accueille des médecins jordaniens qui préparent le Diplôme inter-universitaire de spécialité, et nous souhaitons que ce diplôme soit pleinement reconnu en Jordanie. La renommée internationale de la médecine française et la gratuité des études sont en effet des atouts pour des futurs praticiens jordaniens.

Je rappellerai encore l'existence d'une coopération en sciences juridiques et administratives : envoi en France de boursiers des universités jordaniennes, jumelage entre l'Institut des juges jordaniens et l'Ecole nationale de la magistrature de Bordeaux et appui au projet de création d'une académie royale destinée à assurer la formation des hauts fonctionnaires jordaniens.

Enfin, les activités du Centre d'études et de recherche sur le Moyen-Orient contemporain permettent de faire connaître et de coordonner les recherches menées en Jordanie et sur la Jordanie dans le domaine des sciences sociales et de l'histoire contemporaine.

Madame le Ministre, Mesdames et Messieurs,
Pardonnez-moi cette énumération quelque peu fastidieuse, mais elle témoigne de la multiplicité des domaines de coopération entre nos deux pays. Le président de la République française a exprimé devant le parlement jordanien sa volonté de donner une "nouvelle dimension", "un nouveau souffle" aux relations entre les deux pays, dans cet esprit. Je forme le voeu que cette Xème session de la Commission mixte franco-jordanienne apporte une vigoureuse impulsion à nos échanges qui illustrent de manière concrète la qualité des relations entre la France et la Jordanie..

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2001)