Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les Députés,
En effet hier, s'est tenue à Ouagadougou, une conférence ministérielle destinée à préparer le sommet France-Afrique prévu au mois de décembre. L'ordre du jour de cette conférence appelle surtout l'examen des questions de sécurité en Afrique et en particulier de la coopération de la France au maintien de la paix dans ce continent. Je crois qu'il est intéressant de le rappeler à la représentation nationale. La plupart de ces pays africains, - pas seulement d'Afrique francophone puisque l'Egypte, l'Angola, le Mozambique et le Nigeria étaient présents -, pensent que la France demeure le premier partenaire de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Ceci, au moment où le voyage du Président Clinton est annoncé comme un événement essentiel susceptible de donner naissance à une renaissance africaine.
Je voudrais rappeler que la France redéfinit sa politique en matière de coopération à la sécurité. Elle le fait en tenant compte des initiatives prises par les Africains eux-mêmes. Je pense en particulier à la décision des Etats membres de l'OUA au mois de décembre 1993 de se doter d'un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Auparavant déjà, dès 1990, souvent sous la pression de crises locales, les organismes sous-régionaux - je pense à la CEDAO en particulier -, s'était déjà donner les moyens d'intervenir. Faut-il rappeler que l'ECOMOG, chargée de mettre en oeuvre les décisions de maintien de la paix au Liberia, avait été prise dans le cadre de la CEDAO. Il est clair que les Etats africains manifestent une volonté plus grande de s'impliquer eux-mêmes dans la gestion des crises et malheureusement elles sont nombreuses. Il y a eu le Centrafrique, j'ai évoqué le Liberia, on pourrait évidemment rappeler aussi la situation des Comores et probablement d'autres pays qui, de ce point de vue, n'offrent pas une situation très rassurante.
Les pays africains disent avoir les moyens humains, encore faut-il qu'ils soient aidés. La France est d'accord pour coordonner l'action des pays extérieurs au continent et en particulier des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne pour apporter les moyens logistiques ou de transport ou de formation. Très concrètement, les Nations unies ont décidé désormais d'accepter une mission de coordination générale. La France est partisane de soutenir cette initiative. Pour sa part et très concrètement, elle a dans le cadre d'une opération baptisée "RECAMP", - je rappelle que ceci veut dire "Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix", - réorienté dans le domaine de la formation vers le maintien de la paix pratiquement 20 % de la coopération militaire actuelle avec l'Afrique.
Nous avons dans le même temps mis en place le matériel nécessaire à l'équipement d'un bataillon africain de maintien de la paix à Dakar, une opération baptisée "GUIDIMAKHA 98" pourra rassembler 3 000 soldats africains, 500 militaires français, quelques détachements britanniques et américains. Enfin, la France va participer avec les autorités ivoiriennes à la création d'un centre de formation au maintien de la paix.
En conclusion, je voudrais dire qu'il n'est pas question évidemment pour nous d'exprimer quelque volonté de désengagement que ce soit. Nous maintenons les liens qui nous attachent à nos partenaires. Nous avons avec constance, dans plusieurs crises récentes, été partisans de l'intervention de la communauté internationale. Nous voudrions surtout que le Conseil de sécurité conserve un rôle prééminent dans ce domaine. Dans cette matière, l'Afrique ne doit pas être traitée de façon discriminatoire par rapport aux autres continents.
Je vous remercie./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2001)
Monsieur le Député,
Mesdames et Messieurs les Députés,
En effet hier, s'est tenue à Ouagadougou, une conférence ministérielle destinée à préparer le sommet France-Afrique prévu au mois de décembre. L'ordre du jour de cette conférence appelle surtout l'examen des questions de sécurité en Afrique et en particulier de la coopération de la France au maintien de la paix dans ce continent. Je crois qu'il est intéressant de le rappeler à la représentation nationale. La plupart de ces pays africains, - pas seulement d'Afrique francophone puisque l'Egypte, l'Angola, le Mozambique et le Nigeria étaient présents -, pensent que la France demeure le premier partenaire de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Ceci, au moment où le voyage du Président Clinton est annoncé comme un événement essentiel susceptible de donner naissance à une renaissance africaine.
Je voudrais rappeler que la France redéfinit sa politique en matière de coopération à la sécurité. Elle le fait en tenant compte des initiatives prises par les Africains eux-mêmes. Je pense en particulier à la décision des Etats membres de l'OUA au mois de décembre 1993 de se doter d'un mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits. Auparavant déjà, dès 1990, souvent sous la pression de crises locales, les organismes sous-régionaux - je pense à la CEDAO en particulier -, s'était déjà donner les moyens d'intervenir. Faut-il rappeler que l'ECOMOG, chargée de mettre en oeuvre les décisions de maintien de la paix au Liberia, avait été prise dans le cadre de la CEDAO. Il est clair que les Etats africains manifestent une volonté plus grande de s'impliquer eux-mêmes dans la gestion des crises et malheureusement elles sont nombreuses. Il y a eu le Centrafrique, j'ai évoqué le Liberia, on pourrait évidemment rappeler aussi la situation des Comores et probablement d'autres pays qui, de ce point de vue, n'offrent pas une situation très rassurante.
Les pays africains disent avoir les moyens humains, encore faut-il qu'ils soient aidés. La France est d'accord pour coordonner l'action des pays extérieurs au continent et en particulier des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne pour apporter les moyens logistiques ou de transport ou de formation. Très concrètement, les Nations unies ont décidé désormais d'accepter une mission de coordination générale. La France est partisane de soutenir cette initiative. Pour sa part et très concrètement, elle a dans le cadre d'une opération baptisée "RECAMP", - je rappelle que ceci veut dire "Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix", - réorienté dans le domaine de la formation vers le maintien de la paix pratiquement 20 % de la coopération militaire actuelle avec l'Afrique.
Nous avons dans le même temps mis en place le matériel nécessaire à l'équipement d'un bataillon africain de maintien de la paix à Dakar, une opération baptisée "GUIDIMAKHA 98" pourra rassembler 3 000 soldats africains, 500 militaires français, quelques détachements britanniques et américains. Enfin, la France va participer avec les autorités ivoiriennes à la création d'un centre de formation au maintien de la paix.
En conclusion, je voudrais dire qu'il n'est pas question évidemment pour nous d'exprimer quelque volonté de désengagement que ce soit. Nous maintenons les liens qui nous attachent à nos partenaires. Nous avons avec constance, dans plusieurs crises récentes, été partisans de l'intervention de la communauté internationale. Nous voudrions surtout que le Conseil de sécurité conserve un rôle prééminent dans ce domaine. Dans cette matière, l'Afrique ne doit pas être traitée de façon discriminatoire par rapport aux autres continents.
Je vous remercie./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2001)